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#1 11-02-2007 20:36

Hisweloke
Inscription : 1999
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Du détail géographique: Entre berges et collines

[Petit article dont l'essence est tirée d'une discussion que j'ai eue avec Ryszard Derdzinski]

Dans sa tentative inachevée d'écrire une suite au Seigneur des Anneaux ("The New Shadow", publiée dans The Peoples of Middle-earth), Tolkien mit en scène un personnage du nom de "Borlas of Pen-arduin".

David Salo, dans son ouvrage A Gateway to Sindarin, corrige Pen-Arduin avec double majuscule et traduit cette expression par "Chute de la Rivière Royale" (angl. "fall of the royal river", du sindarin pend, arn- + duin), indiquant en outre qu'il s'agit du nom d'un endroit situé dans les Emyn Arnen, peut-être d'une rivière descendant de ces mêmes collines pour se jeter dans l'Anduin.

Pour comprendre ce qui a pu le mener à une telle interprétation, il nous faut d'abord rappeler que jusqu'à la publication de Vinyar Tengwar n°42, nous ne connaissions pas avec certitude le sens exact du toponyme Emyn Arnen. Les interprétations les plus répandues donnaient, non sans admettre quelque maladresse, soit "Collines de l'Eau Royale" (angl. "Hills (of the) Royal Water"), soit "Collines Royales, Collines du Roi" (angl. Hills (of the) Royal (one)")... Nous ne redonnerons pas ici tous les détails de ce cheminement, sauf à rapidement mentionner qu'il se basait principalement sur l'interprétation d'un autre toponyme figurant dans les brouillons du Seigneur des Anneaux, lui aussi non traduit : Lonnath-Ernin, nom provisoire des quais où pouvaient accoster les navires au sud de Minas Tirith. Pour le reste, on pourra par exemple consulter le raisonnement qui pouvait conduire à ces deux lectures dans le petit article que j'avais rédigé en 2000-2001 pour Hiswelókë, Quatrième Feuillet "Du détail géographique : les Emyn Arnen" (cf. en particulier la note 7). La publication de Vinyar Tengwar n°42 en juillet 2001 leva finalement le doute, Tolkien ayant expliqué dans son essai sur les rivières et collines du Gondor que le sens était celui de "Collines à côté de l'eau" (angl. "beside the water" -- Là encore, voir le correctif ajouté à la fin du vieil article suscité).

Evidemment, cette définition à nouveaux frais ne convient pas vraiment pour Lonnath-Ernin, étant donné qu'un port est près de l'eau par définition même! Il ne reste qu'à supposer que ce terme non retenu a probablement bien signifié "Havres Royaux" à l'époque où Tolkien l'avait envisagé. Ce rappel pour dire, si besoin était, que la proposition de David Salo n'est pas totalement infondée sur le plan linguistique, même si nous pouvons arguer qu'elle reste dans la droite lignée d'interprétations que nous savons maintenant erronées.

Là où David Salo s'avance cependant beaucoup, sans profiter dirait-on du recul des années, c'est en tentant de justifier sa proposition en suggérant l'existence d'une rivière Arduin, avec majuscule s'il vous plaît, affluente de l'Anduin et possédant de surcroît des chutes ! C'est une déduction bien hasardeuse et, osons le dire, tirée par les cheveux...

Reprenons par conséquent le dossier à son origine. Ce vieux Borlas, après tout, n'est pas complètement un inconnu pour nous : il s'agit, nous dit le texte, de l'un des fils de Beregond, qui devint Capitaine de la Garde de Faramir et le suivit dans sa cité dans les Emyn Arnen après les événements relatés à la fin du Seigneur des Anneaux. Il se pourrait donc, beaucoup plus simplement, que notre Borlas de Pen-arduin soit nommé d'après le lieu où il habite.

