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#376 06-04-2018 12:19

Laegalad
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Re : In Memoriam...

Ce monsieur m'aura fait découvrir Tom Bombadil avant même que je n'entende le nom de Tolkien - j'étais petite et la chanson m'amusait beaucoup (sans doute le pom popopopom en fond ^^)
https://youtu.be/jswUQCRx-7U

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#377 06-04-2018 16:32

melo dye
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Re : In Memoriam...

bon ben les gens mon ptit coeur de bonzaï est tout tristoune là ... Le Fou, le Poète est parti, Tombé du ciel en sens inverse .... mine de rien, c'est tout un pan de ma vie qui vient de se graver dans la pierre là ....
https://www.youtube.com/watch?v=jswUQCRx-7U

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#378 06-04-2018 16:52

TB
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Re : In Memoriam...

Encore un fragment de ma mémoire qui se détache du réel, accentuant les tristes échos de ce qui reste...
" ...Que les damnés obscènes, cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peine à ceux qu'ils ont élus.
Car devant tant de problèmes et de malentendus,
Les dieux et les diables en sont venus
À douter d' eux-mêmes...".
Je veux me rappeler que ça...En oubliant les diatribes séniles, sur la drogue et son usage, d' un amnésique pathétique, qui, pour un vieux de la veille des Abbesses, dont j' étais, avaient quelque chose de franchement insupportable!

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#379 09-04-2018 22:44

Cédric
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Re : In Memoriam...

Je suis un grand fan de Philip Kerr depuis pas mal d'années maintenant (quelle découverte que la "Trilogie berlinoise" !) et notamment de son cycle "Bernie Gunther" qui est pour moi une référence.
Malheureusement, je n'ai appris la nouvelle qu'hier, P. Kerr nous a quitté le 23 mars dernier. :-( :-(

Lien : https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/2 … _23394312/

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#380 16-08-2018 21:00

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Quelle triste coïncidence. La mort a emporté la grande Aretha Franklin, the Queen of soul, le jour anniversaire de la mort d'Elvis, the King.
Une pensée pour cette grande dame, dont l’œuvre a fait partie de la bande son de ma jeunesse perdue.

RIP Aretha Louise Franklin (1942-2018)

I.

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#381 20-09-2018 21:42

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Jean Piat n'est plus.

Ce grand monsieur aura laissé quelques prestations d'acteur inoubliables (Lagardère, Robert d'Artois...) et des bout de voix mémorables (Laurence d'Arabie, Scar, dans Le Roi Lion, et quelques autres... ah oui, le Gandalf jacksonien, aussi).
Et en plus, c'était une très bonne plume.

Il est né la même année que Christopher Tolkien, et un 23 septembre : à un jour près, il aurait pu partager l'anniversaire de Bilbo et Frodo.

RIP Jean Piat (1924-2018)

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#382 29-09-2018 13:33

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Oh !  sad

deux ans et demi après son complice Kantner, Marty Balin co-fondateur du Jefferson Airplane, vient de nous quitter à son tour, cette semaine.

Vétéran de l'époque hippie, Marty Balin avait choisi ce nom de scène en 1962, et je me suis toujours demandé s'il y avait un lien avec le nom du compagnon de Thorin dans Le Hobbit... mais je n'ai jamais réussi à trouver l'info (ni jamais vraiment cherché, d'ailleurs).

1538220367_balin_marty_jrrvf.png


Je garderai toujours en mémoire cet acte téméraire qu'il osa accomplir, lors du Festival d'Altamont (6 décembre 1969) en se jetant dans la mêlée, en plein milieu du concert de Jefferson Airplane, pour défendre des spectateurs contre la brutalité des Hell's Angels censés assurer le service d'ordre. Dans la bagarre, il s'est prit un mauvais coup et a été assommé juste devant la scène, et sous les yeux du cameraman, pour la postérité.


RIP Martyn Jerel Buchwald, dit Marty Balin (1942-2018)

I.

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#383 01-10-2018 03:37

Hyarion
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Re : In Memoriam...

1538357528_petillon_chirac_promesses_canard_enchaine_n4498_10_janvier_2007.jpg

« C'est assez simple en fait, je suis un ironiste... »

Et son ironie me manquera...

RIP René Pétillon, dit Pétillon (1945-2018)

https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.avoir-alire.com/rene-petill … r-de-la-bd

Amicalement,

Hyarion.

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#384 01-10-2018 21:13

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Charles Aznavour est mort.

Ça fait drôle d'écrire ces quelques mots, tant ce personnage a traversé temps et a fait partie de chaque âge de ma vie.
Il était un artiste que j'ai toujours apprécié (y compris au collège où j'écoutais sans réserve et sans l'avouer La Bohème, La Mamma, Je m'voyais déjà...), et qui a permis de maintenir un lien avec la chanson française, même à l'heure de mes décadentes passions pour les musiques bruyantes.

Je peux le dire aujourd'hui, c'est sans doute de son apparition, un dimanche après-midi d'il y a fort longtemps, aux côtés des marionnettes du Muppet Show, que date mon intérêt pour Aznavour. Mais il ne s'est jamais démenti.

Ce monsieur, né la même année que Christopher Tolkien, va manquer.

Triste hasard du calendrier, France 2 avait prévu de diffuser ce soir une émission sur la vie et l'art d'Aznavour. L'hommage tombe à pic, si je puis dire...

RIP Shahnourh Varinag Aznavourian, dit Charles Aznavour (1924-2018)

I.

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#385 06-10-2018 19:00

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Cette semaine aura été d'une grande tristesse...

Mardi 2 octobre...

RIP Geoffrey "Geoff" Emerick (1945-2018)


Et aujourd'hui 6 octobre...

RIP Maria de Montserrat Viviana Concepción Caballé i Folc (1933-2018)

I.

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#386 09-10-2018 17:13

Silmo
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Re : In Memoriam...

Le dernier des Tontons vient de claboter cry

Venantino VENANTINI a passé l'arme à gauche à 88 piges.

Il fut le porte-flingue de Fernand Naudin et joua dans plus de 100 films avec plus ou moins de bonheur... Beaucoup avec Lautner et De Funès  : le Bègue dans le Corniaud ou le conspirateur dans la Folie des Grandeurs.

On lui souhaite le Paradis plutôt que le Terminus des prétentieux.


vanentino-vanentini-dernier-tonton-flingueur.png

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#387 17-10-2018 07:18

Hyarion
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Re : In Memoriam...

La nouvelle a été discrètement rendue publique il y a déjà une semaine ou deux, mais je ne l'ai apprise que maintenant : Alain Ducellier est mort, à Toulouse, le 29 septembre dernier, à 84 ans.

Il a été un de mes professeurs durant mes études d'histoire à l'Université de Toulouse II - Le Mirail (aujourd'hui Jean-Jaurès), et j'ai fait partie, en fait, de ses derniers étudiants de licence durant l'année universitaire 2002-2003, juste avant sa retraite. Historien médiéviste, c'était ce que l'on appelle un byzantiniste, son champ d'étude couvrant non seulement l'histoire et la culture de Byzance, mais aussi notamment les relations entre musulmans et chrétiens d'Orient au Moyen Âge. Je me souviens d'un professeur d'université affable et soucieux de rendre accessible aux étudiants un champ de la recherche historique réputé peu facilement abordable vu d'Europe occidentale, et je me souviens de ses cours où les digressions n'étaient pas rares mais nous aidaient à comprendre autant qu'à apprécier l'histoire de l'Empire byzantin (IVe-XVe siècle) et celle des Balkans au Moyen Âge, fort utiles pour comprendre des aspects de l'Europe orientale encore d'actualité aux XXe et XXIe siècles.

Alain Ducellier a écrit de nombreux livres, dont notamment les solides ouvrages de vulgarisation que sont Byzance et le monde orthodoxe (1986) et Chrétiens d'Orient et Islam au Moyen Âge (VIIe-XVe siècle) (1996) parus chez Armand Colin. Malgré le temps qui passe, et le fait qu'il a bien fallu un jour ranger les livres de mes années d'étudiant (dont les deux cités précédemment) dans des caisses pour faire place à de (nombreux) autres ouvrages, son fameux petit livre Les Byzantins (Seuil, 1963, éd. remaniée 1988) figure encore dans les rayons de ma bibliothèque, en souvenir.
Pour l'anecdote, c'est en sortant d'un de ses cours à la fac que j'avais couru (après un crochet par chez moi) prendre le train qui m'avait emmené à Paris puis à Rennes, pour participer à la "semaine Tolkien" organisée par Vincent (Ferré) sur le campus de l'Université de Rennes II, en avril 2003.

RIP Alain Ducellier (1934-2018)
https://www.lhistoire.fr/hommage/mort-dalain-ducellier
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html

Amicalement,

Hyarion.

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#388 24-04-2019 23:58

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Après Philippe Noiret (1930-2006), après Jean Rochefort (1930-2017), le dernier des Grands Ducs s'en est allé à son tour, ce 24 avril...

Il y aurait tellement de films à évoquer...

S'il faut n'en choisir qu'un in fine, pour moi ce sera bien sûr Que la fête commence, dans lequel Jean-Pierre Marielle interprète le marquis de Pontcallec...

RIP Jean-Pierre Marielle (1932-2019)

https://www.lemonde.fr/culture/article/ … _3246.html

Amicalement,

Hyarion.

P. S. : une pensée également pour Hervé Forneri, dit Dick Rivers, décédé le même jour (« Twiiiiiiist à Saint-Tropeeeeeeez » [1961] : encore une chanson que Tolkien aurait pu écouter par accident... Non ? Apparemment, en tout cas, John Lennon et Paul McCartney, eux, connaissaient Dick Rivers : https://www.lemonde.fr/disparitions/vid … _3382.html ).

