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#1 11-12-2004 15:09

Lambertine
Inscription : 2002
Messages : 2 828

Des idées reçues

Je rebondis sur le fuseau Homme vs Singe pour lelancer (moi aussi) un sujet sorti de Faerie : autrement dit, les contes de fées sont-ils "faits" pour les enfants en particulier, sujet sur lequel je rejoins globalement la thèse du professeur, à savoir : non.

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#2 15-12-2004 14:14

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


Voila un fuseau que j'attendais depuis longtemps et j'ai hate de voir les reponses qu'il va engendrer.  A la base,mais blah blah blah... opinion personnelle blah blah blah je protege mes arrieres, je crois que les "contes de fees" etaient une certaine forme orlae de transmission d'un savoir avec toute la symbolique associee pour la comprehension du message et que ce qui nous en reste est une version "atrophiee" (ou en tout cas incomplete) dont on ne saisit plus le sens sans doute.  Les versions ont en tout cas ete enormement edulcorees au cours du temps et ont fini dans les nurseries et autres.  Mais il y a encore des archaismes qui restent.  Par exemple, dans Blanche Neige, sa mere desire avoir un enfant donc la peu a la couleur de la neige, les cheveux noirs comme les corbeaux et les levres et les joues rouges comme le sang.  Cette description se retrouve dans la Tain lorsque Deidre decrit exactement de la meme facon Noise qu'elle n' encore jamais vu.  A la base, La Belle au Bois Dormant se fait violer et d'autres contes mentionnent des meres que l'on barbouille de sang dans leur sommeil afin de les accuser d'avoir mange leur nouveau-ne dans un acces de folie.  Cela se retrouve aussi dans le Mabinogi (ou Mabinogion selon certains).  Il y a toujours des archaismes latents qui ont echappes a l'edulcoration des contes.  Idem pour les nursery rhymes qui selon un article de journal recent contiennent des "allusions traumatisantes a la violence" (tetes coupees,...)

Donc, Lambertine, ton fuseau est une tres belle idee et j'ai hate de lire ce qui va suivre.  Merci :-))

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#3 29-12-2004 02:35

errantgris
Inscription : 2004
Messages : 101

Re : Des idées reçues

Enfants et Contes de Fée.

Quels fonctions peuvent avoir la lecture de ces contes :

*Une fonction de distraction :

En tout premier lieu.
Les contes de fée se situant dans des mondes merveilleux ou les animaux parlent, ou le temps peut être modifié…
L’histoire captive les enfants et éveille leur curiosité.
L’imagination, des enfants, est alors stimulée tout comme l’intellect de par la visualisation des difficultés rencontrées par les protagonistes.
L’enfant assimile la possibilité de trouver des solutions.

*Une fonction dans la connaissance de soi :

Le conte de fée divertit l’enfant tout en l’éclairant sur lui même, il favorise le développement de la personnalité.
Il entre dans le processus de maturation psychique.
Dans les contes l’enfant retrouve des problématiques qu’il peut assimiler aux siennes. En s’identifiant aux héros l’enfant trouve un sens à la vie.
En effet la plupart des contes commencent par une séparation (mort d’un parent…), vient le temps des épreuves, des difficultés, puis celui de la conquête afin de retrouver et/ou de fonder une famille.
L’enfant part donc à la découverte d’un monde hostile, inconnu, mais dont il finira vainqueur.
Le conte de fée prépare l’enfant à accepter l’existence, les pertes, les difficultés, et à lutter pour améliorer cette existence.
L’enfant a alors conscience que la séparation existe et qu’elle est inévitable. Il s’initie en affrontant l’inconnu, il apprend à se connaître, à reconnaître les valeurs et les interdits
( L’injonction du respect de l’interdit de l’inceste est très présent dans les contes, l’enfant à l’obligation de quitter le fantasme Oedipien d’épouser sa mère ou son père)
il acquiert une perception du bien et du mal et entre progressivement dans un processus d’individuation indispensable pour se construire et pouvoir plus tard se réaliser.

*Une fonction dans la perception de la réalité :

L’enfant forge lentement sa perception de la réalité, cette lente construction laisse le champ libre à sa vie psychique.
Enfant l’imaginaire est peu entravé par les contraintes de la réalité extérieur.
Le dicton « prendre ses désirs pour la réalité » caractérise le jeune enfant.
L’enfant doit passer par des étapes successives de transformation de son psychisme afin d’appréhender ses croyances comme des illusions liées à son jeune âge et ainsi distinguer la réalité.
Il est bon que l’enfant fasse son apprentissage de la réalité et des comportements qui lui assureront une vie adaptée en société le conte de fée participe à cet apprentissage progressif « je sais bien que les monstres n’existent pas mais j’ai peur qu’il y en ai un dans mon placard ! » Le conte de fée permet la coexistence de la connaissance de la réalité tout en conservant ses croyances.
Lorsque l’on lit un conte, à son enfant, il n’y a pas de mensonge (ce qui est différent pour le Père Noël ou le langage est celui de la véracité) les enfants savent au fond d’eux même que ce n’est qu’une « histoire » et qu’il s’agit d’une fiction.
Cependant le conte de fée à aussi un effet miroir pour l’enfant, il permet ainsi une réflexion par l’intermédiaire de la représentation parentale par exemple (bon ou mauvais parent) ou encore dans les rapports parent/enfant, il reflète enfin le rapport de l’existence Humaine au temps et donc à la mort.

