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Ce qui m'a le plus pasionnée lors de ma première lecture du Seigneur des Anneaux, c'est l'évolution, la transformation parfois radicale des personnages.
Et ce qui me frape de plus en plus, concernant les deux héros précités, c'est à quel point l'un "monte" pendant que l'autre "descend". Jusqu'à la conclusion du livre où le Rôdeur méprisé du début devient le Roi incontesté des Royaumes des fils d'Elendil, et que le bon bourgeois campagnard pur et sympathique doive "quitter" ce monde tant sa souffrance physique et morale l'a "vidé" de lui-même.
J'avais quelquefois l'impression que Tolkien "vampirisait" Frodo au profit d'Aragorn.
Pourtant, d'un autre côté, je ressens qu'ils sont comme deux facettes d'un même être ( j'exagère, je sais ) . En quelque sorte, complémentaires.
Le triomphe d'Aragorn n'aurait pas été possible sans le sacrifice de Frodo. Mais, d'un autre côté, la victoire (enfin, disons l'echec victorieux) de Frodo n'aurait pas été possible non plus sans le combat d'Aragorn. Sauron aurait vu le porteur, aurait su où se trouvait l'Anneau, si son attention n'avait pas été détournée par la guerre au sens propre du terme, , si l'Héritier d'Isildur ne s'était pas montré à lui pour en quelque sorte le défier dans un combat "classique". Et cette guerre classique ne pouvait êtr gagnée que par Sauron, sauf si l'Anneau du pouvoir était détruit par Frodo.
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Personnellement, je ne vois pas tout à fait les choses comme ça. Pour moi Frodon a perdu son hobbiteté (pas sûr du terme!). Presque par définition, un hobbit ne s'occupe que des affaires de la Comté or Frodon, comme Bilbon avant lui, se tourne (contraint et forcé) vers le monde extérieur à la Comté. Il doit tellement donner de lui-même pour cela qu'il ne peut pas revenir à ce qu'il était avant. Il ne sent de place nulle part dans la Terre du Milieu alors il la quitte.
Je ne crois pas que ce soit une vampirisation au profit d'Aragorn mais au contraire un gain en sagesse.
Concernant la guerre, je considère qu'il s'agit d'une critique de Tolkien. La guerre pour la gloire, le pouvoir ou même la guerre elle-même est ici condamnée. Ce type de guerre est représentée par Denethor et Boromir. Je pense que ce que Tolkien veut nous dire est que lorsque la guere est inévitable, elle doit se faire dans un but précis : ici c'est un combat pour libérer la Terre du Milieu mais ce combat est mené par Frodon et pas par Aragorn. Pour moi toute l'alliance qui se fait n'a qu'un seul but : aider Frodon en faisant une diversion "à grande échelle" et en menant une guerre telle que Sauron l'attend pour ne pas qu'il se doute que l'Anneau va être détruit.
Ceci peut être renforcé par le fait qu'Aragorn ne se bat pas directement pour la gloire et pour devenir Roi mais plutôt pour Arwen ; ce qui revient au bout du compte au même grâce à Elrond qui sait que seul un retour du roi pourrait créer une alliance suffisamment puissante pour tromper Sauron.
Thorondor.
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J'admet que "vampirisation" est un grand mot. Attention, je n'ai pas dit qu'Aragorn vampirisait Frodo. Mais c'est frappant de voir comme l'un s'élève alors que l'autre s'affaiblit.
Pour l'alliance et la guerre: bien sûr, la guerre traditionnelle est une diversion pour permettre à Frodo d'accomplir sa tâche. Et c'est tout sauf une guerre de conquête, une guerre pour la gloire, une guerre d'ambitieux dominateurs. Aucun d'est futurs maîtres de la Terre du Milieu ne se bat pour lui-même. Ils combattent tous pour le bien commun, la défense des leurs.
Aragorn se bat pour Arwen ? Certes, elle fait partie de ses motivations. Mais elle n'est pas la seule. Je crois qu'Aragorn a finalement pris conscience de ce qu'impliquent sa naissance et ses capacités, à savoir de lourdes responsabilités vis à vis de son -ses -peuple(s). Vis à vis aussi de ses amis, récents ou anciens.
Si Aragorn avait seulement voulu Arwen ou le pouvoir, je pense qu'il se serait déclaré beaucoup plus tôt, exigeant de Denethor ( ou de son père ) la place qui lui revenait de droit.
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Pour moi,en fait,curieusement,c`est un peu le contraire,c`est Frodo qui s'eleve,devenant presque un elfe,et partant a Valinor,ayant ainsi acces a une terre ou en principe les elfes sont les seuls a pouvoir y aller.
Aragron 'descend ' de plus en plus vers les preoccupations humaines,va dans le pouvoir,et gouverne,conquiere,legifere tout en se mettant aux normes d'une societe pas forcement tres bonne.