Il se trouve, par chance, que nous avons quelques précisions sur cet endroit :


"The two were sitting in an arbour near the steep eastern shore of Anduin where it flowed about the feet of the hills of Arnen. They were indeed in Borlas's garden and his small grey-stone house could be seen above them on the hill-slope facing them. Borlas looked at the river..."

"Ils était assis sous une tonnelle, non loin des berges en pente sur la rive orientale de l'Anduin qui coulait aux pieds des collines d'Arnen. De fait, ils étaient dans le jardin de Borlas, et l'on pouvait distinguer, au-dessus d'eux, sa maisonette en pierre grise sur les versants de la colline en face. Borlas contempla la rivière..."

(p. 411, ma traduction et mon emphase)

Un autre passage (p. 415-416) reprend, un peu plus loin dans le même texte, des indications topographiques fort semblables. Il est par conséquent très clair que la maison de Borlas -- d'une part -- borde l'Anduin, et -- de l'autre -- se situe sur un versant en pente des Emyn Arnen.

Nous suivrons partiellement David Salo sur l'analyse de Pen : il fait peu de doutes qu'il s'agit d'une forme courte, propre à l'usage du sindarin par les hommes du Troisième Âge, de pend, penn "déclivité, pente" (anglais "declivity, slope", Ety/380, RC/525), de même par exemple que Nan (pour en donner un autre parallèle) est une forme courte de nand, nann. Mais là où Salo s'égare, tout à sa volonté d'y trouver un sens qu'il n'a pas su dénicher dans le texte, c'est en y voyant par extension une "chute" d'eau.

Quant à arduin, la seconde partie est évidemment duin "fleuve". Pour le reste, il ne faut pas beaucoup d'imagination pour supposer qu'il s'agit là d'une construction semblable à celle donnée par Tolkien pour Arnen, avec ar- signifiant ici encore une fois "à côté de", plutôt qu'une quelconque dérivation de la racine elfique similaire signifiant "royal". Les vieilles idées ont probablement la vie dure, pour qu'un David Salo ait voulu s'y rattacher encore une dernière fois...

Soit pour conclure : "Borlas de la Pente-à-côté-du-Fleuve". Ou encore, pour essayer de dire les choses avec un peu plus de style : le vieux Borlas, habitant de Versant-en-bord-de-Fleuve.

A l'épreuve du Rasoir d'Occam, cette interprétation reste non seulement la plus simple, mais aussi la plus perninente au vu des quelques indications textuelles que nous possédons et qui s'expriment ici dans toute leur netteté.

Comprendre les langues elfiques, cela ne saurait se résumer à les prendre comme un tout unitaire, uniquement linguistique. Le risque est d'y broder d'improbables significations. Non c'est parfois, comme ici, se laisser porter et se rappeler ce que Tolkien en pensait : Elles suscitent le récit qui les utilise -- et ce dernier les enrichit aussi en retour... "Car à connaître le simple nom d'un homme", me direz-vous peut-être, "nous en savons maintenant un peu plus sur ce qu'il est vraiment, et il nous plaît d'imaginer sa modeste masure, avec sa paisible tonnelle ombragée d'où contempler, tout en devisant doctement sur le Marrissement du Monde, l'Anduin majestueux qui serpente entre les collines."

Didier.

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#2 17-02-2007 20:22

Hyarion
Inscription : 2004
Messages : 2 310

Re : Du détail géographique: Entre berges et collines

Hiswelókë >>> « Comprendre les langues elfiques, cela ne saurait se résumer à les prendre comme un tout unitaire, uniquement linguistique. Le risque est d'y broder d'improbables significations. Non c'est parfois, comme ici, se laisser porter et se rappeler ce que Tolkien en pensait : Elles suscitent le récit qui les utilise -- et ce dernier les enrichit aussi en retour... "Car à connaître le simple nom d'un homme", me direz-vous peut-être, "nous en savons maintenant un peu plus sur ce qu'il est vraiment, et il nous plaît d'imaginer sa modeste masure, avec sa paisible tonnelle ombragée d'où contempler, tout en devisant doctement sur le Marrissement du Monde, l'Anduin majestueux qui serpente entre les collines." »