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#4 29-12-2004 15:23

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


Ca ressemble beaucoup a une analyse faite par in certain B... C'est tres interessant lorsque l'on pense que les contes de fees sont principalement lus par les enfants aujourd'hui, mais il n'empeche qu'ils n'etaient en rien destines aux enfants au depart.  Ce qui, bien sur, n'ote rien a leur caractere de decouverte et d'enseignement.

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#5 29-12-2004 23:24

ewyxo
Inscription : 2004
Messages : 71

Re : Des idées reçues

en fait il n'y a pas de fées dans le seigneur des anneaux donc ce n'est pas un conte de fée !!!


(second degré ... )

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#6 02-01-2005 20:27

Vinyamar
Inscription : 2001
Messages : 1 813

Re : Des idées reçues

Errant gris, ton intervention part du principe déjà établi que le conte est pour les enfants. La question se situe en amont de la réponse que tu donnes.
Le conte de fée est il oui ou non pour les enfants ?

Je rejoint l'analyse de Saiv, particulièrement lorsqu'il dit que les contes de fée ne nous sont plus compréhensibles aujourd'hui.
Je fait l'analogie avec les vitraux dans les eglise. les vitraux sont des catéchèses ilustrées pleins de symboles et de détails qui touchaient directement la conscience des personnes qui les regardaient et qui leur permettaient d'identifier immédiatement la scène et les personnages, et de découvrir d'autres détails et d'autres implications théologiques.
Aujourd'hui nous y sommes absolument hermétique, et il faut parfois faire une longue étude avant de savoir qui est représenté sur le vitrail.

Il en est, à mon avis, de même pour les vrais contes de fée. les peignes, les chevaux, les rouets, les vaisseaux, la mer... n'ont plus du tout pour nous les mêmes significations et n'évoquent plus les mêmes références qu'autrefois, sans compter qu'aujourd'hui les comportements humains ont été codifiés à l'aide de sciences dites humaines ou classifiées à l'aide de la psychologie... les contes de fées n'ont donc plsu rien à apprendre à des hommes persuadés qu'ils savent déjà tout.

Mais il est très révélateur que la psychologie définisse certains troubles du comportement par des nom issus de la mythologie ou des contes de fée (syndrôme de Peter Pan, complexe d'Oedipe, etc...).
Cela tend à montrer que les contes de fées portaient en eux autant de "connaissance" (plutôt que "science", moins humble) de l'esprit humain.
Oui, les contes de fées sont pleins de violence, et ne sont donc certainement pas, à l'origine, destinés aux enfants (mais ça, Tolkien l'a montré mieux que nous dans son essai).

Mais lambertine, ce que nosu désignons aujourd'hui par conte de fée n'est hélas (?) plus qu'un ensemble de contes édulcorés fait (pour le coup !) pour les enfants.

Donc il faudrait se mettre d'accord et savoir de quoi on parle dans ta question. (mais je crains que dès lors, la réponse coule de source, et il faudrait donc voir à rebondir sur autre chose).

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#7 02-01-2005 23:53

errantgris
Inscription : 2004
Messages : 101

Re : Des idées reçues

Vinyamar
Oui, les contes de fées sont pleins de violence, et ne sont donc certainement pas, à l'origine, destinés aux enfants

La violence des contes ne serait pas destinée aux enfants. Ou qu’au enfants ?
Le deuil, la mort, la méchanceté ne sont-ils pas une certaine forme de violence qui doit être accessible aux enfants ? Ne participe t-elle pas à l’apprentissage de la rudesse de la vie ?
A une époque ou la mort est cachée, méprisée, combattue et vécue comme une injustice. A une époque ou les gens meurent seules dans une chambre d’Hôpital, ou l’on tente de cacher la mort aux enfants, eh! Bien, je crois que, au contraire, les enfants doivent en faire, de cette violence, l’apprentissage.
Et c’était peut être là une des fonctions des contes, une transmission de savoir sur le sens de la vie.

Je ne suis pas contre l’idée de contes ayant perdu de leur signification. Mais simplement que les contes « édulcorés » n’en ont pas moins une (de signification) et qu’il participe (un peu) à l’apprentissage de la vie.

les comportements humains ont été codifiés à l'aide de sciences dites humaines ou classifiées à l'aide de la psychologie... les contes de fées n'ont donc plsu rien à apprendre à des hommes persuadés qu'ils savent déjà tout.

