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#1 25-04-2013 23:27

Hyarion
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Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Qu'elles sont lointaines et abruptes, les pentes de l'Hélicon... Et l'Hippocrène qui toujours se tarit...
Ho Drakôn Omikhlês

Je m’apprêtais à écrire une dernière contribution à un projet de publication semi-secret, à Toulouse, quand j’appris, un 25 avril, que le directeur dudit projet, mon ami Wilhelm Desiderius van Waartuig, venait de disparaître mystérieusement de son domicile, au fin fond d'une forêt, assez près de chez moi, dans le sud-ouest de la France. J’éprouvai ce que nous éprouvons tous à l’annonce d’une telle nouvelle : le regret, peut-être désormais inutile, de penser qu’il ne nous aurait rien coûté d’avoir été plus attentifs aux états d'âme d'un ami, en l'occurrence ici de ce grand taiseux de Wilhelm, avec qui une correspondance suivie avait toujours été difficile. L’homme oublie facilement que les contacts avec ses semblables, aussi personnalisés qu'ils puissent être, peuvent s'interrompre du jour au lendemain, éventuellement définitivement, par la mort certes, mais aussi parce que tout individu a le droit de disparaître un jour, sans prévenir. J’étudiais alors la littérature ; je me souvins que mon ami, sans me citer aucun nom propre, m’en avait révélé les belles perplexités, là-bas dans sa maison aux hérissons, cette Maison du Dragon perdue dans la brume, à la Male-Selve, au bout d'un chemin forestier où je me rendais à pied pour voir le couple qu'il formait avec la fée qui partageait sa vie. Un des litchis de notre dessert - que j'imposais de facto par ma présence, car les desserts ne faisaient guère partie de l'ordinaire de la maison - fut un jour son instrument pour m’initier à l'évocation toute littéraire d'un œuf de dragon, un animal fantastique auquel il s'intéressait beaucoup, voire s'identifiait parfois, bien qu'il soit né, en vérité sous le signe chinois du cochon. Quelques années plus tard, il devait me prêter ses exemplaires des traités dits de Celephaïs, de Ptah Otep et de Nefer, ainsi que divers livres de Fessed Leráni, tous ces ouvrages révélant notamment l’existence d’une quatrième dimension de l’espace, hypothèse dont le lecteur peut vérifier le bien-fondé grâce à d’ingénieuses combinaisons de petites briques de différentes couleurs, associées à une consommation roborative de peyotl ou de whisky. Je crois voir encore les prismes et les pyramides que nous élevâmes à l’étage où il avait son bureau.
Mon ami était ingénieur mécanographe et bien qu'on ait prétendu qu'il parla couramment le sindarin, je ne l'avais presque jamais entendu s'exprimer oralement dans cette langue inventée, dont il s'était cependant amusé un moment à rédiger un dictionnaire. Avant même de quitter son poste d'ingénieur pour se consacrer à l'écriture, il avait décidé avec sa fée de s’installer dans ce coin pittoresque que l'on appelait la Male-Selve, ce qui offrait le double avantage de leur assurer, à lui comme à elle, une solitude presque campagnarde et d’être proches de la grande ville. Comme c’était à prévoir, Wilhelm prit pour architecte son ami intime Gustaf Desiderius Liivate. Cet homme austère professait l’austère doctrine de Knox. Mon ami, comme presque tous les messieurs de son temps, était libre-penseur ou disons plutôt agnostique, sinon athée, mais il s’intéressait à la théologie comme il s’était intéressé à l'astronomie, à la botanique, à la géographie, à l'herpétologie, à la malacologie, à l'acromégalie, au marrissement de certains fromages ou aux cauchemars bien agencés du créateur de Kadath. Il aimait les hérissons ; lui et sa compagne en avaient plusieurs dans leur grand jardin, dont un plus gros que les autres que le couple avait surnommé Sebastian, en souvenir - je ne saurais dire pourquoi - de William King Sebastian, sénateur américain de l'Arkansas. C'était un couple sympathique, certes un peu mystérieux et excentrique, mais à qui j'avais plaisir à rendre visite, généralement le soir pour dîner, les conversations tardives et le brouillard environnant m'incitant souvent à rester chez eux pour la nuit.
