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Laissez ici vos commentaires après la lecture de l'Edito n°1 - Le Synopsis Brésilien.
C.
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Excellent boulot de la part de Semprini.
C'est juste assez court pour maintenir l'atention, et assez long pour couvrir le sujet (comme les robes des femmes (©W.Chuchill))
Je pense personnellement quer le Film n'a pas tellement le choix, conernant Aragorn, que d'en faire un héros plus traditionnel. Les films et les livres ne peuvent pas suivre le même fil conducteur, car trop d'aspect les distinguent. Le livre peut jouer sur des sentiments profonds qu'un film ne peut pas rendre. Aragorn aurait donc moins d'importance dans le film que dans le livre sans cela.
De plus, si un film doit être fait, je préfère qu'il difère franchement du livre. Il est impossible de faire un film fidèle à l'oeuvre écrite, alors en faire quelque chose de très différent, tout en conservant les mêmes ingrédients, est pour moi la meilleure solution. Il faut comprendre ce que je dis en prenanty comme exemple AKIRA, dessin animé d'Otomo, qui diffère énormément de la BD en 13 volumes, et qui pourtant restitue le même univers.
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> Il faut comprendre ce que je dis en prenant comme exemple AKIRA,
> dessin animé d'Otomo, qui diffère énormément de la BD en 13
> volumes, et qui pourtant restitue le même univers.
Et qui divise également les exégètes ;-)
En ce qui me concerne, c'est un très bon exemple. On pourrait aussi citer Nausicaä ou Ghost in the Shell. Certains parlent d'adaptions simplifiées, d'autres y voient la volonté d'apporter un point de vue totalement neuf à une trame narrative déjà connue.
Pat
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Pour ma part, je pense qu'un film peut tout à fait rendre la profondeur émotionnelle d'un personnage. Dire le contraire est je crois faire affront au talent de l'acteur et du metteur en scène. Il existe de très bons films de tous genres (drames, comédies, ...) où une véritable émotion parvient jusqu'au spectateur. Ce dernier parviendra alors à percevoir le vrai caractère du personnage, ses doutes et interrogations. Alors, pourquoi Le Seigneur des Anneaux ne saurait-il faire de même ?
Je me demanderais toujours pourquoi les romans doivent toujours être modifiés lors de leur adaptation cinématographique. Une fois encore, c'est faire affront à l'auteur. Que l'on supprime un passage entier et c'est dire qu'il est finalement de peu d'intérêt, que l'on modifie les caractères voire les rôles d'un personnage, c'est une fois encore faire preuve d'une condescendance vis à vis de l'auteur et lui signifier que son roman aurait été meilleur si c'est tel personnage qui avait dit telle parole et pas un autre.
Sur la portée des changements apportés à Aragorn, je dirai (avec les informations dont on dispose et pour l'épisode dont nous parlons : Amon Hen) qu'on fait de lui le héros au détriment de Frodon. Voudrait-on ici nous imposer le sempiternel héros courageux, oublieux de sa vie et un tantinet romantique ? Dans le premier temps du roman, Aragorn n'est que le guide de Frodon, en quelque sorte son serviteur qui ne met pas en avant ses véritables préoccupations et ne pense qu'à mener un premier temps sur le chemin de sa qûete. Mettre d'ores et déjà Aragorn nous fait perdre la part de mystère et de développement du personnage qui ne prend vraiment toute son importance que bien des chapitres plus tard.
Raconter l'histoire du point de vue d'Aragorn, c'est enlever la parole aux petites personnes, ceux qui font justement que le récit et la poursuite de la quête est si pénible. Donner la parole au héros parfait va-t-il nous montrer les prouesses des champs de bataille au dépens de l'inquiétante et sinistre marche à travers le Mordor de Sam et Frodon ?
Cédric.
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Cédric, je suis bien d'accord avec toi, et c'est là l'analyse de Semprini. Si l'on s'en tient au roman, c'est un scandale.
Ce que je veux dire, ce n'est pas qu'un réalisateur dois modifier un roman, mais c'est qu'il ne peut pas faire autrement. Il n'y a pas de narrateur pour raconter le combat intérieur d'un personnage, divisé entre sentiments s'il ne les exprime pas d'une autre manière que dans le livre. La durée même d'un film fait qu'on ne peut pas imaginer restituer le SdA en toute fidélité. Dès lors, mon propos est de dire qu'il est bon de ne pas faire comme si le film allait reproduire le roman, mais de très clairement faire ce film sous un aspect différent, tout en conservant l'univers et l'histoire dont il est issu. Ainsi, et le film, et le roman, demeurent deux oeuvres inséparables et grandioses, et les fans verront les deux avec autant de plaisir.
j'ai d'ailleurs un peu l'impression que c'est ce que fera le réalisateur, puisqu'il a décidé (lu dans ce forum) d'intégrer des histoires du Silmarillon (comme Numenor) dans le Film. Cette idée là est géniale !!!
