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J'ai beaucoup, beaucoup, aimé les Lettres - que je n'avais pas toutes lues en anglais. C'est qu'elles abordent de multiples contes, non seulement celui de la Terre du Milieu, mais encore celui de Tolkien, et ceux du Monde et de la foi chrétienne. Leurs trames souvent se superposent ou s'entrecroisent. Peut-être devient-il difficile alors d'en saisir bien les fils ?
Ainsi de la fameuse lettre n°43 ? La foi chrétienne est ancrée dans un conte, et comme tout conte, celui-ci demande d'être abordé en tant que tout, dans sa cohérence et son mystère, et, surtout, et même essentiellement, dans ce qui échappe aux catégories des hommes qui sont (i.e. à celles qui sont) temporelles, sociales et techniques (et idéologiques ). Les Lettres dans leur ensemble rayonnent de cette foi plus ou moins. Pour la lettre 43, c'est plus . Il est vain de vouloir l'aborder selon nos propres catégories et nos propres représentations (quil sagisse de celles daujourdhui ou de 1941), de vouloir à tout prix faire tenir sa signification dans nos modèles. Une lettre qui parle d'« immoralité » et d'« éthique révélée », qui oppose « la foi » à « la chair » (etc. etc. etc. ...), adressée non à tout un chacun mais à un croyant, ne pourra pas rentrer dans les catégories de ce « monde déchu » quoi que ce dernier prétende (ce qui a été tenté en ces lieux il me semble à plusieurs reprises, à grands frais et sans résultat - et sans surprise, car l'on ne force pas les portes d'un conte, fût-il celui de notre monde, sans accepter d'y entrer en invité - étoilé - et non en despote - carnassier -).
Mais il est un (petit) détail de traduction qui peut effectivement être critiqué, ainsi que je lai partagé à Vincent ; non pas seulement « servient » mais encore « helpmeet » :
Cest en cherchant du sens sur cette histoire dhomme et de femme, si je me souviens bien, que je métais dirigé dans la Genèse ; quelle ne fut pas mon plaisir (mais nulle surprise) dy trouver, non seulement le sens mais aussi le signe : car helpmeet lui-même a été tiré ni plus ni moins de la traduction de la King James de la Genèse :
Pour traduire « servient » et « helpmeet », l'on peut je crois sans hésitation écarter des mots comme « subalterne » et « subordonné », tandis que « compagne » gagnerait à être amélioré, si l'on souhaite rester tout à fait fidèle à lesprit de Tolkien en cet endroit. En sinspirant de ce même esprit que Tolkien, l'on pourrait traduire au final de lune de ces sortes :
En remerciant Rebeca pour son propre magnifique témoignage ici (post du 04-12-2005) de l'un des sens de cet instinct serviteur et secourable qu'est celui des femmes parce que aussi et surtout appelées à être des mamans ! Merci !!!
Jérôme
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« Le cur et la raison sont bien loin, comme on le dit, de vivre en bonne intelligence [
]
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-- La dernière fois --
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Je voudrais prendre soin de ne pas laisser la parole me prendre
dépargner à ma langue les pièges de lerreur et de la malice
Que les mots dont je me sers soient justes au sens où la justice
consiste à ne pas faire de tort à quiconque à donner à chacun son dû
et à sépargner à soi-même lincertitude et la confusion dans lesquelles lesprit est perduMais si je parvenais à ne laisser sortir de ma bouche que des mots pesés avec soin dans les balances du bien et du mal quengendrent nos actes
je demanderais ensuite aux dieux de la parole de me préserver des mots trop exacts
Les mots trop précis et trop simples et beaucoup trop clairs
ne signifient quun côté des choses quune moitié du vrai et de la réalité du monde nexpriment que le côté face mais non lenvers
La parole qui serre de trop près les choses risque toujours de les serrer si fort
que pour ne pas laisser de flou et de jeu et de vague elle les étreint si exactement quà la fin ils sont morts
Si jemploie le mot qui désigne leau je voudrais le laisser couler dans sa grande multitude liquide
et quil embrasse létendue maritime verte et salée la pluie jaune de limon laverse douce et le typhon le trouble orage diluvien et la source limpide
Si je me sers du mot feu lemployer pour nommer le feu qui à cet instant est présent dans la cheminée
mais ne pas oublier et garder sur le bord de mes yeux et à la lisière de la mémoire et de limaginé
toutes les variétés de feu du feu de sarments quallument à lautomne les vendangeurs pour se dégourdir les mains
à la fournaise qui gronde soudain quand les métallos ouvrent la porte du four Martin
de la petite flamme de la bougie qui caresse le visage des jeunes femmes dans les tableaux de Georges de La Tour
à la fureur de lincendie de grange que nous avons vu surgir une nuit à Haut-Bout et qui a palpité de braises jusquau petit jour
sans oublier la flamme embrouillée du feu dherbes qui fume et fait tousser le feu quon allume à la fin doctobre quand il y a de lhumidité dans lair
et en se souvenant du feu quaprès les moissons on allume dans les chaumes avant de passer les charrues avec le tracteur pour enfouir le bon charbon des brûlis dans la terreDieux de la parole seigneurs du langage et toi ma fragile mon entêtée ma distraite et ma vigilante celle que malgré tout je nomme ma Raison
aide-moi et les puissances au-dessus de nous taideront
Aide-moi à me servir des mots sans les laisser se dessécher sans laisser sépuiser leur ressource
en essayant chaque fois que je nomme ce qui est là
de viser juste et de bien diriger la flèche des mots dans leur course
mais sans oublier jamais la grande variété et profusion de ce qui existe autour de la cible
les limites du principe de non-contradiction les insuffisances de la règle du tiers exclu et lintarissable richesse des possiblesAide-moi à chercher le sens
et à me souvenir toujours que si les mots navaient quun sens
nous habiterions seulement la mort et labsenceKerdavid
Lundi 28 août 1992Claude Roy, « Du bon usage du sens des mots »,
in Les pas du silence, Gallimard, 1993, p. 165.
