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#1 24-05-2007 01:38

Aragorn2
Inscription : 2007
Messages : 1

la poésie dans le sda

3. La poésie dans le seigneur des anneaux


Elle est deux fois dans l’œuvre.  Elle est dans l’amour de tolkien pour sa terre, pour sa création dans laquelle il transfigure sa vision d‘une utopie terrestre, son amour de l’œuvre qui l’enrobe comme un précieux écrin. Elle est aussi dans le monde même de tolkien, dans les peuples qui le composent et dans l’expression  de certains personnages qui emploient un ton très profond et expressif. Le seigneur des anneaux met en scène  de nombreux poètes : les elfes bien sûr qui passent leur temps à faire de la musique et à composer de longs vers sur les multiples ages de leur vie. On peut dire qu’avec les elfes on a l’exemple d’une société totalement artistique : célébration de la beauté et du souvenir à travers festins, musique et poésie constituant l’occupation principale de la communauté. Ils deviennent des modèles pour les aventuriers et les héros en devenir que sont les hobbits. Frodon comme Bilbon admirent la poésie elfique qu’ils considèrent comme quelque chose de totalement magique, et enivrant. Ils comprendront par la suite la valeur inestimable de ce trésor.


Suivons donc Frodon à travers les salles énigmatiques de Fondcombe, le merveilleux havre des elfes, qui un certain soir de fête résonnent de lyres passionnées et de voix lancinantes .( livre 2, chap 1)

« Frodon se mit à écouter. Au début, la beauté des mélodies et les mots entrelacés en langues elfiques, le tinrent sous le charme aussitôt qu’il eut commencé d’y prêter attention. Les mots semblaient presque prendre forme, et des visions de terres lointaines et de choses brillantes qu’il n’avait encore jamais imaginées s’ouvrirent devant lui ; et la salle éclairée par le feu devint une brume dorée au dessus de mers écumeuses qui soupiraient aux bords du monde. Puis l’enchantement se fit de plus en plus semblable à un rêve jusqu’à ce qu’il sentît qu’une rivière sans fin d’or et d’argent roulait sur lui son flot gonflé, trop immense pour qu’il pût en embrasser le dessin : elle devint partie de l’air vibrant qui l’entourait et elle le trempait et le noyait. Il sombra rapidement sous son poids brillant dans un profond royaume de sommeil. »

Ah quelle merveille que cette poésie elfique qui possède ce pouvoir considérable de faire vivre un monde oublié ou perdu, de rendre réel ce qui ne l’est pas, et de faire apparaître le rêve comme plus important, comme plus vivant plutôt que la réalité. Elle possède en tout cas cette précieuse chance : par la seule force des mots, de leur secret pouvoir une corde vibre et nous entraîne ainsi que frodon dans un autre univers. Au-delà de la beauté, des émotions Tolkien ne cesse de mettre en avant la force du langage en lui-même, la seule vertu des mots, et de leur pouvoir de fascination ce qui n’est certes pas étonnant de la part d’un grand spécialiste de  philologie.
Et il est allé jusqu’à créer ses langues les intégrant parfaitement dans son livre, donnant même au lecteur admiratif ou perplexe selon les cas des lexiques, des tables de grammaire et de conjugaison. Et c’est-ce qui donne ce parfum incomparable, d’émerveillement, de fascination, d’étrangeté qui nous gagne lorsque Tolkien nous invite à parcourir les trésors du vieux monde elfique. Il y a une langue, il y a des noms qui surgissent venus d’on ne sait où mais tout ceci semble tellement vivant, tellement réel. Serait ce tout simplement le pouvoir des mots et Tolkien rejoindrait il la vieille idée selon laquelle  les mots ont une essence et une existence en dehors de la réalité qu’ils décrivent? Peu importe.. Les mots et plus généralement les langues et leur diversité ont été la grande passion de Tolkien, passion qui l’a dévoré dès son plus jeune âge pour ne plus jamais le quitter. A travers ces langues énigmatiques, à travers les multiples chants et poèmes qui imprègnent ses œuvres, à travers la fascination que ses héros ( les hobbits surtout que Tolkien comparait aux anglais) ont pour toute sorte de chansons et de poésie ( Bilbon avouera à frodon qu’après toutes les aventures et joies de sa longue vie, il ne reste plus guère que la poésie qui puisse encore l’émerveiller : message fantastique à propos de la valeur inestimable de l’art en général)  Tolkien veut faire passer tout simplement cet amour immodéré. Exprimer la richesse du langage, l’intérêt de sa diversité( chaque peuple a son propre langage dans lequel s‘exprime une certaine culture), sa beauté, sa fragilité (certaines langues sont menacées par l’oubli) et son pouvoir incroyable, pouvoir qui fait voir à frodon  cette rivière d‘or et d‘argent, pouvoir qui ne cesse de s’exprimer dans tous les chants passionnés et dans tous ces entremêlements magiques qui produisent les illuminations..


Il y a donc en arrière plan de l’œuvre cette mise en avant des langues et de l’expression orale ( les elfes mais aussi frodon et Aragorn par moment s’expriment parfois  par la poésie)   qui contribue pour une grande part au caractère poétique de l’œuvre. Mais qu’en est il du fond même de l’histoire et des grandes lignes de l’œuvre. Existe-t-il des thèmes, des images, des motifs.. qui puissent posséder un quelconque intérêt poétique? Et la création de ce monde, son incarnation à travers ces milliers de pages, n’est-ce pas peut être le plus grand exploit poétique de Tolkien?….
(à comparer avec celui de Bilbon qui parvient à la fin de sa vie, insigne honneur, à faire applaudir sa poésie par… des elfes!!) ….

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#2 19-06-2008 14:31

Anachorete
Inscription : 2008
Messages : 4

Re : la poésie dans le sda

Oui c'est vrai tout est poésie chez Tolkien...
C'est cela qui le guide.

Voila un vieux poème de Tolkien:

"Ils sont fiers et opiniâtres,
mais aussi loyaux et généreux de coeur et en action,
hardis mais non cruels,
sages mais ignorants,
n'écrivant pas de livres mais chantant beaucoup de chansons,
à la façon des enfants des hommes avant les années sombres." 
   

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