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#226 05-06-2025 07:51

Elendil
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Hyarion a écrit :

Oui, et d'ailleurs j'avais personnellement apprécié notamment le fait que l'on entende ainsi de la musique d'un compositeur luthérien lors d'un mariage catholique... ;-)

Comme j'avais sans doute eu l'occasion de te le dire alors, Bach a des résonances très particulières pour moi. Au demeurant, même si j'apprécie beaucoup les œuvres pour orgue de Couperin, Franck ou Widor et maintenant aussi celles de Poulenc, Messiaen ou Duruflé (que je ne connaissais pas encore), je trouve Bach absolument insurpassable sur cet instrument, sauf évidemment pour les œuvres pour orgue et orchestre, qu'il n'a pas expérimentées. Et puis il ne faut pas être plus royaliste que le roi... Après tout, Bach lui-même, l'archétype du bourgeois luthérien dans toute sa rigueur n'a-t-il pas composé l'exceptionnel chef d'œuvre qu'est sa Messe en Si mineur (BWV 232) suivant la liturgie catholique (et ne l'a-t-il pas dédié au très catholique Frédéric-Auguste II de Saxe) ?

Hyarion a écrit :

Par ailleurs, les Quatre Saisons de Vivaldi renvoyant à des souvenirs personnels et Vivaldi faisant partie des compositeurs que je comptais évoquer ici dès que possible, Elendil en outre n'ayant pas mentionné des œuvres de J.-S. Bach que je t'aurais citées, Jérôme, si tu me l'avais demandé (Damien et moi persistons ici apparemment à être plus ou moins complémentaires, fut-ce involontairement, ou du moins sans concertation ! ^^'), voila autant de raisons pour lesquelles il vaut mieux réserver au week-end prochain un message conséquent de ma part sur tout cela. :-)

Oh, je me suis forcé à être très sélectif. Du côté des pièces pour instrument seul, j'aurais bien cité aussi l'une ou l'autre pièces pour luth, sans parler des splendides sonates et partita pour violon seul (qui sont toutefois plus difficiles d'accès que les suites pour violoncelle seul). Et que dire de l'Art de la fugue dans son intégralité ou de ce formidable tour de force qu'est le Clavier bien tempéré ? Du côté concertant, j'ai aussi dû faire l'impasse sur les Concertos brandebourgeois comme sur l'Offrande musicale, mais j'avais résolu d'emblée de me limiter...

E.

[EDIT : petite correction.]

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#227 05-06-2025 19:56

Yyr
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

J'ai commencé et ça me plaît ;).
Je pense que je vais me procurer les CD pour écouter plus convenablement.

@Hyarion : je sais pouvoir compter aussi sur toi, bien sûr, pour m'accompagner sur ce chemin !
— merci aussi pour le témoignage de Berlioz dans le fuseau voisin !

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#228 05-06-2025 22:40

Elendil
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Alors quelques références de mieux : pour la Messe en Si mineur, j'apprécie beaucoup l'interprétation du Collegium Vocale Ghent, dirigé par Philippe Herreweghe (mais je reviendrai sur les compositions sacrées ultérieurement, ai-je dit).

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Pour le luth, je dois bien dire que je ne connais réellement que l'interprétation de Hopkinson Smith, qui est un immense luthiste. Pour la mélodie, je recommanderais en premier lieu la Partita al liuto Composta dal Sig. J. S. Bach BWV 997, mais comme le son est un peu moins bon que pour ses autres enregistrements, je signalerais en complément les petits morceaux que sont le Praelude in C Mol pour La Lute di Johann Sebastian Bach BWV 999 et la Fuga del Signore Bach (BWV 1000) -- oui, je trouve sympa que mon coffret CD donne le titre original de ces morceaux. wink

Du côté du violon seul, j'apprécie sans réserve la magistrale, mais austère vision qu'en donne Nathan Milstein. Et puisqu'il s'agit de se limiter, alors autant conseiller en première écoute la Partita n° 2 BWV 1004, qui se conclut par la célébrissime Chaconne.

