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#1 24-12-2002 18:04

Yyr
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Conte de Noël

Le quatrième mage

La tradition raconte que trois rois, les trois roi-mages, furent guidés par une étoile pour rendre témoignage à la naissance d’un nouveau-né en Judée il y a deux mille ans. Une tradition plus en particulier rapporte l’histoire d’un quatrième mage qui aurait dû lui aussi venir auprès de l’Enfant-roi et de ses parents, mais qui arriva en retard.

En effet, les quatre mages se connaissaient, et ils avaient résolu de faire route ensemble. Mais au lieu de rendez-vous, seuls les trois roi-mages étaient là : Melchior, Gaspard et Balthazar. Le quatrième mage, dont la tradition n’a pas retenu le nom, avait tardé, tardé, parce qu’il ne savait quel cadeau présenter à l’Enfant en témoignage.

Lorsque les mages avaient vu la naissance de l’Enfant dans un présage dans le ciel, le premier mage avait compris que cet enfant serait un grand roi, le roi de l’univers ; comme cadeau de roi, il décida de lui offrir de l’or. Un autre mage avait vu dans ce présage que l’enfant serait un prêtre, le prêtre de l’humanité, aussi choisit-il de lui porter de l’encens. Et le troisième mage avait senti que ce nouveau-né serait le grand prophète de ce temps, alors il partir avec de la myrrhe, symbole des prophètes.

En effet, on dit qu’aux mages avait été donné de connaître chacun une part et une part seulement de la Vérité. Leur ami, le quatrième mage, avait cherché longtemps et lorsqu’il eût enfin trouvé, ses amis étaient déjà en route. Le quatrième mage avait décidé de rassembler les plus belles pierres précieuses de son royaume pour les offrir à l’Enfant, car dans le ciel, lui-même avait lu que cet enfant serait un sage, qu’il serait la sagesse même ; or les pierres précieuses représentaient la sagesse, à cause de leur pureté et du temps nécessaire à leur formation.

Il avait pris du temps aussi pour rassembler ce trésor et, lorsqu’il se mit en marche, ses trois amis avaient déjà parcouru beaucoup de chemin. Mais, guidé par l’étoile, le quatrième mage suivit lui aussi la route qui l’amena dans une bourgade au-delà d’une très grande cité : à Bethléem. Arrivé à Bethléem, l’étoile s’arrêta, et le mage se dit que c’était là que devait naître l’Enfant-sage. Il visita une auberge, quelques maisons, mais il n’y trouva aucun nouveau-né ou enfant à naître. A l’auberge, on lui parla néanmoins de ce couple qui était passé il y a peu, mais qui avait trouvé toutes les chambres de la ville complètes. On leur avait finalement offert l’endroit le plus chaud et le moins inconfortable qui restait : une étable près des prairies. Le mage se fit indiquer l’endroit et s’y rendit ; il était désert. Mais des bergers lui dirent qu’ils avaient vu eux-mêmes les parents et l’Enfant, qui était né là ; ils étaient repartis depuis quelques jours.

Alors, le mage se demanda comment accomplir son vœu, et il vit l’étoile bouger dans le ciel. Il suivit l’étoile plusieurs heures durant. Il entra dans la grande cité proche de Bethléem, et, arrivé tout près du temple de cette ville, l’étoile s’arrêta bientôt. Et le quatrième mage entendit le cri d’un nouveau-né. Il trouva, à côté du temple, une petite maison, et, à l’intérieur, de jeunes parents qui étaient là avec leur petit enfant, et quelques amis. Cette famille semblait très pauvre, toute simple, et le bébé était magnifique ; il irradiait de beauté et de sérénité. Le mage se dit que ce devait être là, sans aucun doute possible, l’Enfant-sage qu’il avait vu en signe dans le ciel et, profondément saisi par une crainte respectueuse, il s’agenouilla devant l’enfant, et présenta son coffret de pierres précieuses. Mais les parents, très pauvres, considérant le mage, lui dirent : « tu es très généreux, noble étranger, mais garde ton trésor ; tu sais, ce dont nous avons besoin, c’est de pain » Alors le mage reprit son coffret, il alla dans la ville et vendit l’une de ses pierres, et il acheta du pain pour toute cette famille, qu’il leur porta ensuite. Cette famille rendit grâce, comme l’enfant souriait et ce sourire embellit toute la maison, et le mage les quitta.

