JRRVF - Tolkien en Version Française - Forum

Le forum de JRRVF, site dédié à l'oeuvre de J.R.R. Tolkien, l'auteur du Seigneur des Anneaux.

Vous n'êtes pas identifié(e).

Annonce

Bienvenue sur le nouveau forum JRRVF ! En cas de problème avec votre login / mot de passe, n'hésitez pas à me contacter (webmaster@jrrvf.com)

#1 22-12-2001 19:31

Vifsorbier
Inscription : 2001
Messages : 39

La retranscription ratée de la durée et de la distance

Bonjour à tous, c'est mon premier post sur ce forum que je me contentais jusque là de lire de temps à autre.
Bon c'est bien simple, moi je n'espère qu'une chose, c'est que Jackson sorte direct en dvd la version longue director's cut (et je suis sûr que dans sa tête, il avait prévu un film de 3h30). Tenu par la durée de trois heures, il a voulu rester fidèle au bouquin en en restituant toutes les grandes étapes (hormis Bombadil, mais bon, c'est un choix intelligent, tout comme les aménagements qu'il a opéré par ci par là, comme le double judas à la porte de Bree, ou la scène où l'on voit Boromir entraîner les Hobbits à l'épée, ce qui légitime un peu plus leur capacité future au combat). Et ce sont évidemment les scènes qui traitaient des rapports entre les personnages qui ont été sucrées.

C'est pourquoi le passage de la Lorien est si mal amené et autant expédié (les noms ne Galadriel et Celeborn ne sont même pas mentionnés !). C'est pourquoi on a un peu l'impression d'un collage répétitif de séquences d'actions pas toujours bien reliées entre elles (et là, le film ne restranscrit pas le sens de la durée qui se dégageait du livre). Si bien que certains personnages sont vraiment inintéressants (Legolas, terne au possible malgré d'impressionantes qualités guerrières). La constitution de la Communauté est trop vite traitée. Un spectateur non-lecteur ne comprendra pas qui sont ces gens, d'où ils viennent et pourquoi ils se joignent au groupe (surtout pour Legolas, Gimli et Boromir). Il aurait au moins fallu qu'Elrond, dont le côté "sage que tout le monde écoute" n'est pas assez accentué, mentionne la nécessité du secret et de la rapidité, ce qui aurait légitimé la constitution d'un groupe réduit. Et qu'il dise au moins pourquoi la Communauté serait de 9, et non pas de 6 ou de 12 (neuf Marcheurs contre les neuf Esprits Servants de l'Anneau). Ca prend 30 secondes de métrage en plus et renforce considérablement la cohérence narrative du film.
Bref, tout a été comme enlevé de sa chair. Il ne reste que l'os.

Il aurait fallu plus de scènes relationnelles pour faire vraiment exister les personnages (en dehors d'Aragorn, Gandalf, Boromir et à la rigueur Frodon, les autres sont assez caricaturaux), permettre au spectateur de digérer l'action pure avant qu'elle ne recommence et aussi de communiquer ce sens primordial de la durée et de la distance (là on a l'impression qu'ils font Comté-Hamon Hen en 5 jours. La grande hétérogénéité des paysages fait un peu penser à un copier-coller ; Jackson ne maniant pas très bien l'ellipse).

Il y a aussi quelques autres trucs aussez regrettables :
- effets spéciaux furieusement kitch qui font basculer ponctuellement le film dans le ridicule qu'il s'efforçait d'éviter par son approche réaliste du merveilleux (cf possession de Bilbon, Galadriel tentée par l'anneau).
- mouvements de caméra acrobatiques qui éloigne le film de ce même réalisme (cf les plongées à répétition dans les mines d'Orthanc, impossible à réaliser dans le réel et renvoyant ce qui est filmé à sa condition de maquette, d'effet spécial-gadget. Décomposer ces scènes en plusieur plan fixes auraient dix fois plus servi le propos de Jackson).
- la musique parfois assez agaçante (cf la ritournelle qui revient dès que les Hobbits occupent l'écran, ou encore les violons à la sortie de la Moria, alors qu'une scène sans musique et où l'on aurait entendu seulement les pleurs des personnages aurait été beaucoup plus forte)

Mais bon, les décors tuent (Comté, Orthanc, Fondcombe, Moria : wouah !), l'interprétation est franchement bonne (McKellen rend Gandalf attachant, Mortensen arrive à faire passer toute la fragilité et les doutes d'Aragorn par son regard, Ian Holm instille une certaine truculence à Bilbon), et quoi qu’en disent certains, le troll des cavernes arrache tout (un des seuls moments où Jackson n’est pas brouillon dans la représentation des combats) !!! Vivement la version longue (avec hectolitres de sang à la clef)!!!