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Pour Die Kunst der Fugue (BWV 1080), j'ai déjà donné le lien vers l'interprétation de Leonhardt, mais voici qui permet de commencer directement au Contrapunctus 1. Je n'ai pas l'impression que Gould l'ait enregistré dans sa totalité, mais cette vidéo permet de le voir jouer les quatre premiers contrepoints. Si l'on veut écouter Das Wohltemperierte Clavier (BWV 846-869) par les mêmes, le lien est toujours le même pour Leonhardt (mais ça commence ici), tandis que pour Gould, ce sera .

Sinon, pour poursuivre le côté concertant, puisque j'ai cité les Six Concerts à plusieurs instruments (en français dans le texte, mais on les connaît aujourd'hui sous le nom de Concertos brandebourgeois, BWV 1046-1051). Et comme pour une fois, je n'ai pas envie de choisir, voici un enregistrement des six concertos par Il Giardino Armonico, sous la direction de Giovanni Antonini. Ce n'est pas le seul qui vaille la peine d'être écouté, mais il tient une place particulière dans l'histoire de l'interprétation musicale, car il figure dans la célèbre édition Bach 2000, la toute première intégrale des œuvres du Cantor de Leipzig, qui fut jadis éditée par le label Teldec.

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Je terminerai pour ce soir avec la Musikalisches Opfer BWV 1079, par exemple dans cet enregistrement, qui est un peu le Who's Who des interprètes baroques néerlandais dans les années 1970 : Barthold Kuijken à la flûte traversière, Sigiswald Kuijken et Marie Leonhard au violon, Wieland Kuijken à la basse de viole, Robert Kohnen au second clavecin... et Gustav Leonhardt au premier clavecin.

E., qui est bien parti pour réécouter Bach pendant plusieurs soirs d'affilée

EDIT : Ajout de quelques images.

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#229 09-06-2025 23:57

Hyarion
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

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Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768).
L'Arrivée de l'Ambassadeur français au palais ducal (ou à Venise), 1726-1727.
Huile sur toile, 181 x 259 cm.
Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage (encore un tableau que l'on n'est pas près de revoir en Europe occidentale...).


Comme on le faisait remarquer ce lundi matin sur la radio France Musique, nous célébrons cette année les 300 ans de la publication, vers la fin de l'année 1725, de Il cimento dell'armonia e dell'inventione (L'Épreuve de l'Harmonie et de l'Invention), un ensemble de douze concertos écrits par le compositeur vénitien Antonio Vivaldi (1678-1741) pour violon soliste, cordes et basse continue, les quatre premiers de ces concertos étant particulièrement connus sous le nom Le quattro stagioni (les Quatre Saisons). C'est aux Pays-Bas, à Amsterdam, que la publication a eu lieu, par la maison d'impression et d'édition de Michel-Charles Le Cène, gendre et successeur d'Estienne Roger (tous deux issus de familles de huguenots français exilés à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes) : à partir de 1711, Vivaldi avait en effet trouvé là, en Hollande, un moyen de diffusion internationale de son œuvre plus efficace et moderne par rapport aux anciennes imprimeries et maisons d'édition de sa Venise natale, Cité des Doges où il vécut et travailla toutefois durant la majeure partie de sa vie, avant un ultime voyage un peu énigmatique à Vienne où il mourut à l'âge de 63 ans. Les concertos des Quatre Saisons connurent un succès européen du vivant de leur auteur, ayant notamment été interprétés à Londres, ainsi qu'à Paris au début de l'année 1728 au Concert Spirituel.

Virtuose du violon, Vivaldi a porté au plus haut niveau le concerto pour instrumentiste soliste, sans du reste se limiter à son propre instrument de prédilection. De fait, comme l'a écrit Riccardo Allorto pour l'entrée dédiée au musicien dans le Dictionnaire de la musique : Les hommes et leurs œuvres dirigé par Marc Honegger (Bordas, rééd. 1979, volume 2, p. 1160), « Vivaldi doit sa célébrité à ses concertos, si différents des concertos de Torelli, Corelli ou Albinoni. On comprend d'ailleurs mieux les innovations qu'il a introduites dans sa musique instrumentale si l'on confronte ses œuvres avec celles de ses prédécesseurs : autant ces dernières apparaissent aimables, légères, charmantes, spirituelles, autant celles-ci sont dramatiques et riches de contrastes. La forme du concerto est définitivement fixée selon le schéma tripartite Allegro-Adagio-Allegro issu de la symphonie d'opéra ; les proportions s'équilibrent autour du mouvement lent central. Vivaldi accroît la différence expressive entre les trois mouvements : il marque des oppositions dynamiques, joue du clair-obscur et introduit dans sa mélodie des éléments lyriques suggestifs. » Avec ses concertos des Quatre Saisons (opus 8, n°1 à 4, RV 269 en mi majeur « Le Printemps », RV 315 en sol mineur « L'Été », RV 293 en fa majeur « L'Automne », et RV 297 en fa mineur « L'Hiver »), Vivaldi a composé ce qui est généralement considéré aujourd'hui comme un hymne universel à la Nature, accompagné de sonnets évoquant chacune des saisons (le texte de ces sonnets est consultable dans l'article dédié de la Wikipédia francophone).

