Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1 bas de page
Chose promise, chose due.
Les Maisons de Guérison, absentes à l'écran, sont à mon sens un des moments clé du Retour du Roi. Non seulement au niveau du récit, mais également de la philosophie du livre. Je laisserai pour l'instant de côté la naissance de l'amour d'Eowyn et Faramir - et donc la guérison morale de la jeune fille - pour en revenir à mon souverain préféré (encore ? Qui a dit encore ?).
C'est là, de par ses pouvoirs de thaumaturge qu'il est reconnu comme Roi par le peuple du Gondor. Mais, plus encore, c'est là qu'il pose son premier acte de souverain ( pendant la bataille des Champs du Pellenore il agit encore en tant que Prétendant au trône - raison pour laquelle il n'entre pas glorieusement dans Minas Tirith après la bataille, de crainte d'y engendrer des troubles). Et ce premier acte de souverain n'est pas un acte de guerre, un acte de mort (même si la guerre est justifiée), mais un acte de vie, de guérison. Le Roi apparaît donc non comme un général victorieux (même s'il l'est) mais comme dispensateur de vie. C'est en tant que tel qu'il DEVIENT souverain.
Hors ligne
Et en lien, puisque traitant aussi de la guérison : Le Don de guérison des Elfes, où tu avais déjà commencé à en glisser un mot :)
Hors ligne
J'espère que ce sera présent dans la version longue.
Hors ligne
Up.
Eh non, Gondolin, ce n'est pas présent dans la version longue. Dans la version longue, nous avons Aragorn qui soigne (plus ou moins bien selon les avis, mais là n'est pas pour moi la question) Eowyn. Eowyn, c'est à dire son amie, et une princesse royale, c'est à dire une femme de sa "caste". Il commence comme ça dans le livre aussi, par soigner "les siens". mais dans le livre, et c'est ce qui le révèle autant, sinon plus, à son peuple, c'est qu'il soigne "les autres", les inconnus, les anonymes, les
les petits, les obscurs, les sans-grade,
Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,
Sans espoir de duchés ni de dotations,
Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;
Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne
Il se révèle ainsi leur Roi, et paradoxalement, leur serviteur. Il se met à leur service avant même qu'ils ne soient au sien.
Aragorn, contrairement à la plupart des Rois d'épopées, ne rentre pas dans son Royaume par la grande porte, mais par une porte de service. Il n'y entre pas que pour les Grands, mais pour tous. Il n'y entre pas pour prendre, mais pour donner. Idée assez particulière du "chef de l'Etat" et assez peu partagée de nos jours, du reste. Hélas...
Hors ligne
Mais n'est-ce pas la l'idee du roi dans certaines societes? Que le roi est au service de son peuple? Dans un sens plus large, le roi pratiquait une hierogamie avec sa terre et par extension avec son peuple. Il etait nourricier. Ici, dans les anales d'Irlande, ce que le roi est est reflete dans l'environement. Quand un roi etait bon, le betail etait gras, les branches des arbres ployaient sous les fruits, le temps etait clement et n'y avait pas de guerres. Dans le cas contraire, la nature et la societe tournaient au chaos. Sans vouloir faire HS, n'est-ce pas aussi un signe que le roi se devait d'etre au service de son peuple? Dans ce cas, le roi guerisseur entrerait aussi dans cette "categorie".
Hors ligne
Pages : 1 haut de page