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Rien à voir avec la choucroute tolkienniènne, je signale l'expo Sarah Bernhardt, du 14 avril 2023 au 27 août 2023 au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
Hyarion va adorer.
Une personne exceptionnelle actuellement présentée dans un beau documentaire en ligne sur Arte. Si vous ne pouvez aller à l'expo, regardez ce doc...
https://www.arte.tv/fr/videos/106689-00 … -business/
Merci pour le signalement. J'essaierai d'aller y faire un tour, lors d'un prochain passage à Paris. J'ai vu le documentaire sur ARTE, dernièrement : de mon point de vue, il est bien fait (même si la présentation de la Commune de Paris est approximative et que le propos sur Victor Hugo est un peu trop mélioratif à mon goût... mais nous avons déjà longuement discuté de tout cela, dans un autre fuseau par le passé, et je n'y reviendrai donc pas. ^^).
Je signale, de mon côté, le fait que La Tribune de l'Art a fêté ses vingt ans ce mois-ci, et qu'à cette occasion son site a été entièrement accessible durant le week-end de Pâques, pour la première fois depuis la mise en place (il y a déjà bien longtemps) du verrouillage pour abonnés. Cela a été l'occasion d'accéder librement aux comptes-rendus d'expositions dont il a été question en ces lieux (merci cependant encore à Silmo de m'avoir déjà fourni, avant ce déverrouillage temporaire, les textes dont j'avais besoin) et aussi de relire quelques vieux articles, comme par exemple celui, toujours amusant, écrit par Rykner à l'occasion du fameux faux scoop de Paris Match en 2013 concernant l'Origine du monde de Gustave Courbet (l'article en question reste en libre accès), ou encore la série d'articles (4 nov. 2006, 23 nov. 2006, 12 mai 2015) consacrée à l'hypothèse d'une conservatrice de musée, il est vrai tirée par les cheveux (l'hypothèse, pas la conservatrice), et selon laquelle le tableau perdu du maître Ingres La Dormeuse de Naples serait dissimulé derrière un tableau de Luca Giordano, Vénus dormant avec Cupidon et satyre, beau tableau du Museo di Capodimonte, pour lequel l'épouse du peintre napolitain aurait servi de modèle et que j'avais par ailleurs pu voir exposé à Paris au Petit Palais en 2020, juste avant le premier confinement.
Luca Giordano (1634-1705).
Venere dormiente con Cupido e satiro (Vénus dormant avec Cupidon et satyre), c. 1670.
Huile sur toile, 137 x 190 cm.
Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte.
Bref, la Wayback Machine ayant capturé quelques pages du site durant la gratuité pascale offerte par Rykner, je viens d'en profiter pour mettre à jour quelques liens hypertextes renvoyant à La Tribune de l'Art dans certains de mes messages précédents, récents ou plus anciens, dans le présent fuseau et dans un autre.
Enfin, je me permets de signaler une série documentaire sur ARTE qui s'appelle "Tableaux volés", disponible en replay jusqu'à fin juin : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-023061/tableaux-voles/
Même s'il n'a pas toujours été facile de trouver le temps, j'ai pu voir, à la longue et en replay dans la télé, les six épisodes ("Brueghel : Nice, 2007", "Frans Hals : Gotha, 1979", "Caravage : Palerme, 1969", "Raphaël : Budapest, 1983", "Edvard Munch : Oslo, 1994", "Van Gogh : Amsterdam, 2002"). J'ai trouvé cette série très bien. Elle est réalisée avec les codes du cinéma de genre du siècle dernier, notamment ceux du polar et du cinéma d'espionnage : c'est plutôt bien vu. L'usage de drones pour les prises de vue aériennes et la qualité de la photographie comme du montage donnent une dimension cinématographique digne des séries télévisées à budgets conséquents d'aujourd'hui. Le sel du propos vient du fait d'avoir pu faire parler la plupart des protagonistes de chaque affaire, y compris les voleurs dans la mesure du possible. La scénarisation du propos fonctionne bien généralement, malgré parfois quelques longueurs.
L'épisode le plus "difficile" (tout ce qui touche à la mafia a une dimension plus ou moins salissante à mes yeux) est sans doute "Caravage : Palerme, 1969", car c'est le seul cas où le tableau n'a pas (encore ?) été retrouvé, et que c'est une affaire qui remonte à loin maintenant, mais il est intéressant de savoir finalement que le tableau volé a peut-être survécu, même seulement en pièces détachées quelque part en Suisse (?)...
L'épisode le plus amusant est sans doute "Edvard Munch : Oslo, 1994", avec le voleur principal qui aurait pu faire carrière dans le foot... mais qui a finalement préféré faire tourner en bourrique les policiers norvégiens en volant des tableaux de Munch, tout en devenant peintre en prison au passage !
Dans la plupart des épisodes, on ne parle généralement pas beaucoup d'art, mais il est vrai que le propos est plutôt ailleurs. En ce qui concerne le vol de Nice, je partage toutefois le point de vue du voleur à propos des tableaux alors dérobés : le tableau de Monet n'était pas le meilleur de sa production, celui de Sisley était un peu plus intéressant, mais c'est surtout les deux tableaux de Brueghel de Velours qui sont remarquables, des versions plus petites et légèrement différentes étant aussi conservées au musée des Beaux-Arts de Lyon, que j'ai revisité assez récemment. L'épisode "Brueghel : Nice, 2007" est celui qui, en fait, m'a le plus parlé, car je connais le musée des Beaux-Arts Jules-Chéret de Nice, que j'ai visité dans le cadre de la préparation de mon livre. C'était en 2018, mais à l'époque, je n'avais pas pensé au vol de 2007-2008, bien que La Tribune de l'Art en ait parlé sur le moment. En tout cas, lors de ma visite, j'avais effectivement pu voir ces deux tableaux de Brueghel de Velours (Allégorie de l'Eau et Allégorie de la Terre), réalisés à quatre mains avec Hendrick von Balen et qui ont été restaurés quelque temps après avoir été retrouvés.
Amicalement,
B.
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Merci des infos Hyarion. J'étais passé à côté de cette série mais puisqu'elle est en replay.... je vais me régaler.
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Passons à autre chose au Louvre
Une Pendule que je surnomme de la "Création du Monde" voire "l'Ainulindalë".
On sait celle de Passemant à Versailles dans le fameux Salon de l'Horloge avec ses secrets
https://www.gazette-drouot.com/article/ … mant/35595
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pendule_a … _Passemant
Du même Passemant, on oublie au Louvre une autre curiosité à voir au département des objets d'art
https://www.forbes.com/sites/carolbesle … 7936e3624f
Une merveille de technologie comme celle de Versailles.
En haut, le Soleil symbolisé par un faisceau doré.
En dessous,à gauche la Lune et à droite la constellation connue à cette époque.
De part et d"autre, les eaux de la Genèse et les quatre éléments. Eau, terre, feu, air.
En bas, la Terre dans un globe d'étain qui tourne avec les heures, les continents y sont représentés en doré.
Fabuleux système, l'horloge indique :
l'orbe, les phases de la lune,
les orbes planétaires.
la rotation horaire,
le pivotement saisonnier de l'axe des pôles,
Incroyable mécanisme la rotation de la Terre fait que le principal rayon de l'orbe solaire est toujours au zénith de la planète.
A voir chers Hyrarion, Sosryko, Cédric et autres lors de vos prochains passages au Louvre.
S.
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Impressionnant !
Merci de cette mise en lumière, cher Silmo :)
S.
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J'ai finalement pu aller faire un tour du côté du Petit Palais pour voir cette exposition sur Sarah Bernhardt précédemment évoquée plus haut, lors d'un passage à Paris il y a quelques jours (après quelques semaines de report du voyage en raison d'un mouvement social qui, au moins en France, n'aura échappé à personne). C'est une expo très riche, avec énormément d'objets, œuvres et documents présentés, à l'image de l'immense vedette que fut Sarah Bernhardt en son temps. Il manque certes son Ophélie, sculpture en haut-relief assez connue, mais d'autres œuvres sculptées ou peintes par la comédienne sont exposées et donnent une idée de ses talents multiples.
Je me permets de signaler deux autres expositions, visitées également lors de mon dernier passage à Paris :
« Giovanni Bellini, influences croisées » au musée Jacquemart-André (du 3 mars au 17 juillet 2023) : l'avis de la Tribune de l'Art (capturé en entier, pour une fois, par la Wayback Machine) est assez mitigé, mais cette intéressante expo est notamment l'occasion de voir réunis deux polyptyques célèbres de la fin du XVe siècle, à savoir le Triptyque (double ou Polyptyque) de la Vanité terrestre et de la Rédemption céleste de Hans Memling et les Allégories (provenant du « Restello de Vincenzo Catena ») de Giovanni Bellini.
Il s'agit de la dernière exposition au musée Jacquemart-André avant la fermeture de celui-ci pour travaux pendant un an à partir du mois d'août prochain (une période de travaux assez longue, mais pas autant que celle du musée des Augustins à Toulouse, dont la réouverture a été repoussé en... 2025, même si une réouverture partielle de l'église et du cloître a été tout de même annoncée pour l'été 2023).
« Pastels. De Millet à Redon » au musée d'Orsay (du 14 mars au 2 juillet 2023) : après le Petit Palais, qui avait proposé une sélection de sa collection de pastels dans une belle exposition en 2017-2018 (« L'art du pastel de Degas à Redon »), c'est au tour du musée d'Orsay de faire de même, avec une bonne sélection d'œuvres de plusieurs pastellistes, célèbres ou méconnus, œuvres réparties sur un parcours qui se conclue naturellement avec Odilon Redon, figure majeure de l'art du pastel en France avec Edgar Degas. L'avis de la Tribune de l'Art (là encore capturé en entier, mais pour la dernière fois avant longtemps sans doute, par la Wayback Machine) est plutôt positif, même si ce type d'exposition, de toute façon, vaut toujours le détour sur le principe car les occasions de voir ou revoir réunies des œuvres aussi fragiles ne sont jamais très fréquentes.
Passons à autre chose au Louvre
Une Pendule que je surnomme de la "Création du Monde" voire "l'Ainulindalë".
[...]
A voir chers Hyarion, Sosryko, Cédric et autres lors de vos prochains passages au Louvre.
Merci d'avoir évoqué ici cette Pendule de la Création du Monde, cher Silmo, singulier objet dont je viens d'ailleurs de vérifier l'emplacement actuel au Louvre (aile Sully, salle 609) : https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010116200. Je dois avouer que cela fait assez longtemps que je ne suis pas repassé (en prenant le temps) du côté du Département des Objets d'art, ce qui est d'ailleurs un peu paradoxal dans la mesure où j'ai notamment participé, ces dernières années, aux campagnes de mécénat pour l'acquisition du camée de Vénus et l'Amour (Camée de Miseroni) et dernièrement pour l'acquisition de la luxueuse tabatière du duc de Choiseul. Concernant donc la fréquentation de ce Département, j'essaierai de me rattraper, si possible, lors d'une prochaine visite (quitte à revenir au Louvre le matin pour l'ouverture, ce que j'ai déjà fait par le passé, je vais m'efforcer de continuer à tout faire pour éviter les fourches caudines de la réservation anticipée, malgré la décision qui a été prise de limiter le nombre de visiteurs quotidiens à 30 000 : à mon sens, le Louvre doit pouvoir rester raisonnablement accessible aux 20 % des visiteurs qui ne préréservent pas de billet à l'avance, même s'ils sont minoritaires).
Amicalement,
B.
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Cher Benjamin, si tu viens en semaine visiter le Louvre, je te passe mon pass
Pas très fan de l'expo à Jacquemart et je n'aime pas Degas compte tenu de son avis sur les petites danseuses qu'il considérait comme des rats.
Le département des objets d'art est peu visité. J'y vais souvent avec une amie : les merveilleuses "Chasses de Maximillien" pendant une heure sans aucun autre visiteur, c'est superbe, tout comme les trésors royaux et les salles des mécanismes (horloges, microscopes, pendules, etc.). Au 2eme étage, les tableaux de Le Brun, magnifiques aussi et tout aussi vides de visites.
J'étais auparavant rue des Pyramides et me suis rapproché dans l'immeuble du ministère rue des Bons-Enfants.
Ce ne sera pas beaucoup plus loin car à 58 ans, la retraite approche enfin pour "carrière longue" (commencer à bosser à 15 ans, ça ajoute des trimestres, ouf - ce serait à raconter et je ne suis pas disert mais si vous saviez quelle vie...)
S.
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Allez
encore un favori puisque je reviens d'un court séjour à Angers.
A l'occasion, visitez le château pour y voir une des trois merveilles de tapisseries en France : la Tenture de la Licorne au musée de Cluny, les Chasses de Maximillien au Louvre et, à Angers, la tenture de l'Apocalypse selon Saint Jean qui est la plus vaste au Monde avec 74 panneaux et 100 mètres de long, commande de Louis d'Anjou au 14eme s..
C'est un chef d’œuvre médiéval décrivant les armes, leur maniement, les vêtements, les instruments de musique, les meubles, l'architecture.
Chaque petit détail compte.
A voir absolument si vous passez dans la douceur angevine chère à Du Bellay.
https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsc … eau_voyage
même si c'est Jason et non Ulysse qui conquit la Toison.
S.
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ps : faut tout de même lire Saint-Jean avant d'y aller afin de ne pas s'y perdre !
Mais c'est une belle visite.
Le musée David d'Angers vaut aussi le coup, tout près du château.
Le musée des Beaux-arts, pas loin est intéressant.
S.
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pps : on est dans l'espace libre et lâchons nous car je sais que cela fera plaisir aux fans d'astronomie comme Hisweloke, entre autres.
J'ai cité Jason et viens de découvrir ceci sur Wikipédia à propos d'Isaac Newton... (très intéressant et curieux) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jason
Au XVIIIe siècle, Jason et les Argonautes suscitent encore l'intérêt. Dans The Chronology of Ancient Kingdoms Amended (1728), Isaac Newton défend l'idée selon laquelle une bonne part des constellations dérivent de la geste argonautique :
le Bélier est celui de la Toison d'or ;
le Taureau représente ceux que Jason soumet au joug en Colchide ;
les Gémeaux sont les Dioscures, qui viennent en aide à Jason, et le Cygne leur mère Léda ;
le Dragon est celui de Cadmos – le Corbeau perche sur son cadavre ;
le Navire Argo a droit à sa propre constellation, divisée par Nicolas-Louis de Lacaille en trois constellations plus petites : la Carène, la Poupe et les Voiles ;
la Coupe est celle de Médée ;
le Centaure est Chiron, auquel est associé l'Autel ;
Hercule, l'un des Argonautes, est figuré avec ses victimes, l'Hydre (de Lerne), le Cancer (un crabe envoyé par Héra pour contrarier le héros pendant son combat avec l'Hydre), le Lion (de Némée) et le Vautour (aujourd'hui la Lyre) abattue par la Flèche.
Très étonnant chez un scientifique comme Newton !
S.
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Tiens donc, une histoire de Dragon et de Corbeau ensemble. Ça me fait penser à Tolkien même remontant au 18eme et à Newton :-)
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Cher Benjamin, si tu viens en semaine visiter le Louvre, je te passe mon pass :)
Merci, cher François (même si j'avoue que j'y viens généralement plutôt le week-end...). ^^
... à 58 ans, la retraite approche enfin pour "carrière longue" (commencer à bosser à 15 ans, ça ajoute des trimestres, ouf - ce serait à raconter et je ne suis pas disert mais si vous saviez quelle vie...)
Si le cœur t'en dit un jour, tu pourras toujours en parler en ces lieux, fut-ce dans un fuseau dédié : notre ami TB, notamment, a déjà montré la voie par le passé... ;-)
Amicalement,
B.
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Hyarion,
Une vie, ce serait bien long à raconter et ta curiosité ne sera pas toute satisfaite
Commencer à bosser à 8 ans pour aller tous les matins dès 6h30 dresser le couvert de 150 élèves à la cantine du collège privé dont mon père était le directeur (les jours sans soupe, pas besoin de cuillères) et ça compte pas pour les trimestres. En salaire, un Carambar les bons jours, ou sinon une tartine avec une barre de chocolat. A 15 ans piquer les papiers, mégots sur la plage. De 16 à 19 ans, ramasser les poubelles l'été de juin à septembre (pas de bennes automatiques, tout à la main, une tonne par jour, et mon dos aujourd'hui en compote en souffre encore).
