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La tradition raconte que trois rois, les trois roi-mages, furent guidés par une étoile pour rendre témoignage à la naissance dun nouveau-né en Judée il y a deux mille ans. Une tradition plus en particulier rapporte lhistoire dun quatrième mage qui aurait dû lui aussi venir auprès de lEnfant-roi et de ses parents, mais qui arriva en retard.
En effet, les quatre mages se connaissaient, et ils avaient résolu de faire route ensemble. Mais au lieu de rendez-vous, seuls les trois roi-mages étaient là : Melchior, Gaspard et Balthazar. Le quatrième mage, dont la tradition na pas retenu le nom, avait tardé, tardé, parce quil ne savait quel cadeau présenter à lEnfant en témoignage.
Lorsque les mages avaient vu la naissance de lEnfant dans un présage dans le ciel, le premier mage avait compris que cet enfant serait un grand roi, le roi de lunivers ; comme cadeau de roi, il décida de lui offrir de lor. Un autre mage avait vu dans ce présage que lenfant serait un prêtre, le prêtre de lhumanité, aussi choisit-il de lui porter de lencens. Et le troisième mage avait senti que ce nouveau-né serait le grand prophète de ce temps, alors il partir avec de la myrrhe, symbole des prophètes.
En effet, on dit quaux mages avait été donné de connaître chacun une part et une part seulement de la Vérité. Leur ami, le quatrième mage, avait cherché longtemps et lorsquil eût enfin trouvé, ses amis étaient déjà en route. Le quatrième mage avait décidé de rassembler les plus belles pierres précieuses de son royaume pour les offrir à lEnfant, car dans le ciel, lui-même avait lu que cet enfant serait un sage, quil serait la sagesse même ; or les pierres précieuses représentaient la sagesse, à cause de leur pureté et du temps nécessaire à leur formation.
Il avait pris du temps aussi pour rassembler ce trésor et, lorsquil se mit en marche, ses trois amis avaient déjà parcouru beaucoup de chemin. Mais, guidé par létoile, le quatrième mage suivit lui aussi la route qui lamena dans une bourgade au-delà dune très grande cité : à Bethléem. Arrivé à Bethléem, létoile sarrêta, et le mage se dit que cétait là que devait naître lEnfant-sage. Il visita une auberge, quelques maisons, mais il ny trouva aucun nouveau-né ou enfant à naître. A lauberge, on lui parla néanmoins de ce couple qui était passé il y a peu, mais qui avait trouvé toutes les chambres de la ville complètes. On leur avait finalement offert lendroit le plus chaud et le moins inconfortable qui restait : une étable près des prairies. Le mage se fit indiquer lendroit et sy rendit ; il était désert. Mais des bergers lui dirent quils avaient vu eux-mêmes les parents et lEnfant, qui était né là ; ils étaient repartis depuis quelques jours.
Alors, le mage se demanda comment accomplir son vu, et il vit létoile bouger dans le ciel. Il suivit létoile plusieurs heures durant. Il entra dans la grande cité proche de Bethléem, et, arrivé tout près du temple de cette ville, létoile sarrêta bientôt. Et le quatrième mage entendit le cri dun nouveau-né. Il trouva, à côté du temple, une petite maison, et, à lintérieur, de jeunes parents qui étaient là avec leur petit enfant, et quelques amis. Cette famille semblait très pauvre, toute simple, et le bébé était magnifique ; il irradiait de beauté et de sérénité. Le mage se dit que ce devait être là, sans aucun doute possible, lEnfant-sage quil avait vu en signe dans le ciel et, profondément saisi par une crainte respectueuse, il sagenouilla devant lenfant, et présenta son coffret de pierres précieuses. Mais les parents, très pauvres, considérant le mage, lui dirent : « tu es très généreux, noble étranger, mais garde ton trésor ; tu sais, ce dont nous avons besoin, cest de pain » Alors le mage reprit son coffret, il alla dans la ville et vendit lune de ses pierres, et il acheta du pain pour toute cette famille, quil leur porta ensuite. Cette famille rendit grâce, comme lenfant souriait et ce sourire embellit toute la maison, et le mage les quitta.