Hors ligne

#2 24-12-2001 17:04

Lilian
Inscription : 2001
Messages : 13

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je crois que le facteur temps est le plus gros défaut du film.
Entre la fête de Bilbo et le départ de Frodo de la Comté, il se passe 17 ans, hors on a un peu l'impression que c'est le lendemain.
Gandalf part trouver ses réponses en Gondor et on a l'impression que c'est juste à côté. De même, il donne rendez-vous au hobbits à Bree (en gros 120 milles), alors que lui même doit se rendre à Orthanc (plus d'un milliers de milles aller/retour), il va être en retard.
Quand à l'esthétisme du film, je suppose que cela est lié à la sensibilité de chacun, pour ma part j'ai apprécié.

Hors ligne

#3 24-12-2001 17:14

Aragorn III
Inscription : 2001
Messages : 126

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

hello! je suis tout a fait d'accord avec sauf pour un truc: je ne crois pas qu'il eut fallu expliquer le nombre de la communauté, car au départ, pour les spectateur, Pippin Merry et à la limite  Sam (et encore) ne devait pas faire partie de la Communauté. car Elrond est surpris de les voirs arriver. donc neuf, dans le film, est le fruit du hasard. quoi que l'on pourrait pinailler en disant que Elrond, dans sa sagesse, avait deviné que les trois Hobbits acompagneraient Frodon dans ses periples.c

Ara.

Hors ligne

#4 26-12-2001 01:43

razoor
Inscription : 2001
Messages : 17

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

tout a fait d'accord avec toi Vifsorbier . En tout point, sauf peut etre la represantation du Troll que j'imaginais pas du tout comme ca !! Sinon, je pense que tous les mauvais raccord du film sont du a un tres mauvais montage et que la version longue devrait corriger tous ces "bugs" ;-)

Hors ligne

#5 27-12-2001 19:54

Elwende
Inscription : 2000
Messages : 156

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je suis d'accord avec Razoor pour le troll: est-ce que c'est parce qu'il sort de ses cavernes qu'il a l'air d'un gros monstre mal élevé?
Parce qu'il fait vraiment animal, alors que les 3 trolls dans Bilbo le hobbit parlent et ont une posture humaine...

Hors ligne

#6 28-12-2001 13:56

Grishnakh
Inscription : 2001
Messages : 88

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Petite note au sujet de Pippin. Il devrait avoir 11 ans lors de l'anniversaire de Bilbo, ce qui pose encore plus le problème des 17 années logiquement écoulées entre les deux apparitions de Gandalf.

Je pense malheureusement (harrghhh ça me tue de le dire !!!) qu'il y a eu un joli "pain" chronologique au niveau de l'adaptation. L'équipe de Jackson semble avoir oublié tout simplement qu'il s'écoulait 17 ans. Je pense qu'il ne faut pas cherche plus loin, Pippin en est la preuve absolue.

* Grishnakh, démoralisé, mais qui est prêt à passer sur ce "détail" :))) *

ps : bien entendu, je rejoins les quelques propos tenus au sujet du Troll des Cavernes de la Moria, d'autant plus que, je ne sais si vous l'aviez aussi remarqué, l'on voit nettement dans la forêt, juste avant l'intervention d'Arwen, les 3 trolls de pierre de The Hobbit. Ce n'était pas évident à voir à la première projection. Donc, disais-je, ces 3 trolls me semblaient très réussis, et n'avaient effectivement rien à voir avec le Troll des Cavernes issu de la Moria. Dommage. Il aurait sans doute été plus judicieux de raccourcir son texte :)))) et ainsi gagner de précieuses minutes pour la Lorien.

Hors ligne

#7 28-12-2001 02:01

Grishnakh
Inscription : 2001
Messages : 88

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

J'oubliais de dire (c'est de coutume à Minas Morgul) :

Je pense que l'absence d'itinéraire est ce qui manque le plus au bon déroulement chronologique. Seuls les connaisseurs de l'oeuvre peuvent situer les éléments géographiques.

A l'instar d'un Indiana Jones, un tracé superposé à la Carte de la Terre du Milieu, et indiquant le chemin parcourut par la Fraternité aurait été bienvenu, c'eut été l'affaire de 15 à 30 secondes de bobine.