De 20 à 25, livrer pour une boulangerie du village, que j'ai connue minuscule près de l'église, j'ai aimé le père boulanger puis le fils et et le reste de la famille, une minuscule entreprise familiale devenue industrielle et qui vient de mon bled. Aujourd'hui, ça s'appelle "la Mie Câline" et c'est une chaine européenne.
J'y allais bosser vers 4h30 le matin, traversant le village en vélo au moment de la cuisson des pâtisseries et flans vendéens. Le parfum de cannelle était puissant dans tout le bourg. Au début, une camionnette - mais je suis nul en véhicules, incapable d'identifier un modèle, sauf la couleur et encore. Le levier de vitesse était encore près du volant comme sur les 4L, une porte de côté, c'est tout ce que je puis dire.
Le reste de l'année, étudiant comme tout le monde : d’abord en géologie, ce qui m'a donné la passion des argiles, puis à l'Ecole du Louvre avec un gout pour les terres cuites antiques ou plus modernes, faïences ou porcelaines (toujours la terre, toujours l'argile). Entre temps le service sous les drapeaux en 1987-88- c'est une autre histoire avec ses autres anecdotes croustillantes, à narrer une autre fois (pas des souvenirs de guerre mais plus amusants)... mais en fait, depuis, toujours au même poste au ministère pour gérer les dépôts des musées nationaux et les inventaires des 1216 musées de France, de 1990 à ce jour. Activité associative étonnante aussi (animateur de la billetterie Rock du ministère de la culture puis celle de la Danse contemporaine durant 15 ans avant de flancher car les membres des assoc. sont vraiment pénibles, exigeants et chiants - je ne suis pas peu fier d'avoir été le premier à programmer des petits jeunes écossais en 2003 ou 2004, les Franz Ferdinand). Activités donc variées et avoir vu tout Pina Bausch, c'est une joie.
D'autres plus perso associatives et caritatives.
Et voila pour le job.
Le reste est plus personnel Benjamin, ce n'est pas ici que je ferai ma bio familiale et intime.
Je dirai juste, pour ce qui est public, que ma "pride" fut dès la première manif gay à Paris en 1978. Mon mec, c'est ma vie depuis 1987. J'en suis fier et ce n'est pas récent : Quand gamin, je faisais des bêtises, mes parents ou nounou me demandaient "T'as pas de honte" et je me dressais comme un guerrier en répondant "Je n'aurai jamais de honte" (dès 4 ans, ce qui me valais ce qu'en Vendée, on appelle une "calotte" (une gifle) ou plus précisément dans l'Ile, une "hémorniffle") et sans jamais me démonter, donc pride à 2000 % forever.
Le reste ne t'intéressera que peu dans mes études consacrées aux vases ( la galerie Campana était le seul endroit du Louvre sans électricité jusqu'aux années 2000). J'y allais à 7h00 avec le passe-partout du musée qui reste aujourd'hui encore dans ma poche (Joconde et Grande Galerie tout seul avec les gens du ménage qui étaient des compagnons fort sympa). Quand je revois le documentaire "La Ville Louvre", ça me parle car j'ai connu ces sons et ces lumières du matin.
Depuis, c'est plus administratif avec des aventures pas passionnantes mais rigolotes parfois.
L"épisode militaire attendra.
Il y eut plus tard beaucoup d'activité sur JRRVF avec des contributions plus ou moins heureuses et surtout des possibles organisations de rencontres mootiques.
Rien à dire de plus, pour faire court.
S
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Et pour être plus amusant, je suggère aux amateurs, le récent bouquin de Paul Saint-Bris, auteur de "L'allègement des vernis", roman qui croque à pleines dents les personnalités et l'institution du Louvre .
http://www.philippe-rey.fr/livre-L_all% … 1-0-1.html
Le titre est parfait, tant pour l'allègement des vernis de la Joconde que pour le vernis des conservateurs. Ça reste un peu un bouquin de règlement de comptes du sérail mais c'est plaisant aussi pour l'histoire des collections et de leur restauration. Restons légers et allégeons les vernis.
S.
Et pour info...
Paul Saint-Bris est arrière-arrière-petit-fils d'Armand Mame (1864-1926).
Armand Mame était marié à une demoiselle Schneider, descendante des maîtres de forge du Creusot. Il était aussi le petit-fils d'Armand Dalloz et de Pauline Delaville Leroux. Les Dalloz avaient alors déjà commencé à nouer des alliances matrimoniales avec les Panckoucke.
Les Panckoucke, venus de Flandre, ont créé sous la Restauration ce qu'on appelle aujourd'hui le Journal Officiel, héritage du "Moniteur" qu'ils publiaient avec leurs accointances avec le pouvoir. Ce qui n'a pas empêché leur collection d’œuvres d'art d'échapper à l’État qui préféra acheter la collection Campana en 1863 (loi du Parlement) pour 4 millions Or.
Par dépit, celle de Panckoucke se retrouva à Boulogne-sur-Mer où elle est toujours mais je crois avoir déjà évoqué à ce sujet l'amphore d'Exekias, grand échec des acquisitions du Louvre). :-)
Quant aux Delaville-Leroux, la fortune familiale a bien prospéré grâce au commerce négrier, même après l'abolition, et certains de ses membres ont fini ministres d’État et autres postes nécessitant des bras longs. Il sont encore propriétaires (sous d'autres noms de famille - Saint-Bris) de quelques châteaux tourangeaux comme le Clos-Lucé, C'est ainsi que la télé fit les honneurs à Gonzague pour ses reportages sur Léonard.
Cette saga familiale figure dans un livre : "L'argent et les lettres : Histoire du capitalisme d'édition 1880-1920", de J-Y Mollier, 1988.
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Une vie, ce serait bien long à raconter et ta curiosité ne sera pas toute satisfaite
J'adore cependant déjà ce que tu nous en dis. Je suis sûr que tes talents de conteur seraient admirables, à coucher sur le papier tes expériences, frasques et autres tranches de vie. Vraiment.
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reparlons expo, l'expo LoisWV ferme à Versailles et puisque des salles vont fermer, les plus belles oeuvres serotn présenter) Lille, au musée des beaux(arts, l'occasion d'y aller ^pour des voisins.
4LA prochaine fois, je cesse de causer de tableaux et je vous parle concerts....
S
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Hyarion,
Une vie, ce serait bien long à raconter et ta curiosité ne sera pas toute satisfaite :/
Ma curiosité a aussi des limites, si cela peut te rassurer car il existe aussi un droit de ne pas savoir. En tout cas, je ne t'ai pas demandé de me raconter toute ta vie, a fortiori sur un forum ! ^^'
Merci cependant pour le partage. :-)
J'aurai voulu te répondre plus tôt... en profitant, si possible, d'un moment de bonne humeur... C'était justement le cas, me concernant, quelques jours après ton message, lorsque j'ai appris la nouvelle condamnation de Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont une année ferme, pour corruption active et trafic d'influence dans l'affaire Bismuth : une nouvelle comme celle-ci me met toujours en joie. Mais cela ne dure pas, généralement, et le moment recherché pour répondre s'est in fine souvent dérobé depuis un mois...
Me voila donc à présent en train de répondre, un peu en vrac...
De 16 à 19 ans, ramasser les poubelles l'été de juin à septembre (pas de bennes automatiques, tout à la main, une tonne par jour, et mon dos aujourd'hui en compote en souffre encore).
Respect.
Personnellement, plus modestement, je n'ai fait cela qu'un été, à 19 ans, à ramasser les crottes de chien et les papiers gras dans les rues en juillet, puis à ramasser les poubelles en août en faisant des tournées en camion-benne, que ce soit en ville ou au fin fond de la cambrousse alentours. Je n'oublierai jamais l'odeur de la benne (je m'en rappelle à chaque fois que je croise un camion de ramassage des ordures), ni la puanteur des déchets organiques stockés derrière les supermarchés, ni le peu de respect témoigné pour les éboueurs dans la façon désinvolte dont certaines personnes préparaient leurs poubelles pour la collecte...
Le reste est plus personnel Benjamin, ce n'est pas ici que je ferai ma bio familiale et intime.
Comme je l'ai dit plus haut François, ma curiosité a elle-même aussi des limites.
Je dirai juste, pour ce qui est public, que ma "pride" fut dès la première manif gay à Paris en 1978. Mon mec, c'est ma vie depuis 1987. J'en suis fier et ce n'est pas récent : Quand gamin, je faisais des bêtises, mes parents ou nounou me demandaient "T'as pas de honte" et je me dressais comme un guerrier en répondant "Je n'aurai jamais de honte" (dès 4 ans, ce qui me valais ce qu'en Vendée, on appelle une "calotte" (une gifle) ou plus précisément dans l'Ile, une "hémorniffle") et sans jamais me démonter, donc pride à 2000 % forever.
Entre nous, si j'avais su cela plus clairement et plus tôt, cela m'aurait évité d'avoir à me contenter, pendant des années, de propos indirects, de on-dit, au sein ce que j'appelle la planète Tolkien, simplement parce que les gens ne savent pas y gérer de façon équilibrée cette fameuse "discrétion" ou "pudeur" qui peut finir par empêcher la juste appréhension d'autrui. Voila pourquoi j'apprécie toujours la franchise, même si c'est parfois au prix de moments désagréables, suivant les circonstances.
Les marches des fiertés ont justement eu lieu dans plusieurs villes en France samedi dernier. 14 000 manifestants ont notamment été comptabilisés à Toulouse par la police, et c'est vrai qu'il y avait du monde, pour ce que j'ai pu voir en passant.
Que pourrai-je te dire de plus, moi qui suis hétérosexuel et célibataire de longue date ? Si je devais hasarder un avis, qui vaut ce qu'il vaut, je dirais que, sur le principe, il n'y pas matière à être fier d'une orientation sexuelle quelle qu'elle soit, mais qu'il n'y a pas, en tout cas, à en avoir honte, car de mon point de vue, tous les goûts sont dans la nature, la sexualité humaine ne se distinguant guère en fait de celles d'autres animaux... mais c'est un vaste sujet. Je comprends que la revendication de fierté soit historiquement née de l'injonction sociale, et notamment religieuse, à avoir honte. De nos jours, je pense qu'il faudrait surtout parler de respect et de dignité, ce à quoi chacun devrait avoir droit, quelle que soit sa sexualité conçue comme étant entre adultes consentants, en lien ou non avec des questions de conjugalité et/ou de procréation, ce qui suppose donc de tenir aussi compte des femmes choisissant d'avorter, des personnes prostituées, etc.
J'ai lu, ces dernières années, le livre On naît hétéro ou homosexuel, on ne choisit pas de l'être du biologiste belge Jacques Balthazart : c'est un ouvrage intéressant, s'appuyant sur des bases scientifiques, celles de la neurobiologie, et qui me parait apporter un contribution sérieuse au débat de l'inné et de l'acquis. J'avoue trouver plutôt convaincants les arguments de l'auteur en faveur de l'inné. Si la science devait continuer à appuyer le propos de Jacques Balthazart, alors raison de plus pour ne pas discriminer autrui, ni le soumettre à je ne sais quelle "thérapie de conversion" aussi absurde que dangereuse.
Quand je pense à la situation où on en était il y a encore dix ans... Tout cela, au fond, au nom de la tyrannie des apparences qu'implique la norme et les "vraies valeurs"...
La radio France culture a évoqué, le mois dernier, le destin de certains enfants de la "Manif (dite) pour tous" s'étant plus tard découverts homosexuels, et je n'ai pas été surpris de leurs témoignages : https://www.radiofrance.fr/francecultur … us-5566181
Bon, entre nous, à l'époque, si on m'avait demandé de "choisir un camp" dans la rue, j'aurai écrit sur ma pancarte au bout d'un bâton « Le mariage pour personne »... mais je comprends cependant tout-à-fait que le droit au mariage revendiqué, et finalement obtenu, était en fait logiquement lié à une évolution historique du mariage en tant qu'institution, autonomisant progressivement l'union et la filiation, ce dont témoigne notamment la reconnaissance, à partir des années 1970, d'une égalité en droit entre enfants légitimes et enfants naturels nés hors mariage. Le reste est littérature, notamment théologique... voire même tolkienienne, mais précisément, ne le mêlons pas trop à des questions relatives à un réel passablement éloigné de son idéal conjugal-nataliste elfique...
Tiens, quitte à parler d'un écrivain, je citerais volontiers, en passant, Romain Gary. J'avoue que ce qu'il a dit à son ami François Bondy un jour de mars 1974, à propos de ce qu'il était prêt à dire publiquement dans un entretien sur lui et/ou sur les autres, me parle beaucoup :
François Bondy : Tu te sens des obligations envers tes lecteurs ?
Romain Gary : Aucune. Je ne suis pas d'utilité publique, mais je suis fidèle en amitié... comme tu le sais. Mais je te préviens que je ne vais pas tout dire, parce que je m'arrête à la dénonciation. Tu ne peux vraiment te « livrer » sans livrer les autres, ceux dont les secrets ont joué un rôle dans ta vie. Je veux bien accepter le « scandaleux » pour moi-même, mais je n'ai pas le droit d'exposer les autres, parce que pour moi « scandaleux » n'a pas du tout le même sens que pour eux. Il y a encore beaucoup de gens pour qui la nature est un scandale. La sexualité, par exemple. Et il y a les confidences. Les gens que je connais à peine se confient à moi avec une facilité assez étonnante. Je ne sais pas pourquoi ils font ça, je crois que c'est parce qu'ils savent que je ne suis pas de la police.
F.B. : ?!
R.G. : Oui, ils sentent que je ne suis pas les règlements de police, lorsqu'il s'agit de la morale, que je ne juge pas selon les critères du faire-semblant. J'ai horreur du mensonge pieux, en matière de morale, je ne suis pas pour le trompe-l'œil. Je ne crois pas qu'en fermant les bordels on prouve qu'on n'est pas soi-même une pute. Lorsque tu condamnes l'avortement du plus haut de ta « morale », comme le fait l'Ordre des médecins, par exemple, tout en sachant qu'un million de bonnes femmes continueront à se faire torturer chaque année clandestinement, eh bien ! je dis que cette « élévation morale »-là, c'est de la bassesse. Cela relève d'une morale-caviar, d'un christianisme sans humilité, sans pitié et qui ignore la chambre de bonne. Le « caractère sacré de la vie » cela veut dire d'abord : quelle vie, quelle chance données ? Il y a des conditions de vie où le « caractère sacré de la vie », c'est du génocide... Mais la morale du règlement de police est aveugle, elle s'en fout, elle ne prend pas part, et c'est du petit-petit... petit-bourgeois ou petit-marxiste. Je parlerai donc avec la plus entière liberté de moi-même, mais pas des autres. Voilà mes raisons, voilà pourquoi j'ai accepté, et tu peux mener ton « interrogatoire » comme bon te semble. Je répondrai. Et puis, il y a peut-être des choses que je ne connais pas de moi-même et que tu m'apprendras en m'interrogeant. Et c'est peut-être remédiable. Ça m'étonnerait. Donc, vas-y.
Romain Gary, La nuit sera calme, récit (entretien avec François Bondy), Paris, Gallimard, 1974, rééd. Folio, 1976, 2021, p. 11-13.
Allons, il est tard, et je ne voudrais pas que l'on m'accuse de trop digresser, alors j'abrège...
Le reste ne t'intéressera que peu dans mes études consacrées aux vases ( la galerie Campana était le seul endroit du Louvre sans électricité jusqu'aux années 2000). J'y allais à 7h00 avec le passe-partout du musée qui reste aujourd'hui encore dans ma poche (Joconde et Grande Galerie tout seul avec les gens du ménage qui étaient des compagnons fort sympa). Quand je revois le documentaire "La Ville Louvre", ça me parle car j'ai connu ces sons et ces lumières du matin.
Je ne suis pas du matin, mais j'imagine que c'était un des meilleurs moments pour apprécier les lieux, dans ce contexte, et du moins à l'époque.
L'épisode militaire attendra.
Je n'ai connu personnellement que la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD) créée par Chirac, et qui d'ailleurs a changé de nom depuis, mais d'expérience, les récits de service militaire comportent assez souvent des anecdotes plus ou moins pittoresques.
Rien à dire de plus, pour faire court.
C'est déjà pas mal. ;-)
Désolé pour le manque de concision. J'essaie de faire mieux avec mon bouquin.
Dodo time.
Amicalement,
B.
[EDIT: corrections de fautes.]