(mais on parle, et on n'y changera rien)
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En réaction à l’éditorial de Semprini, voici quelques unes de mes réflexions :
Le statut d’Aragorn semble avoir été profondément modifié dans le film par rapport au livre. Même s’il s’agit d’une modification d’importance du point de vue narratif et surtout dramatique, ce n’est pas forcément grave. Rappelons, bien que ce soit une lapalissade, que les formes d’expressions livresques et cinématographiques reposent sur des mécanismes différents et nécessitent donc des moyens différents. Le mot d’ordre et don vigilance, mais pas affolement.
Ceci étant posé, il nous faut nous interroger sur la pertinence de choix qui ont été fait. Et là, il n’est rien de tel qu’un retour au sources sur les motivations de Tolkien. Que raconte le Seigneur des Anneaux ? Au delà de la trame narrative apparente, le livre fait référence à des thèmes moins évidents. A ce sujet, la Lettre n°186 nous en apprend beaucoup sur le thème du SdA et le rôle qu’y joue Aragorn : :
« The real theme for me is about something much more permanent and difficult : Death and Immortality : the mystery of the love of the world in the hearts of a race ‘doomed’ to leave it ans deemingly loose it ; the anguish in the hearts of a race ‘doomed’ not to leave it, unti its whole evil-aroused story is complete. But if you have now read Vol. III and the story of Aragorn, you will perceive that ».
Le SdA raconte l’histoire d’un changement important dans le monde : la disparition des Elfes au profit des Hommes. En ce sens l’emphase portée sur le rôle d’Aragorn permet (involontairement ?) de souligner ce qui était rendu par des moyens littéraires intranscriptibles à l’écran. En diminuant le rôle des Elfes, P. J. évoque l’évanescence de ce peuple et présage la venue de l’ère des Hommes : ce sont eux qui, par le rôle d’Aragorn, prennent en charge la destinée du monde.
Reste une question en suspens, celle du traitement. C’est là que nous observerons le résultat effectif de ce changement et verrons si celui-ci a été accompli avec l’interprétation précédente en tête.
Emeric
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Je suis d'accord avec toi Elenillor, l'immortalité et le départ des elfes sont deux autres thèmes essentiels du livre. Si cela te rassure, sache que Peter Jackson et Barrie Osborne, un des producteurs du film, ont tous deux indiqué à plusieurs reprises dans leurs interviews que le départ des elfes, la notion d'un monde qui change et l'immortalité étaient parmi les thèmes qu'ils comptaient mettre en avant dans le film par le biais du couple Aragorn/Arwen.
Quant à la notion qu'un film ne peut pas restituer l'essence d'un livre, je ne m'y retrouve pas. Un film est toujours différent d'un livre et nécessite toujours des modifications, mais les bonnes adaptations sont à mon avis celles qui, tout en proposant un autre regard d'artiste, saisissent ce qui fait la spécificité d'une oeuvre.
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A mon avis, le problème majeure de cette "adaptation" du rôle d'Aragorn, c'est qu'à travers son point de vue, les choses deviennent moins effrayantes, moins fantastiques... Dans le roman, l'action est suivi à travers le regard étonné, neuf des personnages les plus naifs, les moins sûrs d'eux.
cf:"le chemin des morts": vision de Gimli plutôt que d'Aragorn ou Légolas
"le voyage de Frodon et Sam": vision de Sam plutôt que de Frodon
"chevauchée des Rohirrims, Eowyn vs Nazgul...": vision de Merry
etc, etc, ect...
Les combats sont beaucoup plus impressionnants quand on les voit à travers les yeux d'un paisible hobbit, On a l'impression de découvrir la Lorien en même temps que Frodon...
L'histoire perd tout aspect dramatique, terrible, effrayant si elle est raconté par un guerrier rodé à la guerre, un magicien qui connait tout ou un elfe qui a derrière lui des siècles d'expérience.
C'est bien plus interessant de suivre les hobbits pas à pas dans leurs découvertes, leur apprentissage.
Aragorn est trop "parfait", on a l'impression que rien ne l'émeut, ne lui fait peur, ne le surprend... si c'est lui qu'on suit dans le film, çà va vite devenir lassant!
J'espère être parvenu à me faire comprendre malgré mes explications plus ou moins embrouillées.
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Juste quelques mots pour te souhaiter la bienvenue Morwen.
Et, je te rassure, tes explications sont tout à fait claires ;-))
A bientôt,
Cédric.
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je dirais même plus: "lumineuses tes explications, Morwen!".
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Que l'on me permette de saluer une compatriote, c'est si rare : bienvenu Morwen. A quand des rencontres bisontines ;-)
Elenillor, provincial dans l'âme...
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Je ne me souviens plus de qui il s'agit, mais je crois qu'un écrivain a dit en parlant d'un cinéaste de ses amis, "si je devais être trahi , c'est par lui que je voudrais l'être" (approximativement, de mémoire).
Un film ne peut pas être aussi profond qu'un livre.Dans un roman, l'imaginaire a une grande place, alors que le cinéma c'est du visuel.
Regardez les nombreuses illustrations du monde de Tolkien, chacun a sa sensibilité différente.
Le film ne peut être qu'une adaptation, et là il y a presque 50 ans d'écart entre la sortie des deux.
Alors attendons Décembre, et on verra bien...
Rinon, optimiste, mais sait-on jamais
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"Aux grands maux, les grands remèdes". :)
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