Il me semblait expliquer exactement le contraire plus haut mais je peux entendre que tu ne sois pas convaincu.
Mais ai-je bien compris ton propos ? Es-tu en train de dire que les Sciences Humaines et la Psychologie engendrent des hommes qui pensent tout savoir ?

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#8 03-01-2005 03:48

errantgris
Inscription : 2004
Messages : 101

Re : Des idées reçues

Encore deux petites choses :

Vinyamar, tu affirmes :

*les contes de fée ne nous sont plus compréhensibles aujourd'hui.

Comment peut-on, alors, juger si : Le conte de fée est il oui ou non pour les enfants ?

*« Mais c’est une des leçons données par les contes de fées (…) qu’à la verte jeunesse, godiche et égoïste, le chagrin et l’ombre de la mort peuvent conférer la dignité, et même parfois la sagesse »
(Sur les contes de fées, in Fäerie, Pocket, p. 175)

Mais il est très révélateur que la psychologie définisse certains troubles du comportement par des nom issus de la mythologie ou des contes de fée

Cela tend à montrer que les contes de fées portaient en eux autant de "connaissance" (plutôt que "science", moins humble) de l'esprit humain.

Ø    psychologie
(nom féminin)
Etude des phénomènes psychiques.• Traits de caractère d'un individu donné.• Discernement, intuition dans les rapports qu'on a avec autrui.
Si c’est pas humble tout ça… ;0))

Je ne vois pas dans la psychologie de prétention à tout codifier.
Plutôt une tentative d’étudier des traits, de comprendre comment fonctionne l’autre (pour, si besoin, entendre et comprendre sa/ses souffrances.)
Bref une réflexion n’ayant d’autre finalité que d’aider, accompagner l’autre dans son voyage intérieur.

Tu opposes des signes, des significations anciennes légitimes à de nouvelles références véhiculées par d’autres supports qui seraient eux illégitimes ?
Ai-je bien compris ton propos ?
Si oui, pourquoi dits-tu, alors, que les contes portaient autant de « connaissance » en eux que la psychologie ??

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#9 03-01-2005 11:28

Vinyamar
Inscription : 2001
Messages : 1 813

Re : Des idées reçues

Es-tu en train de dire que les Sciences Humaines et la Psychologie engendrent des hommes qui pensent tout savoir ?
Oui.
Et pour ceux qui auraient l'humilité d'échapper au 'tout' savoir, ils sont en tous cas persuadés d'en savoir bien plus long, beaucoup plus long, infiniment plus long, que les anciens sur les choses de l'esprit humain.

La définition que tu donnes de la psychologie n'est que celle du sens commun, alors que j'utilisais le sens scientifique du mot ("faire preuve de psychologie" n'est pas de la "psychologie" !)

(je ne comprend pas ton dernier paragraphe, je suppose donc que je n'ai pas dû dire cela.)


Pour la violence, bien sûr, et heureusement, que les contes de fées aujourd'hui (édulcoré n'est peut être pas le terme le plus apte à rendre compte de ce que sont les contes de fée aujourd'hui) sont encore empli d'une certaine violence, et de la mort surtout.
La petite sirène d'Andersen est d'ailleurs je crois resté identique au conte original, et est un de ceux qui m'a le plus marqué étant petit.

Nous serons entièrement d'accord pour dire que els contes de fées véhiculent toujours un enseignement, et je militerais tant qu'il faudra pour le conte de fée redevienne à la mode dans les familles, et que les enfants y aient accès (plutôt qu'à la star Ac' dont ils sont le premier public). Comme tu l'as bien dit, la mort qui est tellement bannie de la vie et cchée de nos jours aux enfants est très présente dansles contes de fée, et permet aux enfant de s'y habituer sans doute (peut-être une des raison pour laquelle la mort ne m'a jamais vraiment affecté (?)).
Sur les vertus des contes pour les enfants, nous nous rejoindrons. On peut en discuter, mais j'aimerais être sûr qu'on ne court-circuite pas l'interrogation première de lambertine.

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#10 03-01-2005 22:13

errantgris
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Re : Des idées reçues

Ton propos m'apparaît plus nuancé.
L'échange est, alors, effectivement possible.
Mais attendons donc l'intervention de Lambertine.

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#11 04-01-2005 18:43

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


J'arrive un peu comme les carabiniers d'Offenbach, mais avec les fetes ... difficile de trouver des net cafes ouverts.