En ligne
L'information a notamment été partagée par Vincent (F.) il y a quelques jours sur Twitter (comme quoi le réseau d'Elon M. continue d'avoir encore quelque utilité à l'occasion, du moins pour le moment) : l'ancienne Abbaye-école de la Cité de Sorèze, dans le Tarn, depuis le 18 mai dernier et jusqu'au 8 octobre prochain, propose une exposition intitulée « Images/Imaginaires dans le livre illustré, d'Homère à Tolkien », consacrée au thème de l'illustration dans le livre imprimé du XVIe au XXe siècle, et présentant notamment, entre autres, des œuvres de Dom Robert, Hermine David, Salvador Dalí et Jacqueline Duhême, ainsi que deux des tapisseries réalisées à Aubusson d'après des aquarelles de J. R. R. Tolkien.
> https://actu.fr/occitanie/soreze_81288/ … 33225.html
> https://domrobert.com/evenements/actual … maginaires
À noter que l'ancienne Abbaye-école de la Cité de Sorèze abrite le musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle, dédié principalement à l'oeuvre de Guy de Chaunac-Lanzac, plus connu sous son nom de moine bénédictin Dom Robert (1907-1997), qui a vécu et travaillé comme peintre cartonnier de tapisserie à l'abbaye d'En Calcat à Dourgne (dans le Tarn), et dont les œuvres ont été tissées à Aubusson chez Tabard puis chez Suzanne Goubely.
Mon enfance a été marquée par les thèmes de certaines tapisseries de Dom Robert, je m'en souviens aujourd'hui en revoyant ses oeuvres sur le site qui lui est dédié : https://domrobert.com/oeuvres/galeries/tapisseries
Sa tapisserie de 1955 intitulée Les Oiseaux rares, en particulier, dont une reproduction était placée sur une porte d'une des chambres de la maison de campagne familiale dont j'avais notamment parlé ailleurs dans le sillage du Moot des 20 ans de JRRVF, a beaucoup influencé ma créativité en matière de dessin lorsque j'étais plus jeune...
Peace and Love,
B.
(EDIT: correction de fautes.)
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Je dois dire que cette tapisserie m'évoque volontiers certaines des versions de l'Arbre d'Amalion dessiné par Tolkien.
Dommage qu'avec l'actualité familiale je ne puisse envisager de me rendre dans le Tarn, car cette exposition m'aurait certainement plu.
E.
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Je dois dire que cette tapisserie m'évoque volontiers certaines des versions de l'Arbre d'Amalion dessiné par Tolkien.
Intéressante remarque ; je n'avais pas fait le rapprochement. Il se trouve que Dom Robert a longuement séjourné en Angleterre, à l'abbaye bénédictine de Buckfast, dans le Devonshire, de 1948 à 1957. De cette époque date précisément sa série de tapisseries dédiées au thème des arbres aux oiseaux, série dont fait donc partie Les Oiseaux rares, première tapisserie tissée chez Suzanne Goubely à Aubusson en 1955. En 1958, Dom Robert est revenu dans le Sud-Ouest de la France, à l'abbaye d'En Calcat dans le Tarn citée dans mon précédent message, abbaye où il était entré pour la première fois en 1930 et où il est mort en 1997. De sa période anglaise, on peut raisonnablement supposer qu'elle fut favorable à certaines influences possiblement communes avec celles de Tolkien. Pourquoi pas, par exemple, du côté de certaines représentations médiévales d'arbres stylisés, comme celle figurant dans un manuscrit de bibliothèque Bodléienne (Bodleian Library MS. Douce 51, fol. 071v ) : https://commons.wikimedia.org/wiki/File … u_koks.jpg
De façon générale, sur un plan symbolique, tout cela (œuvre de Tolkien incluse) fait plutôt penser au thème très ancien de l'arbre de vie :
> https://www.photo.rmn.fr/archive/12-519 … KE2T5.html
> https://www.photo.rmn.fr/archive/13-571 … CHQ7H.html
Ce qui me fascinait, enfant, dans le thème de la tapisserie de Dom Robert, c'était cette évocation des oiseaux associée à la fois à la rareté (qui suppose l'existence réelle, voire l'éventuelle disparition à venir) et à l'imaginaire. À l'époque, et à cette aune, j'étais aussi fasciné par le thème des animaux disparus, en particulier des oiseaux, avec notamment le célèbre dodo des Mascareignes (réel à l'île Maurice, plutôt semble-t-il fantasmé à La Réunion) et le pic à bec d'ivoire d'Amérique du Nord (Campephilus principalis) mais aussi d'autres espèces. Les Oiseaux rares de Dom Robert étaient, pour leur part, un appel à la fois poétique et esthétique à l'imagination créative ainsi qu'à la contemplation, pour le jeune garçon que j'étais.
Amicalement,
B.
En ligne
J'y avais fait succinctement allusion en mai dernier dans un précédent message, mais les choses se sont concrétisées par la suite : depuis le 24 juin dernier, le musée des Augustins de Toulouse, fermé pour travaux depuis longtemps maintenant, a réouvert ses portes, temporairement et partiellement, jusqu'au 16 octobre prochain. Au sein des bâtiments du musée, seuls l'église, le grand cloître et son jardin sont à nouveau accessibles le temps de la saison estivale, mais c'est déjà bien après une si longue période de fermeture complète (sauf durant le temps de l'expo Ribot dans l'église, évoquée précédemment en son temps ici et là) et du reste, en dehors des activités proposées, l'entrée est gratuite.
Pour l'occasion, un nouvel accrochage d'œuvres est proposée dans l'église, ce qui permet d'y voir ou revoir enfin une sélection de tableaux et sculptures des collections du musée.
Point négatif : il manque, dans la sélection, des œuvres acquises par le musée ses dernières années et qui n'ont jamais été pour le moment montrées au public (deux tableaux caravagesques de Nicolas Tournier et de Dirck van Baburen, notamment). Il faudra, sur ce point, encore patienter.
Point (très) positif : certains des grands tableaux du XIXe siècle exposés traditionnellement au Salon Rouge du musée, et depuis longtemps inaccessibles, ont été déplacés dans l'église pour l'occasion, et y sont à présent confortablement visibles à hauteur d'être humain, et ce pour la première fois depuis des lustres.
Je pense en particulier, évidemment, à la fameuse Dernière dryade de Gabriel Guay, tableau que j'avais évoqué dans un autre fuseau, il y a déjà bien des années : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 356#p83356
Gabriel Guay (1848–1923).
La Dernière dryade, 1898.
Huile sur toile, 272 x 136 cm.
Toulouse, Musée des Augustins.
Ce tableau, comme d'autres, n'a longtemps été visible que placé très en hauteur dans le Salon Rouge, dans le cadre d'un accrochage des tableaux dans le style des expositions du XIXe siècle.
(photo : 29 septembre 2017)
(photo : 4 février 2018)
Dans le cadre de la réouverture temporaire estivale, la Dernière dryade a donc été placée à hauteur de spectateur dans l'église, où il est enfin observable de près, à côté entre autres du célèbre tableau d'Édouard Debat-Ponsan, Le Massage, scène de hammam (1883).
(photo : 24 juin 2023)
(photo : 24 juin 2023)
(photo : 24 juin 2023)
Parmi les œuvres visibles dans l'église, on peut voir ou revoir un autre fameux tableau des collections du musée : Le Christ entre les deux larrons de Pierre Paul Rubens.
Pierre Paul Rubens (1577-1640).
Le Christ entre les deux larrons, vers 1635.
Huile sur panneau de bois, 296,5 cm x 193,5 cm.
Toulouse, Musée des Augustins.
Ce tableau de Rubens, semble-t-il donné après la mort du peintre à l'église des Capucins d'Anvers, fit partie, comme d'autres, des œuvres d'art saisies, pendant la Révolution française, dans ce que l'on appelait à l'époque les pays belgiques et liégeois (soit l'actuelle Belgique) et expédiées à Paris, puis plus tard envoyées pour ce qui est de certaines d'entre-elles, sous Napoléon Ier, dans les musées français de province (ce fut le cas pour plusieurs tableaux de Rubens, y compris donc Le Christ entre les deux larrons dont je parle, qui fut envoyé à Toulouse en 1805).
Contrairement à ce que certains prétendent en Belgique depuis quelques années, avec des motivations politiques, il me semble qu'il n'y a pas lieu de réclamer des restitutions, mais bien plutôt d'étudier l'histoire méconnue de ses œuvres, « conquises » pour les uns, « spoliées » pour les autres, mais qui in fine représentent avant tout aujourd'hui, parallèlement à leur valeur artistique propre, un précieux témoignage de l'histoire culturelle (pour le moins mouvementée) de l'Europe.
Pour qui serait intéressé par ce sujet, je recommande la lecture, intéressante et plutôt agréable pour ce qui est pourtant un document officiel, d'une « note » (en fait un rapport historique) de Pierre-Yves Kairis « sur les tableaux enlevés à la Belgique en 1794 et restitués (ou non) par la France en 1815 », note publiée en ligne en 2016 sur le site de La Tribune de l'Art.
En outre, depuis la rédaction de cette note, un inventaire scientifique (de l'Institut royal du Patrimoine artistique belge) des peintures et sculptures saisies en Belgique et envoyées en France à l'époque révolutionnaire (1794-1795) a été réalisé et est accessible à cette adresse : https://balat.kikirpa.be/tools/saisies/indexfr.html (le tableau de Rubens dont je parle y a droit à sa notice en ligne aux adresses https://balat.kikirpa.be/photo.php?objnr=11039148 et http://balat.kikirpa.be/doc/pdf/Saisies_133.pdf [ou https://balat.kikirpa.be/pdf/index.php? … aisies_133 ])
Lors de ma visite dans l'église, en juin dernier, une guide-conférencière m'a appris que ce Christ entre les deux larrons avait certes été saisi en 1794 par les commissaires de la République française, mais sans que ce tableau ait été auparavant particulièrement mis en valeur dans l'église d'Anvers où il se trouvait, cette œuvre de Rubens ayant la particularité de mettre notamment en avant la figure de Jésus de Nazareth dans une expression de profond désespoir qui a pu donner à l'époque l'impression, dérangeante d'un point de vue religieux a fortiori en plein contexte hérité de la Contre-Réforme catholique, qu'en fait Dieu est absent du tableau.
Ayant assez écrit pour cette nuit, j'abrège...
L'exposition est aussi l'occasion de découvrir quelques œuvres conservées dans les réserves des collections du musée des Augustins et rarement montrés au public, comme par exemple un tableau de style troubadour dans lequel le peintre toulousain Jean-Blaise Villemsens a représenté Paule de Viguier (1518-1610), encore adolescente lorsqu'elle fut chargée, en 1533, de remettre les clefs de Toulouse au roi François Ier lors de son entrée dans la ville, le souverain l'ayant, dit-on, surnommé à cette occasion « La Belle Paule ».
Jean-Blaise Villemsens (1806-1859).
La Belle Paule, 1842.
Huile sur toile, 156 x 108 cm.
Toulouse, Musée des Augustins.
Pour les modalités pratiques de visite, voici l'adresse adéquate : https://www.augustins.org/fr/ouverture-estivale
Peace and Love,
B.
En ligne
Le Rubens est depuis 2004 propriété de la ville de Toulouse (la ville a acheté son esquisseou plutôt une étude en 1989).
Ce transfert de propriété a été fait en application de l'article L451-9 du code du patrimoine, rendant le tableau inaliénable, imprescriptible et incessible (la ville de Toulouse ne peut pas le restituer à la villle d'Anvers).
C'est le cas pour toutes les saisies révolutionnaires que les commissaires des pays européens vainqueurs chargés de récupérer les saisies napoléoniennes après la chute de l'Empire ou plus précisément après les 100 jours.... mais ils ne le firent qu'à Paris (sauf les Noces de Cana de Véronèse) mais ils ne réclamèrent pas les envois qui avaient été faits pour les 15 grands premiers de province au titre de l'arrêté consulaire du 14 fructidor An IX, soit à partir des prises de guerre à l'étranger, soit locaolement chez les ci-devants ou dans les édifices religieux. La plupart restèrent en dépôt dans les musées des villes bénéficiaires (parm lesquelles - notons le - Bruxelles, Genève et Mayence où les œuvres se trouvent toujours, en constituant le fonds historique).
Assez récemment, la plupart ont été transférés par l'Etat en pleine propriété aux collectivités françaises dépositaires en vertu de l'article précité du code du patrimoine (avec interdiction de vendre ou céder ces biens acquis avec l'aide de l'Etat).
Plusieurs de la dizaine de Nicolas Tournier du musée des Augustins sont dans ce cas, quatre en 2004, un autre en 2017 (je ne sais lequel manque aux cimaises provisoires mais je présume que s'il s'agit du Portement de Croix, il n'aurait pas eu sa place au milieu des nombreux nus - ou peut-être est-il en prêt dans une autre exposition).
Pour plus de précisions, voir ici :
https://www.culture.gouv.fr/Thematiques … avant-1910
et là :
https://www.legifrance.gouv.fr/download … pagePdf=35
avec la liste ici (pages 73 à 97 - le Rubens est à la page: 86)
file:///C:/Users/Amaris/Downloads/BO%20n%C2%B0%20141%20(janvier-f%C3%A9vrier%202004).pdf (lePortement de Croix, transféré en 2017 n'y figure pas))
Silmo
PS :
Contrairement à ce que certains prétendent en Belgique depuis quelques années, avec des motivations politiques, il me semble qu'il n'y a pas lieu de réclamer des restitutions, mais bien plutôt d'étudier l'histoire méconnue de ses œuvres, « conquises » pour les uns, « spoliées » pour les autres, mais qui in fine représentent avant tout aujourd'hui, parallèlement à leur valeur artistique propre, un précieux témoignage de l'histoire culturelle (pour le moins mouvementée) de l'Europe.
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Merci pour ce complément et tes précisions, Silmo.
Plusieurs de la dizaine de Nicolas Tournier du musée des Augustins sont dans ce cas [de transfert de propriété de l'État à la ville de Toulouse], quatre en 2004, un autre en 2017 (je ne sais lequel manque aux cimaises provisoires mais je présume que s'il s'agit du Portement de Croix, il n'aurait pas eu sa place au milieu des nombreux nus - ou peut-être est-il en prêt dans une autre exposition).
Le Portement de Croix n'est pas absent de la sélection de tableaux exposés dans l'église, et il conserve actuellement l'emplacement — à côtés de deux autres tableaux de Tournier à sujet christique — qu'on lui avait attribué en 2017, suite à sa réintégration dans les collections du musée après presque deux siècles de disparition mystérieuse : https://web.archive.org/web/20230729165 … 80653.html
De gauche à droite : Le Portement de Croix, Le Christ porté au tombeau et Le Christ descendu de la Croix de Nicolas Tournier (XVIIe siècle).
(photo : 27 juillet 2023)
Les nus sont assez nombreux dans la sélection présentée provisoirement dans l'église, mais avec les autres œuvres à sujet « profane », ils sont exposés dans une partie de l'édifice distincte de celle où se trouvent les œuvres à sujet religieux, elles aussi assez nombreuses. Les nus « profanes » (mais qui ne profanent rien du tout là où ils sont, puisque l'église du musée des Augustins — construite au XIVe siècle et consacrée en 1504 — n'a plus de vocation religieuse depuis la Révolution française, et que l'on y exposait déjà des nus au XIXe siècle) sont essentiellement regroupés dans deux espaces dédiés à la question du nu et de la nudité (« Héros et héroïnes - Féminité, Nudité » et « Héros et héroïnes - Virilité, Féminité ») ou éventuellement non loin de ceux-ci, comme l'Académie de la peintresse Amélie Beaury-Saurel, exposée dans un espace voisin (« Héros et héroïnes - Femmes puissantes »).
« Héros et héroïnes - Féminité, Nudité »
(photo : 27 juillet 2023)
La Mort de Cléopâtre (1874) de Jean André Rixens.
(photo : 27 juillet 2023)
« Héros et héroïnes - Virilité, Féminité »
(photo : 27 juillet 2023)
Amélie Beaury-Saurel (1848-1924).
Académie, 1890.
Pastel sur papier marouflé sur toile, 114 x 77 cm.
Toulouse, musée des Augustins.
Les grandes peintures religieuses de Rubens et Tournier, entre autres, se trouvent à un autre endroit de l'église, où elles voisinent notamment avec les célèbres gargouilles du musée, placées exceptionnellement dans l'église le temps de la réouverture, afin que la sculpture médiévale (abondante dans les collections du musée) soit représentée dans la sélection des œuvres ainsi exposées provisoirement.