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#389 25-04-2019 14:40

Silmo
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Re : In Memoriam...

Ah le splendide et pathétique Pontcallec, inventeur du mistouflet.

J'aurais sans doute choisi le même film, mais à égalité avec ' Tous les matins du monde ' pas loin devant ' Calmos ' et ' Coup de torchon '.

Quelle carrière impressionnante (au cinéma et au théâtre).

J'en profite aussi pour saluer ici la mémoire d'Agnès Varda dont j'aime tant le cinéma. J'ai revu ' Cléo '  ainsi que ' Jacquot ' avec beaucoup d'émotion, peut-être aussi parce qu'elle était, de cœur, une veuve de Noirmoutier, qu'elle a raconté ses plages et rendu hommage aux glaneuses anciennes et modernes, à cause de Sète, à cause de Demy et Legrand, à cause de tant de modernisme doux et fort toujours en quête de l'humain. Une vie magnifique.

S.

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#390 27-04-2019 12:52

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

C'est compliqué, quand les célébrités partent le même jour... Je n'ai pas eu le temps de m'emparer de la nouvelle de la mort de Dick Rivers, que la vague d'hommages à Jean-Pierre Marielle emportait le tout...

Dick Rivers, magnifique éternel second... jusqu'au jour dernier.
Lui qui cultivait une autodérision de bon aloi matinée de juste-ce-qu'il-faut de mythomanie propre aux grands rockers, il en aurait probablement ri.
Chanteur aux goûts musicaux sûrs, encyclopédie vivante d'une époque qui se fond petit à petit dans les ombres de l'oubli et du fantasme, voix chaude aussi spectaculaire dans les graves que celle de Marielle l'était dans la rondeur, Dick va manquer.

C'est véridique, je l'aimais bien, le Dick... cry

RIP Hervé Forneri, dit Dick Rivers (1945-2019)

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#391 04-05-2019 12:04

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Ce fuseau est resté longtemps inactif. Hélas, l'actualité le remet tristement en avant.

Après l'actrice Anémone, c'est l'immense Peter Mayhew qui nous quitte.

Immense par la taille, bien sûr (2,21 m) Peter Mayhew l'était aussi par la force d'un jeu qui, sans tirade mémorable, et sous le costume d'un grand wookie plein de poils, aura définitivement marqué plusieurs générations.

Peut-être qu'avec le temps, le nom de Peter Mayhew sera oublié, mais en revanche, et sans vouloir faire le John Lennon de comptoir, son Chewbacca restera encore longtemps dans les esprits... n'est-il aujourd'hui pas plus célèbre qu'Orson Welles ? wink

Chewie et Leila


RIP Peter William Mayhew (1944-2019)

I.

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#392 04-05-2019 12:14

Silmo
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Re : In Memoriam...

Gloire à Chewbacca et aux Wookies.
Hommage à Peter William Mayhew en ce Star Wars' Day.

Happy SW day to you.
May the 4th be with you.1556964852_z4eqwa6.jpg

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#393 02-06-2019 18:29

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Je viens d'apprendre que le philosophe Michel Serres est mort à Vincennes hier, samedi 1er juin, à l’âge de 88 ans.

RIP Michel Serres (1930-2019)
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html

Amicalement,

Hyarion.

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#394 16-07-2019 20:43

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Johnny Clegg est né un peu plus d'un an avant la sortie du Seigneur des Anneaux, en Angleterre.
Suivant un parcours inverse de JRR Tolkien, il suit sa mère en Afrique du sud et devient le citoyen atypique dont la notoriété ne fait, dès lors, que croître.

Il vient de nous quitter, victime de cette "longue maladie" qui touche indifféremment blancs et noirs, rappelant que nous sommes tous les frères d'une seule et même famille.

Bon voyage, Johnny !

RIP Jonathan "Johnny" Clegg (1953-2019)

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#395 25-07-2019 03:27

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Je viens d'apprendre la mort de l'acteur néerlandais Rutger Hauer, à l'âge de 75 ans.
Il se trouve que j'ai eu l'occasion de revoir récemment plusieurs films de Paul Verhoeven dans lesquels il a joué, de Turkish Delight (Turks fruit, 1973) à La Chair et le Sang (Flesh+Blood, 1985), en passant par Katie Tippel (Keetje Tippel, 1975), Soldier of Orange ou Soldier of Orange : Le choix du destin (Soldaat van Oranje, 1977) et Spetters (1980).
Il est évidemment surtout resté célèbre pour son rôle de réplicant dans Blade Runner (1982) de Ridley Scott, un personnage qui, dans le film, meurt lui aussi en... 2019.
C'est évidemment sa voix que l'on entend au début de la dernière partie, "Tears in Rain", du premier album dédiée à la musique composée par Vangelis pour le film de Scott : https://www.youtube.com/watch?v=KWuJWVp7jNg

RIP Rutger Oelsen Hauer, dit Rutger Hauer (1944-2019)
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html

Amicalement,

Hyarion.

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#396 08-08-2019 07:12

Hyarion
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Re : In Memoriam...

RIP Chloe Ardelia Wofford, dite Toni Morrison (1931-2019)

https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.nytimes.com/2019/08/06/book … dy-GECAaZA

Amicalement,

Hyarion.

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#397 17-08-2019 01:17

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Mince, alors...
Tandis que le monde entier célèbre les 50 ans de Woodstock et d'Easy Rider, Peter Fonda, fils d'Henry, et frère de Jane, nous quitte d'un coup pour rejoindre son compère Dennis Hopper (mort en 2010) au paradis des bikers ...

RIP Peter Henry Fonda (1940-2019)

I.

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#398 17-08-2019 03:47

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Cette nuit même, ARTE rediffuse justement les films Woodstock de Michael Wadleigh (version "Director's Cut") et Easy Rider de Dennis Hopper. C'est une sensation étrange d'apprendre, en parallèle, la disparition de Peter Fonda...

RIP, donc, Peter Henry Fonda.

Selon les vœux de sa famille, je porte un toast à la liberté.

https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.latimes.com/obituaries/stor … fonda-dead

Peace and love,

Hyarion.

[EDIT: une photo reproduite dans le bon sens, c'est mieux.]

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#399 26-09-2019 17:47

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Jacques Chirac est mort ce jeudi 26 septembre, à 86 ans. Parmi le déluge de réactions médiatiques du jour, sincères ou hypocrites, je place ici mes deux centimes.

Je n'étais pas du même bord politique que lui, même s'il n'était pas aussi « à droite » que ça : avant de devenir gaulliste, Chirac s'était même engagé à gauche dans sa jeunesse, comme notamment le futur éditeur Christian Bourgois, qui avait fait sa connaissance lorsqu'ils étaient élèves au lycée Louis-le-Grand, avant qu'ils se retrouvent tous deux ensuite à Sciences-Po, dans une promotion dont Bourgois était sorti deuxième et Chirac troisième, au début des années 1950.
Pas du même bord politique que lui, donc, et je me souviens de mon impatience à le voir passer en jugement pour les magouilles du RPR et de la Mairie de Paris : Chirac, au tout début de ce siècle, j'ai voulu qu'il aille en prison... avant d'être contraint de voter pour lui lors du fameux second tour de l'élection présidentielle française de 2002. Mais plus tard, la justice ayant été bien trop lente, comme c'est si souvent le cas en France, quand Chirac a enfin été condamné en 2011 pour une poignée d'emplois fictifs qui n'étaient pas encore tombés sous le coup de la prescription, il n'y a eu là in fine qu'une satisfaction symbolique bien mince, voire dérisoire alors que l'intéressé était déjà malade et diminué, et sachant du reste que son successeur direct à l'Élysée aura, de toute façon, été bien pire que lui à bien des égards. Par ailleurs, plus fondamentalement, Jacques Chirac me parait notamment partager avec Lionel Jospin (qui était alors son Premier ministre de cohabitation) la responsabilité de cette erreur politique transpartisane que fut selon moi l'adoption de la réforme du quinquennat en juin et septembre 2000 : le référendum sur ce sujet a été mon premier scrutin, et je me souviens que j'avais voté « non », à rebours du discours « progressiste » du moment...

Mais dans le fond, et sur la durée, Chirac à mes yeux, c'est quand même plus que cela. Sa carrière politique et sa présence médiatique ont été si longues, qu'il occupe pour moi une place spéciale, à égalité avec François Mitterrand : à eux deux, c'est toute mon enfance et ma jeunesse étudiante qu'ils représentent d'une certaine manière, du début du premier mandat présidentiel de Mitterrand en 1981 à la fin du dernier mandat de Chirac en 2007.
Du coup, j'avoue qu'ils sont un peu comme des sortes de dieux lares dans ma mémoire politique, un peu comme Chu-Bu et Sheemish, à mi-chemin entre sérieux historique et rire ironiste. Leur place dans mon esprit est sans doute d'autant plus spéciale que leurs carrières incarnent un type de destin politique, au long cours et riche en rebondissements, qui n'existe plus aujourd'hui.