Tes dernières observations, cher Didier, suscitent en moi une interrogation : si les auteurs de fantasy ne sont pas des philologues comme l'était Tolkien, s'ils ne peuvent pas inventer des langues comme l'a fait Tolkien, sont-ils condamnés à vivre dans l'ombre de la statue du maître, et à écrire des récits pauvres et sans épaisseur ?
Sauf erreur de ma part, il me semble t'avoir entendu dire un jour qu'inventer une langue n'est pas, sur le principe, si impossible que cela, même pour quelqu'un qui n'a pas de formation de linguiste ou de philologue... Comment toutefois procéder dans ce cas-là ? Les créateurs d'univers de fantasy peuvent-ils s'en sortir, de façon originale, sans être des spécialistes des langues ?

Amicalement, :-)

Hyarion.

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#3 18-02-2007 16:13

Hisweloke
Inscription : 1999
Messages : 1 622

Re : Du détail géographique: Entre berges et collines

Ma dernière observation, déjà, se voulait a contrario de ce qui te fait rebondir. C'est le "linguiste" -- en l'occurrence DS -- qui ici, à force de s'enfermer dans son système, s'est égaré en chemin en oubliant le texte qui l'entourait, en ignorant le "poète". Sans doute s'est-il fait un brin trop "carnassier" dans sa volonté d'interprétation... ;)

Car finalement, pour le lecteur, il n'est vraiment pas nécessaire de comprendre ce que pourrait éventuellement vouloir dire le nom du personnage pour que le texte fonctionne... C'était un peu le ton de mon apostrophe finale : la brève description de la demeure tranquille de Borlas, douce pente bordée d'eau et tonnelle comprises, reprise à deux fois dans le texte, n'est pas sans poésie. Elle englobe le nom de son habitant, plutôt que l'inverse : Ce lieu-là, même succintement décrit, on peut le ressentir.

Mais ce qui me paraît tout aussi intéressant ici, en outre, et que j'aurais pu dire en introduction, c'est que Pen-arduin est un nom qui "sonne" bien. Ce n'est pas un nom volontairement bizarre comme on en trouve tant en S.F. et dans une certaine fantasy (du genre - sans critiquer hein! - F'lar, Jar Jar, Phlox...). Non, c'est un nom évocateur, osons-le presque familier, parce que proche de noms de notre monde "réel".

On pourrait rappeler Pen(n), en breton, c'est la pointe, l'extrémité de quelque chose, et par extension la tête. Penn ar Bed "Le Finistère", pen duik "(la mésange à) tête noire", penn mar'ch "tête de cheval", Paimpol (*Penn-Poul*) "tête de l'étang"... (Parlant d'extrémité, ahem, je suppute que le nom tristement celèbre d'un de nos hommes politiques, breton d'origine, vient aussi de là).

Arduin pourrait faire penser aux noms de famille Arduin, Ardouin, Ardoin, Harduin, Hardouin, Hardoin... Hartwin, du germanique (hard "fort" et win "ami").

Un nom banal, quoi !
Et c'est tant mieux, sans doute, si dans la nomenclature de Tolkien, ce nom a un sens, certes oui, mais un sens tissé dans le récit comme une image.

"si les auteurs de fantasy ne sont pas des philologues comme l'était Tolkien, s'ils ne peuvent pas inventer des langues comme l'a fait Tolkien, sont-ils condamnés à vivre dans l'ombre de la statue du maître, et à écrire des récits pauvres et sans épaisseur ? (...) Les créateurs d'univers de fantasy peuvent-ils s'en sortir, de façon originale, sans être des spécialistes des langues ?"