(photo : 27 juillet 2023)
(photo : 27 juillet 2023)
Les œuvres absentes de la sélection présentée au public actuellement auxquelles je fais allusion dans mon précédent message sont, entre autres, un tableau de Tournier (Le roi Midas) et un de Baburen (Bacchus) offerts au musée des Augustins en 2019, alors que la fermeture pour travaux de l'établissement était déjà effective : https://web.archive.org/web/20210228160 … -11129894/
Ceci dit, il est des acquisitions récentes du musée qui font bien partie de la sélection exposée : c'est le cas en particulier de Promenade aux châteaux de Crac vers les sources de la Garonne, un tableau réalisé à Toulouse par Louis-François Lejeune (1775-1848), peintre et introducteur de la lithographie en France, élève du grand peintre paysagiste Pierre-Henri de Valenciennes, puis plus tard officier dans l'armée napoléonienne et baron d'Empire, avant de devenir par la suite le directeur de l'École des beaux-arts de Toulouse. Acheté discrètement à une galerie d'art américaine en 2019 (sauf erreur de ma part, même Rykner n'en a pas parlé dans sa Tribune de l'Art, alors qu'il aime bien pourtant le musée des Augustins), ce tableau au sujet pyrénéen de 1833 est présenté à côté de ce qui semble être son pendant de 1834 par le même artiste, acheté par le musée en 2000, Vue du lac et de la cascade d'Oô - La Chasse à l'ours vers la cascade du lac d'Oô, près de Bagnères-de-Luchon.
(photo : 27 juillet 2023)
Louis-François Lejeune (1775-1848).
Promenade aux châteaux de Crac vers les sources de la Garonne, 1833.
Huile sur toile, 182 x 152 cm.
Toulouse, musée des Augustins.
Tout ce que j'ai évoqué ici n'est évidemment qu'une petite partie de ce que l'on peut voir actuellement au musée, même si la réouverture temporaire de celui-ci est très partielle.
(photo : 27 juillet 2023)
...avec la liste ici (pages 73 à 97 - le Rubens est à la page: 86)
file:///C:/Users/Amaris/Downloads/BO%20n%C2%B0%20141%20(janvier-f%C3%A9vrier%202004).pdf (lePortement de Croix, transféré en 2017 n'y figure pas))
L'accès de ce fichier en format pdf semble, de toute évidence, réservé à l'utilisateur d'un ordinateur contenant le disque dur associé... ;-)
(Ce n'est pas grave, je te fais confiance pour la fiabilité de l'info)
PS :
Hyarion a écrit :Contrairement à ce que certains prétendent en Belgique depuis quelques années, avec des motivations politiques, il me semble qu'il n'y a pas lieu de réclamer des restitutions, mais bien plutôt d'étudier l'histoire méconnue de ses œuvres, « conquises » pour les uns, « spoliées » pour les autres, mais qui in fine représentent avant tout aujourd'hui, parallèlement à leur valeur artistique propre, un précieux témoignage de l'histoire culturelle (pour le moins mouvementée) de l'Europe.
Oui, sans doute sommes-nous farpaitement d'accord sur ce point, mon cher François, et du reste, nul besoin d'être « un peu pété » (© Gainsbourg) me concernant pour l'affirmer ! ;-) :-)
Amicalement, ^^
B.
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Bravo Benjamin pour toutes ces précisions réjouissantes (à l'occasion, je te raconterai quand et dans quelles circonstances je fus l'un des artisans et rédacteurs de la décision de transfert aux collectivités des saisies révolutionnaires et locales - trop vaste sujet pour ici, dire ma déception que le musée des Augustins ait très tardivement remplacé ses cartels pour honorer le transfert de propriété à la place du traditionnel "dépôt de l'Etat"). alors que la ville fut une des premières bénéficiaires de cette opération qui se poursuit pour 'ajuster (surtout dans e secteur archéo)
L'accrochage en angle et non chronologique, selon les évangiles, me semble curieux et la mise à distance un peu dommage; quand aux cimaises noires, je n'ai jamais été fan, Mais voyons le positif : l'occasion de redécouvrir certains tableaux.
S'agissant de la liste des transferts de propriété aux collectivités, les listes sont sur Légfrance.fr et sur le Bulletin officiel du ministère de la culture, accessibles à tous publics dans leurs moteurs de recherches :
sinon :
https://www.culture.gouv.fr/Thematiques … -de-France
La formule est mauvaise, ou il y a un bug si l'accès est défaillant.
ou bien, la liste des biens transférés est accessible à tous avec le « mini-site » musées ouvert librement à tout le monde et un lien direct vers le pdf :
www.culture.gouv.fr/Media/Medias-creation-rapide/liste_transfert_depots_1910_20230106.pdf
Silmo
PS : En marge de ces débats culturels, et pour qui ça intéressera, cette publication du "Département des études et de la prospective" du ministère consacrée à la fréquentation patrimoniale, chacun pouvant y voir ce qui concerne sa région..."patrimostat 2023" :
https://www.culture.gouv.fr/Thematiques … ostat-2023
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Bravo Benjamin pour toutes ces précisions réjouissantes (à l'occasion, je te raconterai quand et dans quelles circonstances je fus l'un des artisans et rédacteurs de la décision de transfert aux collectivités des saisies révolutionnaires et locales - trop vaste sujet pour ici, dire ma déception que le musée des Augustins ait très tardivement remplacé ses cartels pour honorer le transfert de propriété à la place du traditionnel "dépôt de l'Etat"). alors que la ville fut une des premières bénéficiaires de cette opération qui se poursuit pour 'ajuster (surtout dans e secteur archéo)
Merci François. Dans le mesure où tu as fait allusion plusieurs fois en ces lieux aux transferts de propriété d'œuvres d'art de l'État aux collectivités locales, depuis maintenant de nombreuses années, je suis effectivement curieux de savoir quand et comment tu t'es retrouvé directement impliqué dans ce gros dossier. ;-)
De mon côté, il faudra que je parle ici de mon dernier passage à Paris, il y a une dizaine de jours : je suis retourné une nouvelle fois au musée du Louvre, 230 ans après sa création (août 1793), pratiquement 30 ans après ma première visite de ce musée (25 octobre 1993 : j'avais noté la date au dos d'une carte postale) et à l'occasion de l'exposition « Naples à Paris ». Au sujet de cette exposition, je peux d'ors et déjà dire qu'elle s'accompagne de la parution d'un catalogue fort bien fait, et contenant notamment un texte de l'écrivain Erri de Luca consacré à la ville de Naples, avec ce passage que je ne pouvais que remarquer, en voyant ou revoyant par ailleurs, ces temps-ci chez moi, des films de Federico Fellini (que tu connais tous, je crois, François) :
Marcello Mastroianni racontait une anecdote sur les Napolitains. Déjà âgé, il marchait dans une rue de Rome. Quelqu'un le reconnaît, le dépasse et déclare dans son dos, faisant en sorte d'être entendu : « C'est fou comme il a vieilli. » Il lui arrive la même chose à Naples avec une personne qui le reconnaît, mais cette fois l'homme s'arrête devant lui et lui dit : « On a bien vieilli, hein don Marce ? Venez, on va prendre un café. »
Ce qui distingue selon moi ces comportements, c'est une rapidité de réflexes différente. L'habitant de Naples prend les devants. Il est formé par une ville insomniaque et très attachée à la coutume de saluer.
Erri de Luca, « Surtout les nuages », in Sébastien Allard, Sylvain Bellenger et Charlotte Chastel-Rousseau, Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte, Paris, Musée du Louvre/Gallimard, 2023, p. 29.
Amicalement,
B.
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Ah Naples,
ville fabuleuse où les napolitains sont (sous un faux air austère) des gens hyper accueillants.
Je n'y ai jamais compris le système des bus mais un jour, rentrant d'un séjour à Capri deux locaux se disputaient sur le meilleur itinéraire jusqu'à ce que le chauffeur fasse un détour pour me déposer au pied de mon hôtel.
Naples, c'est pour moi la plus belle sculpture du monde antique, l'Hercule Farnèse, exposé au musée archéologique, et l'un des plus beaux Caravage "les actes de la Miséricorde) dans la petite chapelle du Mont-de-Piété que j'allais voir chaque matin.
Hâte d'y retourner plus longuement, la retraite venue.
S.
ps : l'histoire de Marcello, faudrait que je révise; C e n'est ps pas dans Fellini mais peut-être dans "trois vies et une seule mort" de Raoul Ruiz, "Quelle heure est-il' de Scola, "ils vont tous bien de Tornatore, ou "splendor"..m ais il y a belle lurette que je n'ai pas revu ceux-là. Je devrais!
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Bonjour,
un tableau observé cette semaine dans la grande galerie du Louvre, semble donner un indice où pourraient se trouver les femmes-Ent :p
Au jardin de la Vertu !
Regardez dans le coin inférieur gauche : cela ressemblerait bien à une femme-Ent !
Tableau de Andrea Mantegna ( Peintre italien du 15ème siècle ) intitulé : Minerve chassant les Vices du Jardin de la Vertu.
Cordialement.
Swing Kid.
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Bien vu :)
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Complément d'information concernant "La femme-Ent" du tableau de Mantegna ( voir ci-dessus ) :
Après quelques recherches sur Wikipedia, cette représentation de femme arbresque est à relier au mythe de la nymphe Daphné, qui pour échapper au harcèlement amoureux ( et non réciproque ) d'Apollon, implora son père de la transformer en arbre, ce qu'il fit en la métamorphosant en laurier.
Ce qu'il ne faut pas faire pour échapper aux mâles qui ne comprennent pas que quand c'est non, c'est non :)
Cordialement.
Swing Kid.
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En voici une possible Femme Ent fort séduisante
https://458199884a.cbaul-cdnwnd.com/f96 … 458199884a
Mais je n'en sais pas plus, ne pouvant lire le site :-(
https://ailos.webnode.cz/dryada/
S.
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En voici une possible Femme Ent fort séduisante
https://458199884a.cbaul-cdnwnd.com/f96 … 458199884a
Superbe, en effet
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De mon côté, il faudra que je parle ici de mon dernier passage à Paris, il y a une dizaine de jours : je suis retourné une nouvelle fois au musée du Louvre, 230 ans après sa création (août 1793), pratiquement 30 ans après ma première visite de ce musée (25 octobre 1993 : j'avais noté la date au dos d'une carte postale) et à l'occasion de l'exposition « Naples à Paris ».
Quelques mois plus tard, dans un autre contexte...
Je vais tâcher d'être concis, ne serait-ce que pour faire plaisir en cela à notre ami Silmo. Pour célébrer les trente ans de ma première visite au musée du Louvre, j'y suis finalement revenu trois fois l'année dernière, le 19 août, le 21 octobre et le 18 novembre.
Outre la très belle exposition « Naples à Paris » (organisée en partenariat avec le musée de Capodimonte), vue et revue à ces occasions, mais sur laquelle je ne reviendrai pas car elle est terminée depuis le 8 janvier dernier, ces visites au Louvre m'ont amené, en parcourant à nouveau, comme je l'ai fait régulièrement durant trois décennies, les collections permanentes de ce merveilleux musée qui reste au fond mon préféré, à songer aux souvenirs accumulés... et notamment aux campagnes de mécénat ouvertes au grand public « Tous Mécènes ! » auxquelles j'ai continuellement participé depuis la première édition, lancée en 2010-2011 pour l'acquisition par le Louvre d'un tableau, Les Trois Grâces, chef d'œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, peint en 1531 : c'était alors ma première contribution à une souscription publique pour acheter une œuvre d'art à destination des collections d'un musée public... et cela valait la peine. Ce magnifique tableau, à l'huile sur bois de hêtre, est visible dans l'aile Richelieu, en salle 810 (dédiée à Cranach).
Les Trois Grâces de Cranach.
(photo : 18 novembre 2023)
La campagne « Tous Mécènes ! » de 2022-2023 a permis l'acquisition de la luxueuse Tabatière du duc de Choiseul, réalisée en 1770-1771 par l'« orfèvre privilégié du roi » Louis Roucel, à l'époque de l'entrée en disgrâce de ce ministre de Louis XV, et peinte sur toutes ses faces de très fines miniatures par Louis-Nicolas Van Blarenberghe.
Tabatière du duc de Choiseul.
(photo : 18 novembre 2023)
En allant voir cette Tabatière au département des objets d'arts du Louvre, une fois celle-ci acquise grâce à la souscription, j'ai constaté qu'elle avait été placée dans la même pièce, la salle 609 dans l'aile Sully, qu'un autre objet d'art dont nous avait parlé Silmo en ces lieux, à savoir la Pendule de la Création du Monde, également réalisée au XVIIIe siècle, en 1754, par Claude-Siméon Passemant, avec le bronzier François-Thomas Germain et l'horloger Joseph-Léonard Roques.
À chaque fois que je suis passé dans la salle 609 lors de mes visites l'année dernière, il se trouve qu'en dehors de la Tabatière du duc de Choiseul lorsque celle-ci s'y trouvait, aucun des objets d'art exposées dans la pièce n'était accompagné par un cartel pour l'identifier, bien que les dits objets soient tous numérotés dans les vitrines. Heureusement que les explications de Silmo concernant la Pendule de la Création du Monde, explications partagées ici même en mai dernier dans le présent fuseau, étaient consultables via le smartphone durant les visites : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 909#p91909
Comme quoi, les informations partagées ici sur le forum de JRRVF peuvent parfois être, au moins en certaines occasions, particulièrement utiles « en extérieur » !
La Pendule de la Création du Monde.
(photo : 18 novembre 2023)
Enfin, la campagne « Tous Mécènes ! » de 2023-2024 a permis au Louvre d'acquérir un autre chef d'œuvre de la peinture ancienne : le Panier de fraises de Jean Siméon Chardin, présenté originellement déjà au Louvre lors du Salon de 1761, un tableau jusqu'ici en mains privées et qui risquait de quitter la France.
Panier de fraises de Jean Siméon Chardin.
(photo : 18 novembre 2023)
La campagne de dons, commencée le 7 novembre, en était encore à ses débuts lors de ma troisième visite au Louvre (où j'ai pu voir le tableau alors exposé en salle 831 dans l'aile Richelieu), et elle vient de se terminer, avec succès donc, hier 28 février.
Panier de fraises de Jean Siméon Chardin.
(photo : 18 novembre 2023)
Le tableau de Chardin, désormais acquis pour les collections nationales, sera présenté dans plusieurs musées en région (au Louvre-Lens, à Brest et à Clermont-Ferrand) dans les prochains mois jusqu'en automne, avant de revenir au Louvre pour de bon.
Peace and Love,
B.
[EDIT (01/03/2024): correction de fautes et ajout des photographies légendées]
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Très absent du forum depuis longtemps (causes médicales et hospitalisations à à répétition, je vous passe les détails, 9 semaines pour fracture de la cheville et pose d'une plaque de titane d'octobre à décembre, trois hospitalisations en 2024 pour infections bactériologiques répétées, j'ai passé plus de temps en clinique ou hosto que chez moi sans accès au PC)
Content de retrouver le forum et ses fuseaux. Je ne suis pas fan de Cranach mais de Chardin, oui à 200 %
La tabatière, objet exceptionnel. La Pendule, on en a déjà parlé :-)
Quant au manque de cartels, j'en parlerai au directeur des objets' d'art du Louvre que je vois souvent en réunion.
Lors d'une prochaine visite, ne loupe pas la Tenture des Chasses de Maximilien (salle de tapisseries magnifiques ou personne ne passe qu'il faut contempler dans les détails pour en apprécier la valeur) et puis le Salon de Mme Récamier que David illustra sur un superbe portrait, et les Régalia que tu connais sans doute déjà. Au sous-sol entre les deux cours Marly et Puget, le magnifique haut-relief de Puget, sculpteur marseillais 'Diogène et Alexandre", un pur chef d'œuvre devant lequel tout le monde circule sans le voir (bon, tout Puget vaut Michel-Ange, le Milon de Crotone, le Repos d'Hercule, le Séraphin plus beau de profil que de face, le Bucéphale cabré D'Alexandre, les mains de l'Andromède -en peinture comme en sculpture, je suis un obsédé des mains, les mauvais peintres, genre Berthe Morisot, cachent toujours les mains sous un manteau, un chapeau, les bons peintres se reconnaissent aux mains plus qu'aux visages _ j'ai déjà parlé de Philippe de Champaigne). Dans la salle Puget, une attention toujours pour Bouchardon et sa copie du Faune Barberini endormi exhibitionniste qui dû heurter le Salon d'Art. Dans la même salle les esclaves par Desjardins qui étaient aux pieds de la statue du roi et les médaillons de bronze par Regnault l'entourant Place des Victoires (mon ancien quartier près des Halles) Y a longtemps... C'était bien avant le 11ème puis le 20ème mais je reste intra-muros dans l'ancien village de Charonne, dans la rue des Vignoles, autrefois Vignobles avec une impasse tout les 30 mètres correspondant aux anciennes parcelles de vignes orientées nord sud. On y faisait pousser un mauvais vin blanc, le "Guiguet" qu'on buvait en dansant dans les Guiguettes (çà, j'ai déjà dû le raconter (c'est Alzheimer, si je me répète)
En tout cas, content de vous retrouver.