Je rejoins tout a fait le point de vue de Vinyamar et la comparaison avec les vitraux est vraiment pertinente.  Une caracteristique du conte de fee est qu'il n'est pas necessaire de le lire.  Nous connaissons tous par coeur Le Petit Chaperon Rouge et nous pouvons raconter une conte de fees sans dire "Attends 2 minutes, il est dans ma bibliotheque, je vais le chercher", sauf si il y a de belles illustrations, bien sur ;-))  Ce que je tente de dire, l'esprit encore embrume par un mechant virus hivernal et insulaire, c'est que le conte de fees semble, du moins de mon point de vue (j'admets donc etre subjective et mettre les pieds loind de l'objectivite dans ce qui va suivre), etre lie a une tradition orale, a un enseignement oral, donc vieux (pendant longtemps limites furent ceux qui pouvaient lire et ecrire), ce qui expliquerait la presence d'archaismes.  Et comme le dit Vin, les symboles recurrents doivent surement avoir des significations bien precises.  Les contes ont bien sur ete edulcores une fois que l'on s'est mis a les rechercher.  Face aux archaismes et a la "violence" que l'on ne comprenait plus on a preferer leur arrondires les angles.  La violence contenue dans les contes n'est pas gratuite.  Mais sa signification est perdue et c'est franchement dommage.  Mais bon, je ne fait que repeter ce qui a deja ete dit, mais quand je vois l'erreur que j'ai commise en parlant du Solstice sur un autre fuseau en me limitant a 3 lignes pour ne pas etre l'ennuyeuse de service et que, du coup, par manque d'effort de communication, mon message est mal passe, je me suis dit que je referais plus l'erreur.  Resolution de l'an neuf ;-)  Ouf!  Ce fut long...

Lambertine?  Tu ne participe plus a ton fuseau (dont le sujet est vraiment passionnant) ou tu soignes ton crane des exces du 31???

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#12 04-01-2005 19:54

errantgris
Inscription : 2004
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Re : Des idées reçues

L’apprentissage de la violence et de la mort dans les contes de fée est progressif.
Les enfants savent au fond d’eux même que l’histoire contée est une fiction.
Mais ils identifient plus ou moins consciemment la part de vérité qu’ils contiennent.
C’est différent de la violence brut des émissions télévisées par exemple.

Salomé, ma fille de 4 ans, a présenté, après les fêtes de Noël, quelques difficultés (pleurs++), inhabituels pour elle, à se séparer (nourrice) de ma femme et moi quand nous avons repris le travail.
Je ne m’en suis pas vraiment inquiété mais il y a deux jours alors que nous faisions un jeux de rôle, ma fille en vendeuse de glace et moi le client, voici que la, dite, vendeuse me parle de ses parents qui sont mort, emportés par une « vague géante ».

Je fais le lien avec ce qui nous occupe ici.
Les contes peuvent être source d’apprentissage en abordant des thèmes très douloureux sans qu’ils soient traumatisants comme les actualités.

Je me demande une chose, vous martelez que la signification des Contes est aujourd’hui perdue, obscure. Comment alors exclure d’emblée qu’ils aient été destiné, aussi, aux enfants ?
Sur le seul critère violence ?  Je suis circonspect.
L’origine latine du mot enfant, « infans », « celui qui ne parle pas », nous signale qu’à une époque l’enfant n’avait pas la parole et n’existait pas en tant que tel. Cela ne sous-entend pas, je pense, qu’ils étaient exclus des traditions orales.
Maintenant effectivement quand ces joutes orales, ces légendes, avaient pour intention de préserver et de transmettre la culture d’un peuple ce n’était bien entendu pas destiné qu’aux enfants.
L’histoire retenue par ces « gardiens des lois » contenait aussi bien les contes et les légendes populaires que les récits épiques et les généalogies royales. Leur auditoire pouvait très bien être partagé entre adulte et enfant. Et ne pas être exclusivement réservé à l’un ou à l’autre « groupe ».

Mais encore une fois Lambertine devrait préciser son interrogation pour savoir de quoi parle t-on exactement.
Mais ou est-elle ????? ;°)

L’errantgris.

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#13 04-01-2005 22:34

rebeca
Inscription : 2004
Messages : 546

Re : Des idées reçues

Je pense que Lambertine est enfouie sous une demi-douzaine de couettes, un gros chat sur le ventre, un bouquin à la main... laissez-lui le temps de se remettre, elle n'est même pas encore de retour depuis 24h!! Et un réveillon jrrvf, c'est pas trop reposant... ;) Patience...