A te lire, La fantasy serait-elle condamnée, pour n'être ni pauvre ni dénuée d'épaisseur, à devoir inventer des langues? N'en déplaise à Tolkien, je ne le crois pas. L'invention d'une langue (n')est (que) l'un des artifices sous-créateur pour donner une impression de réel au récit. L'un de ceux que Tolkien, par inclinaison naturelle pour un philologue maîtrisant son sujet, a utilisé. Mais il y a des univers de fantasy originaux qui s'en sortent très bien sans y recourir, fonctionnant sur d'autres bases. Pour les autres, peut-être, l'erreur aura justement été de vouloir "recopier" un modèle.

"Sauf erreur de ma part, il me semble t'avoir entendu dire un jour qu'inventer une langue n'est pas, sur le principe, si impossible que cela, même pour quelqu'un qui n'a pas de formation de linguiste ou de philologue... Comment toutefois procéder dans ce cas-là ?"

Je ne sais pas si j'ai dit exactement cela. Ceci dit, je veux bien en reprendre une partie... D'une part, le travail premier d'un linguiste n'est pas d'inventer des langues... D'autre part faut-il être cartographe et géographe expert pour inventer un monde ? Tolkien ne l'était pas, et pourtant ses cartes fonctionnent plutôt bien avec le récit. Faut-il être botaniste pour décrire des plantes "inventées" ? Tolkien ne l'était pas (il avait juste un certaine passion pour le sujet) et pourtant l'alfirin ou l'athelas nous intriguent et nous parlent... etc. Comment procéder dans ces cas-là ? Heh, j'espère que nous ne nous limitons pas uniquement aux connaissances relatives à notre profession... Sinon, nous ne savons vraiment que bien peu de choses !

Didier.

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#4 19-02-2007 07:45

Hyarion
Inscription : 2004
Messages : 2 310

Re : Du détail géographique: Entre berges et collines

Merci pour ta réponse, cher Didier. Il est en effet heureux que les langues inventées ne soient que des artifices sous-créateur parmi d'autres destinés à donner une impression de réel au récit de fantasy. Le fait de revisiter, par exemple, certains faits historiques comme l'a notamment fait Guy Gavriel Kay, peut ainsi être un autre moyen de rendre le récit de fantasy réaliste... Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il vaut mieux ne pas s'appuyer sur ses seules connaissances professionnelles pour créer un univers imaginaire... Sinon, effectivement, on risque d'être un peu limité... ;-) Pour faire du bon travail, sans doute vaut-il mieux s'intéresser à plusieurs disciplines, ce qui nécessite, à mon avis, d'être naturellement un esprit curieux de tout... Mais ne faut-il pas être, d'ors et déjà, des esprits curieux pour être simplement des lecteurs de Tolkien ? Et s'intéresser, par exemple, aux lanternes et aux fromages ? ;-) (Merci, au passage, pour tes messages récents sur ces sujets)

Hiswelókë >>> « On pourrait rappeler Pen(n), en breton, c'est la pointe, l'extrémité de quelque chose, et par extension la tête. [...] (Parlant d'extrémité, ahem, je suppute que le nom tristement celèbre d'un de nos hommes politiques, breton d'origine, vient aussi de là) »

Tu veux sans doute parler d'un certain "menhir" raciste et xénophobe qui, chaque année d'élection présidentielle, nous fait le coup des 500 signatures difficiles à obtenir, et qui va encore faire beaucoup parler de lui dans les prochaines semaines... Je crois, en effet, que son nom tristement célèbre a bel et bien une étymologie liée à ses origines bretonnes. L'intéressé n'a d'ailleurs pas manqué d'utiliser les images pouvant être associées à son nom dans ses campagnes électorales, et notamment, me semble-t-il, sur certaines de ses affiches de candidat quasi-perpétuel à la présidentielle.

Mais toi et moi savons qu'il est malvenu ici de parler politique, suite à un certain incident "gollumesque", l'année dernière... ;-)
J'ai, depuis, trouvé une solution pour m'exprimer dans ce domaine, en commettant un blog politique dont l'adresse figure dans mon profil de membre... :-)

Amicalement, :-)

Hyarion, toujours résolument anti-sarkozyste.

