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Je voudrais partager avec vous le plaisir de lecture de ce jour et l'écho qu'il a produit :
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Merci Sosryko !
J'ai l'impression que chez Tolkien, il y a moins de contraste entre le voyage lui-même et le retour où demeure une trace de ce voyage. Je veux dire que Tolkien ne joue pas du suspense laissant le lecteur et le héros dans une hésitation momentanée : cela a-t-il bien eu lieu ? Auquel répond l'objet : oui, cette trace le prouve... voire : en tout cas cette trace le prouve, cela a donc dû exister (où l'on infére la réalité de l'expérience, à partir du témoignage qu'on en garde). Chez Tolkien, la réalité de cette expérience pour celui qui l'a vécue est ininterrompue. Vous ne pensez pas ?
s.
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Dans Tolkien et ses légendes. Une expérience en fiction, Isabelle Pantin aborde justement cette thématique du temps chez Tolkien et effectue des comparaisons avec The Sense of the past de Henry James et Peter Ibbetson de George Du Maurier.
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Tout à fait. Ce qu'elle reprend d'ailleurs un peu à Verlyn Flieger qui avait étudié ces rapprochements plus de dix ans plus tôt, en 1997, dans A Question of Time: J.R.R. Tolkien's Road to Faërie.
s.
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Superbe remarque, cher Sosryko! Qui n'est pas sans rappeller étrangement d'ailleurs l'étymologie d'une certaine Lothlórien ;)
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Si l'on parle de Borges, on peut également signaler que Ross Smith a longuement discuté des parallèles entre l'œuvre de Borges, d'Eco et de Tolkien dans Inside Language (c'est d'ailleurs le principal intérêt de ce livre).
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De quel point de vue ?
Je n'ai fini aucun des deux ouvrages mais je pense avoir lu les passages concernant The Sense of the past de Henry James et Peter Ibbetson de George Du Maurier dans les deux ouvrages (et aussi, d'ailleurs, les évocations, toujours suite à l'étude de Flieger, d'un essai sur le temps de J.W. Dunne et d'une expérience au Trianon de Mme Moberly et Mme Jourdain : Ch. 2 Remembrance That Never Dies chez Flieger ; ch. 3 La vie antérieure. Aspects du temps et de la mémoire chez Pantin), or je n'ai pas remarqué une autre profondeur chez I. Pantin. J'avais même plutôt l'impression inverse, sachant que chez V. Flieger, ces considérations interviennent au sein d'une thèse générale sur le temps chez Tolkien auquel l'ensemble de l'ouvrage est consacré, alors qu'ils sont évoqués plus brièvement et parmi beaucoup d'autres choses dans l'ouvrage d'Isabelle Pantin...
Pour Borgès, on peut aussi rappeler que Géographies imaginaires de Pierre Jourde (José Corti, 1991) avait le grand mérite d'articuler, dans son étude, les quatre grands auteurs du 20e siècle que sont Gracq, Borgès, Michaux et Tolkien.
S.
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Très belle étude que celle de Jourde ; malheureusement épuisée :-(.
>shudhakalyan : la narration de Tolkien ôte au lecteur toute part de doute quant à la réalité des voyages de Smith. Pourtant, l'expérience vécue par Smith n'est pas si "ininterrompue" que cela et pourrait éveiller chez lui une réflexion similaire à celle de Coleridge.
En effet, Tolkien précise que Smith "ne se rappela rien du voyage de retour jusqu’au moment où il se retrouva en train de suivre à cheval les route de son propre pays".
Smith ne retrouve pleinement conscience qu'une fois revenu dans un cadre connu ; et ce n'est qu'arrivé chez lui, avec l'aide de Nell, qu'il ne prend conscience de la fleur vivante -- qu'il avait donc oublié pendant toute la durée du retour à travers Faërie, le bois et son propre pays.
S
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Au hasard de recherches sur Internet, voici une citation qui, sortie de son contexte (commentaire biblique) pourrait très bien convenir comme commentaire du don de la "fleur vivante" à l'humble Smith, et plus généralement comme commentaire de la manière d'aborder le conte de Fée chez Tolkien:
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