Mais, alors qu’il les quittait, l’étoile bougea de nouveau, et suivant l’étoile il voyagea loin à travers tout ce pays, et même encore plus loin, au-delà d’une mer, dans un autre pays. Là-bas, ses habitants avaient le teint chaud, comme son ami le mage Gaspard. Et l’étoile s’arrêta enfin au dessus d’un petit village. Dans une case, le quatrième mage découvrit une famille pauvre et belle, et un nourrisson ; et l’enfant était d’une beauté et d’un calme parfaits. Le mage hésita mais son inspiration lui indiquait qu’il s’agissait bien de l’enfant annoncé. Alors, très humblement, il s’agenouilla et présenta son offrande. Mais les parents, qui étaient pourtant très pauvres, lui tinrent le même discours : « sois béni pour ta générosité, noble étranger, mais garde ton trésor ; tu sais, si tu veux nous faire plaisir, vends la moindre de tes pierres, et donne-nous un peu de pain ». Et le mage vendit l’une de ses pierres précieuses et offrit du pain à cette famille, et le sourire de l’enfant illumina toute la maison.

Le mage les quitta, et de nouveau l’étoile se remit en mouvement. Le quatrième mage poursuivit ainsi sa route, guidé par l’étoile, de pays en pays, de ville en ville, de maison en maison. Partout où s’arrêtait l’étoile il trouva une famille pauvre et un enfant merveilleux, auquel il rendit témoignage et offrit son coffret. Partout on le remercia de sa générosité, mais à chaque fois il dû de même vendre l’une de ses pierres pour leur offrir du pain.

Son voyage a duré longtemps, car il a voyagé loin, très loin, et tant que l’étoile le guidait. Le quatrième mage a d’ailleurs vu le monde changer, se transformer. Il arriva enfin que le coffret du mage fût presque vide ; il lui restait une seule pierre, son plus beau diamant. Il arrivait alors dans le même pays que celui auquel l’étoile l’avait amené en premier.

Les choses avaient bien changé mais, surtout, le pays était en guerre ; des villes entières étaient ruinées et le malheur accablait des populations meurtries. L’étoile amena le mage dans l’une des cités les plus pauvres du pays ; il s’agissait d’une petite ville palestinienne, et, là, il trouva une famille réunie autour de jeunes parents et d’un nouveau-né, dans une maison en ruine. La famille était démunie, et l’enfant sage et lumineux. Le mage était sûr d’avoir enfin trouvé l’enfant annoncé, et il se prosterna devant lui, et il remit le diamant à ses parents. Mais ceux-ci, pourtant dans le plus grand dénuement, lui dirent : « garde ton trésor, noble étranger ; tu sais, ce dont nous avons besoin, c’est de pain ». Le mage leur demanda où il pourrait donc vendre sa pierre pour leur acheter du pain, et l’un des membres de la famille lui dit : « ici, tu ne trouveras personne qui puisse t’acheter quoi que ce soit ; va donc voir de l’autre côté chez nos voisins, à Tel-Aviv ». Ainsi, le quatrième mage les quitta, il traversa les positions de soldats et il se rendit dans la cité.

Là-bas il alla trouver un bijoutier à qui il voulu vendre son diamant. Le joaillier fut surpris tellement la pierre était précieuse, et il demanda au mage pourquoi il voulait se séparer d’un tel trésor. Très simplement, le mage lui parla de cette famille palestinienne très pauvre avec un enfant ; il souhaitait pouvoir leur acheter du pain. Le vieux bijoutier contempla un instant sa pierre. Il la lui rendit et lui dit : « garde ton diamant, noble étranger ; je veux aller voir avec toi cette famille, et je vais aller acheter le pain ». Et le mage, accompagné du joaillier israélien, revint auprès la famille palestinienne. Là, le vieil israélien partagea les pains avec toute la famille, et le sourire de l’enfant fit resplendir la maison.

Alors le mage comprit que sa quête était terminée, car l’Enfant-roi, l’Enfant-prêtre, l’Enfant-prophète était aussi et surtout celui qui était venu enseigner à partager le pain.

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#2 24-12-2002 23:35

Tirno
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Messages : 878

Re : Conte de Noël

Merci Yyr.

Joyeuse celebration du solstice d'ete (ou d'hiver, c'est selon) a tous.

Greg

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#3 25-12-2002 17:51

Szpako
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Messages : 635

Re : Conte de Noël

Merci aussi, Yyr, pour ce joli cadeau de Noël,

Cathy

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#4 26-12-2002 00:38

Lambertine
Inscription : 2002
Messages : 2 828

Re : Conte de Noël

les larmes aux yeux, merci Yyr.

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#5 25-12-2002 20:54

Alfonso
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Messages : 374

Re : Conte de Noël

;)

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#6 25-12-2002 21:06

sosryko
Inscription : 2002
Messages : 2 003

Re : Conte de Noël

Magnifique conte Yyr
merci, merci beaucoup
S.

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#7 26-12-2002 01:24

Cirdan
Inscription : 2001
Messages : 440

Re : Conte de Noël

merci Yyr!


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