La Maison du Dragon était bâtie en contrebas d'une colline, au bout d'un chemin forestier comme je l'ai déjà indiqué, presque toujours noyée dans la brume et bordée à l’est et au nord par des terrains marécageux. Derrière la grille les arbres feuillus n’arrivaient pas à atténuer la lourdeur de l’édifice qu'ils encadraient. Au lieu d’un toit en terrasse, il y avait un toit de tuiles à deux pentes et une tour carrée ornée d’une horloge qui semblaient vouloir écraser les murs et les misérables fenêtres. Par le passé, j’avais pris mon parti de ces bizarreries comme on accepte ces choses incompatibles auxquelles on a donné le nom d’univers, du seul fait qu’elles coexistent.
Je revins à la Male-Selve quelques mois après la disparition de mon ami, sa compagne Romania s'étant également évanouie dans la nature en même temps que lui et tout aussi mystérieusement. Pour éviter tout litige, on avait cédé la maison à un parent éloigné de mon ami, un étranger nommé Walter Oberstein, qui avait su s'imposer - financièrement - comme repreneur incontournable. Une fois les formalités administratives réglées, il était arrivé en fin d’après-midi avec deux assistants qui l’avaient aidé à jeter dans une décharge, non loin du chemin forestier, tous les meubles, tous les livres, tous les ustensiles de la maison. (J’évoquai avec tristesse les prismes et les pyramides, les petites statues de l'Argonath, et la grande mappemonde.) Le lendemain, il était allé voir Liivate et il lui avait suggéré certaines modifications que ce dernier avait rejetées avec indignation. Par la suite, une entreprise parisienne s’était chargée des travaux. Les menuisiers de l’endroit avaient refusé de meubler à neuf la maison ; un certain Calixte Burrebardane, de Grenade, avait finalement accepté les conditions que lui avait imposées Oberstein. Pendant une quinzaine de jours il avait dû travailler de nuit, portes closes. Ce fut également de nuit que s’était installé dans la Maison du Dragon son nouvel occupant. Les fenêtres ne furent plus ouvertes, mais on distinguait dans l’obscurité des rais lumineux. Le facteur avait trouvé un beau matin l'hérisson Sebastian en transe devant le portail, en train d'essayer de s'accoupler avec une éponge abandonnée. Au cours de l’hiver, on avait coupé les arbres, dont branches et troncs avaient, semble-t-il, été brûlés. Personne n’avait plus revu Oberstein qui, semble-t-il, n’avait pas tardé à quitter le pays.
De telles nouvelles, il va de soi, m’intriguèrent. Je sais que le trait le plus marqué de mon caractère est cette curiosité qui m’a poussé parfois à fréquenter des femmes qui n’avaient rien de commun avec moi, simplement pour savoir qui elles étaient et comment elles étaient, ou à pratiquer (sans résultat appréciable) l’usage du laudanum, à explorer les mystères de la parapsychologie et à me lancer dans l’étrange aventure que je vais raconter. Car je décidai fatalement d’enquêter sur cette affaire.
Je commençai par aller voir Gustaf Desiderius Liivate. J’avais le souvenir d’un homme grand et brun, d’une maigreur qui n’excluait pas la force ; il était aujourd’hui voûté par les ans et sa barbe jadis si noire avait tourné au gris. Il me reçut dans sa maison de Bessac qui, cela va sans dire, ressemblait à celle de mon ami puisque toutes deux répondaient aux normes massives de William Morris, excellent poète et romancier mais architecte plus controversé.