Chirac, par sa seule présence télévisuelle (je regardais la plupart de ses allocutions officielles, relevant d'une époque où la fonction de président de la République était alors, encore, autrement mieux incarnée qu'aujourd'hui), m'a beaucoup appris en matière de langage politicien. À la suite de Mitterrand et avec quelques autres, il avait aussi un certain souci de la qualité de la langue, souci qui a eu tendance à beaucoup se perdre depuis... Il avait aussi, bien sûr, le sens de l'esquive, là encore exprimé à travers le langage : comment notamment oublier les propos savoureux que Chirac a tenu publiquement en 2000 et 2001 à propos de la fameuse Cassette Méry et des voyages payés en liquide du temps où il était maire de Paris ? « Abracadabrantesque », « pschitt » : autant de formules chiraquiennes dont on ne se lasse pas, même si les souvenirs télévisuels remontent à loin maintenant, tout comme — et plus encore — celui du fameux « What do you want ? » de 1996 lors d'une visite présidentielle à Jérusalem. En fait, des souvenirs de ce genre, il y en a tellement que je ne pourrais pas tous les citer : on pourra notamment en retrouver, à mes yeux, un bon florilège dans le film documentaire Dans la peau de Jacques Chirac de Karl Zéro et Michel Royer (Rezo Films, 2006). Rappelons tout de même ici aussi, en particulier, l'« affrontement » comique avec Michel Field sur Canal+, durant la campagne présidentielle de 1995, à un moment de la gué-guerre contre Balladur et Sarkozy où Chirac était alors encore au fond du trou des sondages (juste avant le fameux « effet pommier »), « affrontement » que je cite de mémoire :

Chirac : Réfléchissez deux minutes... si ce n'est pas excessif !
Field : Merci ! Ne me cherchez pas... Deux minutes, c'est à peu près le temps qu'il m'a fallu pour lire votre livre... alors s'il vous plait !
Chirac : Oui... Dans celui que je vous ai envoyé, j'ai oublié les images à colorier... Je suis désolé !

Le dessinateur Bernar, à l'époque (janvier 1995), avait bien croqué cet épisode télévisuel pour Charlie-Hebdo : http://www.jrrvf.com/fluxbb/img/725/156 … ehebdo.jpg
C'est aussi l'occasion de rappeler que Pétillon, disparu l'année dernière, savait également fort bien dessiner, avec plusieurs de ses collègues — dont le défunt Cabu —, la geste chiraquienne pour le Canard Enchaîné : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 283#p87283

Un peu plus sérieusement, de façon générale, face à son bilan pour le moins extrêmement paradoxal et truffé de contradictions — ce n'est pas pour rien que dans le Canard Enchaîné, on l'appelait volontiers « Jacques Chirouette » —, sur le fond, Chirac me parait avoir souvent faite sienne cette formule de Henri Queuille (1884-1970), député de Corrèze, ministre et président du Conseil sous les IIIe et IVe Républiques : « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. » Comme chef d'État, on pourra cependant retenir de lui sa reconnaissance en 1995 de la responsabilité de l'État français dans la rafle du Vélodrome d'Hiver (entre autres) sous l'Occupation, son opposition — juste et sage — à la désastreuse guerre d'Irak déclenchée par « Debeuliou » Bush en mars 2003, et la création du Musée des civilisations et des arts premiers, appelé aujourd'hui Musée du Quai Branly, annoncé par Chirac dès 1996 et inauguré par lui en 2006. Ce musée, intéressant et qui mérite d'être visité, est le reflet d'un des centres d'intérêts artistiques d'un Chirac qui a longtemps été discret sur ce point.

Je terminerai en rappelant un fait souvent méconnu, que j'avais évoqué dans un article de mon vieux blog en 2007 : Chirac aurait pu devenir traducteur littéraire au lieu de faire de la politique. À ce propos, en l'an 2000, Jacques Michel Tondre, alors rédacteur en chef adjoint à l'Agence France Presse et correspondant à l'Élysée depuis 1993, avait écrit ceci, dans son livre Jacques Chirac dans le texte :

Les confidences, Jacques Chirac ne s'y laisse guère aller que devant les jeunes, lors des sessions dont sa fille, Claude Chirac, chargée de la communication, est l'organisatrice attentive, en province comme à l'étranger. C'est ainsi qu'aux étudiants de l'université d'État de Saint-Pétersbourg, le 27 septembre 1997, il a raconté comment il s'était mis à apprendre le russe : « J'avais treize ou quatorze ans et j'étais passionné par l'Asie, notamment par l'Inde. Je m'étais mis dans la tête d'apprendre le sanscrit. Je cherchais naturellement quelqu'un pour me l'apprendre - ce n'était pas facile -, lorsque j'ai appris qu'un vieux monsieur russe, à Paris depuis longtemps, où il avait fait tous les métiers, pouvait enseigner le sanscrit. »
Au bout de deux mois, ce bon M. Belanovitch, auquel le chef de l'État est d'autant plus heureux de rendre hommage ce jour-là qu'il est natif de Saint-Pétersbourg, lui dit : « Tu sais, d'abord tu n'es pas doué, et ensuite cela ne sert à rien d'apprendre le sanscrit. Alors si tu veux vraiment apprendre quelque chose, tu ferais mieux d'apprendre la plus belle langue du monde, le russe. »
Voilà comment le futur président de la République s'initie à la littérature russe, « superbe s'il en est, servie par une langue extraordinaire, dans laquelle on trouve toutes les émotions et toutes les passions, toutes les intonations aussi, qui sont celles à la fois du coeur et de l'esprit ». À dix-neuf ans, il lit Pouchkine dans le texte. À vingt ans, il se risque à une traduction d'Eugène Onéguine, qu'il envoie à une douzaine de maisons d'édition. « La moitié m'avaient répondu que cela ne les intéressait pas, l'autre moitié ne m'avaient pas répondu », s'amuse-t-il, ajoutant qu'en 1974, devenu Premier ministre, il est subitement sollicité par les Presses universitaires de France qui viennent de découvrir « une extraordinaire traduction d'Eugène Onéguine ». L'éditeur voudrait la publier. « Ecoutez, répond Chirac, vous ne l'avez pas voulu quand j'avais vingt ans, vous ne l'aurez pas aujourd'hui parce que je suis Premier ministre. » « C'est comme cela que ma carrière dans le domaine de la traduction littéraire s'est interrompue », s'excuse-t-il !
Jacques Michel Tondre, Jacques Chirac dans le texte, Paris, Editions Ramsay, 2000, « Autoportrait ».

RIP Jacques René Chirac (1932-2019)

Cordialement,

Hyarion.

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#400 01-10-2019 22:26

TB
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Re : In Memoriam...

Je ne me souviens pas de Vincent Auriol, j'ai oublié René Coty, j'ai détesté De Gaulle, Pompidou m'indifférait, je trouvais Giscard pitoyable, j'aimais pas Mitterrand, j'aimais pas Chirac, Sarkozy me dégoûtait, Holland me consternait, et je hais Macron...Mais de cette pathétique kyrielle, il me restera, quand même, deux réelles satisfactions: l'abolition de la peine de mort, par François Mitterrand, et le NON à la guerre d'Irak de Jacques Chirac. RIP
Carpe diem...

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#402 06-10-2019 14:57

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Triste dimanche où l'on vient d'apprendre la mort de Ginger Baker, un des plus grands batteurs du siècle précédent et monument détonnant de l'histoire du blues et du rock d'outre-Manche.

Malade et usé par des années d’excès rock'n'roll, il a survécu de 5 ans à Jack Bruce, son ancien compère de Graham Bond Quartet/Organisation, de Cream (avec Eric Clapton) et de ses avatars (Bruce-Baker-Moore en 1994, et les reformations épisodiques des années 2000, avec ou sans Clapton).

Particulièrement talentueux et imaginatif, Baker a introduit des éléments originaux à l'usage traditionnel de la batterie dans le Rock : double grosse caisse, percussions en tout genre... il est également un des premiers virtuoses à imposer le solo fleuve de batterie, pour le meilleur (et pour le pire...) et à l'enregistrer sur une galette de vinyle (Toad, sur Wheels of Fire, en 1968).

Il aura été de toutes les grandes aventures du Rock et de sa fusion avec d'autres genres musicaux (Blind Faith, avec Clapton et Winwood, 1969 ; Ginger Baker's Air Force, 1969-1970, Stratavarious, avec Fela Kuti, 1971 ; et même une apparition sur Band on the Run, de Paul Mc Cartney en 1974).

Toujours en activité ces dernières années, le roux flamboyant va manquer à la musique... cry

1570366599_ginger.jpg

RIP Peter Edward Baker (1939-2019)

I.

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#403 06-10-2019 20:15

Gawain
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Re : In Memoriam...

En voyant la nouvelle de sa mort, je me suis demandé si j'arriverais sur JRRVF avant toi, JR ! smile
RIP Ginger...
Wheels of fire, un sacré album! Reste plus que Clapton!

A noter aussi, pour les amateurs de BD, la disparition d'un des auteurs de Spirou (au scénario), Philippe Tome.
Il avait dépoussiéré, dans les années 80 et 90, avec son dessinateur Janry, la franchise qui en avait bien besoin et est a l'origine de certains des meilleurs albums depuis Franquin.
Donc, RIP Tome...

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#404 06-10-2019 21:04

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Un hommage à Ginger Baker datant de 2018 :
https://www.lemonde.fr/televisions-radi … 55027.html

Pour Tome, je l'ai appris en fin d'après-midi, après être revenu d'un petit salon de la BD à côté de chez moi, où j'ai feuilleté un album du Petit Spirou, sans savoir que... cry

I.

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#405 07-10-2019 23:38

Alkar
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Re : In Memoriam...

À revoir également, le documentaire intitulé Ginger Baker, batteur inconditionnel sorti en 2012. G.B. a fait partie de Cream, qui est le premier groupe de rock que j'ai écouté de ma vie, et qui reste selon moi parmi mes préférés. Cela me fait un pincement au cœur de le savoir parti, de même que Jack Bruce, il y a quelques années. Ne demeure désormais plus que Clapton, puisse-t-il vivre encore longtemps.

A.

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#406 07-10-2019 23:43

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Alkar a écrit :

À revoir également, le documentaire intitulé Ginger Baker, batteur inconditionnel sorti en 2012.