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#14 05-01-2005 14:41

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


Ah!  si mon chat etait ici, c'est comme ca que j'aimerais passer une journee...  Coucou Rebeca!  Et te tete a toi, comment va-t-elle? Je t'embrasse et je veux les details du reveillon ;-))

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#15 05-01-2005 14:50

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


Pour revenir a la discussion, je ne dis pas que les contes ne sont pas destines aux enfants a cause de la violence.  Je crois, a cause des archaismes qu'ils contiennent (la, je schematise pour ne pas me perdre dans un message trop long), qu'a la base ils n'etaient destines aux enfants principalement et qu'il s'agissait sans doute d'une forme d'enseignement contenant divers niveaux dans une societe de tradition orale.  C'est avec le temps qu'ils ont perdu leur reelle signification et sont devenus des histoires populaires qui n'interessaient plus les instruits qui avaient une education a caractere ecrit.  Certaines personnes (pour ne pas nommer les noms les plus evidents) se sont interessees au et penchees sur le folklore et ont rassemble des contes.  Leur caractere folklorique et paysan a ete percu comme frustre et mais delassant et divertissant, donc juste bon pour les enfants.  Direction: la nurserie (commes les rhymes aussi).  Comme les contes int perdu leur reelle signification mais pas leur pouvoir d'evocation, il est evident qu'ils aient encore un impact sur ce que l'on considere aujourd'hui comme leur public propre: les enfants.  Et si les contes ont servi a enseigner des mysteres et verites dans le passe, il est tout a fait probable qu'ils aident actuellement les enfants a se construire et a grandir.  Mon raisonnement n'est peut-etre pas tres clair mais j'ai encore l'impression d'avoir avale des balles de golfe et d'etre un elephant auquel ont a fait un noeud dans la trompe...

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#16 05-01-2005 23:31

Vinyamar
Inscription : 2001
Messages : 1 813

Re : Des idées reçues

Non, j'avoue que je rejoisn ton analyse, même si l'argument d'errant-gris est valable.
On ne saura sans doute jaamis avec certitude si les contes étaient ou non destinnés aux enfants.
Mais c'est justement parce qu'on l'ignore qu'on peut en parler, et s'interroger sur ce point.

Il ne s'agit pas d'en parler preuve à l'appui, mais de dire ce que nous en pensons le plsu rationellement (et non subjectivement) posible.
Tolkien a apporté une réponse que je juge assez fiable.
Quant à ma réponse personnelle, elle rejoint la réponse de Saivh. Je ne sais pas quoi dire de plus sur le débat "pour enfant ou pas".

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#17 06-01-2005 14:13

Melilot
Inscription : 2003
Messages : 1 094

Re : Des idées reçues

Pour apporter de l'eau au moulin de Saivh : chez les peuples "traditionnels", ce sont carrément les grands mythes fondateurs et toute la cosmogonie qui sont transmis sous forme de contes et de "petites" histoires (en tout cas dans certaines sociétés d'Afrique, de Sibérie et de l'Amérique indienne). Racontés par les anciens, entendus par les enfants dès leur plus jeune âge, ils ne leur sont pas nécessairement "destinés", mais ils les imprègnent et les forment à leur culture et à ses valeurs. Et chaque adulte reconnaît très bien et immédiatement à quoi il est fait allusion lorsqu'on évoque tel ou tel élément du conte.

Intéressant aussi de constater que les personnages de ces contes "mythologiques" sont loin de faire toujours l'objet d'un respect révérencieux, mais sont à l'occasion mis en scène dans des situations comiques, ridicules ou scabreuses. Ce rôle est assumé par exemple dans plusieurs mythologies amérindiennes par le personnage du "Coyote", le rusé, le tricheur, le menteur (mais il a aussi des apsects positifs). Certains aspects de ces histoires échappent sans doute aux petits enfants, mais évidemment pas aux adultes.

Les anciennes cultures européennes, avant l'écriture, ont dû certainement connaître ce mode de transmission, mais peut-on en déduire que les contes de fées que nous connaissons plongent leurs racines dans ce mode ancien? Difficile à dire. Peut-être que certains éléments y remontent, mais d'autres ont été ajoutés et modifiés au fil des siècles, avec les muliples évolutions et influences qu'ont connu nos cultures.

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#18 06-01-2005 16:39

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


Ah oui, le Coyote... Ca rappelle certains cours d'Anthropo...

Oui, c'est sure que le fait que ces contes soient oraux ait apporte des changements au fil du temps, ca va de soi.  Par contre rien ne peux confirmer ou infirmer qu'ils plongent leurs racines dans le passe.  Les archaismes penchent pour, mais comme rien n'est tangible on ne peut bien sur pas le prouver.

Le fait que les contes soient etudies par la psychanalyse qui y decouvre des sens est tout a fait normal.  Rien n'empeche differents niveaux de lecture.

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#19 06-01-2005 17:03

Melilot
Inscription : 2003
Messages : 1 094

Re : Des idées reçues

Miam! Slurp! les cours d'anthropo...! ;-)

Et un p'tit ajout, à la question de savoir si les contes sont faits pour les enfants ou non. Il me semble que certains les sont. Dans ces cultures comme dans les nôtres, on retrouve partout un personnage de croquemitaine, d'ogre, de monstre dévoreur d'enfants. Mais, là-bas en tout cas, il s'agit clairement de mettre les enfants en garde, de les effrayer pour les préserver de certains dangers : s'approcher d'un endroit dangereux (rivière, marécage,...) ou s'éloigner seuls du groupe des adultes (forêts dangereuses,...). Ou encore, leur éviter de transgresser certains tabous religieux ou culturels, ce qui serait considéré par le groupe comme une catastrophe.