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Je voudrais prendre soin de ne pas laisser la parole me prendre
dépargner à ma langue les pièges de lerreur et de la malice
Que les mots dont je me sers soient justes au sens où la justice
consiste à ne pas faire de tort à quiconque à donner à chacun son dû
et à sépargner à soi-même lincertitude et la confusion dans lesquelles lesprit est perduMais si je parvenais à ne laisser sortir de ma bouche que des mots pesés avec soin dans les balances du bien et du mal quengendrent nos actes
je demanderais ensuite aux dieux de la parole de me préserver des mots trop exacts
Les mots trop précis et trop simples et beaucoup trop clairs
ne signifient quun côté des choses quune moitié du vrai et de la réalité du monde nexpriment que le côté face mais non lenvers
La parole qui serre de trop près les choses risque toujours de les serrer si fort
que pour ne pas laisser de flou et de jeu et de vague elle les étreint si exactement quà la fin ils sont morts
Si jemploie le mot qui désigne leau je voudrais le laisser couler dans sa grande multitude liquide
et quil embrasse létendue maritime verte et salée la pluie jaune de limon laverse douce et le typhon le trouble orage diluvien et la source limpide
Si je me sers du mot feu lemployer pour nommer le feu qui à cet instant est présent dans la cheminée
mais ne pas oublier et garder sur le bord de mes yeux et à la lisière de la mémoire et de limaginé
toutes les variétés de feu du feu de sarments quallument à lautomne les vendangeurs pour se dégourdir les mains
à la fournaise qui gronde soudain quand les métallos ouvrent la porte du four Martin
de la petite flamme de la bougie qui caresse le visage des jeunes femmes dans les tableaux de Georges de La Tour
à la fureur de lincendie de grange que nous avons vu surgir une nuit à Haut-Bout et qui a palpité de braises jusquau petit jour
sans oublier la flamme embrouillée du feu dherbes qui fume et fait tousser le feu quon allume à la fin doctobre quand il y a de lhumidité dans lair
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en essayant chaque fois que je nomme ce qui est là
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mais sans oublier jamais la grande variété et profusion de ce qui existe autour de la cible
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et à me souvenir toujours que si les mots navaient quun sens
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Lundi 28 août 1992Claude Roy, « Du bon usage du sens des mots »,
in Les pas du silence, Gallimard, 1993, p. 165.
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dépargner à ma langue les pièges de lerreur et de la malice
Que les mots dont je me sers soient justes au sens où la justice
consiste à ne pas faire de tort à quiconque à donner à chacun son dû
et à sépargner à soi-même lincertitude et la confusion dans lesquelles lesprit est perduMais si je parvenais à ne laisser sortir de ma bouche que des mots pesés avec soin dans les balances du bien et du mal quengendrent nos actes
je demanderais ensuite aux dieux de la parole de me préserver des mots trop exacts
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et quil embrasse létendue maritime verte et salée la pluie jaune de limon laverse douce et le typhon le trouble orage diluvien et la source limpide
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mais ne pas oublier et garder sur le bord de mes yeux et à la lisière de la mémoire et de limaginé
toutes les variétés de feu du feu de sarments quallument à lautomne les vendangeurs pour se dégourdir les mains
à la fournaise qui gronde soudain quand les métallos ouvrent la porte du four Martin
de la petite flamme de la bougie qui caresse le visage des jeunes femmes dans les tableaux de Georges de La Tour
à la fureur de lincendie de grange que nous avons vu surgir une nuit à Haut-Bout et qui a palpité de braises jusquau petit jour
sans oublier la flamme embrouillée du feu dherbes qui fume et fait tousser le feu quon allume à la fin doctobre quand il y a de lhumidité dans lair
et en se souvenant du feu quaprès les moissons on allume dans les chaumes avant de passer les charrues avec le tracteur pour enfouir le bon charbon des brûlis dans la terreDieux de la parole seigneurs du langage et toi ma fragile mon entêtée ma distraite et ma vigilante celle que malgré tout je nomme ma Raison
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Aide-moi à me servir des mots sans les laisser se dessécher sans laisser sépuiser leur ressource
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mais sans oublier jamais la grande variété et profusion de ce qui existe autour de la cible
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et à me souvenir toujours que si les mots navaient quun sens
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Lundi 28 août 1992Claude Roy, « Du bon usage du sens des mots »,
in Les pas du silence, Gallimard, 1993, p. 165.