Je ne l'ai pas précisé, mais mon lien renvoie directement à ce documentaire, accessible en intégralité wink

I.

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#407 11-01-2020 14:49

Gawain
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Re : In Memoriam...

La nouvelle vient de tomber : Neil Peart, le batteur du groupe canadien Rush, et considéré comme l'un des meilleurs batteurs au monde, vient de décéder.
Ce groupe est plutôt méconnu en France, et c'est bien bien dommage. Outre Atlantique, leur notoriété et leur influence (notamment du côté du metal) sont énormes.

https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html

RIP Neil Peart

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#408 11-01-2020 18:55

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Gawain a écrit :

Ce groupe est plutôt méconnu en France, et c'est bien bien dommage.

C'est vrai que je ne connais pas trop ce groupe, à part une ou deux chansons dans des styles très différents ("Working man", avec un solo de guitare assez sympa, et le  "Xanadu" et son intro floydienne).
Mais je n'ai jamais accroché la voix du chanteur. Elle ressemble trop à celle de Ian Andersson, avec laquelle j'ai également toujours eu du mal.

C'est bien triste en tout cas pour ce musicien, qui avait visiblement des problèmes de santé récurrents depuis quelques temps.

Je découvre au passage que Neil Peart était un lecteur de Tolkien : lLes deux albums de Rush sortis en 1975, "Fly by night" et "Caress of Steel" comportent des titres inspirés du SdA et dont il était le compositeur.

Avec Ginger Baker pour l'accueillir, il ne devrait pas se sentir trop seul au paradis des grands batteurs.

I.

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#409 17-01-2020 00:08

Cirdan
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Re : In Memoriam...

Merci pour tout Christopher Tolkien, et adieu!

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#410 22-01-2020 18:17

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Un peu plus de trente ans après, Sir Bedevere the Wise a définitivement rejoint le roi Arthur, là où disparaissent les héros (car s'ils survivent notamment aux attaques du Lapin tueur de Caerbannog, les héros ne meurent pas, ils disparaissent).

RIP Terence Graham Parry Jones, dit Terry Jones (1942-2020)

https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.theguardian.com/culture/202 … s-obituary
https://www.nytimes.com/2020/01/22/arts … -dead.html

Amicalement,

Hyarion.

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#411 22-01-2020 20:03

Silmo
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Re : In Memoriam...

Triste nouvelle

Two down. Four to go.

On peut aussi considérer que Brian va retrouver sa chère mère Mandy dans ce Paradis où c'est Noël tous les jours.
giphy.gif

Pensées à la famille de Terry Jones qui l'a accompagné dans sa longue maladie.

blackmail_sign.jpg?x=442&y=293&crop=1


cry

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#412 23-01-2020 11:00

Laegalad
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Re : In Memoriam...

Je ne dirais à ce sujet que "O woe, woe, WOE !"
...et maintenant Silmo va me dire "SHUT UUUP!"

Mais en hommage, c'est le moment d'écouter "Take us Home", en souhaitant à Terry Jones de trouver le chemin qu'il cherchait smile
https://www.youtube.com/watch?v=4bAcd28m3II

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#413 23-01-2020 12:38

Silmo
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Re : In Memoriam...

Ok... "Shut Uuup !" smile smile smile

Bien vu la chanson des mineurs gallois... Pour ceux qui ne connaissent pas - mais on en avait déjà parlé ici - c'était au Royal Albert Hall dans l'oratorio "Not the Messiah (he's a very naughty boy)". Terry Jones, étant gallois, y rendait hommage au combat des mineurs contre la dame de fer.

Quant au "Two down. Four to go" (deux à terre, quatre qui restent), c'est  le message qu'ont fait passer les quatre survivants hier en référence au dernier spectacle auquel Terry Jones avait pu participer physiquement en 2014, quoique déjà handicapé pour chanter avec les autres, lors du jubilé des MP intitulé "Live Mostly. One down. Five to go".

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#414 05-02-2020 06:12

Hyarion
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Re : In Memoriam...


Jean-Siméon Chardin (1699-1779).
Un philosophe occupé de sa lecture (1734), dit aussi Chimiste dans son laboratoire.
Portrait du peintre Joseph Aved (1702-1766), ami de l'artiste.
Huile sur toile, 138 x 105 cm.
Paris, Musée du Louvre.


George Steiner est mort, ce lundi 3 février à Cambridge, à l'âge de 90 ans.

Depuis des années, chaque fois que j'ai l'occasion de passer dans les salles de peinture française du XVIIIe siècle au musée du Louvre, j'ai une pensée pour lui devant le tableau de Chardin Un philosophe occupé de sa lecture (appelé aussi Chimiste dans son laboratoire) de 1734, tableau auquel Steiner consacre le début de ses Passions impunies : http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visi … &langue=fr

Le regard et la pensée de ce grand intellectuel occidental, que j'ai découvert en autodidacte il y a environ vingt ans, m'ont beaucoup marqué, et il m'est arrivé de faire référence à lui encore tout récemment en ces lieux, dans divers fuseaux. Et il y aurait encore tellement de choses à dire, sur cette personnalité intellectuellement si stimulante, critique littéraire, "maître à lire" enseignant notamment à Genève et Cambridge, théoricien de la traduction, philosophe du langage, fin connaisseur polyglotte des littératures de langues française, anglaise, allemande... Le mieux reste cependant de simplement recommander quelques lectures ou relectures, ici mentionnées un peu en vrac :
- Passions impunies ;
- Grammaires de la création ;
- Réelles présences. Les arts du sens ;
- Dans le château de Barbe-Bleue. Notes pour une redéfinition de la culture ;
- Les livres que je n'ai pas écrits (avec notamment un chapitre 3 intitulé "Les langues d'Éros", évoquant la possibilité d'un livre de Steiner qui n'aurait pas manqué d'intérêt ni d'originalité) ;
- La mort de la tragédie ;
Parmi bien d'autres ouvrages...

Le dernier livre que j'ai mentionné, La mort de la tragédie, étude de la tragédie grecque, élisabéthaine et classique française, est dédié au père de l'auteur ainsi :

Cet essai lui appartient. Les pièces dont je parle ici sont celles qu'il me lut quand j'étais enfant et m'emmena voir au théâtre. Si je peux aujourd'hui avoir commerce avec la littérature de plusieurs pays dans leur langue propre, c'est parce que mon père, dès le début, se refusa à reconnaître des frontières dans la vie de l'esprit. Et surtout, il m'apprit par l'exemple de sa propre vie que le grand art n'est pas le privilège du spécialiste ou de l'érudit mais que ce sont ceux qui vivent le plus intensément qui l'aiment et le connaissent le mieux.

George Steiner, La mort de la tragédie (The Death of Tragedy, 1961), Alfred A. Knopf et Éditions du Seuil, 1965, rééd. Éditions Gallimard, 1993, coll. "Folio Essais", traduit de l'anglais par Rose Celli, dédicace "POUR MON PÈRE", p. 9.

Rappelons, pour mémoire, que Steiner est aussi notamment l'auteur de l'article "Tolkien, le mandarin excentrique d'Oxford", paru dans le journal Le Monde en septembre 1973, quelques jours après la mort de J. R. R. Tolkien : https://www.lemonde.fr/archives/article … 19218.html

Il me faut aussi naturellement mentionner le recueil d'Entretiens que George Steiner avait accordés il y a trente ans, à Cambridge, au philosophe iranien (vivant alors en France) Ramin Jahanbegloo. Je me permets d'en partager ici quelques extraits, auxquels le monde comme il va me fait régulièrement penser.

À propos de la crise de l'éducation et de la culture classique :

Si je situe mes propos au niveau le plus bas qui soit, si je parle comme tout un chacun, aucun étudiant, aucun bourgeois, aucun privilégié ne comprend une allusion à un classique ou à la Bible. Ils n'ont rien lu. Tout doit être expliqué. On pourrait inventer un exercice passablement amusant qui consisterait à afficher sur un mur une vingtaine d'éditions de l'œuvre de Shakespeare, éditions qui seraient parues entre 1850 et 1992. A chaque réédition, les notes liminaires deviennent de plus en plus longues et de plus en plus élémentaires. Il y a vingt ans, la dernière édition d'un livre de poche notait qu'Aphrodite était une vénus, païenne, déesse de l'Amour. Au fur et à mesure que les notes liminaires se multiplient, le texte devient de plus en plus mince et de plus en plus lointain ; il s'éclipse dans un océan de commentaires élémentaires et il se noie, à une autre échelle, dans une mer d'érudition. La crise est telle qu'il faut tout expliquer de A à Z, car il est aujourd'hui impossible de lire les classiques et les grands textes sans donner aux étudiants des exercices d'écoliers de bas étage pour leur en faciliter l'accès. Cela implique une éventualité redoutable : de très grands textes seront réservés à d'heureux moines qui sauront les lire et les apprécier entre eux, dans des maisons de lecture ou des séminaires de clercs à l'instar de ce qui s'est passé entre le VIe siècle et la Renaissance où seuls de grands maîtres suisses lisaient Horace, Cicéron, Tite-Live, Plaute. Ce ne serait certes pas une catastrophe. Nous avons connu une trop longue période depuis le début du XIXe siècle où chacun croyait être capable de tout lire, dans l'euphorie de la facilité et du factice. Eh bien non, décidément non. Des maisons de lecture surgiront ; on pourra y apprendre à lire autre chose qu'un message télévisuel ou un journal. Les universités continueront de diffuser la culture scientifique, mais le sort des Lettres et des Humanités est plus douteux. [...]

George Steiner, Entretiens, recueil établi et préfacé par Ramin Jahanbegloo, Éditions du Félin, 1992, rééd. 10/18, 2000, troisième entretien "Le Langage et le Monde", "La crise de l'éducation", p. 131-132.