Ce qui est amusant, c'est que dans ces cultures, si les parents sont parfaitement au courant des dangers "naturels" de leur environnement, celà n'empèche absolument pas les adultes de croire AUSSI à l'existence de l'esprit maléfique dont ils menacent leurs petiots. Explication : leur vision du monde est animiste. Pour eux, un tourbillon ou une plaque de sable mouvant sont des éléments naturels dangereux, mais aussi un être vivant, un esprit. Le jaguar, la hyène ou le tigre sont aussi "des gens", des créatures pensantes et conscientes. Et si l'adulte en protège ses enfants en les effrayant, il s'en protège lui-même par des rites, des forumles et des interdits, EN PLUS des précautions matérielles élémentaires.

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#20 06-01-2005 17:23

Lambertine
Inscription : 2002
Messages : 2 828

Re : Des idées reçues

Pardon pour mon retaard à répondre, mais ma cervelle est encore très embrouillée (et ma voix... mieux vaut ne pas encore en parler non plus). Patience, donc ! Faut pas croire que je me défile .....

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#21 06-01-2005 17:40

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues


Dans un contexte animiste c'est tout a fait vrai.  Mais il y a aussi le role des symboles.

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#22 14-01-2005 20:06

sosryko
Inscription : 2002
Messages : 1 952

Re : Des idées reçues

Trouvé en ligne autour de ce sujet (plus ou moins ;-)..., avec une optique concernant la psychologique (de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte).


Laura Cantone
: « Fairy stories, a psychological examination of the dual audiences for fantasy litterature »

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#23 15-01-2005 12:45

errantgris
Inscription : 2004
Messages : 101

Re : Des idées reçues

Le lien ne fonctionne pas :-/

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#24 15-01-2005 14:46

Yyr
Lieu : Reims
Inscription : 2001
Messages : 2 863
Site Web

Re : Des idées reçues


Si :)
Mais c'est un fichier PDF ; peut-être ne disposes-tu pas d'Acrobat Reader ?

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#25 03-02-2005 16:52

Lambertine
Inscription : 2002
Messages : 2 828

Re : Des idées reçues

Si, d'après moi, les contes de fées peuvent être lus par des enfants, il ne me semble pas, bien au contraire, qu'ils doivent leur être réservés. Il me semble que si veaucoup d'adultes rejettent cette forme de littérature - qui peut évidemment être perçue avant tout comme une littérature "initiatique", c'est, il me semble, par une volonté excessive de rationnalité. Le conte de fée n'est pas scientifique. Sa "façon de fonctionner" est différente de celle de la vie quotidienne. Les épreuves rencontrées et souvant surmontées par les personnages, pour extrêmes qu'elles soient, sont pourtant similaires à celles du monde réel.
Il me semble aussi que l'édulcoration, qui n'est pas un phénomène récent, des contes de fées ne fait que renforcer ce rejet de la part des adultes. Ou du moins ce rejet apparent. Nombreux sont les adultes qui vont voir le dernier Disney (et avec Disney, on n'est même plus dans l'édulcoration, mais dans la dilution homéopathique) en prenant pour excuse "j'accompagne le petit".

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#26 03-02-2005 16:58

Saivh
Inscription : 2004
Messages : 881

Re : Des idées reçues

Tout a fait!  Et vlan!  Dans le mille :-D

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#27 19-02-2005 07:20

sosryko
Inscription : 2002
Messages : 1 952

Re : Des idées reçues

Alain, l'anti-Tolkien (mais des anti comme ça, il en faut ;-)) :

L'enfant s'éveille à penser dans un monde féerique. Non que tout y soit facile ; tout y est difficile au contraire mais la difficulté n'y est pas écrite en kilomètres, car le moindre succès dépend d'abord d'un certain nombre de vieilles sorcières et d'enchanteurs barbus, qui arrêtent les explorations par un non tout sec ; il faut même dire que l'enfant doit garder assez longtemps le souvenir de ses premiers voyages, où il est porté sans avoir à faire effort. De toute façon il ne lui est pas moins difficile de se transporter dans le jardin d'un voisin que de toucher la lune. D'où cet esprit des contes, qui méprise les distances et les obstacles matériels, mais aperçoit toujours, en travers du moindre désir, un enchanteur qui dit non. Aussi quand quelque fée plus puissante a dit oui, il n'y a plus de problème, et la distance entre le désir et l'objet est franchie n'importe comment. Image fidèle de ce monde humain où l'enfant doit vivre d'abord, porté et réchauffé dans le vivant tissu, de sa mère, de sa nourrice et des puissances limitrophes. Le monde est composé de provinces en chacune desquelles quelqu'un règne ; cuisinière, jardinier, portier, voisine sont des sorciers et sorcières dont les attributions sont réglées. Ainsi nos souvenirs les plus anciens sont organisés mythologiquement ; c'est pourquoi les contes n'ont point vieilli ; l'enfance de l'individu est comme l'enfance de l'espèce.