Silmo forever
ps : Mon mini jardin, côté cuisine est désormais orné d'un cep desséché de Guinguet :-D
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Bon retour chez toi (à JRRVF ;)) Silmo :)
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Chapelle Contarelli, Saint-Louis-des-Français, Rome (Caravage, Martyr de Saint-Mathieu).
Déjà dit, de retour à petits pas après une TRÈS longue absence,
Je relis ce fuseau et m'interroge toujours sur le personnage qui intriguait Yyr dans le cycle de Saint-Mathieu, avec deux photos postées il y a déjà quasi vingt ans, les unes où son vêtement est vert (premiers messages), l'autre où il est gris-bleu 'photo de meilleure définition postée par Benjamin).
Va falloir me rendre sur place, bonne occasion d'un WE à Rome où je commence toujours par honorer Saint-Louis-des-Français (et je confirme, la librairie française voisine), puis la place Navonne et le Panthéon très proches.
Pas besoin de copier/coller ce qui existe déja : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89gli … is_de_Rome
Dans mon dernier souvenir, le vêtement est gris bleu comme sur l'image postée par Benjamin :-)
Une seule remarque tardive à propos des diagonales proposées par Sosryko qui me paraissent plus pertinentes que les verticales (sauf celle du baptisé) et horizontales, quoique des élipses, les ovales voire des oves genre 'nombre d'or' pourraient aussi fonctionner puisqu'elles s'adaptent à tout ce qui est beau (non l'inverse)... mais j'y crois moins qu"aux diagonales plus convaincantes.
Quant au prétendu bourreau - le baptisé central plus horrifié que sacrilège - il n'aurait jamais été validé tel un assassin par le cardinal commanditaire, candidat au Sacré Collège (Jamais Pontife car censuré par l'Espagne à l'époque où les grands pays catho avaient droit de veto), ni par la censure vaticane, ce prétendu assassin tente au contraire de porter secours au Saint Martyr.
@Elendil, les détails sont mauvais même en photo, faut y aller sur place muni de pièces de monnaie car la chapelle est mieux visible quand on met des sous dans la boite prévue pour l'éclairage !!! et l'on s'étonne d'envisager de faire payer l'entrée à Notre-Dame de Paris!?!?).
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Merci François pour ce partage
Content de te lire :)
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Cher Silmo,
oui, c'est une joie de te lire :)
Tu profites de ton retour pour faire avec nous un retour dans le temps ; merci à toi car il est toujours bon de revenir à Caravage, et à ses trois tableaux de l'église Saint-Louis-des-Français !
Pour les diagonales de Sosryko, c'est ici ;-)
S.
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Déjà dit, de retour à petits pas après une TRÈS longue absence...
Je salue, à nouveau, moi aussi ton retour, François. :-)
...photo de meilleure définition postée par Benjamin...
Pour mémoire, tu fais allusion à une reproduction du tableau de/du Caravage que j'avais partagé dans mon message du 13 octobre 2020 (il y a déjà presque quatre ans... mais j'ai aussi l'impression que c'était il y a plus longtemps...) :
https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 384#p89384
...Saint-Louis-des-Français (et je confirme, la librairie française voisine)...
Là, pour le coup, ça me renvoie à des souvenirs personnels romains de plus de vingt ans ! ^^' Il se trouve que j'ai eu récemment à nouveau entre les mains l'exemplaire du livre que j'avais acheté à l'époque dans cette librairie : Promenades dans Rome de Stendhal (acquis à Rome le 20 février 2002 : je l'avais noté !)...
J'étais de passage à Paris il y a quelques jours, et de retour au Louvre notamment, où j'ai suivi quelques-unes de tes recommandations, François... mais il faudra attendre un peu pour que j'en parle ici : j'ai, entre autres, des considérations musicales, pour un certain fuseau dédié, qui attendent encore d'être complètement rédigées...
Amicalement,
B.
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Bon retour parmi nous, Silmo.
Quant au prétendu bourreau - le baptisé central plus horrifié que sacrilège - il n'aurait jamais été validé tel un assassin par le cardinal commanditaire, candidat au Sacré Collège (Jamais Pontife car censuré par l'Espagne à l'époque où les grands pays catho avaient droit de veto), ni par la censure vaticane, ce prétendu assassin tente au contraire de porter secours au Saint Martyr.
Malgré mon doute initiale quant à ton interprétation, je pense que tu as raison. Certes, le saint semble vouloir repousser de la main l'homme qui l'a agrippé, mais cela pourrais s'expliquer par le fait qu'il sait être blessé à mort. En effet, on voit distinctement le sang couler sur son aube. Il est vrai aussi que l'homme est armé de l'épée, arme par laquelle périt Matthieu d'après la Légende dorée et les textes ultérieurs (voir par exemple cette traduction française en ligne), mais il pourrait avoir ramassé l'instrument abandonné par l'assassin.
Je suis d'accord avec toi sur le fait que l'homme central semble avoir une expression plus horrifiée que menaçante, et que son vêtement rappelle plus la tenu d'un baptisé que celle d'un bourreau, serait-il éthiopien. Il me semble qu'une raison supplémentaire tient au fait que a chasuble du saint semble imbibée du sang qui coule manifestement à flots, mais non transpercée, ce qui laisserait penser qu'il a été frappé par derrière, conformément à la tradition. Le tableau capturerait donc le moment de la mort (et donc de la remise de la palme du martyr par l'ange qui se penche sur l'agonisant), mais non celui du crime.
(J'aime beaucoup ce genre d'échange, car j'apprécie d'autant plus les œuvres dont nous parlons à mesure que je comprends mieux les intentions artistiques qui les sous-tendent et qui font une partie de leur richesse.)
E.
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Il se trouve que j'ai eu récemment à nouveau entre les mains l'exemplaire du livre que j'avais acheté à l'époque dans cette librairie : Promenades dans Rome de Stendhal (acquis à Rome le 20 février 2002 : je l'avais noté !)...
Je recommande aussi les "Lettres d'Italie" du Président Charles de Brosses (2 volumes pas chers en Poche ou d'occas' sur Rakuten https://fr.shopping.rakuten.com/offer/b … ome-2.html ), ouvrage que connait notre ami Giligili , savoureux voyage dans un français magnifique et drôle d'un grand érudit qui le premier inventa, entre autres, les mots "Polynésie" et "Australasie" (quand on croyait encore que, puisque l'Amérique du Nord avait une Amérique du Sud, forcément l'Asie avait son Asie du Sud qui deviendra Australasie sous sa plume puis Australie - cf. la mission confiée à Kerguelen par le roi de France, il sauva sa peau, puis la mission anglaise du capitaine Cook qui lui s'y échoua et mourut en Polynésie.., SicTransit). De Brosses correspondait avec le concurrent de Cook pour l'expédition australe. Il écrivit aussi le premier en France sur Herculanul et Pompei.
A Rome, découvrant la Transverbération de Sainte Thérèse" du Bernin, dans la chapelle de Santa Maria della Vittoria, il écrivit cette fameuse phrase "Si c'est ici l'amour divin, je le connais".
https://francearchives.gouv.fr/pages_histoire/39481
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Brosses
Silmo
ps : pour l'édification de Benjamin, qui cite Stendhal, auteur aux multiples homonymes, c'est en tant que conseiller d'Etat et sous le pseudo d'Henri Beyle qu'il entama mais ne finit pas, le premier inventaire des collections du Louvre dit "Inventaire Napoléon", collections si chères à notre occitanien
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mais il pourrait avoir ramassé l'instrument abandonné par l'assassin.
Oui, c'est bien ce que je pense.
La décoration de la chapelle date (1599-1601) de l'époque de la contre-réforme. Caravage en a fini des commandes des cardinaux pour des portraits d'adolescents (souvent le même). Déjà l'attrait du Sacré Collège pour les jeunes gens !
Cette chapelle est la première grande commande officielle du cardinal français Contreil au Caravage, italianisé en Contarelli lors de ses divers échecs à devenir Pape (Cointreau en français, d'où le nom du spiritueux, n'est-ce pas spirituel?? )
Première commande avant Santa Maria Del Popolo (1601-1604) chapelle Cerasi : deux tableaux, Martyr de Saint Paul, de mémoire, refusé puis accepté en seconde version et Martyr de Saint Pierre). Après quoi, que des sujets sérieux et religieux.
Je ne vois pas le sang de Mathieu se répandre "à flots" sauf quelques taches sur son vêtement, ni sang sur l'épée du personnage central, qui soit la ramasse, soit s'empare d'une épée (mais que ferait elle dans un baptistère??) pour - après sa stupéfaction - poursuivre les assassins, les comploteurs parmi lesquels l'autoportrait mais pas forcément le tueur. Caravage peint le tumulte qui nous confond et sème le désordre. Autant la Vocation vise clairement la conversion d'Henri IV de France au catholicisme - Contarelli est avant tout un diplomate - autant le martyr de Mathieu reste un mystère (Henri IV ne sera assassiné qu'en 1910, par contre le meurtre d'Henri III en 1589 par un moine ligueur et fervent serait une piste à analyser).
Par tous les saints et tous les diables, j'ai vu et revu ce tableau en direct, je l'ai consulté en photo mille fois et découvre en le regardant d'encore plus près - afin de répondre ici - que sur le mur du fond du baptistère, il y a une croix de l'Ordre de Malte alors que Michelangelo Merisi (le Caravage) n'obtnint le statut maltais de chevalier que durant son exil en 1606. Etonnant, non?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Martyr … -1600).jpg
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tableaux_ … (Caravage)
Silmo
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En 2022, j’ai suivi un MOOC gratuit sur le site du Campus des Bernardins, intitulé « Caravage, la tension et la grâce » par Mélina de Courcy (diplômée de l’École du Louvre dans la spécialité peinture française et professeure d’Histoire de l’Art au Collège des Bernardins).
Le Martyre de saint Matthieu a fait l’objet d’un cours, dont voici quelques extraits (j’espère que c’est légal de les publier, c’était gratuit et ouvert à tous !).
- La toile du martyre est celle qui offre la lecture la moins facile et les solutions les plus surprenantes. Caravage élimine tout cadre défini, et conçoit une composition pyramidale au premier plan. Une pyramide inversée vient la compléter, provoquant un éclatement.
Il intègre ensuite des personnages qu'il dispose en cercle, s'écartant de la scène comme des rayons partant d'un même centre. Pour exprimer toute l'horreur de l'acte, il reproduit la gamme entière des émotions humaines, à la fois dans l'expression des visages, les postures et les gestes des mains, pour lesquels il s'inspire de ses tableaux antérieurs.
- Les écrits de Jaques de Voragine racontent qu'en Éthiopie le roi Hirtacus voulait épouser Iphigénie, vierge consacrée à Dieu, et qu'il espérait recevoir l'aide de Matthieu, lequel avait expliqué au contraire pendant la messe pourquoi ce mariage était impossible. Le roi perdit la tête et s'en alla, tandis que la messe continuait. A la fin, il envoya son bourreau qui planta son épée dans le dos de Matthieu et le tua. Il fut consacré martyr. A cette nouvelle les fidèles coururent vers le palais pour l'incendier, mais ils furent retenus par les prêtres et les diacres.
- Les moines et les diacres qui tentent de réprimer le lynchage du roi, seraient identifiables avec les deux personnages de l'arrière plan, dont le dernier est considéré comme un autoportrait de Caravage. À la Renaissance, se représenter dans une oeuvre religieuse était un témoignage de sa foi.
- Le sicaire n'est pas représenté de dos, il fait face à la victime gisant à terre. Pourquoi cette posture ? En regardant de près, on remarque que le sicaire est une transformation de l'Adam de la chapelle Sixtine de Michel Ange. Le peintre transforme Adam en le plaçant debout.
Dès lors, le sicaire devient une figure de l'arrogance et de la superbe, contrairement à Adam au moment de la création. Caravage s’inscrit d’emblée dans la lignée des grands modèles.
- Dans la toile du Martyre comme dans celle de la Vocation, le langage des mains est remarquable. Le sicaire tente de bloquer la main de Matthieu pour l’empêcher de saisir la palme du martyre tendue par l’ange. Comme s’il voulait empêcher que ce meurtre fasse de Matthieu un martyr.
- Le Caravage signe avec le Martyre de saint Matthieu son premier tableau d'histoire.
L'obscurité de l'arrière plan donne du relief aux personnages, dont les formes sculpturales sont projetées en avant. Il utilise le potentiel dramatique du ténébrisme pour focaliser l'attention sur le meurtre, tandis qu'à gauche, des éclats de lumière frappent au hasard une main, un front, un nez ou une joue. La forme plastique en est ainsi fragmentée. Il en résulte une impression visuelle de chaos renforcée par l'offense morale du crime. C’est ainsi que la forme rejoint le contenu. Dans cette ronde des expressions et des sentiments, le peintre laisse la possibilité au spectateur de participer à la scène par un espace vide au premier plan, afin qu'il éprouve à son tour pitié, effroi, dégoût, tristesse ou peur. Il répond ainsi en tous points aux préceptes de la réforme catholique en matière d’iconographie religieuse.
J’avoue que toute seule, j’aurai été bien incapable de voir dans le tableau le quart de ce que Mélina de Courcy explique. Chacun son métier !
Surtout, j’espère que ces explications répondront à quelques-unes de vos questions et en suggéreront peut-être d’autres.
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Première commande avant Santa Maria Del Popolo (1601-1604) chapelle Cerasi : deux tableaux, Martyr de Saint Paul, de mémoire, refusé puis accepté en seconde version et Martyr de Saint Pierre). Après quoi, que des sujets sérieux et religieux.
Arf, tu ravives en moi un de mes plus beaux souvenirs de Rome que j'ai en partage avec ma bien-aimée : lever aux aurores, déambulation dans les rues quasi désertes, petit-déjeuner dans un café célèbre (si célèbre que j'en ai oublié le nom), nous deux parmi les premiers ou presque à entrer dans Santa Maria del Popolo, et le fou rire qui nous prend lorsque nous constatons que, après avoir fait sonner une pièce dans un tronc pour que l'éclairage des tableaux s'allume, point d'éclairage automatique mais, une minute plus tard, un prête qui sort de nulle part, s'approche nonchalamment et vient tourner un retardateur caché dans la chapelle pour lancer manuellement l'éclairage et nous permettre d'admirer les deux Caravage, objet de notre quête matinale :)
En fait, dans la chapelle Cesari, le tableau en vis-à-vis du martyr de saint Pierre n'est pas celui du martyr de Paul mais de sa conversion sur le chemin de Damas. Dans les deux cas, les saints ont sont dans une position inhabituelle, à la renverse : Pierre crucifié la tête en bas, Paul jeté au sol probablement après avoir été désarçonné par son cheval...
Par tous les saints et tous les diables, j'ai vu et revu ce tableau en direct, je l'ai consulté en photo mille fois et découvre en le regardant d'encore plus près - afin de répondre ici - que sur le mur du fond du baptistère, il y a une croix de l'Ordre de Malte alors que Michelangelo Merisi (le Caravage) n'obtnint le statut maltais de chevalier que durant son exil en 1606. Etonnant, non?
avais-tu oublié que je l'avais mise en évidence il y a quelques années en ces lieux en faisant apparaître les volumes du lieu ? ;-)
S.
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Bien vu Sosryko, j'ai répondu trop vite... évidemment "conversion de Saint Paul sur la route de Damas" (et non son Martyr) ) à Santa Maria del Popolo. Grrrrr. Avant de poster, "cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" ... je suis pourtant fan de Boileau.