À propos des idéologies, du marxisme, de la trahison des idéaux socialistes par le communisme soviétique, du capitalisme "libéral" triomphant, et du monde d'après la chute du Mur (lors d'un entretien ayant eu lieu en 1990, donc seulement très peu de temps après l'évènement) :

Je suis apolitique au possible. Cependant, le marxisme m'a beaucoup apporté, ayant eu Lukács comme maître et pratiqué Hegel et Marx. Je ne comprends pas que l'on puisse étudier les sciences humaines ou la philosophie sans s'en être sérieusement imprégné. Le rabbinisme existe chez Marx, comme chez Freud. Il y a ce culte du livre, l'obsession de la transmission d'un texte. Le marxisme n'est qu'un talmudisme stratégique, comprenant le commentaire du texte, la discussion du commentaire et sa révision hérétique. Je suis attiré par certains aspects du travail de Marx. La B.B.C. et différents journaux m'ont demandé de commenter l'immense vague de bonheur qui déferle sur le monde depuis la chute du mur de Berlin le 9 novembre dernier. De nouveau, je me trouve dans un état d'isolement quasi total car je suis un farouche adversaire du communisme, tout en étant persuadé que ce système stupide, cet esclavage comprenait également un élément premier et primordial, une utopie mais aussi un mythe, celui de la venue du royaume de la justice sur terre. Cet idéal inaccessible prédisait à l'homme qu'il allait se surpasser et devenir un être meilleur. Ceux qui ont représenté cet idéal étaient des salauds corrompus qui, au lieu d'essayer de vivre cet idéal, le trahissaient. Car il y avait quelque chose à trahir, tandis que notre système de capitalisme libéral nous dit qu'en aucun cas il ne se fait d'illusions sur nous, le mieux étant de nous donner ce que nous désirons. Et donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine. S'il n'y a vraiment pour alternative que l'islam fondamentaliste, s'il n'y a plus pour alternative ce judaïsme perverti qu'était le communisme, nous nous trouvons devant un gouffre béant. Et cela d'autant plus que nous vivons déjà dans une vacuité du monde. La drogue, le kitsch sont autant de vides si présents en nous que je ne vois en aucun cas une bénédiction sans ambages dans cette pseudo-libération mais au contraire une accusation contre nous-mêmes, une sorte d'autocritique que nous ne ferons jamais, alors qu'il nous incombe de refuser que la loi du marché devienne une loi pour l'homme. L'odeur de l'argent empeste chaque pays, la France, l'Allemagne occidentale, l'Angleterre. Le cri de l'argent et ses exigences dominent les universités, l'art, la production théâtrale et littéraire. Tout est dans le mot « rentabilité » : cela est-il rentable, demande-t-on à chaque coin de rue. La réponse est négative. Aucune pensée, aucune poésie dignes de ce nom n'ont été rentables ne serait-ce qu'une seule fois. Au contraire, elles ont toujours basculé vers un déficit. Si sonne l'heure où l'on doit faire les comptes des profits et des pertes, pensons au notaire qui en anglais s'appelle le bookkeeper, le gardien des livres. Ironie de l'histoire, c'est l'inspecteur des finances qui fait les comptes, c'est lui le gardien des livres et force est de constater que le seul livre qui reste ouvert, c'est celui des banques, que l'on examine bien plus que les versets bibliques. Il est au centre du Temple. Je suis pétri d'angoisse et de crainte à cette idée et je suis plongé dans une profonde solitude. Je sais que le communisme a été une horreur et que ce qu'il en reste ne sont que vestiges absurdes d'une grande défaite. Quelques heures après la destruction du mur de Berlin, les Allemands de l'Est ont acheté des vidéos pornographiques. Une semaine plus tard s'ouvraient à l'Est des sex-shops. Une semaine après, il faut le voir pour le croire ! Un libéral conséquent doit me répondre en ces termes : « Monsieur Steiner, c'est ce que veut l'humanité. » Et il aura raison. Quant à moi, je sais qu'avoir raison de telle sorte, c'est avoir tort.
[...]
Je me sens sali moi-même par ce monde. Le capitalisme sous-estimait les citoyens, mais représentait une bonne estimation. Ce qu'il dit de l'homme est exact à un tel point qu'il lui est possible de le sous-estimer. Les staliniens et les léninistes ont récrit l'histoire, eux qui étaient les maîtres du mensonge. Nous allons nous aussi la récrire. Je pense notamment à ce mathématicien français, communiste, qui était passé par l'École polytechnique et que l'on a fusillé — son nom m'échappe. Il a crié au peloton d'exécution allemand : « Idiots, ne comprenez-vous pas que je meurs pour vous ? »(*) C'est une phrase qui compte. Et nous allons maintenant abstraire de notre vision historique les gens qui sont morts pour cette cause. Peu nombreux sont ceux qui comprennent la grandeur humaine de la mort de Kyo dans La Condition humaine [d'André Malraux]. Des condamnés sont morts en criant « Vive Staline ! ». Quatre-vingt-dix pour cent d'entre eux se sont trompés, dix pour cent savaient quelle était la tragédie de l'erreur. Nous allons les limoger. Nous allons récrire l'histoire et cela me fait horreur. Je viens de rencontrer un collègue qui enseigne les sciences et qui est revenu hier soir de Russie, de Petrograd. Pour être à la page, on dit Petrograd, on ne dit plus Leningrad. Or, plus d'un million d'hommes et de femmes sont morts de famine dans les rues de Leningrad, lors du grand siège historique qui a brisé Hitler. Peu importe, on dit Petrograd, dans quelques années on dira Saint-Pétersbourg...

(*) George Steiner pense en fait vraisemblablement au cri de Valentin Feldman, philosophe français d'origine russe, spécialiste d'esthétique, juif laïc, socialiste puis communiste, résistant fusillé à la forteresse du Mont-Valérien en 1942, à 33 ans. (Note de votre serviteur)

George Steiner, Entretiens, op. cit., quatrième entretien "La Dette d'Amour", "Les maîtres du mensonge", p. 172-174 (les passages soulignés le sont de la main de votre serviteur).

Enfin, pour laisser un peu de place à un certain espoir, après ces quelques réflexions marquées du sceau de ce que j'appellerais un pessimisme lucide, je partage ce souvenir télévisuel de 2005, lorsque dans une émission diffusée par la chaîne France 3, George Steiner avait raconté cette petite histoire, fort spirituelle dans tous les sens du terme :

Dieu annonce un nouveau Déluge dans dix jours, cette fois-ci définitif.
Le pape en prend acte et les catholiques décident d'attendre le châtiment en priant, plein d'humilité et de reconnaissance.
Les protestants décident de faire de même mais en réglant, en plus, au mieux leurs affaires et contrats.
Le grand rabbin, lui, affirme : « Dix jours ? Mais cela est bien trop long pour apprendre à respirer sous l'eau ! ... »

George Steiner à la télévision française, février 2005.

RIP Francis George Steiner, dit George Steiner (1929-2020)

https://www.franceculture.fr/litteratur … ge-steiner
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.francetvinfo.fr/culture/liv … 11811.html
https://www.nytimes.com/2020/02/03/book … -dead.html

Amicalement,

B.

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#415 06-02-2020 03:37

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Kirk Douglas n'est plus : son fils Michael Douglas a annoncé sa mort, survenue à Beverly Hills hier, mercredi 5 février, à l'âge vénérable de 103 ans.

Pour moi, depuis l'enfance, il était Ulysse...

Mais il fut bien sûr aussi Spartacus, Ned Land, Einar (Ragnarsson), Vincent van Gogh, le colonel Dax, et tant d'autres personnages pour le grand écran...

C'était un très grand acteur.

Né Issur Danielovitch Demsky, fils d'immigrants juifs ayant quitté l'Empire russe pour les États-Unis d'Amérique, devenu lui-même une des figures majeures du cinéma américain, il fut non seulement comédien, mais aussi producteur, réalisateur, écrivain, poète, homme engagé et esprit lucide jusqu'au bout vis-à-vis du monde comme il va.

Il aura eu une belle vie, créative, intéressante... et jusqu'à 103 ans : chapeau bas !

RIP Kirk Douglas (1916-2020)

https://www.france24.com/fr/20200206-ki … de-103-ans
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html
https://www.nytimes.com/2020/02/05/movi … -dead.html

Amicalement,

B.

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#416 06-02-2020 10:26

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

C'est très triste.

Comme pour Hyarion, j'ai l'impression qu'une page de mon imaginaire de jeunesse vient de se tourner (bien que pour moi, il restera plutôt éternellement Einar, fils de Ragnar).

Nous avions modestement fêté ses 100 ans sur un fuseau voisin.

I.

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#417 07-02-2020 19:08

Pellucidar
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Re : In Memoriam...

Même si j'ai toujours préféré son "rival" et ami Burt Lancaster, sa mort m'attriste beaucoup.
J'ai déniché cette photo assez touchante, je trouve, où on le voit en compagnie de l'actrice deux fois oscarisées Olivia de Havilland qui, au début de cet été, fêtera ses... 104 ans !

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#418 08-02-2020 10:27

Elendil
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Re : In Memoriam...

Hyarion a écrit :

George Steiner est mort, ce lundi 3 février à Cambridge, à l'âge de 90 ans.

C'était un essayiste que je connaissais encore fort mal, mais que je portais fort près du pinacle des penseurs modernes. Jean-François Colosimo lui rend un magnifique hommage dans le Figaro.

E.

