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NB : pour le v. 16, à le relire, je me posais une autre question : celle de l'usage du pronom relatif « qui » avec valeur distributive pour un antécédent non personnel.
Ça reste possible : le cas est noté rare par le CNRTL qui donne pour exemple :
− Rare. [Représentant un inanimé] Voici un très grand nombre de livres d'histoire. Et ni l'anatomie, ni la physiologie, ni la cristallographie, ni l'acoustique ne manquent à la collection; qui pour un chapitre, qui pour un paragraphe, il n'est presque de science qui ne paye tribut (Valéry, Variété IV, 1938, p. 240).
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Si la rareté vient de Paul Valéry... personnellement, je prends. ^^
Amicalement,
B. (qui a incidemment bien noté que les perles étaient vos joyaux préférés... ;-) ...)
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Par ordre inverse de réponse : il faut bien comprendre qu'en versification (française) classique, il n'existe qu'une césure, pour les vers de 10 ou 12 pieds : 4 / 6 (plus rarement 6 / 4, jamais 5 /5) et 6 / 6, respectivement. La césure correspond idéalement à un découpage entre deux ensembles sémantiques cohérents, même si dans les poèmes longs, des exceptions adviennent. Les exemples d'alexandrins avec deux césures (en 4 / 4 / 4) appartiennent à la poésie moderne. Ce qui signifie qu'ils apparaissent à la période romantique (pour répondre à une question antérieure). Je n'en connais pas d'exemple avant Hugo, en tout cas.
La présence d'un signe quelconque de ponctuation n'a rien à voir avec la césure, même si, naturellement, la ponctuation aura plus tendance à tomber à la césure ou en fin de vers. Mais cela n'a rien d'obligatoire. Un vers classique pourrait même être formé ainsi sans problème : 3. 3 / 6, et ne comporterait pour autant qu'une seule césure, non marquée par la ponctuation (EDIT : par exemple chez Hugo : « Ô pédants ! à Ducis / nous préférons Rotrou. »).
Adonc, marquons les césures (chez ce pinacle du premier romantisme) :
Les femmes, les songeurs, / les sages, les amants,
[...]
Où tout berce, éblouit, / calme, caresse, enivre,
[...]
Tout à coup, sombre, grave / et terrible au passant,
[...]
Soit comme ces forêts / vertes, fraîches, profondes,
Victor Hugo, Il faut que le poète...
Aucune ambiguïté, aucun problème.
Clairières, vallons verts, / déserts sombres et doux,
[...]
Arbres religieux, / chênes, mousses, forêt,
Victor Hugo, Aux Arbres
Ne pas oublier la diérèse de « religieux » (< religiosus).
Pendant que, bénissant / l'homme, les plaines blondes,
Les grands fleuves, les bois, / les monts silencieux,
S'ouvrait et se dressait / lentement vers les cieux,
La main du lépreux, noire, / affreuse, triste et frêle,
[...]
Quelques hommes, de ceux / qui ne savent pas lire,
De pauvres pâtres, pris / d'on ne sait quel délire
Victor Hugo, La fin de Satan
Le seul reproche possible est de faire tomber la césure après « bénissant ». Romantique, vous dis-je. 
E.
P.S. :
[édit] J'oubliais :
Oui pour les exemples de Victor Hugo.
C'est exactement ce que je proposais plus haut : bannir ces liaisons dangereuses lorsque la ponctuation est forte (point-virgule, tiret et au-delà), mais tolérance lorsque la ponctuation est faible (virgules).
Hé bien non, rien à voir. Et ça confirme que Moraldandil est romantique dans l'âme. 
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@ Hyarion : tente joiaillée c'était superbe mais trop long ;)
@ Elendil : Merci pour ta rigueur !! Il est en effet abusif de parler de césure comme nous avons dû le faire (reste que, avec ou sans césure, les ponctuations fortes peuvent être problématiques après un e caduc : et l'on voit de suite le bénéfice de la reformulation de certains vers, comme celle du 79 par Moraldandil)
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Mais je ne suis pas sûr de tout suivre.
- synérèse pour « bien » mais ne vient-il pas de deux syllabes bene ?
- quand tu parles de « poètes modernes », ça remonte à quand ? (aux Romantiques ?) Lamartine écrit Dieu avec une synérèse dans « Dieu que l’Hébron connait, Dieu que Cédar adore, » (/Dieu/ et non /Di/eu/).
J'entends toujours « moderne », au sens littéraire du terme comme synonyme de « postclassique », donc effectivement à partir du courant romantique. En fait, c'est Hugo qui dira à juste titre : « J'ai disloqué / ce grand niais / d'alexandrin » (impossible de poser autrement les césures si l'on s'en tient au critère sémantique... mais si l'on oublie cette règle, on a un 6 / 6 parfait).
Quant à lat. bene > ben (cf. prov. bèn) > fr. bien (par diphtongaison ; voir la section « E ouvert » dans ce chapitre de la Grammaire élémentaire de l’ancien français de J. Anglade ; phénomène effectif vers le VIe siècle, ai-je lu).
E.
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Merci Elendil pour ces clarifications & précisions !
Quelle belle manière de terminer l'année & de commencer la prochaine, en poésie & entre amis 
S.
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