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[Édit (Yyr) 2021 : ce fuseau est l'un des nombreux rejetons de l'arbre initial de la traduction des poèmes]
Je me suis essayé au Chant de Durin (Livre II, chapitre 4 Un voyage dans l’obscurité) en alexandrins, pas toujours réguliers.
Il y a, de nouveau, quelques petits écarts par rapport à l’original - l’alexandrin laisse un peu trop de place...
Song of Durin
Chant de Durin
The world was young, the mountains green,
No stain yet on the Moon was seen,
No words were laid on stream or stone
When Durin woke and walked alone.
He named the nameless hills and dells ;
He drank from yet untasted wells ;
He stooped and looked in Mirrormere,
And saw a crown of stars appear,
As gems upon a silver thread,
Above the shadow of his head.
The world was fair, the mountains tall,
In Elder Days before the fall
Of mighty kings in Nargothrond
And Gondolin, who now beyond
The Western Seas have passed away :
The world was fair in Durin’s Day.
A king he was on carven throne
In many-pillared halls of stone
With golden roof and silver floor,
And runes of power upon the door.
The light of sun and star and moon
In shining lamps of crystal hewn
Undimmed by cloud or shade of night
There shone for ever fair and bright.
There hammer on the anvil smote,
There chisel clove, and graver wrote ;
There forged was blade, and bound was hilt ;
The delver mined, the mason built.
There beryl, pearl and opal pale,
And metal wrought like fishes’ mail,
Buckler and corslet, axe and sword,
And shining spears were laid in hoard.
Unwearied then were Durin’s folk ;
Beneath the mountains music woke :
The harpers harped, the minstrels sang,
And at the gates the trumpets rang.
The world is grey, the mountains old,
The forge’s fire is ashen-cold ;
No harp is wrung, no hammer falls :
The darkness dwells in Durin’s halls ;
The shadow lies upon his tomb
In Moria, in Khazad-dûm.
But still the sunken stars appear
In dark and windless Mirrormere ;
There lies his crown in water deep,
Till Durin wakes again from sleep.
Le monde était jeune, les montagnes verdoyaient,
Nulle tache encor sur la Lune on ne voyait,
Il n’était point de mots pour les rus et les pierres
Quand Durin s’éveilla et marcha solitaire.
Il dénomma les collines et les vallées ;
Il but l’eau de sources non encore goûtées ;
Il se baissa, regarda le Lac du Miroir,
Vit une couronne d’étoiles apparoir,
Comme des joyaux sertis sur un fil d’argent
Autour de l’ombre de sa tête s’enroulant.
Le monde était beau, les montagnes s’élevaient,
Aux Jours Anciens, aux jours d’avant les temps mauvais
De la chute de ces puissants rois qui régnaient
À Gondolin et Nargothrond, qui désormais
Des Mers de l’Ouest sont passés au-delà des flots :
Le monde à l’époque de Durin était beau.
Roi il était sur un grand trône ciselé
Dans des salles de pierre aux forêts de piliers,
À la voûte dorée, sur un plancher d’argent,
À l’huis gravé de runes aux charmes puissants.
L’éclat du soleil, de la lune et des étoiles
En lampes brillantes taillées dans le cristal
Sans voile de nuage ou de nuit, sans repos
Y scintillait, brûlant sans cesse clair et beau.
Là les marteaux sur les enclumes s’abattaient,
Là le ciseau fendait, le graveur écrivait ;
Là le mineur creusait, le maçon bâtissait ;
La lame l’on forgeait, la garde l’on fixait.
Là, le béryl, la perle et les claires opales,
Les écailles de poisson ouvrées en métal,
Les écus, corselets, lances, haches, épées
Se trouvaient amassés en trésor bien gardé.
Jamais lors les gens de Durin n’étaient lassés,
Et sous les monts la musique fut éveillée :
Les harpistes harpaient, les ménestrels chantaient,
Devant les portes les trompettes résonnaient.
Le monde est gris, et les montagnes ont vieilli,
En cendres le feu de la forge a refroidi ;
Point de harpe pincée, de marteau qui s’abat
À Khazad-dûm, dans les caves de Moria :
Les salles de Durin ne sont plus que ténèbres
Et sa tombe est plongée dans une ombre funèbre.
Mais les étoiles noyées toujours l’on peut voir
Dans les eaux sombres sans vent du Lac du Miroir ;
Là, dans les profondeurs, sa couronne sommeille
Jusqu’à ce que Durin de nouveau se réveille.
Moraldandil
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Je voudrais proposer à mon tour une version de la Chanson de Durin, traitée déjà par Moraldandil.
Elle est en alexandrins ; si j'ose dire, vu que ça ne rime pas toujours, et que je n'ai pas pu éviter tous les e muets fantômes;-) Je préfère privilégier le rythme et le sens à la rime, mais mes connaissances en métrique ne vont guère plus loin, j'espère donc que le résultat ne s'en ressent pas trop.
La Chanson de Durin
Chant de Gimli dans la Moria.
Le monde était tout jeune et les montagnes vertes,
Aucune tache alors n'assombrissait la Lune,
Aucun nom n'était mis sur le fleuve ou la pierre,
Quand Durin s'éveilla et marcha solitaire.
Il nomma la colline et la combe innommées,
Il but à des fontaines jamais encor goûtées
Et vit en se penchant, dans le lac au Miroir,
Les étoiles du ciel apparaître en diadème,
Comme des pierreries sur un filet d'argent,
Faisant une couronne à l'ombre de sa tête.
Le monde était superbe et les montagnes hautes,
Aux Jours anciens, avant que n'advienne la chute
De puissants rois à Nargothrond et Gondolin,
Maintenant disparus, dans l'Ouest, outre la mer.
Le monde était superbe au siècle de Durin.
Il était roi siégeant sur un trône sculpté,
Dans des salles de pierre aux maints et maints piliers,
Aux voûtes faites d'or et au pavé d'argent ;
Sur l'huis étaient gravées des runes de puissance.
La clarté de la lune, des astres et du soleil,
En lampes de lumière ouvrées dans le cristal
Que jamais n'offusquaient la nuée ou la nuit,
Belle et vive y brillait d'un feu perpétuel.
L'enclume y résonnait sous les coups du marteau,
La lettre s'y gravait sous l'éclat du ciseau ;
On y forgeait la lame, on sanglait la poignée,
Mineurs, maçons, œuvraient à fouir et ériger.
La perle, le béryl, l'opalescente opale,
La lance étincelante, et la hache et l'épée,
Les écailles marines forgées dans le métal,
L'écu, le corselet, y étaient amassés.
Pas de repos alors pour les gens de Durin ;
Du tréfonds des montagnes sourdait de la musique :
On entendait la harpe et le chant du poète,
Aux portes s'élevait la sonnerie des trompettes.
Le monde est tout de gris, les montagnes ont vieilli,
Dans la forge, le feu a le froid de la cendre.
Nul marteau ne s'abat, nulle harpe ne bruit,
Les ténèbres s'étendent et imposent leur nuit,
Au château de Durin. L'ombre a mis son manteau,
À Khazad-dûm, en la Moria, sur son tombeau.
Mais l'on peut voir encor les étoiles dans l'onde,
En ce Miroir obscur que ne trouble aucun vent,
Et sa couronne est là, gisant dans l'eau profonde,
Jusqu'au jour du réveil de Durin le dormant.
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Qui sait, peut-être qu'en repassant le plat;)?
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