La maturité veut un long détour, et une solitude de l'observateur parmi les choses. D'où l'on découvre d'abord que les choses ont leur manière de résister qui est sans pensée ni intention aucune ; et qu'elles ne cèdent point du tout à la prière ni au désir, mais seulement au travail. Alors se montre une autre liberté qui n'est point courtisane, qui ne vit point de plaire. Alors le regard observateur juge les grands enchanteurs comme des choses parmi les choses, des choses qui parlent ; cet œil sec cherche des chemins parmi les hommes comme il fait dans le fourré ou dans les roches montagneuses. L'indulgence et le savoir-vivre suivent le savoir. Mais que d'hommes vivent selon les contes, toujours en prière et flatterie, toujours cherchant enchanteur contre sorcière, et bonne fée contre mauvaise. Que d'hommes qui creusent pour plaire, et non pour faire le trou ! Tous plus ou moins enfants malgré les années, plus ou moins soumis à cette autre nécessité ; car un esprit clairvoyant rompt l'enchantement de la haine ; mais les bonnes fées et les bons enchanteurs sont plus difficiles à vaincre. Forêt aux branches sensibles et saignantes, comme dans le Tasse. C'est pourquoi tout âge se prête aux contes, y retrouvant les stratagèmes du cœur. Qui donc n'a point frotté la lampe d'Aladin ?

Alain, L'Esprit des Contes, 2 janvier 1922, Esquisses de l'Homme (1927)


Mais Alain qui rejoint Tolkien, un peu (juste un peu) :
La vérité des Contes est en ceci que l'ordre extérieur est considéré comme négligeable en comparaison de l'ordre humain. Les distances sont peu de chose ; l'homme les franchit comme en un rêve, sur le tapis magique, ou bien emporté par des dragons volants. Un obstacle matériel est peu de chose, si les puissances sont favorables ; en revanche tout devient obstacle si l'on n'a pu fléchir les puissances contraires. Cela ne représente point si mal la perspective de nos épreuves et de nos malheurs. Le paysan ne se plaint point des racines, lorsqu'il défriche ; c'est son bonheur de vaincre la terre ; le même homme perd le sommeil pour un procès ; c'est qu'il ne voit point alors de passage ; les puissances contraires arrêtent tout. Un chasseur ne se plaint point de ce que les perdrix ont des ailes ; mais l'écriteau le met en colère. L'homme en ses actions rencontre bientôt l'homme. Remarquez que le problème de l'existence matérielle est résolu aisément par l'espèce ; faire des routes, défricher, cultiver, transporter, échanger, ce n'est qu'un jeu ; nous en sommes à chercher les difficultés. Quel besoin d'aller de Paris à Londres par la voie des airs ? Mais c'est un bonheur d'y réussir.(...)

Le grand mal c'est la guerre, et la guerre vient toute des hommes. (...)
La terre n'est pas grande devant le désir. Le prince Charmant est déjà en route ; il arrivera, et même il reviendra, soyez tranquille ; et ce voyage fini, quand il le contera. sera d'un court moment. Mais, comme il va partir, le voilà fixé, au parquet de la chambre par le décret d'une vieille sorcière. Qui n'a pas été enchaîné, sans liens visibles, par le décret de quelqu'un ? Décrets motivés communément, dans la vie réelle, mais par des raisons qui ne sont jamais les vraies raisons. Les contes pénètrent jusqu'aux racines. Les enchanteurs et les sorcières, personnes d'âge, s'opposent à tout ce qui est jeune et beau. Presque toute la tyrannie en ce monde humain vient de gens qui s'ennuient. Bref les hommes dépendent surtout des hommes. Le caprice d'un tyran entraîne soudain les peuples en une suite de catastrophes. On a donc raison de dire comme disent les contes, que l'immense industrie est bien facile comparée à l'inextricable politique. Ce que les contes représentent à merveille par des sorciers mécontents.