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#419 08-02-2020 16:39

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Dans son hommage à George Steiner, Jean-François Colosimo, évoquant leur première rencontre, a écrit :

S'emparant d'un ouvrage jauni qui portait sur la page de titre un autographe de Franz Kafka, il me demanda ce que j'y voyais de singulier. Puis, sans me laisser le temps de répondre, il mit le doigt sur le point qui suivait la toute dernière lettre du patronyme: « Connaissez-vous beaucoup de gens qui ponctuent ainsi leur nom d’un signe déclaratif à valeur de clôture ? ».

La rencontre a eu lieu l'année de ma naissance, mais à la question posée, si j'avais été à la place de Colosimo à la lumière du temps présent, j'aurai probablement répondu : « Je n'en connais pas beaucoup, mais j'en connais au moins un qui ponctue ainsi quasiment tout le temps... et il est devant vous. »

Je ne me compare pas à Kafka bien sûr, mais je constate, via le fin regard de Steiner, cette similitude, un peu troublante...

Pellucidar a écrit :

...Olivia de Havilland qui, au début de cet été, fêtera ses... 104 ans !

Effectivement, après le départ du regretté Kirk Douglas, c'est désormais elle qui porte encore le flambeau d'un certain âge d'or du cinéma américain du XXe siècle (avec Norman Lloyd, Peggy-Jean Montgomery alias Diana Serra Cary, et Marsha Hunt).

B.

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#420 09-02-2020 14:04

Silmo
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Re : In Memoriam...

Ah décidément les légendes nous quittent, une fois l'âge venu, plus ou moins tôt, centenaire passé pour Kirk Douglas, octogénaire pour Robert Conrad.
Ce WE c'est  Robert Conrad, éternel James West (icône gay des années 60 malgré lui) et 'Pappy' Boyington (icône straight des années 70)... Il joua aussi chez Columbo, et dans Mission Impossible et dans chaque rôle il a toujours été un acteur excellent même si moins présent au grand écran.

RIP Robert Conrad (1935-2020)

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#421 11-02-2020 20:37

Hyarion
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#422 17-02-2020 13:30

Silmo
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Re : In Memoriam...

Mort à 93 ans de Graeme Allwright, un chanteur néo-zélando-français, apiculteur au sens propre et figuré, qui butina sur la planète pour fabriquer son miel en faisant découvrir à la France des mélodies et des contestations du monde entier. On oubliera quelques airs plus faciles (Jolie bouteille) pour songer à la démarche humaniste, tendance gauchiste et antimilitariste.

R.I.P. Graeme Allwright (1926-2020)

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#423 06-03-2020 09:55

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

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Le fils des âges farouches est désormais orphelin.
André Chéret nous a en effet quitté hier, le 5 mars 2020, à l'âge de 82 ans, un peu plus de 20 ans après l'autre père de Rahan, Roger Lecureux, décédé en 1999.

Ah, Rahan, fils de Craô, son cri (presque) éponyme, son coutelas d'ivoire, et ses formidables aventures préhistoriques, bourrées d'anachronismes jubilatoires aux échos très contemporains, que je suivais avec assiduité dans un magazine crypto-communiste (:p), avec chaque semaine un gadget inédit...
une fois, ô surprise, le gadget était le coutelas d'ivoire (en plastique)... je crois qu'il est toujours au fond d'un carton, quelque part chez moi.

Voilà bien des années que je n'ai plus lu une page de Rahan. Mais le souvenir est là, intact.
Merci tout de même, André Chéret. Bon voyage vers le soleil couchant.

https://www.lemonde.fr/livres/article/2 … _3260.html


RIP André Chéret, 1937-2020


I.

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#424 07-03-2020 12:52

Silmo
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Re : In Memoriam...

Caramba, l'année est rude pour les auteurs de BD. Après Claire Bretecher, tu m'apprends la disparition d'André Chéret.
J'ai toujours adoré Rahan (et Pif bien sûr - mes parents me l'achetaient en même temps que Picsou magazine, sans doute pour compenser la partie cryptocommuniste smile ).
Les aventures étaient géniales et ont contribué à éveiller des émotions, notamment le goût de l'archéologie, de l'histoire des espèces avec les mammouths et les  dents-de-sabre, et d'autres encore.
Le souvenir en reste également intact. C'était chouette. Je me souviens aussi, lors de longs séjours du mercredi à la bibliothèque paroissiale, d'y avoir lu "Bob Mallard", superbe série d'aviation, et les éditions Vaillant.
Si tu retrouves ton coutelas, je te le rachète au prix que tu voudras afin de l'offrir à une collègue qui a déjà le collier, une dame fort sérieuse qui l'exhibe dans son bureau de conservatrice dans un grand musée français, et sinon, garde le précieusement, c'est un trophée :-)
Un immense merci à André Chéret pour avoir comblé des plaisirs de lecture dans mon enfance.
S.

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#425 07-03-2020 17:01

Pellucidar
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Re : In Memoriam...

Aaah Rahan !
Te souviens-tu encore, Isengar, de la signification de chacune des cinq griffes de son collier ?  wink
C'était ma série préférée dans Pif, avec Supermatou et M le magicien (j'étais encore trop jeune pour vraiment apprécier Corto Maltese).

Je me souviens aussi de mon ENORME déception lorsqu'on m'a expliqué qu'en réalité les humains n'avaient jamais côtoyé les dinosaures !  smile

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#426 09-03-2020 16:47

Hyarion
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Re : In Memoriam...

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#427 24-03-2020 11:45

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Hélas, je craignais que le présent fuseau ne se réactive assez tôt...

la pandémie actuelle emporte beaucoup trop de nos contemporains, en majorité des anonymes, mais quelques noms connus, artistes, architectes, auteurs, sportifs... commencent à s'ajouter à la longue liste des plus de 16 000 disparus, une liste qui ne cesse de s’allonger.

L'excellent Manu Dibango fait partie de ceux-là.


Sans lien avec l'épidémie, notre cher Uderzo vient aussi de nous quitter à l'âge de 92 ans.

Chaque perte est immense, mais certaines nous touchent plus que d'autres  cry


Dans un autre registre, l'acteur britannique David Collings, connu dans nos contrées pour avoir joué dans de nombreux épisodes de Docteur Who, et pour avoir prêté sa voix à Legolas dans l'adaptation radiophonique du SdA de 1981, est également parti vers d'autres contrées.


RIP Emmanuel N'Djoké Dibango (1933-2020)
RIP Alberto Aleandro Uderzo (1927-2020)
RIP David Collings (1940-2020)

I.

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#428 24-03-2020 21:40

Silmo
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Re : In Memoriam...

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#429 26-03-2020 14:21

Laegalad
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Re : In Memoriam...

Au revoir Uderzo
(Illustration par Thibault Prugne, une plume très poétique - j'ai savouré son dernier album "Le Parfum des Grandes Vacances" au goût de farniente provençal Pagnolesque).

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#430 28-03-2020 12:12

Yyr
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Re : In Memoriam...

Quelle superbe aquarelle Stéphanie ! Comment peut-on développer un tel talent ? C’est magnifique. Et elle exprime si bien la tristesse et la beauté en même temps, avec l'évocation universelle du coucher de soleil ...

Il y a peu, nous jouions avec François et quelques autres à nos vignettes préférées d'Astérix.
Eh bien, je crois que le dessin d'Uderzo que j'aime le plus est celui-ci :

Un tandem de deux amis, deux complices, tels Laurel & Hardy ... deux clowns (au sens très noble de la fonction) qui nous ont fait tellement de bien !
— Et qui continueront ;).

Jérôme

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#431 03-04-2020 19:23

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Les musiciens de jazz ont été durement touchés par le Covid-19, ces derniers jours...
Ellis Marsalis, Wallace Rooney, ou le vétéran Bucky Pizzarelli. Et on pressent hélas que ce n'est qu'un funeste début  cry

Ce soir, c'est Bill Withers, qui s'en va.
Bien que sa musique ait bercé ma jeunesse (mon père écoutait FIP toute la journée...) je n'ai réellement commencé à avoir conscience de son oeuvre, aussi magistrale que populaire, que sur le tard.



La nuit tombe.
Jazz et soul sont en deuil.

RIP Ellis Louis Marsalis Jr. (1934-2020)
RIP Wallace Roney (1960-2020)
RIP John Paul "Bucky" Pizzarelli Sr. (1926-2020)
RIP Bill Withers (1938-2020)

I.  cry

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#432 09-05-2020 03:20

Silmo
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Re : In Memoriam...

Et RIP Cécile Rol-Tanguy  (101 ans) Il y a eu des résistants et aussi des résistantes. J'espère que la République, même confinée, lui rendra honneur.

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#433 09-05-2020 21:10

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

ISENGAR a écrit :
ISENGAR a écrit :

Oui, c'est Fats Domino (1928), puis Little Richard (1932), Jerry Lee Lewis (1935) et sans oublier Wanda Jackson (1937).
Sauf oubli de ma part,  ils sont les quatre derniers survivants de ce Premier âge du Rock'n'roll...
I.

Eh bien, de quatre ils passèrent à trois, en ce funeste 25 octobre de l'an de grâce 2017...
Fats Domino, le plus âgé des derniers dinosaures (89 ans), vient de rejoindre Chuck, Elvis et les autres au paradis du Rock'n'roll. Et c'est bien triste.

Et de trois, ils passèrent à deux cry

Tutti Frutti, l'hymne absolu du Rock'n'Roll, dans lequel Little Richard chantait que tous les fruits sont bons à croquer, ne résonnera plus jamais comme avant.

1589050496_little_richard_1957.jpg
1957

Au temps de sa splendeur, Little Richard était une icône absolu du Rock'n'roll. Bousculant les frontières entre les couleurs de peau. Bousculant les genres musicaux. Bousculant les genres tout court. Un diamant brut, un génie à l'état pur.