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Considerer que Frodo s'élève, de par son sacrifice ? Je n'avais jamais envisagé le problème sous cet angle. C'est vrai qu'il part finalement à Valinor, mais s'il part, c'est parce que la vie lui est maintenant trop lourde ( et que la mort s'approche, aussi ). C'est vrai qu'il est et reste une personne remarquable, et que son côté "christique" et ce qu'il a accompli le hissent moralement au niveau des plus grands. Je ne méprise pas Frodo. Je l'admire. Mais à la fin du roman,il est "détruit"parce qu'il a tout donné.
Et je ne crois pas qu'Aragorn s'abaisse en devenant Roi. Il prend ses responsabilités, et si ses préoccupations sont humaines, c'est tout simplement que lui aussi l'est, humain. Il semble plutôt, ainsi que ses vassaux et amis, avoir élevé un moment les Royaumes de la Terre du Milieu à un niveau supérieur, plutôt que s'être abaissé aaau niveau du commun.
ps: Qu'est-ce qu'il conquiert ?
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Frodo n'a,a mon sens ,pas de coté "christique".
c'est simplement que je considere que l'on s'eleve en devenant plus comme un elfe.
Et Frodo devient plus comme un elfe,tandis qu'Aragorn "redescend" vers les humains.
Mai pour moi,je dirais plus que ce sont les deux qui s'elevent.
nota:d'apres les appendices,Aragorn conquiert des territoires du cote de Rhun.
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Je suis + ou - de l'avis de Thorondor : j'ai la sensation que Frodo est comparré (peut-être inconsciement) à un soldat, et Aragorn à un chef d'état. Aragorn est monté au pouvoir grace à Frodo qui lui a perdi la santé et l'envie de vivre en TdM pour remporter son combat (mais a gagné quelque chose de "spirituel" : son voyage en Valinor). Tolkien ayant été lui même soldat a peut-être cette sensation d'avoir souffert dans un pays étranger pour que d'autres prennent le pouvoir, alors que lui même n'y gagne rien.
Mais bon, ca n'est que mon avis...
>Salinoc
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Mis à part que contrairement à la plupart des chefs d'Etat du XX ème Siècle, Aragorn s'est lui aussi battu en première ligne ( pas la même première ligne que Frodo, mais en première ligne quand même )
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Arghhh... Que vois-je ? Frodo comparé à un soldat ?!!! (choc à réveiller un Balrog ! ... enfin, beaucoup plus modestement, à enlever à Ylem toute éventuelle tentation de mutisme !)
(Façon de parler, bien sûr... n'y voit pas d'agressivité à ton égard, Salinoc ;-)
Frodo est tout le contraire d'un soldat - il n'a rien de belliqueux, ne joue pas d'armes (ou extrêmement peu), se bat tout seul et pas au sein d'une armée, son combat est individuel, profond, beaucoup plus psychologique que physique, il ne reçoit pas d'ordre d'une quelconque hiérarchie mais suit ce qu'il estime, à juste titre, être de sa responsabilité, assume courageusement et jusqu'au bout, le choix (oserais-je dire, le destin) qu'il a accepté au Conseil d'Elrond.
... à moins que... à moins que je n'aie mal compris, Salinoc ? Que tu ne veuilles dire que Frodo est "l'instrument" qui a permis à Aragorn de devenir Roi ? Ou alors qu'il est un peu la "chair à canon", sacrifiée à cette fin ? Si ton intervention est de cet ordre, je comprends mieux - mais cela nécessiterait aussi commentaire, je crois.
Sinon, il me semble aussi qu'il y a un parallèle entre le parcours de Frodo et celui d'Aragorn. En tout cas, ils ont en commun d'accomplir un chemin personnel, les amenant, l'un et l'autre, à prendre conscience de leurs responsabilités - je dirais, du destin qu'il leur est assigné, par Eru-Dieu - et qu'ils décident chacun d'accomplir jusqu'au bout (je sais que tout le monde n'est pas d'accord à ce propos... mais tant pis ! cf. fuseau "Affaire de volonté" 1 et 2).
J'en profite pour ajouter rapidement un petit mot :
Tu écris, Pippin, "Frodo n'a,a mon sens ,pas de coté "christique" - Chacun est libre de ses opinions, mais il me semble que les nombreux et longs développements (notamment de Sosryko) sur d'autres fuseaux (ex : Affaire de volonté) - tous parfaitement argumentés - prouvent, à tout le moins, qu'interpréter Frodo comme une figure christique est une lecture tout à fait possible et pertinente.
Amicalement,
Ylem.
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Pardon, je me suis mal exprimé. En parlant de soldat, je prenait effectivement "instrument", si tu préfère. Aragorn combat bien en 1e ligne, mais Frodo, lui est derrière les lignes ennemies, ce qui n'est pas moins dangeureux. Je le compare au soldat en ce sens qu'il est arraché à sa mère partie du jour au lendemain (facon de parler...)pour, sinon combattre, braver des dangers dans des pays hostiles qu'il ne connait pas. Je pense que ca pourrait parvenir de l'experience personelle de Tolkien, mais je ne suis pas un expert de sa biographie.