L’entretien fut ardu ; ce n’est pas pour rien que l’emblème de la Finlande est un lion brandissant une épée. Je compris, cependant, que le vin, corsé, et l’équitable assiette de radis (que mon hôte coupait en deux et beurrait pour moi comme si j’étais encore un enfant) représentaient en fait une sorte de frugal festin luthérien - un brin méridionalisé - en l’honneur d'un ami de Wilhelm Desiderius van Waartuig et de sa compagne. Les controverses théologiques de l'architecte avec mon ami ingénieur mécanographe avaient été une longue partie d’échecs où chacun des joueurs avait dû compter sur la collaboration de l’adversaire.
Le temps passait sans qu’on ait abordé le sujet qui me préoccupait. Il y eut un silence gênant et Liivate parla enfin.
— Jeune homme, me dit-il, vous n’avez pas pris la peine de venir jusqu’ici pour que nous parlions de Wilhelm Desiderius ou de l'endroit proche d'ici d'où vous venez, sujet qui m’intéresse fort peu. Ce qui vous empêche de dormir, et moi aussi, c’est la cession de la Maison du Dragon et son étrange acquéreur. Cette affaire m’est franchement désagréable mais je vous dirai ce que j’en sais. Fort peu de choses, d’ailleurs.
Après avoir marqué un temps, il poursuivit posément :
— Avant l'étrange disparition de Wilhelm et de sa compagne, Monsieur le Maire m’avait convoqué dans son bureau. Il était en compagnie du curé de la paroisse. On me demanda de dresser des plans pour l’édification d’une chapelle catholique. On aurait bien rémunéré mon travail. Je leur répondis aussitôt par la négative. Je suis un serviteur du Seigneur et je ne puis commettre l’abomination d’ériger des autels aux idoles.
Il s’arrêta là.
— Et c’est tout ? me risquai-je à demander.
— Non. Ce fou d'Oberstein voulait que je démolisse ce que j’avais construit et que je bricole à la place quelque chose de monstrueux. L’abomination peut prendre des formes diverses.
Sur ces derniers mots, prononcés d’une voix grave, il se leva.
Je n’avais pas doublé le coin de la rue quand je fus rattrapé par Iñaki Mendoza. Nous nous connaissions comme on se connaît dans un même quartier. Il me proposa de rentrer à pied avec lui. Je n’ai jamais été intéressé par les mauvaises langues et je prévoyais une suite de ragots sordides plus ou moins apocryphes et grossiers, mais je me résignai et acceptai sa compagnie. Il faisait presque nuit. Soudain, en apercevant la Maison du Dragon au loin en contrebas, Mendoza changea de direction. Je lui demandai pourquoi. Sa réponse ne fut pas celle que j’attendais.
— Je suis, dit-il, le garde du corps de Qui-Tu-Sais. On ne m’a jamais traité de lâche. Tu te souviens sans doute de ce jeune Bolibar qui avait pris la peine de venir de Gaure pour me provoquer et de ce qu’il lui en coûta. Eh bien ! l’autre soir, je revenais d’une bringue. À environ cent mètres de la maison, j’ai aperçu quelque-chose. Mon canasson s’est effrayé et si je n’avais pas tiré sur les rênes pour l’obliger à prendre une traverse, je ne serais sans doute pas là pour te raconter la chose. Ce que j’ai vu là, ce n’était pas rien, tu peux me croire.
Furieux, il lança un juron.
Cette nuit-là, je ne dormis pas. À l’aube, je rêvai d’une gravure à la manière de Piranèse, que je n’avais jamais vue ou, si je l’avais vue, que j’avais oubliée, et qui représentait un labyrinthe. C’était un amphithéâtre de pierre entouré de cyprès et qui dépassait la cime de ces arbres. Il n’y avait ni portes ni fenêtres, mais une rangée infinie de fentes verticales et étroites. À l’aide d’une loupe, je cherchais à voir le minotaure. Je l’aperçus enfin. C’était le monstre d’un monstre ; il tenait moins du taureau que du bison et, son corps d’homme allongé par terre, il semblait dormir et rêver. Rêver de quoi ou à qui ? Mon regard plongea dans la gravure, laquelle sembla soudain se déformer avant d'être brutalement déchirée par des crocs hideux, puis dévorée par ce qui me sembla être une épouvantable araignée noire, qui me paru gigantesque et animée par une faim inextinguible. L'horrible créature géante me fixa avec ses yeux atroces, dans chacun desquels j'aperçus deux visages d'hommes, apparemment jumeaux, aux pommettes saillantes et sujets à une acromégalie très prononcée. Je me réveillait en sursaut et en sueur.