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Que les mots dont je me sers soient justes au sens où la justice
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et à sépargner à soi-même lincertitude et la confusion dans lesquelles lesprit est perduMais si je parvenais à ne laisser sortir de ma bouche que des mots pesés avec soin dans les balances du bien et du mal quengendrent nos actes
je demanderais ensuite aux dieux de la parole de me préserver des mots trop exacts
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La parole qui serre de trop près les choses risque toujours de les serrer si fort
que pour ne pas laisser de flou et de jeu et de vague elle les étreint si exactement quà la fin ils sont morts
Si jemploie le mot qui désigne leau je voudrais le laisser couler dans sa grande multitude liquide
et quil embrasse létendue maritime verte et salée la pluie jaune de limon laverse douce et le typhon le trouble orage diluvien et la source limpide
Si je me sers du mot feu lemployer pour nommer le feu qui à cet instant est présent dans la cheminée
mais ne pas oublier et garder sur le bord de mes yeux et à la lisière de la mémoire et de limaginé
toutes les variétés de feu du feu de sarments quallument à lautomne les vendangeurs pour se dégourdir les mains
à la fournaise qui gronde soudain quand les métallos ouvrent la porte du four Martin
de la petite flamme de la bougie qui caresse le visage des jeunes femmes dans les tableaux de Georges de La Tour
à la fureur de lincendie de grange que nous avons vu surgir une nuit à Haut-Bout et qui a palpité de braises jusquau petit jour
sans oublier la flamme embrouillée du feu dherbes qui fume et fait tousser le feu quon allume à la fin doctobre quand il y a de lhumidité dans lair
et en se souvenant du feu quaprès les moissons on allume dans les chaumes avant de passer les charrues avec le tracteur pour enfouir le bon charbon des brûlis dans la terreDieux de la parole seigneurs du langage et toi ma fragile mon entêtée ma distraite et ma vigilante celle que malgré tout je nomme ma Raison
aide-moi et les puissances au-dessus de nous taideront
Aide-moi à me servir des mots sans les laisser se dessécher sans laisser sépuiser leur ressource
en essayant chaque fois que je nomme ce qui est là
de viser juste et de bien diriger la flèche des mots dans leur course
mais sans oublier jamais la grande variété et profusion de ce qui existe autour de la cible
les limites du principe de non-contradiction les insuffisances de la règle du tiers exclu et lintarissable richesse des possiblesAide-moi à chercher le sens
et à me souvenir toujours que si les mots navaient quun sens
nous habiterions seulement la mort et labsenceKerdavid
Lundi 28 août 1992Claude Roy, « Du bon usage du sens des mots »,
in Les pas du silence, Gallimard, 1993, p. 165.
À lheure où la clarté ne parle quà voix basse
où le cur incertain marche à très petit pas
lheure entre cendre et nuit linstant de guerre lasse
quand on nest plus très sûr dêtre ou de nêtre pasune pensée ma visité pensée légère
Une main doucement se posant sur lépaule
Une pensée (Mais venue doù ?) Un sourire dans lair
Personne nétait là et je nétais plus seulQui est venu me voir à travers le silence
Qui donc me veut du bien ? Qui parle sans parler ?
Qui donc est cet absent dont je sens la présence ?
Qui est venu maider quand le ciel se voilait ?Personne nétait là Mais je suis pourtant sûr
quune pensée légère a touché mon épaule
un visiteur discret qui me voulait du bien
la pensée dun ami sur la pointe des piedsParis, Mardi 4 décembre 1990Claude Roy, « Un visiteur »,
in Les pas du silence, Gallimard, 1993, p. 59.
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test en l'air...
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> test en l'air...
L'air de rien ? ;-))
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> test en l'air...
L'air de rien ? ;-))
Précisément, oui... ;o)
Sait-on jamais, des fois que le forum ait une, ou deux, minutes de retard... ;-)
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Test
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Test : ©
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non, vert
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Test...
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Petit
Grand
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Quelle heure est-il ?
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Ca fonctionne, non ?
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Bonjour,
Vous l'avez peut-être remarqué, j'ai eu un souci concernant l'envoi de mails depuis l’adresse webmaster@jrrvf.com depuis quelques jours. Ce qui fait que vous ne receviez plus les notifications de réponse aux fuseaux.
Je fais donc un test : pourriez-vous répondre à celui-ci svp, que l'on voit si les notifications sont rétablies ?
Cédric.
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Test notif!
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C'est tout bon. Merci !
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