Puis le temps a passé. Le succès déclinant, les incertitudes, les crises de conscience, les come-backs, les excès, tout ça peut user, mais le bonhomme, véritable pile électrique, a tenu bon jusqu'à ce jour funeste, dans l'année de ses 87 ans.
Mais Little Richard est resté à jamais Little Richard.
Sans lui, pas de James Brown, pas de Paul Mc Cartney, pas de Jimi Hendrix, pas de Bowie, pas de Prince... La face du monde en serait bien triste.

1589051087_150130-lil-richard-06.jpg
1971

Little Richard nous a donc quitté, concluant de façon bien triste ces semaines de confinement forcé.
Donc, quoiqu'il en soit, surtout, n'oubliez pas son message : Have some fun tonight


RIP Richard Wayne Penniman, dit "Little Richard" (1932-2020)

I.

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#434 09-05-2020 22:51

Silmo
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Re : In Memoriam...

Bel hommage merci Isengar. Encore un bout de jeunesse qui s'en va.
Quittons le en musique :
https://www.youtube.com/watch?v=LVIttmFAzek
Putain, j'ai envie de fruits.

cry

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#435 09-05-2020 23:01

Gawain
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Re : In Memoriam...

Je viens de voir la nouvelle.
Un grand qui vient de s'éteindre...
RIP Little Richard

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#436 16-05-2020 17:02

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Malgré le soleil, le déconfinement progressif et les promesses d'un été agréable, la besogneuse dame Camarde poursuit sa sinistre moisson d'âmes.

Je souhaiterais rendre hommage à trois d'entre elles.

Tout d'abord Astrid Kirchherr, puisqu'elle est la première à être partie le 13 mai.
Le nom de cette talentueuse photographe allemande ne vous dit peut-être rien, mais si je l'associe à d'autres noms, comme Stuart Sutcliffe, Klaus Voormann, John, Paul et George (on lui présentera Ringo plus tard), on comprend très vite de qui je veux parler.

On dit d'Astrid Kirchherr qu'elle est l'origine de la célèbre coupe de cheveux des Beatles, mais elle était là en 1960, au tout début, l'appareil photo en main, pour immortaliser en noir et blanc les premiers clichés de ce groupe de rockeurs rebelles de Liverpool, expatrié à Hambourg, la Babylone du rock'n'roll européen. Cuir, bananes, poussière, visages juvéniles et sévères de ceux qui ne mangeaient alors pas encore tous les jours à leur faim.
Elle avait été séduite par Stuart, qui était alors le bassiste (et peintre à ses heures perdues) et le moins teddy boy de ce groupe prometteur, dont John Lennon était alors le leader incontesté.

Pleine de talent, et malgré la mort prématurée de Stuart en 1962, elle poursuivit une discrète carrière de photographe auprès des Beatles, documentant notamment les coulisses du film A hard day's night (1964), puis elle a continué sans eux, retournant vivre en Allemagne.

1589637785_astrid.png
Astrid Kirchherr, Self portait (détail) 1960.

Elle s'est éteinte des suites d'une longue maladie à une semaine de ses 82 ans.


Le 14 mai, c'est le jeune frère de Carlos Santana, Jorge Santana, qui nous a quitté.
Bien moins connu que son frère et sans doute moins flamboyant, il était tout de même un guitariste apprécié et respecté, en particulier dans la communauté latino-américaine.
Je l'avais évoqué dans ce forum, il y a bien longtemps, lors d'un court hommage à l'immense Cheo Feliciano, avec lequel il avait joué lors du mythique concert géant de Kinshasa en 1974.


Suavecito (1972), par le groupe californien Malo, dont Jorge Santana était le guitariste à moustaches.

Jorge Santana avait 68 ans. Signe des temps, ses proches, dans le contexte de la pandémie, on souhaité préciser que des "causes naturelles" l'ont emporté.


Et vendredi 15, nous apprenions la mort de Phil May, le chanteur des Pretty Things, mythique groupe de rock dont j'évoquais le talent et les connivences avec l'univers de Tolkien et son fandom ici ou .

C'est une disparition bien triste pour le monde du rock britannique, car Phil May était une institution.
Son groupe, dont il restera à travers le temps, le seul membre permanent, avait dans les années 60 une réputation bien plus sulfureuse que celle des Rolling Stones. Ils avaient les cheveux plus long, plus sales, prenaient plus de drogues que leurs confrères. Ils avaient un public de voyous, et Phil May, anticipant Bowie ou Elton John, ne faisait pas mystère de ses goûts variés alors que les lois dépénalisant l'homosexualité n'étaient pas encore votées en Angleterre.
Avec un physique plus massif et moins sexy qu'un Mick Jagger, une voix moins mélodieuse qu'un Paul Mc Cartney, ne jouant d'aucun instrument de prestige (on le voit souvent avec des maracas ou des tambourins, mais guère plus), Phil May est souvent resté en retrait dans son groupe, mettant ses musiciens en avant, sur les photos de promotion, notamment. Mais sa longévité n'a rien à envier à ses célèbres confrères.


Phil May et les Pretty Things en 2009


Phil May était un très grand chanteur de rock et un superbe compositeur. On lui doit S.F. Sorrow (1968), monument du rock anglais qui figure dans mon top ten personnel. Un des rares albums de rock avec des vrais tengwar sur le verso de la pochette. Il tourne sur ma platine pendant que j'écris ces lignes.

Il est mort des suites d'un bête accident de vélo qui a nécessité une opération compliquée. Une mort pas très rock'n'roll. Hélas, une mort quand même. Il avait 75 ans.


RIP Astrid Kirchherr (1938-2020)
RIP Guillermo "Jorge" Santana (1951-2020)
RIP Philip Arthur Dennis Kattner, dit Phil May (1944-2020).

I.

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#437 16-05-2020 22:17

Silmo
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Re : In Memoriam...

j'aime pas le vélo et là encore moins.
Quelle année sordide !
cry

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#438 18-05-2020 18:38

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Encore un ironiste qui disparait... de même qu'un grand acteur et un homme engagé.

Lui qui considérait que l'on devient acteur beaucoup par paresse, il aura certes toujours un peu fait ce qui lui plaisait, mais cependant au prix de beaucoup de travail pour un métier de paresseux, ainsi qu'en témoigne son impressionnante filmographie. Il était surtout au service des œuvres plutôt que des personnages, contrairement à d'autres acteurs sans doute autrement plus sensibles au « star system ». D'où un sens de l'ironie qui l'a rendu peut-être moins triomphalement « iconique » que d'autres comédiens, mais sans doute plus fin dans sa façon d'animer ses personnages, même les plus provocateurs.

Certains pensent peut-être que l'ironie n'aurait rien à voir avec ce qui est beau et bon en ce monde. Si c'est ce qu'ils pensent, je les plains, car ils ont tort. L'ironie est un art difficile, notamment quand on l'intègre dans un jeu de comédien et plus généralement dans toute œuvre de l'esprit... mais sans la présence de cet art dans nos vies, je ne vois pas ce que celles-ci — dès lors prisonnières de trop d'illusions mêlées à trop de sérieux et à trop d'orgueil — pourraient avoir de beau ou de bon... car il n'y a pas d'ironie sans joie, ni surtout d'ironie sans esprit voulant souffler, respirer. Parce que l'ironie sur les choses appelle aussi l'ironie sur soi, on peut ainsi prendre conscience que l'on n'apprécie moins la beauté et ce qui est bon dans la vie lorsque l'on n'a pas conscience de soi-même en train d'apprécier : à cette aune, l'ironiste ne nuit pas à la joie, mais au contraire l'entretient, avec cœur et esprit.

Avec Michel Piccoli, c'est un peu comme avec Max von Sydow : il y aurait trop de films à citer, que Piccoli a tournés avec Buñuel, Sautet, Renoir, Godard, Hitchcock, Melville, Ferreri, Scola, Varda, Bava, ou Faraldo. Belle de jour de Buñuel est un des films qui me viennent le plus naturellement à l'esprit, par exemple, mais il y en a évidemment beaucoup d'autres...

Pour celles et ceux qui seraient curieux, la chaîne Arte propose, du 29 avril au 13 octobre de cette année, le visionnage en ligne de La Belle Noiseuse de Jacques Rivette, film dont j'avais déjà parlé ici en 2016, à l'occasion de la mort du cinéaste puis de la mort du peintre Bernard Dufour. Le cinéma de Rivette, soyons honnête, ne m'intéresse pas beaucoup, mais le film, inspiré de Balzac, vaut tout de même le coup d'œil, pour des raisons que j'avais déjà évoquées, pour le travail de Bernard Dufour qui prête factuellement ses mains créatrices, et évidemment pour la magnifique Emmanuelle Béart posant comme modèle... mais aussi bien sûr pour Michel Piccoli, qui joue le rôle central du peintre Édouard Frenhofer dans ce long métrage.

RIP Michel Piccoli (1925-2020)

https://www.france24.com/fr/20200518-l- … -de-94-ans
https://www.lemonde.fr/disparitions/art … _3382.html

Amicalement,

B.

P.S.: le magazine Le Point est peut-être toujours aux premières loges pour parler de Tolkien, mais quand il titre aujourd'hui sur son site « Michel Piccoli, le dernier géant du cinéma français, est mort », je ne peux pas m'empêcher de penser que l'inculture dans une certaine presse a encore de beaux jours devant elle, sachant que ce n'est pas qu'une question de cinéphilie... En tout cas, ce titre du Point n'est pas très gentil pour Belmondo ou Delon, quoique Piccoli lui-même en rirait probablement ! ^^'

[EDIT: corrections de fautes... Il y en a toujours trop...]

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#439 18-05-2020 20:06

Silmo
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Re : In Memoriam...