Et t'inquiète pas, je suis loin de me sentir agressé... :-))
>Salinoc
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Cher Peregrin Took,
Peux-tu me donner plus de précisions ? J'ai relu les annexes et je n'y ai pas trouvé de trace d'un Elessar " conquérant".
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Cher Salinoc,
Frodo "instrument" d'Aragorn ? celà voudrait dire que le futur souverain manipule son ami pour arriver à ses fins. Or je ne vois pas cette manipulation dans le livre. Je crois qu'au contraire Aragorn fait tout ce qu'il peut pour aider Frodon avec les moyens qui sont les siens - jusqu'à défier Sauron dans une guerre classique pour attirer son oeil hors du Mordor. Celà le servira par la suite, d'accord, mais ce n'est pas une instrumentalisation du Porteur de l'Anneau.
Si Frodon ets "utilisé", ce serait plutôt par ... Gandalf.
Cher Peregrin,
Je ne vois pas en quoi Aragorn devient "moins elfique" an devenant chef d'Etat. Certes, il aura dans l'avenir des responsabilités parfois "terre à terre", vu surtout l'état du pays. Mais diriger les hommes n'est pas moins noble que protéger secrètement la frontière de la Comté. Différent seulement.
Et l'histoire des Elfes est pleine de Souverains pas éthérés du tout, et pas toujours sages.
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Si Son Altesse le futur Thain de la Comté voulait bien me donner ses références quant aux conquêtes du Roi Elessar, mon fils et moi puorrions retrouver le sommeil au lieu de lire les appendices en boucle.
Merci beaucoup.
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A la fin de l'appendice consacré à la maison D'éorl il est écrit :
"Et partout ou le roi Elessar partait guerroyer, le roi Eomer allait de compagnie, et la cavalerie de la marche déchaîna son tonerre au dela de la mer de rhûn et sur les lontaines plaines du sud .."
Et il me semble que dans une lettre consacré au futur role de Faramir (on demandait à Tolkien si la charge d'intendant n'allait pas devenir purement honorifique) il répondait qu'Aragorn aurait de nombreux combat loin du Gondor à faire.
Donc on peut supposer que des combats on eut lieu mais je ne sais pas si ils ont été suivis d'annexion (dans l'atlas des terres du milieux en tout cas les cartes finales montrent ces territoires annexés mais c'est hors canon).
PS: C'est mon premier post alors pardonnez les erreurs dans la façon de poster.
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Cher Alec,
Grand merci et bienvenue !
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Rappelons qu'il ya à ce sujet un très bon article de Verlyn Flieger (frodo and Aragorn) dans l'ouvrage "new critical perspectives on Tolkien" dirigé par Neil Isaac. Ce livre date un peu (1980) mais vaut le coup (ne serait-ce que pour CdC qui pourra y trouver l'article de Grant sur la lecture jungian de Tolkien).
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Cher Cirdan,
Merci. J'espère pouvoir le trouver...
Lambertine
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J'aurais aimé que Frodo est une fin de vie glorieuse, calme et paisible, maire de la comté, voyageant...
Et qu'Aragorn aurait tout de même été roi!
Seulement, autant dire que tout cela aurait fait du Seigneur des Anneaux un conte...
Et que Tolkien dans ce cas aurait très bien pu le conclure par:
"Et ils vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours"
Or ce n'était sans doute pas son intention...
Sinon je pense que Frodon n'a pas été vampiriser par Tolkien et Aragorn.
Seulement, il s'est perdu lui-même, il a perdu ses répères de Hobbit... Et tout cela à provoquer ça chute, "m'est avis"...
Il faut bien avouer que j'ai versé quelques larmes sur les dernieres pages du Retour du Roi!
Mais en bref, ceci est mon avis!
Romen.
PS: tu ne te souviendrai pas d'une G.N. sur un autre forum, par hasard?
Eh bien c'est elle qui t'adresse ce message!
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Chère Romen,
Je crois qu'on aurait tous voulu, quelque part, que Frodo mène une vie heureuse et glorieuse, et qu'Aragorn soit roi ( enfin, presque tous pour Aragorn ... ). Mais celà serait contraire,effectivement, à tout l'esprit du SdA.
Et, encore une fois, je reconnais que mon terme "vampirisé" ( par Tolkien )était un peu fort.
Il n'empêche. Quand je relis le SdA, j'ai toujours l'impression que Frodo est une fleur qui se fane ( mais pour donner du fruit, la fleur doit se faner, et le fruit de Frodo, c'est la Vie tout court ) et qu'Aragorn est une fleur qui s'ouvre ( du Rôdeur sombre et inquiétant de l'auberge au Roi éblouissant de lumière de la dernière image ).
Et contrairement à d'autres, je trouve qu'Aragorn grandit énormément au cours de l'histoire.
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