La célébrité de ces quatre concertos, acquise durant le siècle dernier, doit beaucoup d'une part à la redécouverte et reconnaissance de l'ensemble de l'œuvre musicale de Vivaldi, longtemps oubliée après sa mort, et d'autre part aux très nombreuses interprétations desdits concertos enregistrées pour le disque à partir de la seconde moitié du XXe siècle. De fait, il existe aujourd'hui tant de versions enregistrées des Quatre Saisons, que l'on ne peut avoir que l'embarras du choix en matière d'interprétations de référence, d'autant plus que l'œuvre a connu des modes au fil des décennies, notamment celle d'un style d'exécution « nerveux », voire « violent », popularisé depuis les années 1990-2000. On pourra se faire une idée de la variété d'interprétations plus ou moins récentes (de 1992 à 2024) en écoutant l'émission de France Musique « La Tribune des critiques de disques », consacrée aux dites Quatre Saisons et diffusée à la radio le 4 mai dernier :
https://www.radiofrance.fr/francemusiqu … ne-7991796

À titre personnel, et sans que cela soit du reste bien original sans doute, la découverte des Quatre Saisons est un de mes premiers souvenirs musicaux, dans le domaine de la musique dite « classique », à travers l'écoute, quand j'étais enfant, d'un disque vinyle de la discothèque de ma mère, dans le courant des années 1980 (l'écoute ayant d'ailleurs déjà pu commencer pour moi in utero... ^^' ...). Le disque en question, que j'ai encore, avait été édité chez Philips dans une collection de vinyles à destination du grand public, dédiée à la musique classique dans les années 1970, et intitulée tout simplement « Invitation à la Musique ».

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L'interprétation des Quatre Saisons sur ce disque est un peu oubliée aujourd'hui : il s'agit de celle de Henryk Szeryng jouant du violon et dirigeant l'English Chamber Orchestra en 1969. Violoniste polonais juif naturalisé mexicain, Henryk Szeryng (1918-1988) était un virtuose, « un musicien discret et profond » ayant « traversé le XXe siècle avec une constance remarquable, celle du service rendu à la musique, préférant toujours l'honnêteté du geste et la sobriété du style », ainsi que l'a rappelé assez récemment Aurélie Moreau, sur France Musique, dans son émission « Stars du classique » consacrée au musicien et diffusée à la radio le 14 avril dernier. De fait, Szeryng se distingue par son style d'interprétation, à la fois rigoureux et précis, mais aussi élégant et accessible. C'était l'idéal pour découvrir les Quatre Saisons en néophyte quand j'étais plus jeune.

Cela ne surprendra personne, je pense, que la version de Szeryng reste ma version de référence, héritée de ma mère qui adorait le violon, mais cette version a depuis été largement éclipsée par quantité d'autres interprétations enregistrées dans les décennies suivantes, avec un renouvellement ayant suivi des modes que j'ai évoquées plus haut. De fait, la retrouver en CD n'est pas forcément évident de nos jours, mais elle a cependant bien été rééditée dans ce format chez Philips Classics, notamment au tournant du siècle en Allemagne dans une collection intitulée “Klassik für Millionen”, en ajoutant à l'enregistrement des Quatre Saisons de 1969 deux interprétations plus tardives (1976), toujours par Henryk Szeryng et l'English Chamber Orchestra de deux autres concertos de Vivaldi, extraits d'un autre série de concertos, L'estro armonico (L'invention harmonique) opus 3, éditée à Amsterdam en 1711 (le Concerto n°6 en la mineur pour violon RV 356 et le Concerto n°9 en ré majeur pour violon RV 230, ce dernier ayant par ailleurs fait l'objet d'une transcription en ré majeur pour clavecin par J.-S. Bach [BWV 972]).