Et merci de retisser des liens vers des fuseaux oubliés (diable, Alzheimer me gagne
Merci Eva pour ton message, j'y répondrai aujourd'hui
et merci Elendil pour ton commentaire
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Je ne vois pas le sang de Mathieu se répandre "à flots" sauf quelques taches sur son vêtement, ni sang sur l'épée du personnage central, qui soit la ramasse, soit s'empare d'une épée (mais que ferait elle dans un baptistère??) pour - après sa stupéfaction - poursuivre les assassins, les comploteurs parmi lesquels l'autoportrait mais pas forcément le tueur.
Pour ma part, n'ayant jamais eu l'occasion de visiter cette église (mais cela viendra), je ne peux me fier qu'à la version haute définition qu'on peut voir sur Wikipédia.
En l'occurrence, on voit très distinctement quelques filets de sang qui ont coulé sur l'aube (preuve, s'il était besoin, que Matthieu a été frappé alors qu'il se tenait, sinon debout, du moins à genoux), mais aussi une tache beaucoup plus sombre qui dépasse juste de la chasuble, preuve que le vêtement a absorbé pas mal de sang ensuite, et donc que l'arme a transpercé une artère ou a laissé une blessure suffisamment large pour que le sang continue à couler. Pour ce qui est de la chasuble elle-même, c'est nettement moins distinct, car elle est très sombre, mais j'ai l'impression d'y voir de grandes taches violacées irrégulières, qui nécessiteraient que le sang ait transpercé l'aube, puis ait imbibé la chasuble à son tour, ce qui devrait nécessiter beaucoup de sang, car les plis du vêtement semblent indiquer qu'il est assez épais. Cette fois, la forme des taches laisse penser que c'est une fois le saint à terre que la chasuble a bu le sang.
Bref, si l'on considère que le corps humain ne contient que 5 litres de sang, c'est une blessure gravissime, quand bien même aucun organe vital n'aurait été touché. On voit que le Caravage connaissait son affaire, ce qui n'est guère étonnant au vu de sa réputation d'amateur de rixes et de duels. De fait, sa représentation est beaucoup plus réaliste que celle de beaucoup de films gores contemporains...
E.
P.S. : Pour ma part, je tiens à préciser que mes connaissances en la matière sont purement théoriques. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de défier quiconque en duel pour un point d'honneur, hélas. Avis aux amateurs (je préciserais tout de même, pour ne prendre personne en traître, que j'ai eu l'occasion de pratiquer le fleuret, l'épée et le katana, sans parler du jō) .
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Chère Eva, Ouf j'ai profité de l'heure du déjeuner pour répondre plus à Mélina qu"à toi .
Je ne doute pas des qualités des cours que Mélina de Courcy dispense aux Bernardins, étant moi aussi diplômé supérieur de l'Ecole du Louvre, promotion 1990, j'enseigne pour ma part à Paris I Sorbonne, à Paris X Nanterre, à l'Ecole du Louvre, à l'Institut national du Patrimoine et à l'Institut national d'Histoire de l'Art, sans compter les formations dans les directions régionales des affaires culturelles à destination des conservateurs en régions. Ce n'est pas de la fausse modestie, juste un fait qui m'autorise, en tant qu’historien d'art depuis 35 ans à parler de ce que je connais et en avoir discuté avec des conservateurs de musées pointus sur le sujet du Caravage.
"Les moines et les diacres qui tentent de réprimer le lynchage du roi, seraient identifiables avec les deux personnages de l'arrière plan".
Cela ne figure pas dans la commande ni dans La Légende dorée de J. de Voragine et ce n'est qu'une supputation.
"À la Renaissance, se représenter dans une œuvre religieuse était un témoignage de sa foi".
L'autoportrait du donateur priant au Moyen-âge n'est pas du tout la même chose que celui de l'extrême fin de la Renaissance, ou plutôt le début de l'époque classique ou baroque (fin 16ème - 18ème siècle) qui relève plus des débuts modernes de la selfie . Mélina devrait réviser ses fiches !
"le sicaire est une transformation de l'Adam de la chapelle Sixtine de Michel Ange"
Non, trois fois non :-). D'une part, le terme"Sicaire" est inadapté puisqu'il ne désigne pas un soldat du roi d’Éthiopie mais un tueur à gage, un bandit Thrace dans l'antiquité, armé d'une lame courte et courbée, ce qui n'est pas le cas dans le Martyr de Mathieu où celui que l'on croit bourreau est éthiopien, en vêtement de baptême avec une longue lame droite non ensanglantée. L'iconologie est alors scrupuleusement respectée et les cardinaux y veillaient sévèrement.
Et d'autre part, rien à voir avec l'Adam de la chapelle Sixtine qui a la jambe gauche et le bras droit repliés, et qui n'est pas du tout dans la même posture, même copié à la verticale à 90°. Ca n'est ni le même corps, ni la même attitude, ni la même musculature. Je ne sais où Mélina est allée chercher ça.
Le seul emprunt que Caravage fait à Michel-Ange est dans l'autre tableau (la "Vocation de saint-Mathieu") où la main tendue du Christ, molle et nonchalante est une copie inversée de celle d'Adam au plafond central de la chapelle Sixtine (allégorie caravagesque de Jésus comme un nouvel Adam cf. en note l'histoire du Bois de la Croix*).
Le personnage central du baptisé, confondu avec un bourreau, n'est pas - au grand jamais - ni "arrogant" ni "superbe". Il est au contraire surpris, atterré, affligé, peut-être en colère devant ce meurtre (qui sait, simple hypothèse, il n'a peut-être pas eu le temps d'être baptisé et retient Mathieu pour recevoir son sacrement mais il est trop tard).
"Le sicaire tente de bloquer la main de Matthieu pour l’empêcher de saisir la palme du martyre tendue par l’ange. Comme s’il voulait empêcher que ce meurtre fasse de Matthieu un martyr."
Idem, "Sicaire" est inadapté et par quelle folie un jeune peintre (29 ans) recevant sa première grande commande du Saint-Siège aurait-il représenté une tentative de faire échouer un martyr et l'empêcher de recevoir la palme? Non, ce serait absurde et n'aurait jamais été admis par le collège des cardinaux qui validaient les tableaux.
"Le Caravage signe avec le Martyre de saint Matthieu son premier tableau d'histoire.
L'obscurité de l'arrière plan donne du relief aux personnages, [...] possibilité au spectateur de participer à la scène [...] préceptes de la contre -]réforme catholique en matière d’iconographie religieuse."
Sa "Fuite en Egypte" ou l' "Extase de Saint-François" tableaux religieux et d'histoire, datent de 1594, cinq ans avant la commande du Cardinal Contarelli, "Marthe et Madeleine", "Saint-Jean Baptiste au désert", Sainte Catherine", la "Vocation de Saint-Pierre", les deux versions du "Sacrifice d'Isaac", le "David et Goliath" datent de 1597-98 , un an avant la première version refusée du "Saint-Mathieu et l'Ange" (1599), deux ans avant la commande finale de la chapelle Contarelli (1599-1600). Là encore, Mélina devrait réviser ses fiches Il aurait mieux fallu écrire que c'était ses premières commandes officielles de grand format et qu'il les réalisa sur toile plutôt qu'à fresque. Je n'ai jamais assisté aux cours des Bernardins mais j'espère que c'est un peu plus soutenu !
Silmo
ps : * plusieurs légendes existent et ont été représentées dans les arts à propos du "Bois de la Croix" (cf. surtout les fresques d'Arezzo par Piero della Francesca), la plus célèbre étant celle d'un arbre poussé sur la tombe du Premier homme, Adam, arbre ayant vécu 5500 ans jusqu'à Salomon lorsque la reine de Saba s'en servit pour traverser un fleuve lors de sa visite à Jérusalem, tronc qui servit à fabriquer la croix du Christ, redécouverte par Sainte-Hélène, mère de Constantin, en 326, qui l'emmena à Constantinople où, découpée en morceaux, fut distribuée en reliques dans tout l'occident. Plus de détails (nombreux) ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vraie_Croix
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Eva (citant Mélina) a écrit :"Les moines et les diacres qui tentent de réprimer le lynchage du roi, seraient identifiables avec les deux personnages de l'arrière plan".
Cela ne figure pas dans la commande ni dans La Légende dorée de J. de Voragine et ce n'est qu'une supputation.
Loin de moi l'idée de prétendre connaître le contenu de la commande cardinalice au Caravage, mais je présume qu'Eva se réfère à ce passage de la Légende dorée (je souligne) :
A cette nouvelle [de l'assassinat de Matthieu], le peuple courut au palais du roi pour y mettre le feu, et ce fut à peine si les prêtres et les diacres purent le contenir; puis on célébra avec joie le martyre de l’apôtre.
En revanche, j'avoue ne pas savoir si les prêtres et les diacres dont il est question chez Voragine auraient pu être représentés de la sorte par le Caravage.
E.
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on voit très distinctement quelques filets de sang [...]
Quelques filets, yes, mais pas des flots
Arg, bonne occasion d'aller sur place et revoir Rome encore et toujours où le duel est interdit comme en France.
Je dois être miro et ne distingue que quelques trainées de sang au dessus de la ceinture de Mathieu.
S.
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Loin de moi l'idée de prétendre connaître le contenu de la commande cardinalice au Caravage, mais je présume qu'Eva se réfère à ce passage de la Légende dorée (je souligne) :
A cette nouvelle [de l'assassinat de Matthieu], le peuple courut au palais du roi pour y mettre le feu, et ce fut à peine si les prêtres et les diacres purent le contenir; puis on célébra avec joie le martyre de l’apôtre.
Dans ce tableau les témoins s'enfuient. Ce n'est pas un peuple qui accourt au Palais du Roi ! Nul n'y met le feu, et aucun prêtre ou diacre, que des enfants de chœur stupéfaits et affolés qui ne luttent contre aucun brasier, et pas non plus de célébration du martyre. Bref, je ne vois pas dans le tableau de référence à cet extrait de la "Légende dorée" de Jacques de Voragine. si ce n'est que le meurtre n'est brièvement connu que par ce texte et ne figure dans aucun évangile).
S.
ps : un peu plus d'infos sur la commande ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Tableaux_ … Contarelli , sinon dans des bouquins qui sont à la maison
pps:
pour ne prendre personne en traître, que j'ai eu l'occasion de pratiquer le fleuret, l'épée et le katana, sans parler du jō) .
Jje n'ai de mon côté pas d'autres armes que mes poings et mes pieds, mon vieux cran d'arrêt (lame de 15 cm) jamais utilisé et ma redoutable canne (objet plus dangereux qu'on ne croit, cf. l'affaire du mime Deburau incarné par Jean-Louis Barrault dans "Les Enfants du Paradis" de Marcel Carné, l'un des plus beaux films de tous les temps, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Gaspard_Deburau ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Enfants_du_paradis .
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Merci Silmo pour ta réponse très détaillée et précise.
Mes connaissances en art sont très limitées et j’apprécie tes explications. Tu as le don de rendre les choses compréhensibles, en excellent pédagogue.
Tes éclaircissements sont adoptés et remplacent les arguments de Mélina dans ma p’tite tête.
J’ai pu suivre d’autres MOOC gratuits chez les Bernardins mais ils ne traitaient pas d’art et étaient assez sérieux et avec des documentations bien faites. Je regrette d’avoir suivi celui sur le Caravage car maintenant je n’ai plus du tout confiance dans les interprétations pour les autres œuvres de Michelangelo Merisi.
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Je dois être miro et ne distingue que quelques trainées de sang au dessus de la ceinture de Mathieu.
S.
Je ne dirais pas que tu es miro mais il me semble que tu n’avais pas assez agrandi l'image. Car il y a du sang au-dessus et au-dessous de la ceinture. Quelques minces filets, certes, mais suffisant pour avoir imprégné un petit bout de ceinture également.
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Merci Eva de tes sympathiques commentaires et ne renonce pas à comprendre l'Œuvre merveilleuse et complexe du Caravage. Fais toi ta propre opinion
Si tu veux creuser le sujet, il y a de très bonnes analyses commentées sur Wiki et on y trouve des liens pour approfondir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Caravage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_ … u_Caravage
Cela mérite une lecture des renvois, œuvre par œuvre, pour comprendre la complexité des commandes, des parcours, des copies autographes, authentifiées ou contestées, des diverses versions d'un même sujet, de l'histoire des attributions avec les liens vers les travaux des historiens et les controverses, surtout au long du 20ème siècle et qui se poursuivent encore aujourd'hui. Vaste sujet passionnant
en anglais ici : https://en.wikipedia.org/wiki/Category: … Caravaggio
En livre, dans un roman un peu trop homo-érotique mais très bien écrit, "La Course à l'Abime" de Dominique Fernandez :
https://www.amazon.fr/Course-%C3%A0-lab … 2253112755
En ces lieux, comme à Poudlard, de l'aide sera toujours apportée à ceux qui le demandent. Sosryko et Hyarion connivassent aussi ces thématiques.
Tu découvriras des sujets répétés, fouillés soit à la demande des commanditaires soit parce que le peintre n'était pas satisfait ou introduisait des impertinences, sans perdre de vue que c'était son moyen de subsistance et de survie avec ses frasques qui lui valurent l'exil.
Bonnes lectures et ne laisse pas tomber les Bernardins car on y trouve d'excellentes conférences, notamment sur Tolkien, ce qui nous ramène à JRRVF
Silmo
ps : Je connaissais les taches de sang du tableau de Mathieu mais n'aurais simplement pas utilisé le terme "flots" car quand il veut, Merisi sait montrer des scènes autrement plus "gore" où le sang, pour le coup, se déverse violemment (cf "Judith et Holopherne")
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lever aux aurores, déambulation dans les rues quasi désertes, petit-déjeuner dans un café célèbre (si célèbre que j'en ai oublié le nom), nous deux parmi les premiers ou presque à entrer dans Santa Maria del Popolo, et le fou rire qui nous prend lorsque nous constatons que, après avoir fait sonner une pièce dans un tronc pour que l'éclairage des tableaux s'allume
Hi, hi, hi, ça me rappelle aussi des souvenirs de plusieurs visites à Rome, levé à 6h00 pour être tout seul Pont-Saint-Ange à 6h45 puis place Saint-Pierre à 7h00 pour l'ouverture de la Basilique (heure des confessions puis de la 1ère messe). Bon moyen de voir la "Piéta" de Michel-Ange tout seul et les chapelles inaccessibles aux visites touristiques.
Santa Maria del Popolo, ne me coûta pas un réveil aux aurores mais une messe en fin de journée (Henri IV avait dit que Paris vaut bien une messe, idem à Rome pour la Chapelle Cerasi, je dus attendre une petite heure pour y accéder - un pieux repos après des kms de marche et la visite du Pincio, des fontaines et obélisques alentours - une marotte bizarre - même sans être égyptologue pour deux sous - passionné par le commerce, le trafic, des antiques depuis des millénaires, par la valeur qu'on portait aux colonnes, aux piliers, aux futs, aux obélisques, ou aux métaux précieux - on est ici hors sujet, quoique, la vénalité figure chez Tolkien pour les joyaux et les métaux, Féanor comme les Nnins.
Prenons comme exemple les chevaux de bronze conçus par Lysippe pour Alexandre le Gand - œuvre extrêmement rare de métal antique conservée, bien d'autres ayant été fondues et n'étant connus que par des copies romaines en marbre, matériau qu'on ne peut fondre ). Le sculpteur aurait utilisé du bronze pris aux Perses par les Macédoniens. Le quadrige est emporté de Chios à Constantinople par Constantin 1er vers 330. Les Vénitiens s'en emparent en 1204 lors du sac de la 4ème Croisade puis Napoléon les saisit pour le Louvre en 1797 avant restitution à Venise par les Autrichiens en 1815.
Quel parcours, nonobstant la qualité de ces sculptures, j'aime leur histoire comme celle de bien d'autres collections voyageuses.
Bon, avec tout ça, il manque encore d'autres récits biographiques, professionnels, militaires et parisiens mais d'abord revenir au sujet central de ce fuseau consacré aux arts et aux expos.
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Mais avant ma corvée de bio militaire, civile, jeunesse , Hyarion a évoqué les appels aux dons du Louvre auxquels il a contribué et la "Corbeille de Fraises" de Chardin.
Voila de quoi tisser, dans ce fuseau dédié, des liens à propos des tableaux qualifiés de 'Nature Morte".