Dans l’après-midi, je passai devant la Maison du Dragon. Le portail de la grille, orné d'un lindworm en son sommet, était fermé et quelques-uns de ses barreaux avaient été tordus. Le jardin d’autrefois n’était que broussailles. À droite, il y avait une fosse peu profonde dont les bords étaient piétinés.
Il me restait une démarche à tenter, que je remettais de jour en jour, non seulement parce que je sentais qu’elle serait absolument inutile mais parce qu’elle devait me conduire inévitablement à l’autre, l’ultime.
Sans grand espoir, je me rendis donc à Grenade. Burrebardane, le menuisier, était un homme fort au teint terreux, assez âgé, tout ce qu’il y a de plus vulgaire et cordial. Il me suffit de le voir pour renoncer aussitôt aux stratagèmes que j’avais ourdis la veille. Je lui remis ma carte, qu’il lut pompeusement à voix haute, non sans trébucher révérencieusement sur le mot monsieur. Je lui dis que je m’intéressais au mobilier qu’il avait fabriqué pour la propriété qui avait été celle de mon ami, à la Male-Selve. L’homme parla d’abondance. Je n’essaierai pas de rapporter ses paroles et gesticulations sans fin, mais il me déclara qu’il avait pour principe de satisfaire toutes les exigences de la clientèle, aussi bizarres fussent-elles, et qu’il avait exécuté au pied de la lettre le travail qu’on lui avait commandé. Après avoir fouillé dans plusieurs tiroirs, il me montra des papiers auxquels je ne compris rien, signés par le fugace Oberstein. (Sans doute m’avait-il pris pour un avocat.) Au moment de nous quitter, il m’avoua que pour tout l’or du monde il ne remettrait jamais plus les pieds à la Male-Selve et encore moins dans cette maison. Il ajouta que le client est roi, mais qu’à son humble avis, M. Oberstein était fou. Puis il garda un silence gêné. Je ne pus rien tirer d’autre de lui.
J’avais prévu l’échec de ma démarche, mais il y a une différence entre prévoir une chose et la voir se réaliser.
À plusieurs reprises, m'interrogeant sur la vie, l'univers et le reste, je m’étais dit qu’au fond il n’y a pas d’autre énigme que le temps, cette trame sans fin du passé, du présent, de l’avenir, du toujours et du jamais. Ces profondes réflexions s’avérèrent inutiles ; après avoir consacré les après-midi à lire Schopenhauer, la saga des Völsungar, Nietzsche ou les Dits de la Saigne, j’allais tous les soirs rôder par le chemin de terre qui mène à la Maison du Dragon. Il m’arriva d’apercevoir, à l’étage supérieur, une lumière semblable à celle d'une flamme ; il me sembla parfois entendre légèrement couiner ou gronder. Et jusqu’au 26 août. Ce fut une de ces journées où, à Toulouse et dans ses environs, l’homme se sent non seulement accablé, outragé par la chaleur de l'été, mais même avili. Il était peut-être onze heures du soir quand l’orage éclata. D’abord un fort vent d'autan puis des trombes d’eau. J’errai à la recherche d’un abri. À la lueur soudaine d’un éclair je vis que j’étais à quelques pas de la grille. Avec crainte ou espoir, je ne sais, je poussai le portail. Contre toute attente, il céda. J’avançai, harcelé par la tourmente. Le ciel et la terre m’enjoignaient d’agir ainsi. La porte de la maison, elle aussi, était entrouverte. Une rafale de pluie me fouetta le visage et j’entrai.