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#5 19-02-2007 09:46

Lambertine
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Messages : 2 828

Re : Du détail géographique: Entre berges et collines

Phlox ? Mais le phlox est une fleur, non ? Pourquoi pas, dès lors, une charmante Phlox Sackville-Baggins...?

Pour en revenir aux langues inventées, il me semble quand même que si Tolkien arrive à les rendre crédibles, c'est parce qu'il s'y connaît en la matière, parce qu'il sait comment une langue fonctionne. Or, ce n'est pas le cas de tout le monde. Et si un auteur lambda peut parfaitement inventer une langue, ce n'est pas pour autant qu'il parviendra à la rendre crédible, qu'elle sera autre chose, justement, qu'un "artifice". Et, honnêtement, je trouve dommage que bon nombre d'auteurs de mondes imaginaires se croient obligés d'imiter Tolkien là-dessus. Au lieu de renforcer la créance secondaire, ils la déforcent: cet artifice rend leur monde artificiel.
Il ne faut certes pas qu'un auteur se limite à utiliser dans son oeuvre ce qu'il connaît professionnellement, mais je ne crois pas pour autant qu'il doit s'aventurer dans des domaines qu'il ne connaît pas du tout. (ce que Tolkien ne faisait pas : il ne devait pas être doué en cuisine, ni fin gastronome : on ne trouve donc dans son oeuvre que peu de descriptions de ce que mangent les personnages, et encore moins de la façon dont ces mets sont préparés)

Et quitte à ce qu'un auteur non-linguiste, même amateur, utilise une langue qui n'est pas "celle du texte" pour donner de l'exotisme à son livre, autant qu'il en utilise une existante. Mieux vaut les multiples termes arabes rencontrés dans les pages de Dune que le pseudo-elfique de Paolini.

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#6 19-02-2007 15:53

Hyarion
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Messages : 2 310

Re : Du détail géographique: Entre berges et collines

Lambertine >>> « Tolkien [...] ne devait pas être doué en cuisine, ni fin gastronome »

Compte tenu du peu que l'on sait sur ses goûts en matière culinaire, gageons effectivement que la cuisine n'était pas du tout sa spécialité... Par ailleurs, les raisons de sa détestation de la cuisine française restent pour moi une énigme : il est allé jusqu'à sous-entendre, dans sa correspondance (lettre 213 du 25 octobre 1958), que les Hobbits, d'un certain point de vue, devaient détester la cuisine française, puisque lui-même se définissait comme "un Hobbit (en tout sauf pour la taille)" ! ;-)

Lambertine >>> « Et quitte à ce qu'un auteur non-linguiste, même amateur, utilise une langue qui n'est pas "celle du texte" pour donner de l'exotisme à son livre, autant qu'il en utilise une existante. Mieux vaut les multiples termes arabes rencontrés dans les pages de Dune que le pseudo-elfique de Paolini. »

A vrai dire, on parle beaucoup des langues elfiques que Tolkien a inventé, mais on a tendance à oublier que lui-même a utilisé, dans son oeuvre de fiction, des langues réelles telles que l'anglo-saxon, le vieux norrois, ou le gotique...
De fait, l'auteur non-linguiste ou non-philologue ferait sans doute mieux, pour valoriser son texte, de se concentrer, avant tout, sur la richesse de sa langue d'écriture et, éventuellement, sur celle de langues existantes pour un exotisme toponymique, patronymique et/ou lexical : cela permettrait d'éviter de mauvaises copies de Tolkien, qui, lui, a la particularité d'avoir d'abord créé ses langues imaginaires avant de créer l'univers de fantasy dans lequel elles sont censées avoir été parlées...
Le fait qu'un auteur préfère utiliser les langues réelles pour son récit peut être, dans ce cas-là, davantage une preuve de sagesse et d'humilité qu'un signe d'ignorance ou de manque d'originalité... 

Cordialement, :-)

Hyarion.

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