D'autant plus que la carte présentée au début du film était tout à fait charmante et splendide de sobriété.

* Grishnakh, poète-géographe *

Hors ligne

#8 28-12-2001 22:45

Elwende
Inscription : 2000
Messages : 156

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Oh ben non!!! J'ai raté les 3 trolls! Va falloir que j'y retourne une troisième fois...

Hors ligne

#9 29-12-2001 14:29

Vifsorbier
Inscription : 2001
Messages : 39

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Elwende, tu compares l'image que tu t'es faite des trolls dans Bilbo le Hobbit avec celle qui sinscrit dans Sda le film. C'est normal qu'il y ait un déphasage. Dans Bilbo, ce sont de gros bonhomme menaçants et vaguement bébêtes, parfaitement en accord avec l'ambiance inoffensive et bon enfant du conte. Ils ne sont pas perçus comme des créatures du Mal.
Là le troll allait pas faire causette en se battant, c'est un tueur. Moi je persiste à penser que sa bestialité et sa massivité sont franchement bien vues. Vous imaginez un petit peu la bataille finale du Cormallen avec des bataillons entiers de ces bestioles ?! Ca va donner !
Vous remarquerez que PJ a intégré cette différence entre les deux oeuvres car les trolls transformés en pierre sont plus anthropomorphisés.
Bien à vous.

Hors ligne

#10 29-12-2001 18:14

Grishnakh
Inscription : 2001
Messages : 88

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Les 3 trolls de pierre présents (devrai-je dire camouflés, j'adore les détails qu'on ne peut voir que lors d'une seconde projection :))))) dans le film sont tirés trait pour trait de l'illustration d'Alan Lee figurant dans l'édition du centenaire page 240-241 et représentant la scène de la page 232.

Et ce que dit Vifsorbier me convient parfaitement. Cela dit, je n'apprécie pas pour autant le Troll des Cavernes, iconographiquement parlant, d'autant plus que les orcs (normaux) sont vraiment à mon goût, et je pense que le Troll aurait dû un peu plus leur ressembler morphologiquement parlant (toutes proportions gardées, bien sûr).

* Grishnakh

Hors ligne

#11 29-12-2001 18:55

Gildor
Inscription : 2001
Messages : 3

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Bonjour,

tout à fait d'accord avec Grisnakh quant à l'apparence du Troll bien que ses déplacements soient franchement convaincants. Pour le reste effectivement, le temps et la distance ne sont pas rendus (c'est particulièrement dommage si on songe à l'immortalité des elfes ou/et au choix d'Arwen). Mais sur ce terrain je crois que l'on touche franchement aux limites de l'adaptation cinématographique (voir mon précédent message).

A bientôt,

Gildor (Inglorion ?)

Hors ligne

#12 29-12-2001 21:01

Grishnakh
Inscription : 2001
Messages : 88

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Ha oui, oui, il est bien animé, d'ailleurs, les travaux de chez WETA sont splendides. C'est plutôt le design qui m'a gêné :).

* Grishnakh, chipoteur de synthèse *

Hors ligne

#13 29-12-2001 21:56

Vifsorbier
Inscription : 2001
Messages : 39

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Pour Aragorn III et en ce qui concerne le Conseil et la constitution de la Communauté, une 2ème vision m'a fait finalement mettre un peu d'eau dans mon vin, sauf pour Elrond dont IL FAUT TOUJOURS accroître le rôle ! C'est un peu lacunaire mais en fin de compte on comprends plutôt bien pourquoi ces gens ont été conviés car ils
semblent tous occuper une position importante dans leurs royaumes respectifs (on peut déduire cela à partir de Boromir, qui se dit fils de l'Intendant du Gondor).
Et je trouve la constitution de la Communauté finalement acceptable (ok pour la participation spontanée et non la désignation par Elrond), mais alors, pitié, au moins, il faudrait que Merry et Pipin soient moins facilement acceptés. Ce n'est pas une partie de campagne tout de même ! Pq ne pas avoir inclu le désaccord d'Elrond et les propos de Gandalf sur "l'amitié plus forte que de puissants guerriers"? Ca aurait emporté le morceau. Mais là, Elrond passe soit pour un irresponsable (le sort du monde c'est pas de la rigolade merde !), soit pour un gars carrément dépassé par la situation (genre les Hobbits qui courent partout sur la terrasse et foutent le bordel quoi !).
Je préciserai que la dispute au conseil me semblait à la première vision bien sentie mais quand même un peu déplacée ; c'est une assemblée de sages, pas une foire d'empoigne. A la 2ème vision, je suis d'accord à 100% avec PJ sur cette modif. Il est important d'ainsi montrer comment l'Anneau trouble les coeurs et sème la zizanie, même chez les sages. Le petit "plus" que j'avais pas relevé la 1ère fois : l'air résigné d'Elrond devant l'incapacité des Peuples Libres à dépasser leurs divisions (faisant écho au scepticisme qu'il a déja manifesté avec Gandalf).
Un autre détail qui tue (vu seulement à la 2ème vision) : l'air circonspect et vaguement agacé de Legolas lorsque Gimli se joint à la Communauté (pour ce qui est de ces deux persos je développe plus loin).