Fraises des bois naturalistes dans une modeste corbeille d'osier, fruits précieux, éphémères mais qui sont encore frais donc une gourmandise, à la différence de la corbeille de fruits du Caravage de Milan https://fr.wikipedia.org/wiki/Corbeille_de_fruits , également dans les bras du "Garçon avec un Panier de Fruits" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Gar%C3%A7 … _de_fruits) ou sur la table du Souper de Londres (pas sur la version milanaise) "https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Souper … ,_Londres)" (splendide projection 3D des bras tendus et corbeille au bord de table, vision classique du bord du précipice donc de la possible chute); ce sont des fruits déliquescents, certains pourrissant, d'autres infestés par la vermine, dont les feuilles s'étiolent, se fanent. Caravage, parmi les premiers auteurs occidentaux de Nature Morte autonomes (sans autres acteurs humains) symbolise la fragilité de l'existence et le destin de tout spectateur, le thème du "Tempus Fugit", la vanité du temps qui passe, déjà manifestée dans les premières œuvres de Merisi (cf ses garçons fragiles ou apeurés devant un serpent, près d'une carafe, fragile elle aussi, malades ou peu vaillants).
Dans la liste des œuvres de Caravage, voyons par exemple la complexité des versions du "Joueur de luth", avec carafe ou pas, attribuées au peintre ou pas, où les instruments de musique ne sont pas les mêmes, parfois fendus (ironie vers l'acheteur?!?), parfois multiples, où les partitions musicales, dont les notes et les musiques ont été décryptées et authentifiées varient d'une toile à l'autre, d'un commanditaire à l'autre, etc.
Je n'étale pas une culture telle la confiture, je cite :https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Joueur_de_luth
Voir aussi les différentes versions, parfois très différentes des "Narcisse" ou les "David et Goliath", les "Diseuses de Bonne Aventure", les "Sacrifices d'Isaac", les "Saint François", les différents "Saint Jérôme", ou les "Saint Jean-Baptiste", (7 attribués) les "Couronnement d'épines" et les "Flagellations" autant de variations.
Quant au "Judith et Holopherne" de Toulouse, je me range volontiers à une attribution napolitaine par Caravage plus qu'à une copie de Finson, mais le débat n'est pas clos (peut-être les 'sachants' en ont mésestimé la valeur pour en faire baisser le prix estimé à 120 m° d'euros).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_d% … ou_Finson)
Avec les fraises de Chardin, on est plutôt dans le luxe de fruits chers pour les nobles et que les maraichers préfèrent vendre que les consommer. Toujours dans la furtivité de l'existence mais, oserais je dire, plus bourgeoise ou destinée aux élites.
Pas de personnage dans ce panier de fraises, ni dans les fruits du Caravage, une des premières "Nature morte" des temps modernes.
Chez Caravage, c'est le temps qui passe "Tempus Fugit", chez Chardin, une autre forme de Vanité. Je préfère d'ailleurs ses autres "Natures Mortes" (le "Gobelet d'Argent" du Louvre, le "Verre d'Eau" de Pittsburgh - le même verre que celui des fraises ou des "Prunes" au Louvre) et d'abord "La Raie" qui fut le premier tableau de ce genre (non historique, sans thème antique ou chrétien) à être admis comme 'morceau de réception' à l'Académie des Beaux-Arts. A gougueuler sur le net pour ne pas encombrer le fuseau.
Il eut bien des émules surtout au salon des refusés au 19ème plus qu'à celui officiel.
Côté 'Natures Mortes', on connait des images naturelles antiques (Egypte, Etrurie, Pompéi, Herculanum) médiévales et Renaissance, dont de célèbres tableaux cités par les historiens, Apelle, peintre d'Alexandre le Grand (peut-être auteur du tableau qui inspira la mosaïque de Naples déjà évoquée) et quelques siècles plus tôt Zeuxis qui avait peint une grappe de raisins si réaliste que les oiseaux auraient voulu la picorer mais il y ajouta un éphèbe, mal peint selon lui qui faisait peur aux mêmes oiseaux. On pourrait ajouter les tapisseries, les céramiques etc... En fait, je voulais surtout évoquer ce "Panier de fraises des bois" qui, selon moi, ne méritait pas le titre de Trésor National sauf du fait qu'il était un des derniers Chardin important en mains privées.
S.
ps : pour les amateurs de musées (Sosryko, Hyarion et autres), je suggère à Orsay, qui restera ouvert durant ses travaux entre 2025 et 2027, deux "Natures Mortes" cocasses : la "Botte d'Asperges" par Manet (1880) commandée par Charles Ephrussi, grand collectionneur, pour 800 francs et payée 1000 tellement il apprécia le petit tableau désormais au musée de Cologne (à visiter). Par politesse, Manet offrit un second petit tableau avec une seule asperge pour remercier le généreux commanditaire en lui écrivant "Il en manquait une à votre botte" (cette toile est à Orsay - dommage que les tableaux ne soient réunis que lors d'expo temporaires). Au Louvre, les "Gaufrettes" de Lubin Baugin si bien mises en scène dans le splendide film avec Jean-Pierre Marielle d'Alain Corneau, "Tous les Matins du Monde" https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dessert_de_gaufrettes , chef-d'œuvre de la nature morte française du XVIIe siècle selon Sterling (fragilité des gaufrettes et leur craquement (l'ouïe), encore en équilibre au bord d'une table, fragilité et transparence du cristal (la vue), goût et odeur du vin, sensualité du toucher de la paille de la carafe, les cinq sens sont présents, quelle merveille. Tableau à voir et film collector subtil et documenté (dans mon top 50 proche de "La Diagonale du Fou" avec Piccoli, quelques films rares et précieux).
pps ; après-midi et soirée probablement trop bavarde mais absent longtemps, je commente les sujets chers à mon cœur dans l'Espace libre, lieu de partage même avec des rapports ténus ou pas avec Tolkien.
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Merci Silmo pour tes liens artistiques, dans tous les sens du terme. Je ne manquerai pas de les visiter.
Quand aux Bernardins, comme je ne suis que les cours gratuits, le choix est assez limité. J'avoue que je préfère Coursera pour la diversité des cours et le niveau un peu moins "grand public".
Et pour les minces filets de sang de Matthieu, c'était juste parce que tu disais qu'il y en avait "au dessus" alors qu'il y en a aussi au dessous. Sans plus. Nous sommes d'accord que le sang est vraiment léger, anecdotique, contrairement à Judith et Holopherne (même si je préfère les versions d'Artemisia Gentileschi).
J'arrête mon hors-sujet.
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Eva, tu n'est pas hors sujet puisque dans l'espace libre
Judith et Holopherne, j'aime bien la version d'Artemisia Gentileschi, mais je préfère Caravage et chacun son goût, il n'y en a pas de mauvais.
S.
PS (toujours un ps) : bon sang presque 6h00 du matin, il est temps de mettre la viande dans le torchon même chez les noctambules insomniaques
pps : on doit trouver en ligne, le petit ouvrage "Piero della Francesca" de Gallimard sur Rakuten, E-Bay, Amazon ou autre, très beau petit livre https://www.gallimard.fr/catalogue/pier … 2070347681 aux alentours de 10 euros, dont les pages se déplient en pop-up - Sosryko l'a peut-être déjà, sinon à acheter vite :-)
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Merci pour le conseil, Silmo car non, je ne l'ai pas ;-) -- par contre, il y a quelques mois, nous nous sommes procuré un autre beau petit ouvrage lié au même (mais un texte plus littéraire, qui aborde le sujet différemment, car de méditation sur l'histoire et la guerre à partir d'un tableau du maître) Rencontre avec Piero della Francesca, de Piero Calmandrei.
S.
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Merci aussi du conseil avisé, je vais chercher ce livre en ligne
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Le tableau d'Artemisia Gentileschi existe en deux versions (Naples et Florence) et son père avait aussi peint ce thème, influencé par Caravage.
Artemisia, qui avait été victime d'un viol, peint son bourreau en le décapitant et elle fait son autoportrait en Judith. On comprend mieux l'histoire et le thème du tableau.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_d% … i,_Naples)
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Autre œuvre redécouverte à Noizay en Indre-et-Loire et bonne nouvelle pour le Centre-Val de Loire, ce qui fera plaisir à Isengar, parmi d'autres...
https://www.latribunedelart.com/un-tabl … edecouvert
https://www.latribunedelart.com/une-pub … e-touraine
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Le tableau d'Artemisia Gentileschi existe en deux versions (Naples et Florence) et son père avait aussi peint ce thème, influencé par Caravage.
Artemisia, qui avait été victime d'un viol, peint son bourreau en le décapitant et elle fait son autoportrait en Judith.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_d% … i,_Naples)
C'est la raison pour laquelle j'ai dit que je préfère les tableaux d'Artemisia. Surtout en tant que femme, même si je n'ai pas subi le même sort et qu'à mon âge, je devrais être tranquille (on n'est jamais à l'abri de croiser un cinglé !). Le visage de Judith/Artemisia représente parfaitement la lutte ancestrale des femmes contre la toute puissance et la domination des hommes. Mais ceci est un autre débat et le temps a heureusement changé bien des choses, même si les Curufin et Celegorm modernes souhaitent toujours posséder les Luthien actuelles.
Pour ceux qui sont intéressés, Arte va diffuser un documentaire ce samedi 16 novembre "Crime et peinture à l’âge baroque - L’affaire Artemisia Gentileschi"
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Ah merci pour l'info. Je ne louperai pas cette émission (et, chère Eva, crois bien que je suis ardent défenseur depuis toujours du droit des femmes, question de génération, de genre peut-être? ou autre)
Caravage était tourmenté, on le sait, par sa jeunesse pauvre, endeuillée, malheureuse et son autre violence.
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Hyarion a écrit :Silmo a écrit :...Saint-Louis-des-Français (et je confirme, la librairie française voisine)...
Là, pour le coup, ça me renvoie à des souvenirs personnels romains de plus de vingt ans ! ^^' Il se trouve que j'ai eu récemment à nouveau entre les mains l'exemplaire du livre que j'avais acheté à l'époque dans cette librairie : Promenades dans Rome de Stendhal (acquis à Rome le 20 février 2002 : je l'avais noté !)...
Je recommande aussi les "Lettres d'Italie" du Président Charles de Brosses (2 volumes pas chers en Poche ou d'occas' sur Rakuten https://fr.shopping.rakuten.com/offer/b … ome-2.html ), ouvrage que connait notre ami Giligili :) , savoureux voyage dans un français magnifique et drôle d'un grand érudit qui le premier inventa, entre autres, les mots "Polynésie" et "Australasie" (quand on croyait encore que, puisque l'Amérique du Nord avait une Amérique du Sud, forcément l'Asie avait son Asie du Sud qui deviendra Australasie sous sa plume puis Australie - cf. la mission confiée à Kerguelen par le roi de France, il sauva sa peau, puis la mission anglaise du capitaine Cook qui lui s'y échoua et mourut en Polynésie.., SicTransit). De Brosses correspondait avec le concurrent de Cook pour l'expédition australe. Il écrivit aussi le premier en France sur Herculanul et Pompei.
A Rome, découvrant la Transverbération de Sainte Thérèse" du Bernin, dans la chapelle de Santa Maria della Vittoria, il écrivit cette fameuse phrase "Si c'est ici l'amour divin, je le connais".
https://francearchives.gouv.fr/pages_histoire/39481
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_BrossesSilmo
ps : pour l'édification de Benjamin, qui cite Stendhal, auteur aux multiples homonymes, c'est en tant que conseiller d'Etat et sous le pseudo d'Henri Beyle qu'il entama mais ne finit pas, le premier inventaire des collections du Louvre dit "Inventaire Napoléon", collections si chères à notre occitanien :)
Sauf erreur de ma part, il me semble que Stendhal avait plusieurs pseudonymes et que son vrai nom était Henri Beyle... ^^
Merci en tout cas pour l'information concernant son activité vis-à-vis du Louvre : c'est le genre de "détail" que l'on a tendance à ne pas mentionner s'agissant des nombreuses missions administratives qui furent celles de Stendhal sous le Premier Empire, en France et en ailleurs en Europe.
Je te remercie également, cher Silmo, pour la référence concernant les Lettres d'Italie de Charles de Brosses : je connais depuis longtemps la collection « Le temps retrouvé » du Mercure de France, mais ladite référence fait partie de celles que je n'ai pas eu encore l'occasion de lire (j'ai saisi ton occas' sur Rakuten).
Pour ce qui est de la célèbre sculpture située dans la chapelle Cornaro de l'église Santa Maria Della Vittoria, la Transverbération de sainte Thérèse ou l'Extase de sainte Thérèse, voila aussi de quoi me rappeler des souvenirs... de même que la savoureuse anecdote de Sosryko relative à l'église Sainte-Marie-du-Peuple.
Le fait est que durant mon séjour à Rome, j'ai eu l'occasion de visiter de nombreux édifices et sites religieux chrétiens (nul n'est obligé, certes, mais quand on séjourne dans la Ville éternelle, c'est tout de même assez incontournable, que l'on soit catholique pratiquant ou non) : de mémoire, j'ai ainsi visité l'église jésuite Saint-Ignace, l'autre grande église jésuite de Rome qu'est le Gesù, l'antique Panthéon de Rome devenu basilique de la Sainte Vierge aux Martyrs, l'église Saint-Louis des Français, l'église Sainte-Marie-du-Peuple, la basilique Sainte-Marie-Majeure, la basilique Saint-Jean-de-Latran, la très ancienne église Santa Sabina sur la colline de l'Aventin, l'église Santa Maria in Trastevere également très ancienne, la basilique Saint-Pierre et la chapelle Sixtine au Vatican (j'avais notamment pu, à Saint-Pierre de Rome, voir le tabernacle en bronze doré du Bernin dans la chapelle du St-Sacrement, accessible seulement aux visiteurs venant prier), l'église Santa Maria della Vittoria située non loin de la via Veneto (où fut en partie tourné le chef d'œuvre de Fellini La Dolce Vita), la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs sur la via Ostiense, les catacombes de San Sebastiano accessibles sous la basilique Saint-Sébastien-hors-les-Murs le long de la célèbre via Appia antica ou Voie Appienne... et j'en oublie peut-être, car mon voyage d'étude universitaire commence à remonter à loin, même s'il m'a marqué... mais je peux toujours mentionner aussi l'église Sant'Agnese in Agone, que je n'ai toutefois vue que de l'extérieur en visitant la place Navone (Piazza Navona), ainsi que l'église de la Trinité-des-Monts, elle aussi vue seulement de l'extérieur, lors d'une pause en fin de journée sur les marches du célèbre escalier du même nom reliant cette église à la place d'Espagne...
Et si l'on ajoute à cela tout ce que j'ai pu également visiter et voir durant ce séjour romain ne relevant pas du christianisme — temples et autres sites antiques (Forum romain, Palatin, Colisée, Circus Maximus, thermes de Caracalla, ruines d'Ostia Antica ...), places et bâtiments historiques, arcs et portes, colonnes et obélisques, statues et fontaines (fontaine de Trevi, fontaine de Moïse ou de l'Acqua Felice, fontaine des Quatre Fleuves...), parcs et jardins... —, vous vous doutez bien que cela ne s'est pas fait en un week-end : ce fut alors une semaine que je passais sur place, avec hébergement collectif chez des religieuses, et des journées bien chargées.
Tout cela pour dire que si les quelques photographies que j'avais pu prendre alors (là où cela était autorisé, et en étant de toute façon très sélectif dans mes choix de sujets) furent bonnes en extérieur, elles furent presque toutes ratées en intérieur car sous-exposées en matière d'éclairage (j'avais utilisé un de ces appareils photographiques jetables qui n'existent plus aujourd'hui), et que le seul de mes clichés en intérieur laissant voir quelque-chose d'identifiable se révéla être celui pris à Santa Maria Della Vittoria...
(Rome, église Santa Maria Della Vittoria, chapelle Cornaro [sculpture du Bernin, l'Extase de sainte Thérèse], février 2002)
Je me souviens que la visite s'était faite un matin de février, suffisemment tôt pour éviter tout pic d'affluence de visiteurs (mais de toute façon c'était hors saison touristique), et que l'éclairage intérieur était de fait assez faible, moins prononcé à tout cas dans mon souvenir qu'à Saint-Louis des Français que j'avais cependant visitée en début de soirée, sans doute un autre jour (je ne me souviens plus trop)... On ne pouvait pas beaucoup s'approcher de la sculpture du Bernin, laquelle est en fait assez haut perchée, et cette photo prise dans la chapelle Cornaro en témoigne sans doute. Point de prêtre sorti de nulle part pour allumer un éclairage temporaire particulier sur l'oeuvre pour les visiteurs, hélas, car je n'aurai pas manqué de trouver cela amusant... L'Extase de sainte Thérèse est en tout cas une oeuvre majeure de la statuaire baroque, et elle n'a certainement pas fini de faire réagir... Le commentaire du président de Brosses à son sujet est élégant.