À l’intérieur, on avait enlevé le carrelage et je marchai sur des touffes d’herbe. Il flottait dans la maison une étrange odeur de fumée, semblable à une odeur d'encens mais dont je n'arrivai pas à identifier le parfum. À gauche, ou à droite, je ne sais pas bien, je butai sur une rampe de pierre. Je montai précipitamment. Presque inconsciemment, je manœuvrai l’interrupteur et donnai de la lumière.
La salle à manger, la bibliothèque et la cuisine, dont j’avais gardé un souvenir précis, ne formaient plus, les cloisons de séparation ayant été abattues, qu’une seule grande pièce vide ne contenant qu’un ou deux meubles. Je n’essaierai pas de les décrire car je ne suis pas sûr de les avoir vus, malgré l’aveuglante lumière. Je m’explique. Pour voir une chose il faut la comprendre. Un fauteuil présuppose le corps humain, ses articulations, ses divers membres ; des ciseaux, l’action de couper. Que dire d’une lampe ou d’un véhicule ? Le sauvage ne perçoit pas la bible du missionnaire ; le passager d’un bateau ne voit pas les mêmes cordages que les hommes d’équipage. Si nous avions une réelle vision de l’univers, peut-être pourrions-nous le comprendre.
Aucune des formes insensées qu’il me fut donné de voir cette nuit-là ne correspondait à l’être humain ni à un usage imaginable. J’éprouvai de la perplexité et de l’effroi. Je découvris dans l’un des angles de la pièce une échelle verticale qui menait à l’étage supérieur. Les larges barreaux de fer, dont le nombre ne devait pas dépasser la dizaine, étaient disposés à des intervalles irréguliers. Cette échelle, qui postulait l’usage de mains et de pieds, était compréhensible et j’en éprouvai un certain réconfort. J’éteignis la lumière et me tins un moment aux aguets dans l’obscurité. Je n’entendis pas le moindre bruit, mais la présence de ces objets échappant à l’entendement me troublait. Au bout d’un moment, je me décidai.
Arrivé en haut, je tournai de nouveau d’une main craintive un commutateur. Le cauchemar que préfigurait l’étage inférieur s’amplifiait et se déchaînait à celui-ci. On y voyait beaucoup d’objets, ou quelques-uns seulement mais qui s’imbriquaient les uns dans les autres. Je me souviens maintenant d’une sorte de longue table d’opération, très haute, en forme de O, dont la surface paraissait concave. Je pensai que c’était peut-être le lit de l’habitant, dont la monstrueuse anatomie se révélait ainsi, de manière oblique, comme celle d’un animal ou d’un dieu, par son ombre. Un passage de quelque traité de mythologie, lu jadis et oublié, me fit prononcer le mot ourouboros qui évoquait sans le rendre certes dans son intégralité ce que mes yeux allaient voir. Je me rappelle également une glace en forme de W qui allait se perdre dans la pénombre du plafond.
Quel aspect pouvait bien présenter l’hôte de cette maison ? Que pouvait-il bien faire dans ce monde non moins épouvantable pour lui qu’il ne l’était lui-même pour nous ? De quelles secrètes régions de l’astronomie ou du temps, de quel ancien et maintenant incalculable crépuscule était-il sorti pour aboutir dans ce faubourg du sud-ouest de la France, en cette nuit-ci ?
Je me sentis un intrus dans une sorte de chaos. Au-dehors la pluie avait cessé. Je regardai ma montre et vis avec stupéfaction qu’il était près de deux heures. Je laissai la lumière allumée et j’entrepris prudemment de redescendre. Rien ne m’empêchait de descendre là par où j’étais monté. Il me fallait le faire avant que l’hôte ne revînt. Je présumai qu’il n’avait pas fermé les deux portes parce qu’il ne savait pas - ou plus ? - le faire. Mes pieds touchaient l’avant-dernier barreau de l’échelle quand j’entendis que montait par la rampe quelque-chose de pesant, de lent et suivie de près, m'a-t-il semblé, par quelque-chose de plus léger. La curiosité l’emporta sur la peur et je ne fermai pas les yeux.