Sinon il y a un truc que je n'ai toujours pas compris et qui me semble relever de l'erreur de montage : lorsque Boromir se coupe avec le tronçon de Narsil et aperçoit Aragorn, il dit qqch comme "pas plus qu'un héritage brisé" avec un air assez mauvais en faisant valdinguer la relique. Le plus logique serait de croire qu'il connait l'ascendance d'Aragorn et se sent en rivalité avec lui d'où cette pique. Mais l'ascendance du boooo Viggo ne lui est révélée qu'après, au Conseil. Bizarre non ?! Quelle est dès lors la signification de la scène de Narsil ? Est-ce simplement parce que le fier Boromir (et il est fier, comme en attestent ses propos au Conseil) est colère d'avoir été observé à son insu, comme un petit enfant pris sur le vif ?! Qu'en pensez-vous ?

Hors ligne

#14 29-12-2001 22:16

Aragorn III
Inscription : 2001
Messages : 126

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

>il faudrait que Merry et Pipin soient moins facilement acceptés. Ce n'est pas une partie de campagne tout de même ! Pq ne pas avoir inclu le désaccord d'Elrond et les propos de Gandalf sur "l'amitié plus forte que de puissants guerriers"? Ca aurait emporté le morceau. Mais là, Elrond passe soit pour un irresponsable (le sort du monde c'est pas de la rigolade merde !), soit pour un gars carrément dépassé par la situation (genre les Hobbits qui courent partout sur la terrasse et foutent le bordel quoi !)

tout a fait d'accord avec toi, j'ai plus ou moins la mm remarque pendant la seconde vision du film!

>lorsque Boromir se coupe avec le tronçon de Narsil et aperçoit Aragorn, il dit qqch comme "pas plus qu'un héritage brisé"

la aussi, t'a pas tort, à moins qu'il se dise que tout homme en TdM connait l'histoire de Narsil, et que l'homme présent (Aragorn) devait savoir que Boromir était le fils de l'Intendant de Gondor, et que par orgueil, il montre à Aragorn (dont il ne connait pas l'identité) qu'il lui est supérieur et qu'il ne croit qu'au pouvoir d el' Intendant de Gondor... tu me suis la, difficile de m'exprimer...pfouuuu.

Ara.

Hors ligne

#15 30-12-2001 13:59

Grishnakh
Inscription : 2001
Messages : 88

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Vifsorbier > il faut prendre cette scène (Boromir contemplant la fresque d'Isildur, puis ne pouvant s'empêcher de toucher Narsil) comme tu l'as suggéré "pris la main dans le sac".

Il suffit de voir durant le Conseil l'importance donnée à la fierté de Boromir qui se targue de n'avoir plus besoin de Roi en Gondor (c'est à ce moment où il connait enfin la véritable identité d'Aragorn et où il se sent obligé d'en remettre une couche rapport à la scène précédente, afin de se dédouaner de son admiration pour les gloires d'antant.).

Je pense que l'équipe Jackson (on a trop tendance à se focaliser sur PJ, alors qu'il ne joue pas le rôle de scénariste, donc je préfère parler d'équipe) souhaitait mettre l'accent sur la notion de l'héritage d'Isildur.

Je trouve que l'on ressent bien dans les yeux de Boromir une nostalgie des grands Rois du temps jadis dans la scène où Aragorn le surprend. A cet égard, voilà une scène ajoutée plutôt bienvenue.

Il ne faut donc pas y voir quelque erreur de montage :).