Je remarque encore autre chose, c'est que, selon ces frappantes peintures, le merveilleux n'entre point dans les âmes. Il n'y a point, d'enchanteur qui guérisse quelqu'un de l'envie ou de la haine. La sorcière peut bien enchaîner le prince Charmant sans aucun lien visible, et même le changer en Oiseau Bleu ; elle ne peut faire qu'il n'aime pas celle qu'il a choisie ; en Oiseau Bleu encore il vient chanter à la fenêtre de la bien-aimée. Ce qui signifierait que l'esprit n'est point de condition serve, et demeure bien au-dessus des puissances même surnaturelles. Au reste il arrive presque toujours dans les contes qu'un enchanteur contrarie l'autre, ce qui fait que l'amour courageux et la volonté ferme passent à travers les passions incohérentes, et parviennent à leur fin. Ainsi la fidélité est couronnée par le hasard ; et cela n'est pas sans portée, car les forces, humaines ou cosmiques, ne poussent pas toutes dans le même sens, et c'est ce qui fait qu'un brave cœur trouve enfin passage. Qui soutiendra que les contes sont mauvais à lire, quand on peut voir que l'expérience réelle, si bien fardée, dissimule aux yeux de ceux qu'elle prétend instruire justement ces fortes et toniques vérités que j'aperçois dans les contes ?

-- Alain, Les Contes, 10 septembre 1921, Esquisses de l'Homme (1927)


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#28 19-02-2005 07:53

sosryko
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Messages : 1 952

Re : Des idées reçues

Aux champs pousse l'espérance. Par la grâce du soleil, la vigne, le blé, la prairie, l'arbre à fruits feront des miracles. J'ai souvenir d'un petit bourg bien fleuri qui vendit en une matinée, à des ramasseurs étrangers, pour quatre-vingt mille francs de prunes. Remarquez que faute de prunes ils ne seraient pas morts ; il se trouve toujours quelque culture qui réussit passablement ; et l'on vit. Ainsi les rêveries du paysan n'ont point pour objet le pain quotidien et le nécessaire, mais plutôt la richesse, qui tombera du ciel comme une manne ; c'est pourquoi ce genre d'attente et cette prière d'avril n'est point d'un pauvre qui demande charité. (...)L'âge champêtre est l'âge des sorciers et des sorts, et des épreuves passagères qui ne tuent jamais l'espérance. Ce que les contes populaires expriment très bien, par ces enchanteurs à pouvoirs limités, et ces héros du travail, dont l'obstination est sans limites.
-- le même bonhomme, Métiers, 30 avril 1921, le même livre ;-)

Le brave visage de Hobbit de Sam se fit sévère, presque menacant, tandis que la volonté se durcissait en lui, et il sentit dans tous ses membres un frémissement comme s'il se muait en quelque créature de pierre et d'acier que ni le désespoir, ni la fatigue, ni des milles d'aridité sans fin ne pourraient réduire.
(...)
Il devait mouvoir la volonté de son maître pour un nouvel effort.(...)
Tournant enfin la tête vers la Montagne, ils partirent sans plus penser à se cacher, fixant leur fatigue et leurs volontés chancelantes sur l'unique tâche de poursuivre leur route. (...)
La derniere étape de leur voyage à Orodruin arriva, et ce fut un tourment depassant tout ce que Sam avait jamais imaginé pouvoir supporter. Il souffrait, et il était si desséché qu'il ne pouvait plus meme avaler une bouchée de nourriture. L'obscurité demeurait, et pas seulement a cause des fumées de la Montagne : un orage semblait monter, et, au loin dans le sud-est; il y avait des lueurs d'éclairs sous les cieux noirs. Pis que tout, l'air était plein de vapeurs; la respiration était pénible et difficile, et ils furent pris d'étourdissement, de sorte qu'ils chancelaient et tombaient souvent. Mais leur volonté ne cédait point, et ils avancaient tant bien que mal. (...)
Frodon ne parlait pas, et Sam allait donc cahin-caha du mieux qu'il pouvait, sans autre directive que sa volonté de grimper le plus haut possible avant que ses forces ne l'abandonnassent et que sa volonté ne lachât. Il peinait, montant toujours, tournant de-ci de-là pour diminuer la pente, trébuchant souvent en avant et, pour finir, rampant comme un escargot charge d'un lourd fardeau. Quand sa volonté ne put le porter plus loin et que ses membres cédèrent, il s'arrêta et déposa doucement son maître sur le sol. [...]

(SdA VI.3)

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#29 12-03-2005 07:01

errantgris
Inscription : 2004
Messages : 101

Re : Des idées reçues

"Une des fonctions essentielles du conte est d'imposer une trêve au combat des hommes. "
[Daniel Pennac]

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#30 19-03-2005 18:18

Vinyamar
Inscription : 2001
Messages : 1 813

Re : Des idées reçues

"Je remarque encore autre chose, c'est que, selon ces frappantes peintures, le merveilleux n'entre point dans les âmes. Il n'y a point, d'enchanteur qui guérisse quelqu'un de l'envie ou de la haine"

Serait-ce là une particularité des contes chrétiens que de le faire quand même ?

Intéressant en tout cette idée de domaine géré chacun par son "boss", et qui vient de l'enfance. Mais je n'ai pas le souvenir que le conte de fée soit vraiment bâti sur ce modèle (contrairement au jeu vidéo).

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