Silmo a écrit :Quant au prétendu bourreau - le baptisé central plus horrifié que sacrilège - il n'aurait jamais été validé tel un assassin par le cardinal commanditaire, candidat au Sacré Collège (Jamais Pontife car censuré par l'Espagne à l'époque où les grands pays catho avaient droit de veto), ni par la censure vaticane, ce prétendu assassin tente au contraire de porter secours au Saint Martyr.
Malgré mon doute initiale quant à ton interprétation, je pense que tu as raison. Certes, le saint semble vouloir repousser de la main l'homme qui l'a agrippé, mais cela pourrais s'expliquer par le fait qu'il sait être blessé à mort. En effet, on voit distinctement le sang couler sur son aube. Il est vrai aussi que l'homme est armé de l'épée, arme par laquelle périt Matthieu d'après la Légende dorée et les textes ultérieurs (voir par exemple cette traduction française en ligne), mais il pourrait avoir ramassé l'instrument abandonné par l'assassin.
Je suis d'accord avec toi sur le fait que l'homme central semble avoir une expression plus horrifiée que menaçante, et que son vêtement rappelle plus la tenu d'un baptisé que celle d'un bourreau, serait-il éthiopien. [...] Le tableau capturerait donc le moment de la mort (et donc de la remise de la palme du martyr par l'ange qui se penche sur l'agonisant), mais non celui du crime.
(J'aime beaucoup ce genre d'échange, car j'apprécie d'autant plus les œuvres dont nous parlons à mesure que je comprends mieux les intentions artistiques qui les sous-tendent et qui font une partie de leur richesse.)
Tout cela, il faut bien le reconnaître, est a priori assez contre-intuitif, d'où mon propre scepticisme exprimé naguère en ces lieux :
https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 384#p89384
Michelangelo Merisi, dit Caravage (Caravaggio) ou Le Caravage (1571-1610).
Le Martyre de saint Matthieu (Il Martirio di san Matteo), 1599-1600.
Huile sur toile, 323 x 343 cm.
Rome, San Luigi dei Francesi, Chapelle Contarelli.
L'instant figé dans cette scène incite à la fois à y voir un crime et une mort imminente, compte tenu de tous les éléments présents et de la composition générale : l'homme à demi-nu est un personnage central, le plus éclairé, dont la présence domine assez largement tout le reste, qui tient fermement l'épée d'une main, et de l'autre main le bras de Matthieu levé dans un geste plutôt d'opposition, à moins que le martyr ne soit sur le point de saisir la palme tendue par l'ange...
C'est là, me semble-t-il, la lecture la plus naturelle ou spontanée que l'on peut faire.
Pour autant, je tiens compte du contexte politico-religieux que Silmo nous a justement rappelé, plusieurs fois depuis 2020. Le Caravage a vécu une vie tourmentée, à une époque qui ne l'était pas moins, celle de la Contre-Réforme, dans une société fortement hiérarchisée et intolérante, ce que montre bien du reste, à mon avis, le récent film Caravage (L'Ombra di Caravaggio) de Michele Placido, un bon long métrage que j'avais vu au cinéma l'année dernière et dont j'avais dit quelques mots dans un autre fuseau, parmi quelques autres évocations cinématographiques :
https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic. … 551#p92551
Sachant donc le contexte, et en particulier les contraintes liés au commanditaire du tableau, et en tenant compte aussi des autres éléments exposés en ces lieux, j'en suis venu, déductivement, à adopter une lecture hitchcockienne de l'œuvre, en songeant en particulier à un passage d'un des chefs-d'œuvre du maître du suspense, La Mort aux trousses (North by Northwest ; 1959) : une célèbre scène de meurtre commis devant de nombreux témoins (évènement équivoque pour ceux-ci mais pas pour le spectateur, qui connait le contexte) se déroulant au siège de l'O.N.U. à New York...
(North by Northwest ; Alfred Hitchcock, 1959)
Dans le cas de l'homme à l'épée au centre du tableau de/du Caravage, comme dans celui du personnage joué par Cary Grant, vu et photographié malgré lui avec un couteau de meurtrier, n'aurions-nous pas affaire à cette figure récurrente du cinéma de Hitchcock qu'est le faux coupable ? J'aurai finalement tendance à le penser...
À l'époque de mon séjour à Rome, bien qu'ayant eu l'occasion de me promener dans le parc de la Villa Borghèse, je n'avais pas pu visiter la collection de la Galerie Borghèse. Plus de 22 ans après, le musée Jacquemart-André m'a donné l'occasion, le mois dernier, de me rattraper partiellement en proposant à Paris une exposition rassemblant une sélection d'œuvres de cette prestigieuse collection romaine, notamment celles-ci, entre autres :
le Garçon à la corbeille de fruits de/du Caravage, tableau dont a parlé Silmo précédemment, et qui fut acquis en 1607 dans des conditions arbitraires par le cardinal Scipion Borghèse, aux dépens du précédent détenteur de l'œuvre, le peintre Giuseppe Cesari dit le Cavalier d'Arpin, dans l'atelier duquel Caravage avait été employé ;
La Dame à la licorne de Raphaël, magnifique portrait de jeune fille sans doute commandé pour être un cadeau de mariage ;
Psyché et l'Amour, un splendide tableau de Jacopo Zucchi d'après les Métamorphoses d'Apulée, une autre probable commande pour un mariage, celui florentin de Ferdinand Ier de Médicis avec Christine de Lorraine en 1589 ;
une très belle copie anonyme (peut-être réalisée par Giovanni Antonio Bazzi, dit Le Sodoma) de Léda et le cygne d'après l'œuvre perdue de Léonard de Vinci (tableau original emporté par le vieux maître avec lui jusqu'en France mais qui est porté disparu depuis le XVIIe siècle), version qui me semble être une des copies existantes probablement parmi les plus fidèles, comme le suggère notamment le visage de Léda, au style très léonardesque, et même s'il manque par ailleurs deux des quatre enfants censés être présents dans le tableau original (il y a les deux garçons, Castor et Pollux, mais il manque les deux filles nées avec eux, Hélène et Clytemnestre).
Michelangelo Merisi, dit Caravage (Caravaggio) ou Le Caravage (1571-1610), Garçon à la corbeille de fruits (huile sur toile, vers 1596).
(Paris, musée Jacquemart-André ; photo : 24 octobre 2024)
Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483-1520), La Dame à la licorne (huile sur toile appliquée sur panneau, vers 1506).
(Paris, musée Jacquemart-André ; photo : 24 octobre 2024)
Jacopo Zucchi (vers 1540/1541-1590), Psyché et l'Amour (huile sur toile, 1589).
(Paris, musée Jacquemart-André ; photo : 24 octobre 2024)
D'après Léonard de Vinci, Léda et le cygne (tempera et huile sur panneau, avant 1517).
(Paris, musée Jacquemart-André ; photo : 24 octobre 2024)
S'agissant de ce dernier tableau, j'ai remarqué, entre autres détails, un chardonneret élégant (Carduelis carduelis) se trouvant aux pieds de Léda (ou Lêda, comme l'écrivait Pierre Louÿs).
D'après Léonard de Vinci, Léda et le cygne (tempera et huile sur panneau, avant 1517), détail.
(Paris, musée Jacquemart-André ; photo : 24 octobre 2024)
Je ne sais pas si cet oiseau figurait déjà dans le tableau original, mais il est en tout cas souvent présent dans la peinture occidentale des XVIe et XVIIe siècles, et le fait qu'il soit connu pour être un symbole annonciateur de la Passion du Christ rend sa présence peut-être un petit peu mystérieuse, dans un tableau au sujet emprunté à la mythologie grecque...
L'exposition « Chefs-d'œuvre de la Galerie Borghèse », au musée Jacquemart-André, a lieu depuis le 6 septembre dernier jusqu'au 5 janvier 2025. À noter que la prochaine exposition dans ce beau musée parisien sera consacrée, l'année prochaine, à... Artemisia Gentileschi.
Quant au "Judith et Holopherne" de Toulouse, je me range volontiers à une attribution napolitaine par Caravage plus qu'à une copie de Finson, mais le débat n'est pas clos (peut-être les 'sachants' en ont mésestimé la valeur pour en faire baisser le prix estimé à 120 m° d'euros).
Effectivement, le débat n'est pas clos, mais que n'a-t-on pas dit, déjà, sur ce tableau découvert dans un grenier de la région toulousaine... ^^' Lorsqu'il avait été présenté au public en 2019, à l'hôtel des ventes de Saint-Aubin à Toulouse, je n'avais pas pu aller le voir (pas assez de créneaux horaires et, surtout, trop de monde). Néanmoins, d'après les informations disponibles, j'en étais resté à mon hypothèse d'un travail à quatre mains, peut-être commencé par Caravage et terminé par Finson, mais apparemment les experts préfèrent d'autres possibilités, attribuant le tableau soit à l'un, soit à l'autre peintre... Il y en aurait, des choses à dire, sur ces expertises... S'agissant de ce « Caravage de Toulouse », je me souviens que le commissaire-priseur chargé de la vente en avait fait des giga-tonnes à l'époque (c'est un métier, me diras-tu)... Finalement vendu de gré à gré à un collectionneur américain pour 110 millions de dollars, au lieu de faire l'objet d'une vente aux enchères comme c'était prévu, ce tableau a depuis disparu de la circulation... comme ce douteux Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci, que s'était offert en 2017 le prince héritier d'Arabie saoudite pour 400 millions de dollars, et qui demeure invisible depuis (peut-être parce qu'il ne valait pas le prix payé, tout compte fait ?). Ceci étant dit, j'avais appris, il y a trois ans, que ce Judith et Holopherne de Toulouse faisait l'objet d'une restauration au Metropolitan Museum of Art de New York...
...l'Espace libre, lieu de partage même avec des rapports ténus ou pas avec Tolkien.
Il peut y avoir bien des façons d'établir un rapport avec Tolkien, si l'on y tient, même quand on parle du Louvre (j'en reparlerai peut-être)... ;-)
... je suis pourtant fan de Boileau.
C'est depuis longtemps de notoriété publique, cher François, en tout cas en ces lieux. ;-)
Je reviendrai reparler du Louvre, des natures mortes, etc., plus tard, en espérant, pour ma part, ne pas avoir été trop long avec ce présent message...
Amicalement,
B.
[EDIT: correction de fautes et coquilles]
En ligne
Je suis toujours long à la détente pour répondre.
Benjamin,
Eglises romaines, je ne suis pas hyper fan de l'Eglise du Gesù et un peu déçu par le spectacle de 17h00 (ou 17h30) racontant la biographie de Saint Ignace en son et lumière avec l'apothéose du grand tableau qui s'abaisse pour découvrir la sculpture en argent du saint. La coupole par Andréa Pozzo me plait moins que la voute en berceau spectaculaire du même artiste à l'église Saint-Ignace de Rome, apothéose de Saint-Ignace.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/ … uselang=fr
(église dont il ne faut pas louper la place (Piazza Sant'Ignacio) concue comme une scène de théâtre avec entrées et sorties...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89gli … o_Rome.jpg
De Bernin, je crois avoir vu une majorité des oeuvres accessibles en Europe sauf en Angleterre mais sacrebleu, cher Benjamin, il te faut absolument, impérativement visiter la Galerie Borghese à Rome (compliquée : réservation obligatoire pour deux heures maxi dont une seule heure dans la galerie de peintures - je recommande de réserver une visite le matin de 10h00 à midi, puis aller déjeuner alentour et réserver une seconde visite l'après-midi. Tous les principaux chefs-d'oeuvre du Bernin y sont : "Enée, Anchise et Ascagne" (sculpté à 22 ans avec son père), "l'Enlèvement de Prosperpine" si sensuel (voir le détail de la main de Pluton sur la cuisse de Proserpine et le terrifiant Cerbère), le chef oeuvre absolu "Apollon et Daphné" taillé dans un seul bloc de marbre, jusqu'aux minces feuilles de laurier au bout des mains de la nymphe), le "David" au mouvement inspiré par le Gladiateur Borghèse...
Au Vatican, Le Baldaquin, la Gloire, l'Autel du Saint-Sacrement, le tombeau d'Urbain VIII et celui d'Alexandre VII où l'une des allégories (la Foi) pose un pied sur un Globe Terrestre et son gros orteil s'appuie sur l'Angleterre en forme d'épine (un message pour l'église anglicane séparée de celle de Rome).
Concernant la place Navona, sa fontaine des 4 fleuves et l'église Sainte-Agnès, la tradition dit que Bernin a dessiné la fontaine, sans la réaliser lui-même, et que parmi les fleuves le Rio dela Plata tend le bras de peur que l'église Sainte-Agnès ne lui tombe dessus et parce que Bernin ne voulait pas que la statue regarde l'Eglise Sainte-Agnès dont l'architecte Borromini était son conccurent tandis qu'il n'avait pas obtenu la commande.. (Pure légende puisque Sainte-Agnès fut bâtie après la fontaine des fleuves).
lecture recommandée : Bernin aux éditions Phaidon. 2005 en français, 1990 en italien, multiples éditions anglaises régulièrement réviséées de 1955 à 2007.
S.
PS : Ayant déjà évoqué pour Saint-Louis-des-Français le lien franco-italien avec la conversion d'Henri IV au catholicisme et puisque tu as évoqué ta visite à Saint-Jean-de-Latran, j'espère que tu y as vu la statue d'Henri IV et la dédicace faisant des chefs d'Etat français des Chanoines du Latran :-) sous le portique du transept droit, mentionnant l'attribution du titre de chanoine d'honneur aux rois de France, puis de la royauté à la République, la tradition subsiste mais tous les présidents ne s'y rendent pas.
https://commons.wikimedia.org/wiki/File … uselang=fr
PPS : je n'aurais pas fait le lien avec Hitchcock et "La Mort aux Trousses" mais le hasard étant parfois facétieux, figure-toi que si tu vas à Rome visiter la galerie Borghèse et que tu fais une pause déjeuner, il y a dans les jardins Borghèse au dessus de la Piazza del Popolo, un restaurant dont l'un des serveurs est le parfait portrait jumeau du maître du Suspens et qui prétend volontiers être un fils caché (Hitchcock ayant souvent séjourné en Italie, why not? et peut-être aurait-il visité les Caravage de Saint-Louis-des Français avant de tourner la Mort aux Trousses, ce serait amusant).
PPSS: il faut que je retrouve le fuseau dans lequel je faisais part de mes sujets d'examen à l'Ecole du Louvre car la liste était loin d'être complète, si ça vous intéresse de savoir les thèmes et images sur lesquels on était interrogés.
PPPS: j'ai du cliquer sur un mauvais bouton car le forum ne me comprend plus en français (tous les mots sont fautifs, comme si j'écrivais en anglais... Grrrr on est tout de même sur jrrVF)
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Caravage (L'Ombra di Caravaggio) de Michele Placido
Film intéressant et effectivement bien documenté avec des images de qualité.
Je suggère aussi "Le Caravage, un génie en fuite" par Renato Mazzolli (2013), documentaire hélas devenu hors de prix ce qui n'était pas le cas à sa sortie (aujourd'hui sur Rakuten, d'occase - comme neuf à 85 € - et neuf à 254 € - je ne l'avais acheté que pour moins de 15 euros)... je vais peut-être le numériser et le revendre :-) Moins cher sur Amazon ou E-bay sans faire de pub.
Je ne recommande pas "Caravage et moi" de Steve McLean (film homoérotique anglais au 20ème s. sans grand intérêt).
Pas plus le chapitre "Caravage" de la série Palette n° 4 'Mystères sacrés' à propos du cycle de la Chapelle Contarelli et qui me semble à côté de la plaque dans l'identification du jeune Mathieu, le confondant avec le vieux barbu (sujet déjà évoqué en ces lieux).
En encore moins la chorégraphie de Bartabas (les équidés étant absents de l'Oeuvre du Caravage sauf dans les deux versions de la Conversion de Saint-Paul, dont l'une refusée par les commanditaires).
Silmo
ps: de toute façon, je n'aime ni Bartabas, ni les cheveaux "inconfortables au milieu et dangeureux aux deux bouts" selon les Anglais pps: pour Caravage, l'oeuvre complet chez Taschen ? grand, très grand catalogue bien illustré (si la famille cherche des idées de cadeau pour Noël)
Et Bernin, déjà dit, chez PHAIDON.
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