* Grishnakh *

Hors ligne

#16 30-12-2001 15:05

Vifsorbier
Inscription : 2001
Messages : 39

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Aragorn III et Grishnakh, oui, je pense que vous avez raison.
En fait Boromir a tendance à considérer le royaume de Gondor comme le sien alors qu'il n'est que fils de l'intendant, genre "je suis peut être lié d'une certaine manière à la lignée royale mais c'est moi qui règnerai sur le royaume plus tard et le reste je m'en fous". 
Mais il nourrit malgré lui une admiration pour la tradition qui est inavouable ouvertement car elle rentrerait dès lors en concurrence avec ses prétentions.
Bref, il a un rapport rejet/fascination vis à vis de la légende et de sa représentation dans l'épée mythique. Et le fait que lui, le puissant fils du surintendant de Gondor, ait été surpris en pleine contradiction le fait réagir de manière un peu puérile et défensive (il s'enfuit un peu comme un enfant honteux plutôt que de se confronter comme un adulte avec l'inconnu qu'est Aragorn).
En fait, je trouve aussi cet ajout de PJ (et de son équipe, Grishnakh) vraiment très très très bien vu. C'est la première scène parlée de Boromir et elle révèle avec subtilité le caractère emblématique du personnage : sa puerilité. Seulement, je crains que le sens de la scène soit franchement compréhensible pour les néophytes (qui ne se poseront pas toutes ces questions).
Boromoir est néanmoins attachant par son côté réconfortant, amical et proche (contrairement à Legolas qui est franchement froid et distant).
Il y a un truc que j'ai perçu nettement qu'à la 2ème vision. Durant l’échange avec Aragorn dans la Lorien, on sent vaguement qu'il subit la pression de son père, genre : être à la hauteur, ne pas le décevoir (et ça, c'est une passerelle que PJ a l'intelligence de ménager, comme ça, mine de rien, avec la suite de l'histoire).
Et en sus de sa bravoure au combat (mais que foutait-il donc durant le combat avec le troll ? Me souviens pas l'avoir vu...), on voit qu'il se prend d'affection pour les Hobbits (lorsqu'il chahute avec Merry et Pipin ou lorsque qu'il ébouriffe les cheveux de Frodon dans la montagne). A ce titre j’adore le ton sur lequel, agonisant, il dit "they took the little ones". J'écrase ma larme.
Bon à plus.

Hors ligne

#17 30-12-2001 15:11

Aragorn III
Inscription : 2001
Messages : 126

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

content qu'on se comprenne...

Ara.

Hors ligne

#18 30-12-2001 22:21

Lothiriel
Inscription : 2001
Messages : 498

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Juste pour dire que la puérilité ne me semble vraiment pas le caractère dominant chez Boromir. L'orgueil, oui, infiniment, un orgueil tourmenté et sans arrêt contrebalancé par la loyauté et le sentiment que sa force est une chance, un honneur et une responsabilité. mais puéril, vraiment pas. C'est pas Peregrin Touque, quand même. ;)
Sur ce, d'accord avec tout le monde sur le fait qu'il est sublimé dans le film et magnifiquement interprété. La construction de sa relation avec Aragorn est un des rapports humains que le film prend le temps de montrer: de la défiance réciproque à la fidélité et à l'estime. J'en ai le coeur serré rien que d'y repenser, tiens.

Hors ligne

#19 31-12-2001 00:48

Vifsorbier
Inscription : 2001
Messages : 39

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Certes Lothiriel. Mais si on veut pousser la question, on peut on se demander si l'orgueil n'est pas la marque d'une certaine puérilité. Elle ne se résume pas qu'à l'irresponsabilité de Pipin et peut prendre bien des formes.
Selon moi et pour creuser encore plus la psychologie du perso tel qu'il est présenté dans le film, Boromir manifeste sur un plan inconscient une réelle incapacité à accepter pleinement les réalités, du moment qu'elles sont susceptibles d'infirmer ses désisions/conceptions propres (ici, "l'inutilisabilité" irréductible de l'Anneau). Un peu comme un enfant capricieux n'accepterait pas la remise en cause de son désir tout puissant. Or nous savons, et certainement PJ le mentionnera-t-il plus tard, que Boromir est le fils préféré de Denethor qui l'a certainement aimé au dela du raisonnable. Soit une sorte d'enfant-roi habitué à exercer une volonté reine (il me semble bien que dans le livre, Faramir dit même s'être toujours effacé au profit de son frère).
Boromir étant un adulte, son surmoi le fait se ranger de l'avis des sages (détruire l'Anneau), mais son ça, empli du narcissisme infantile dont il n'a pu se débarrasser, l'empêche d'accepter qu'un avis prédomine sur le sien.
Et ce travers ressort de manière limpide lors de sa réaction colérique d'enfant frustré à l'Amon Hen, quand il balance ses rondins sur le sol devant le refus réitéré de l'accomplissement de son désir (Frodon lui dit non).
Et pour revenir à la scène de Narsil, sa réaction quand il voit qu'il a été grillé par Aragorn est elle aussi très clairement puérile. Il repose maladroitement l'épée et se tire vite fait (il ne fait pas volontairement tomber l'épée je pense). Cette fuite un peu lâche résulte de son incapacité à admettre la découverte par autrui de ses contradictions, et par voie de conséquence, à les reconnaître lui même et les affronter.
La tragédie de Boromir se passe donc à 2 niveaux. A sa lutte inconsciente entre ses pulsions et sa raison se superpose sa lutte contre la tentation de l'Anneau, cette dernière étant d'autant plus dure qu'elle exploite les failles qui ressortent de la première.
Qui plus est, la puérilité de Boromir est agravée par son ambition. Tous ces facteurs expliquent sa rapide corruption.
Bon, ce sera tout. Aspirine et au lit !