Mes excuses à JLB, HPL, ChD, WM, et tous les autres...

... the answer to life, the universe, and everything...

Amicalement,

Hyarion.

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#2 26-04-2013 12:26

ISENGAR
Lieu : Tuckborough près de Chartres
Inscription : 2001
Messages : 4 902

Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Bon anniversaire Didier devil

je n'ai pas rêvé, dans le petit film sur Youtube, auquel on accède indirectement par le lien, il y a bien Martin Freeman jeune ?  glasses

I.

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#3 26-04-2013 12:45

Hyarion
Inscription : 2004
Messages : 2 306

Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

ISENGAR a écrit :

je n'ai pas rêvé, dans le petit film sur Youtube, auquel on accède indirectement par le lien, il y a bien Martin Freeman jeune ?  8)

Oui, je confirme. ;-)

Amicalement,

Hyarion.

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#4 26-04-2013 12:47

Cédric
Lieu : Près de Lille
Inscription : 1999
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Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Bon anniversaire cher Dragon !
Et tout comme eux, puisses-tu encore longtemps croître en force et sagesse ;-)

Et une tournée d'hydromel pour fêter ça ! big_smile

Cédric.
PS : Et chapeau bas à Hyrarion pour ce message presque subliminal  glasses

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#5 26-04-2013 16:53

Elendil
Lieu : Velaux
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Messages : 1 030
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Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Bonus dies natalis Draconi Caligini !

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#6 26-04-2013 20:27

Hisweloke
Inscription : 1999
Messages : 1 622

Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Je suis très touché par ton pastiche ultra-référentiel avec toutes ses petites allusions dispersées dans le texte  ops

Pour l’anecdote, je me suis entièrement rasé la barbe à l'occasion - cela doit bien faire une dizaine d'années que je n'avais pas revu mon menton - et, en tous cas, je ne me reconnais pas dans un miroir. C'est un phénomène étrange, voire inquiétant à ses abords, que de s'observer en inconnu wink

Merci beaucoup, et amitiés à tous !

Didier
Entouré d'amis,
Ces nuits merveilleuses à contempler,
Par-delà les braises des ponts rougeoyant derrière nous,
Combien l'herbe était verte de l'autre côté.

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#7 26-04-2013 23:14

sosryko
Inscription : 2002
Messages : 1 952

Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Bon anniversaire Didier smile)

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#8 27-04-2013 15:54

Hyarion
Inscription : 2004
Messages : 2 306

Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Hisweloke a écrit :

Je suis très touché par ton pastiche ultra-référentiel avec toutes ses petites allusions dispersées dans le texte  ops

Je suis ravi que cela te plaise, et même plus exactement que cela vous plaise, puisque Romaine m'a fait savoir hier matin, de son côté, qu'elle apprécie également beaucoup ce modeste pastiche... :-)

Bien amicalement,

Hyarion.

P.S.: il va falloir que je refasse à nouveau un tour du côté de la Male-Selve, un de ces jours... Cette histoire de menton et de miroir m'intrigue... ;-)

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#9 27-04-2013 19:58

Elendil
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Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Ditto.  smile

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#10 29-04-2013 14:09

Silmo
Inscription : 2002
Messages : 4 017

Re : Marginalia de HoME XIII : un fragment apocryphe...

Ah ben oui tiens, c'est l'anniversaire du Dragon devenu glabre

Vite, vite une idée de cadeau.

Celle du pastiche étant déjà prise (bravo Hyarion :-),  il reste encore le postiche

314_1.jpg

Bon anniversaire cher Didier.

Silmo

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