Mais, alors quil les quittait, létoile bougea de nouveau, et suivant létoile il voyagea loin à travers tout ce pays, et même encore plus loin, au-delà dune mer, dans un autre pays. Là-bas, ses habitants avaient le teint chaud, comme son ami le mage Gaspard. Et létoile sarrêta enfin au dessus dun petit village. Dans une case, le quatrième mage découvrit une famille pauvre et belle, et un nourrisson ; et lenfant était dune beauté et dun calme parfaits. Le mage hésita mais son inspiration lui indiquait quil sagissait bien de lenfant annoncé. Alors, très humblement, il sagenouilla et présenta son offrande. Mais les parents, qui étaient pourtant très pauvres, lui tinrent le même discours : « sois béni pour ta générosité, noble étranger, mais garde ton trésor ; tu sais, si tu veux nous faire plaisir, vends la moindre de tes pierres, et donne-nous un peu de pain ». Et le mage vendit lune de ses pierres précieuses et offrit du pain à cette famille, et le sourire de lenfant illumina toute la maison.
Le mage les quitta, et de nouveau létoile se remit en mouvement. Le quatrième mage poursuivit ainsi sa route, guidé par létoile, de pays en pays, de ville en ville, de maison en maison. Partout où sarrêtait létoile il trouva une famille pauvre et un enfant merveilleux, auquel il rendit témoignage et offrit son coffret. Partout on le remercia de sa générosité, mais à chaque fois il dû de même vendre lune de ses pierres pour leur offrir du pain.
Son voyage a duré longtemps, car il a voyagé loin, très loin, et tant que létoile le guidait. Le quatrième mage a dailleurs vu le monde changer, se transformer. Il arriva enfin que le coffret du mage fût presque vide ; il lui restait une seule pierre, son plus beau diamant. Il arrivait alors dans le même pays que celui auquel létoile lavait amené en premier.
Les choses avaient bien changé mais, surtout, le pays était en guerre ; des villes entières étaient ruinées et le malheur accablait des populations meurtries. Létoile amena le mage dans lune des cités les plus pauvres du pays ; il sagissait dune petite ville palestinienne, et, là, il trouva une famille réunie autour de jeunes parents et dun nouveau-né, dans une maison en ruine. La famille était démunie, et lenfant sage et lumineux. Le mage était sûr davoir enfin trouvé lenfant annoncé, et il se prosterna devant lui, et il remit le diamant à ses parents. Mais ceux-ci, pourtant dans le plus grand dénuement, lui dirent : « garde ton trésor, noble étranger ; tu sais, ce dont nous avons besoin, cest de pain ». Le mage leur demanda où il pourrait donc vendre sa pierre pour leur acheter du pain, et lun des membres de la famille lui dit : « ici, tu ne trouveras personne qui puisse tacheter quoi que ce soit ; va donc voir de lautre côté chez nos voisins, à Tel-Aviv ». Ainsi, le quatrième mage les quitta, il traversa les positions de soldats et il se rendit dans la cité.
Là-bas il alla trouver un bijoutier à qui il voulu vendre son diamant. Le joaillier fut surpris tellement la pierre était précieuse, et il demanda au mage pourquoi il voulait se séparer dun tel trésor. Très simplement, le mage lui parla de cette famille palestinienne très pauvre avec un enfant ; il souhaitait pouvoir leur acheter du pain. Le vieux bijoutier contempla un instant sa pierre. Il la lui rendit et lui dit : « garde ton diamant, noble étranger ; je veux aller voir avec toi cette famille, et je vais aller acheter le pain ». Et le mage, accompagné du joaillier israélien, revint auprès la famille palestinienne. Là, le vieil israélien partagea les pains avec toute la famille, et le sourire de lenfant fit resplendir la maison.
Alors le mage comprit que sa quête était terminée, car lEnfant-roi, lEnfant-prêtre, lEnfant-prophète était aussi et surtout celui qui était venu enseigner à partager le pain.
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Merci Yyr.
Joyeuse celebration du solstice d'ete (ou d'hiver, c'est selon) a tous.
Greg
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Merci aussi, Yyr, pour ce joli cadeau de Noël,
Cathy
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les larmes aux yeux, merci Yyr.
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;)
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Magnifique conte Yyr
merci, merci beaucoup
S.
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merci Yyr!
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