Dr Visorbier, psy de la Tour Blanche

Hors ligne

#20 31-12-2001 06:51

Szpako
Inscription : 2001
Messages : 635

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Ah, vous êtes dûr pour Boromir, comment peut être-t-il corrompu lorsqu'il veut le bien du Gondor ? Sa faiblesse vient de son Humanité ??? Il est le seul humain à 100% de la quête :-)

Cathy

Hors ligne

#21 08-01-2002 00:31

ThorinKingDwarf
Inscription : 2001
Messages : 8

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

"Et ce travers ressort de manière limpide lors de sa réaction colérique d'enfant frustré à l'Amon Hen, quand il balance ses rondins sur le sol devant le refus réitéré de l'accomplissement de son désir (Frodon lui dit non)."

Ce n'est pas plutôt le désir de l'anneau qui le fait réagir de cette manière? J'ai toujours eu l'impression que son esprit ne possédait pas une forte résistance a l'envie de prendre l'anneau. Si vous vous souvenez, lorsque la compagnie débarque sur la rive, on voit en premier Frodo et ensuite, Boromir qui semble avoir un étrange frisson, tout comme s'il luttait contre le désir de prendre l'anneau, sachant profondement qu'il ne doit pas le prendre.
La partie lors de laquelle Galadriel fouille son esprit et qu'il devient tout mal, j'ai trouvé Sean Bean extra!

Hors ligne

#22 27-01-2002 02:00

Eriel
Inscription : 2000
Messages : 310

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je remonte ce "fuseau" juste pour repondre à la première question, car ça m'a vraiment marqué. PJ, pour retranscrire le temps qui passe, aurait pu faire comme Tolkien, c'est-à-dire nous montrer la lune. En effet, dans le SdA, le ;) lune est très présent et nous aide à nous repérer, comme le fait Sam, lorsqu'il fait remarquer à Frodo au sortir de la Lórien les phases du lune, ce qui permet d'apprendre que le temps passe différemment pour les Premiers Nés... Mais évidemment, voir les personnages comtemplatifs devant l'astre de la muit n'est pas très conforme à l'ambiance tonitruante du film :(

Eriel

Hors ligne

#23 27-01-2002 01:00

Grigan
Inscription : 2002
Messages : 115

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je pense également que la retranscription de la durée et de la distance est un peu loupée dans le film.
Le seul vrai élément temporel dont je me souvient est présent quand "l'anneau prend le chemin du sud" (pour reprendre un titre de chapitre ;-)). Il me semble que l'un des personnages (Gandalf ?) mentionne rapidement un voyage de quarante jours. C'est vrai qu'on voit la compagnie marcher, mais sans autre indication, il est difficile pour un 'néophyte' de se repérer temporellement et spacialement. Je trouve d'autant plus dommage la non-utilisation d'une carte que Tolkien a été très précis dans l'élaboration de la géographie de son monde. C'est un peu un pan de l'univers qui est occulté. L'idée d'utiliser les phases de la lune n'est pas mauvaise en soi, mais je pense que les gens n'aurait peut-être pas compris ce que PJ voulait signifier. Ils auraient pu interpréter ceci comme une mise en relation de la lune avec le pouvoir de Sauron.

Pour ce qui est de l'intervalle entre la fête de Bilbo et le départ de Frodo, même certaines personnes qui n'avaient pas lu le livre ont sentit comme un manque, perçu le départ comme trop précipité. D'autant qu'on voit Gandalf chevaucher à bride abattue, farfouiller dans les parchemins (dans un endroit inconnu pour les 'non-initiés' -> problème de la carte), et qu'il semble revenir le lendemain ou le surlendemain.