Mais décidément, quelle tristesse.
Nous sommes le 18 et Milou s'en va en Mai cry
Piccoli est un des plus grands. Moi non plus je ne saurais dire mon film préféré entre "Le Journal d'une femme de chambre"," les Demoiselles de Rochefort"," La Grande Bouffe" (comment l'oublierais-je), les films de Claude Sautet, "La Diagonale du fou","Habemus Papam", "Que les gros salaires lèvent le doigt", tant d'autres, "Le Mépris", "les choses de la Vie"
A 94 ans, son heure était sans doute venue mais c'est un monument qui restera dans tous ses films. Son talent restera visible et vivant.
S.

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#440 18-05-2020 20:36

Silmo
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Re : In Memoriam...

La vie est aussi là et après une discussion avec Melilot (Agnès), ce titre de notre jeunesse est revenu qui est parfait pour déconfiner, tellement évident, extrait de l'album "Tommy" des Who. Mettez le à fond dans la bagnole ou dans les écouteurs, and enjoy, ça marche bien :
https://youtu.be/uRD_gIoVOmY?list=RDuRD_gIoVOmY
S.

ps : attention aux conducteurs, c'est le genre de musique qui incite à pousser sur l'accélérateur.

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#441 18-05-2020 21:17

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Merci Silmo (et Melilot). :-)

B.

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#442 18-05-2020 21:43

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Hyarion a écrit :

Merci Silmo (et Melilot). :-)

B.

Oh oui ! Merci à tous les deux smile
Malheureusement une mort en pousse une autre.
Le blues a perdu hier le grand Lucky Peterson.

Chantons la liberté retrouvée, mais prenons garde car le virus n'est pas mort...

Coronavirus Blues nous rappelait encore ce jeune bluesman de 55 ans le mois dernier.


RIP Judge Kenneth "Lucky" Peterson (1964-2020)

I.

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#443 20-05-2020 11:18

Silmo
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Re : In Memoriam...

Autre hommage à Picolli, si vous permettez, la télé repassait hier soir l'excellent "Espion Lève-toi" d'Yves Boisset (bon choix le jour de saint Yves). La star est Lino Ventura mais il y a ici des amateurs des dialogues d'Audiard et ce film contient des diamants comme cette scène hilarante et ambiguë :
https://www.dailymotion.com/video/x1k7m9
réussir à faire dire au macho Ventura "sans vouloir vous désobliger, je n'ai pas l'habitude de suivre des messieurs, fussent-ils conseillers fédéraux, dans des pâtisseries", c'est costaud.
S.

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#444 20-05-2020 11:48

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Franchement, j'en ai marre des concombres
Ventura, quel acteur aussi ! Tout en agacement contenu, mâchoire serrée et regard d'acier. Énorme.

Merci Silmo smile
Voilà un court extrait qui donne envie de revoir le film en entier.

I.

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#445 20-05-2020 15:05

Silmo
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Re : In Memoriam...

Je reviens encore à lui dans un film moins connu mais splendide  qu'on peut trouver en vod pour quelques euros (plus rare et plus cher en dvd), "La Diagonale du Fou" (1984 avec un oscar du meilleur film étranger, tout de même) basé sur une compétition d'échecs entre occident et pays de l'Est - un peu Kortchnoî contre Karpov. Film franco-suisse magnifique où Picolli joue tout en nuances. La fin est admirable.
Juste un extrait : https://www.dailymotion.com/video/x6g046r une belle partie avec un mat de génie.
Vous allez dire que j'abuse mais c'est un de mes acteurs préférés et ce film est vraiment à voir. Picolli y joue le vieil apparatchik soviet, champion du monde en titre qui affronte en Suisse en compétition mondiale un jeune dissident qui a fui à l'ouest. Un super scénario sur la guerre froide, sur l'âge, sur les luttes inutiles, sur les échecs au sens propre et figuré.
Trouvez-le!

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#446 21-05-2020 12:51

Hisweloke
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Re : In Memoriam...

Merci Silmo de nous remémorer l'excellente Diagonale du Fou... J'avoue que pour moi, Piccoli (et une très belle distribution avec lui) reste fondamentalement attaché à un film que j'ai vu en diffusion TV, mais trop jeune sans doute, sans bien le comprendre alors... Pris par la musique, l'ambiance fascinante et l'ambivalence, il me fit une impression profonde - L'Imprécateur. J'ai toujours hésité à le revoir (ou à lire le roman dont il est tiré), de peur que ce souvenir obscur n'en soit affaibli. Peut-être serai-je prêt un jour ?

EDIT: Cette musique... https://www.youtube.com/watch?v=3zOEanKvB2Y

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#447 21-05-2020 14:40

Silmo
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Re : In Memoriam...

Hélas indisponible en dvd ou en vod, pourtant quelle distribution (Jean Yanne, Picolli, Lonsdalle, Brialy, Marielle)

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#448 22-05-2020 19:49

ISENGAR
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Re : In Memoriam...

Silmo a écrit :

Hélas indisponible en dvd ou en vod, pourtant quelle distribution (Jean Yanne, Picolli, Lonsdalle, Brialy, Marielle)

Je confirme.
Sur la VOD d'Orange, il y a une page spéciale d'hommage à Piccoli, avec plein de films. Et pas d'Imprécateur...

I.

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#449 22-05-2020 20:14

Hyarion
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Re : In Memoriam...

Merci pour ces évocations supplémentaires.

Bien des longs métrages de la vaste filmographie de Michel Piccoli ne sont guère aisément disponibles aujourd'hui. Les DVDs, dans certains cas, sont devenus rares, quand ils ne sont pas disparus ou absents faute d'avoir jamais été édités. Parfois, la VOD compense cependant, comme c'est le cas pour La Belle Noiseuse dont j'ai parlé plus haut... et que j'ai d'ailleurs revue la nuit dernière... en DVD, puisque c'est le seul film de Rivette que j'ai dans ma vidéothèque : sur ce long métrage, long de presque quatre heures mais qui vaut le coup d'œil si l'on s'intéresse à la peinture, au dessin et l'art du nu, j'ai déjà tout dit dans mon précédent message.

Parmi tous les films auxquels Piccoli a participé, L'Étau (Topaz) d'Alfred Hitchcock est une curiosité, que je n'avais pas eu l'occasion de voir jusqu'à ce que la chaîne Arte ait la bonne idée de la diffuser l'année dernière. Ce n'est pas le meilleur film du maître du suspense mais il est tout de même intéressant, et la prestation de Piccoli, en compagnie de Philippe Noiret notamment, vaut le détour, même si une partie de ladite prestation a finalement été coupée au montage, ce qui entraîna d'ailleurs des complications pour conclure le film, faute de disponibilité de Piccoli pour tourner des scènes supplémentaires a posteriori. Hitchcock se débrouillera finalement pour compenser la coupure par une astuce de montage que François Truffaut n'avait pas trouvé très convaincante (cf. le fameux livre Hitchcock/Truffaut) mais que, pour ma part, je trouve plutôt habile, au vu des circonstances.

Un autre film avec Piccoli qui m'est aussi revenu en mémoire, l'autre jour, est Themroc de Faraldo, que j'ai dû voir en VHS il y a bien des années, peut-être à un âge en dessous duquel il avait été interdit à sa sortie en salles : dans mon souvenir déjà lointain, cela reste un film très... spécial, ultra-contestataire voire nihiliste, expérimental quoique plus destructeur que créatif in fine, et que je n'aurai pas forcément très envie de revoir aujourd'hui, mais qui prouve en tout cas que Piccoli pouvait vraiment tout jouer, sans jamais se prendre autant au sérieux que certains de ses confrères.

Autre souvenir cinématographique avec Piccoli, nettement plus frais que le précédent, car notamment lié à une rediffusion télévisée sur Arte il y a deux ou trois ans : le film Danger : Diabolik ! (Diabolik en VO) de Mario Bava, une savoureuse adaptation, très colorée et amusante, d'une bande dessinée italienne des années 1960, accompagnée d'une musique d'Ennio Morricone, et avec Michel Piccoli dans le rôle de l'inspecteur de police Ginko traquant le criminel dont le nom donne son titre au long métrage.

Espérons qu'Arte rediffusera un jour prochain ce film de Bava, introuvable par ailleurs... En attendant, la chaîne franco-allemande rendra hommage à Piccoli dimanche soir avec — outre La Belle Noiseuse disponible sur arte.tv pour un bon moment, comme je l'ai écrit l'autre jour — le grand film Les Choses de la vie de Sautet et le documentaire L’extravagant Monsieur Piccoli d'Yves Jeuland.

Amicalement,

B.

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#450 28-05-2020 23:36

Silmo
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Re : In Memoriam...

pour une fois, ni musique ni cinéma, un simple hommage à Larry Kramer, un modèle de lutte. Never RIP. le combat continue. Condoléances à David. (28 mai)

Je complète ce soir (29 mai), on ne regarde jamais assez France 3,  un doc émouvant sur Guy Bedos - hélas un disparu de plus qui fait peine- réalisé par Mireille Dumas, on y découvre beaucoup de tendresse derrière le masque, décidément fichus masques. Encore dispo en replay jusqu'au 5 juin : https://www.france.tv/documentaires/art … berte.html

S.

ps: juste après sur la même chaîne, revenons à la zik, un beau récit d'André Manoukian sur le groupe "Téléphone"  et JL AuBert (not yet dead) et de belles explications sur ses chansons -  Dispo en replay jusqu'au 5 juin ici :https://www.france.tv/france-3/la-vie-secrete-des-chansons/1502461-jean-louis-aubert.html
Bien des émotions de jeunesse et des chansons mieux comprises (notamment Alterego).  On retrouve d'autres séquences en gougueulant "la vie secrète des chansons", belle émission pleine de surprises.

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