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Eluchíl, Eluréd et Elurin: trois noms, trois sens oui mais lesquels?
On donne dans le Silmarillion le sens de "Dior Eluchíl" par Dior héritier d'Elu (Thingol évidemment), celui de "Eluréd" aurait le même sens (d'après l'index des noms du même ouvrage) et celui de "Elurin" signifie souvenir d'Elu (là encore selon le-dit index des noms).
Cependant j'ai poussé mes recherches pour être sûr des traductions et le mot "réd", ni le mot "chíl", ne figurent dans le le dictionnaire de notre chèr Hiswelókë, je me permets donc de douter des traductions de mon édition du Silmarillion (étant donné qu'il y a pas mal d'autres choses sur lesquelles il pêche déjà), même si la traduction de "Elurin" est juste puisque j'ai trouvé dans le dictionnaire de Hiswelókë le mot "rîn" qui signifie bien souvenir. (On notera donc "Elurin": souvenir d'Elu.)
Alors quels sont les sens de Eluchíl et Eluréd, "héritier d'Elu"(comme j'aurais tendance à le croire vue que c'est quand même écrit dans le Silmarillion) ou autre chose? Ou bien le dictionnaire n'est pas complet! Je ne sais plus quoi penser! :§
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> je me permets donc de douter des traductions de mon édition du Silmarillion (étant donné qu'il y a pas mal d'autres choses sur lesquelles il pêche déjà)
Même l'édition originale pêche, puisque Christopher Tolkien a fait des choix éditoriaux afin de présenter une version "homogène" du légendarium. Or, les histoires, mais aussi les noms et les sens des noms ont évolué au cours de la vie de Tolkien. L'index des noms du et l'appendice sur les langues elfiques du Silmarillion ne sont pas toujours fiables à 100%, et il vaut généralement mieux se référer aux sources originales qui ont servi à Christopher pour établir ces textes, publiés dans la série HoMe (principalement les Etymologies). Mais je n'ai pas mes documents sous la main pour pouvoir répondre...
Sébastien
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Il n'y a pas "chil" dans le dico, mais il y a "hil"qui est bien traduit par "heir", héritier, avec "eluchil" comme reférence.
le "ch" doit être un "h" adouci sans doute...
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Pour Eluchil je peux au moins répondre : le second élément est hîl 'heir' ("héritier"), apparaissant sous la forme mutée °chil suite à une évolution phonétique. Le nom signifie donc bien "Héritier d'Elu (Thingol)".
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Croisement de posts !
> le "ch" doit être un "h" adouci sans doute...
Je dirais plutôt "durci", puisqu'on passe d'un h expiré ([h]) à une fricative vélaire ([x] = Ach-Laut allemand ou jota espagnole).
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Pour le h > ch : dites "muté" et il n'y aura pas d'ennui :) L'usage de Toko est plutôt phonétique et celui de Romaine renvoie au phénomène synchronique de mutation douce, dont le conditionnement n'est plus phonétique en synchronie. Effectivement, le terme de "mutation douce / adoucissante / lénition" n'est pas entièrement exact d'un point de vue phonétique ; en fait cette mutation s'est constituée en sindarinà partir de plusieurs changements phonétiques distincts ; tous ont comme point commun de contraster le traitement initial et intervocalique des consonnes. Mais c'est un nom commode et d'usage général.
La signification d'Eluchíl, Eluréd, Elurín et Elwing sort notamment d'un document reproduit dans HoME XII, intitulé "The Problem of Ros", particulièrement pp. 369-372. Christopher indique explicitement qu’il s’est servi de ce passage dans la constitution du Silm : « From this passage and note were derived the names in the published Silmarillion and the statements in the index concerning them. ». On apprend p. 369 que Dior parlait tant le sindarin, langue de sa mère, que le bëorien, celle de son père, et qu’il donna à son fils Eluréd un nom de même sens que son surnom Eluchíl. Eluréd est un composé mixte sindarin-bëorien : le second élément vient du mot bëorien rêda « héritier ». On apprend aussi en note p. 372 qu’Elurín signifie « Souvenir d’Elu », le second élément étant le sindarin rîn « souvenir ». Quant à Elwing, cela signifie « Écume d’étoile » ; le premier élément est bien connu, le second est un mot que Tolkien a pensé à attribuer au bëorien ; comme on le retrouve dans Vingilot, il a été amené à échafauder des théories compliquées pour expliquer ce nom ; et finalement il semble qu’il ait décidé d’en faire un mot sindarin gwing (note 24 p.376).
Il faut d’ailleurs remarquer qu’une large part de cet essai représente des spéculations élaborées sur l’origine de mots et de noms... et que finalement la plus grande partie n’en furent pas reprises pour un problème de cohérence avec ce qui était déjà publié ! C’est typique de la méthode de Tolkien dans sa dernière période : les noms ne changent plus, mais leurs étymologies restent susceptibles de réinterprétations d’une complexité parfois inextricable - afin de suivre l’évolution externe toujours en cours des langues...
B.
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merci beaucoup pour ces réponse qui éclairent ma lanterne, je finirais ma lecture du Silm moins bête se soir!
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