Pour Boromir, je ne me lancerais pas dans des considérations psychologiques, mais le fait qu'il succombe le premier à la tentation est peut-être du à ses contradiction, mais aussi certainement en partie au fait qu'il soit le seul humain 'pur' (par opposition avec Aragorn chez qui coule du sang Elfe et même Maia).

Enfin, je trouve aussi Elrond bien passif pendant le conseil et la dispute. Il ne ressemble pas au sage qu'il est dans le livre, et c'est dommage. Il est assis, totalement dépassé par les évènements, une simple dispute ; Un comble pour une semi-elfe qui a vécu des milliers d'années et participé à la chute de Sauron lors de la bataille de Dargolad. Par contre, je trouve l'idée très bonne montrer la dispute à travers son reflet dans l'anneau : c'est l'anneau de la discorde.

Grigan

Hors ligne

#24 28-01-2002 23:02

eithel nui doron
Inscription : 2001
Messages : 77

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

juste pour dire que Boromir n'est pas un humain "pur": il est le fils de Denethor et de la princesse Finduilas d'Amroth. Donc, tout comme Imrahil, il a du sang elfe dans les veines.

D'ailleurs, si je ne m'abuse, tous les nobles dunédains doivent avoir un peu de sang elfe dès lors que leur famille a un certain degré de parenté avec les familles royales d'Arnor et Gondor.

eithel

Hors ligne

#25 29-01-2002 12:52

Grigan
Inscription : 2002
Messages : 115

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Oups, petite erreur de ma part. Désolé, l'anneau m'a obscurci l'esprit ;-)

Grigan

Hors ligne

#26 29-01-2002 01:34

Greyelm
Inscription : 2000
Messages : 439

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je reviens moi aussi sur le problème de la durée...
Pour moi, la question des 17 ans qui doivent s'être écoulés est vraiment un problème mineur, et PJ et son équipe ont bien fait de le laisser de côté, car je ne pense pas qu'ils l'aient oublié.
La narration dans un livre est bien différente de celle dans un film, et je ne pense pas que les spectateurs néophytes auraient bien réagit face à un "17 ans plus tard..." en bas de l'écran. Déjà qu'on vient de sauter 60 ans après l'intro, ça aurait je pense, paru bien artificiel.
Là encore, c'est un bon choix d'adaptation.
Pour ce qui est du troll, il est très bien fait, mais "j'aime pas sa gueule".
Comme dirait un ami, il fait trop "bd". Ceci-dit, le combat contre lui est très bien géré.

Pour ce qui est de Boromir, Aragorn et Narsil, je trouve leurs rapports très bien sentis. Quant aux faiblesses de Boromir (orgueil, manque de maturité, complexe de supériorité/infériorité peut-être, complexe d'Oedipe (cf. Erotic Tales of Middle Earth), insistent bien sur son côté humain, et sur le fait qu'il est LE représentant de la race humaine, plus que les autres.

Mon regret, c'est qu'ils n'aient pas du tout parlé de la lame qui fut brisée et sera reforgée, etc... Je trouve que c'est l'une des choses les plus intéressantes dans le background d'Aragorn.

A+

Greyelm

Hors ligne

#27 31-01-2002 23:00

Iarwain
Inscription : 2002
Messages : 275

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Il me semble que l'écoulement du temps entre le départ de Bilbo et celui de Frodo est assez bien marqué par les cheveux blancs et les rides de Bilbo lorsqu'on le retrouve à Imladris; bien sûr, on ne le remarque qu'à ce moment, et on ne connait toujours pas le temps exact qui s'est écoulé, mais pour autant, ça me semble assez explicite (même si, pour pinailler un peu, on pourrait attribuer ce vieillissement au fait qu'il ne subisse plus les effets de l'Anneau).

Iarwain

Hors ligne

#28 01-02-2002 10:44

virginie
Inscription : 2001
Messages : 44

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Mais il me semble pourtant que ce soit le cas, non? Bilbo ne subissant plus les effets de l'anneau, il reprend sa véritable apparence, et "fait à nouveau son âge". D'ailleurs, lorsque Gandalf le revoit après plusieurs années (au début du premier tome du SDA), il semble inquiet en se rendant compte que Bilbo n'a pas changé.

Hors ligne

#29 01-02-2002 14:33

Grigan
Inscription : 2002
Messages : 115

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je pense également que le fait que Bilbo paraisse plus vieux à Imladris est dû pour une grande part au fait qu'il ne porte plus l'anneau, et non pas au fait qu'il se soit passé 17 ans.

Grigan

Hors ligne

#30 01-02-2002 21:47

Vinyamar
Inscription : 2001
Messages : 1 813

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Ayant enfin vu le film, je me permet d'intervenir pur dire que le passage du temps est tout de même montré quand Gandalf revient en comté. D'abord son retour est innatendu, et à son angoisse s'oppose le calme de Frodo qui rentre chez lui, qui ne s'attend à rien, mais surtout, le fait que l'anneau soit posé tout au fnd d'un coffre et que Frodo doit tout retirer pour enfn sortir l'enveloppe montre qu'un grand temps s'est écoulé, je trouve.
je rejoint l'avis de Greyelm pour le reste.

Mais tout de même, deux amies sont allé voir le film et en sont ressorties traumatisées: elles ont peur (angoisse) tout le long du film à cause de la précipitation des héros. Il paraît que PJ a fait des film d'horreur avant. Ca a du le marquer.

Hors ligne

#31 01-02-2002 22:35

Vifsorbier
Inscription : 2001
Messages : 39

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Hello. Je pense que pour le sens du temps qui passe dans les déplacements, durée et représentation de la distance sont irrémédiablement liées. Le problème c'est que Jackson met bout à bout des séquences dans des paysages très différents sans ménager des transitions où seraient physiquement montrées les évolutions du terrain. L'écoulement du temps ne peut se faire sentir qu'à travers une continuité spatiale. Les exemples les plus frappants sont le passage instantané moyenne montagne / haute montagne (Caradhras), ou l'aspect haute montagne de l'Emyn Muil à la fin, ne correspondant pas du tout avec la rive boisée pourtant proche, de l'Anduin.qui Mais bon, ces transitions, ralongeraient considérablement le film sans être réellement utiles sur un plan narratif (mais substancielles en ce qui concerne une caractérisation plus poussée des persos). A mon avis, l'édition spéciale du DVD avec ses 30 mn en plus va corriger le tir. Bonsoir.

Hors ligne

#32 02-02-2002 18:03

arwen1
Inscription : 2002
Messages : 618

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

oui pour le dvd j espere aussi
pour ceux qui parlent des relation aragorn-boromir je pense que greyelm défini ca très bien

et que pensez vous de la relation legolas-gimmli,moi je trouve que leur amitié ne se voit que très peu et je trouve ca très dommage

je fait aussi partie de ceux qui n on pas vu les trolls de pierre, g plus qu a retourner le voir une 5em fois

arwen

Hors ligne

#33 04-02-2002 20:24

Prelati
Inscription : 2002
Messages : 5

Re : La retranscription ratée de la durée et de la distance

Je n'aime pas trop l'idée qui a été avancée pour rendre compte de la distance, à savoir suivre la progression de la communauté grâce à une carte s'affichant en superposition avec une flèche rouge mouvante.

Si cet artifice (assez facile) convient parfaitement à l'esprit pulp d'un film comme "Indiana Jones", je suis assez réticent pour l'appliquer au "SdA". En effet, à chaque fois que je vois ce procédé au cinéma, je ne peux m'empêcher de penser à un enfant suivant du doigt le voyage de ses héros sur une carte (aspect pédagogique trop appuyé).

Quant à l'emploi de la carte des Terres du milieu dans le prologue, il n'est lui-même pas très original, renvoyant à l'ouverture du "Dracula" de Coppola (les conquêtes du Mordor en lieu et place de l'extension de la Sublime Porte).

De fait, les seules cartes que je trouve bien utilisées dans le film (en dépit d'une musique insistante) renvoient à un souvenir nostalgique : la carte du "Hobbit" à Cul-de-Sac et celle de la Comté à Fondcombe.

Pour en revenir à cette retranscription ratée, j'eusse préféré une séquence à la "Spartacus", une pause où les personnages se penchent eux-mêmes sur une carte pour examiner la situation tout en évaluant leurs chances, la distance qu'ils doivent parcourir et le temps que cela nécessitera. Or, quel meilleur moment pour ce faire que le conseil d'Elrond (sorte de conseil de guerre, après tout, bien que les participants optent pour une autre solution) ?

Prelati

Hors ligne

Pied de page des forums

Propulsé par FluxBB 1.5.10