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Quelques extraits, parmi mes mouvements de concertos des Quatre Saisons préférés (en ce qui concerne le troisième mouvement du concerto de « L'Automne », je trouve l'association de la musique avec un thème cynégétique assez contre-intuitive, du moins pour un esprit comme le mien peu porté sur la chasse) :

  • Antonio Vivaldi (1678-1741), Le quattro stagioni (les Quatre Saisons), op. 8 (Concertos n°1 à 4, pour violon soliste, cordes et basse continue), Henryk Szeryng (violon et direction), English Chamber Orchestra :
    - Concerto n° 1 en mi majeur, op. 8, RV 269, “La primavera” (« Le Printemps ») - 1. Allegro :
    https://www.youtube.com/watch?v=yR_rneDtWGo 
    - Concerto n° 3 en fa majeur, op. 8, RV 293, “L'autunno” (« L'Automne ») - 3. Allegro (“La caccia”) :
    https://www.youtube.com/watch?v=JAw1E_I4y-Y
    - Concerto n° 4 en fa mineur, op. 8, RV 297, “L'inverno” (« L'Hiver ») - 1. Allegro non molto :
    https://www.youtube.com/watch?v=shpMGqtyEU0

Parmi les centaines de concertos composés par Antonio Vivaldi, et pas seulement pour le violon soliste, quels autres que ceux des Quatre Saisons me paraissent mériter une attention particulière ? Je recommande notamment l'écoute de Concertos pour flûte, cordes et basse continue parmi ceux réunis dans son opus 10 édité à Amsterdam en 1728, et en particulier par exemple le Concerto n°3 en ré majeur RV 428 “Il gardellino” (« Le chardonneret »), très évocateur du chant de l'oiseau associé. Ma version de référence est celle du grand flûtiste Jean-Pierre Rampal (1922-2000) avec l'ensemble I Solisti Veneti dirigé par Claudio Scimone, enregistrée en 1982 et qui notamment figure dans une compilation double CD, de chez Sony Classical, dédiée aux “Great Flute Concertos” de Vivaldi, J.-S. Bach, Telemann et Mozart interprétés par Rampal en soliste (avec notamment les deux concertos de Mozart pour flûte et orchestre ainsi que son magnifique et célèbre Concerto pour flûte, harpe et orchestre, joué par Rampal et la harpiste Marielle Nordmann, concertos de Mozart dont j'avais déjà parlé ici dans un précédent message en janvier 2024).

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  • Antonio Vivaldi, Concerto pour flûte, cordes et basse continue en ré majeur, op. 10, n°3, RV 428 “Il gardellino” (« Chardonneret ») - I. Allegro, Jean-Pierre Rampal (flûte traversière), I Solisti Veneti, dir. Claudio Scimone :
    https://www.youtube.com/watch?v=hl7v_lJCNdQ 

Si l'on souhaite se faire une idée de la variété des concertos de Vivaldi pour divers instruments, solistes, en duo ou plus nombreux, avec ensemble de cordes (et éventuellement basse continue), il y a beaucoup de possibilités, mais à choisir, je recommande le travail, fait surtout dans les années 1980, de l'ensemble The English Concert, sur instruments originaux et dirigé du clavecin ou de l'orgue par Trevor Pinnock. Une compilation de divers enregistrements d'interprétations de concertos par cette formation a été édité en CD en 2011, par Deutsche Grammophon dans sa « Collection du millénaire », avec au programme divers concertos pour mandolines, flûte, hautbois et violon... et notamment le Concerto en sol majeur pour deux mandolines, cordes et basse continue RV 532, qui fait partie des très nombreuses œuvres de Vivaldi qui ne furent pas éditées et publiées de son vivant.

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  • Antonio Vivaldi, Concerto pour deux mandolines, cordes et basse continue en sol majeur, RV 532 - 2. Andante, John Tyler et Robin Jeffrey (mandolines), The English Concert, dir. Trevor Pinnock :
    https://www.youtube.com/watch?v=1B0wDhwc-AQ 

Il existe un ensemble de concertos de Vivaldi connu sous le nom de “Concerti di Parigi” (« Concertos de Paris »), du fait qu'ils sont conservés à Paris depuis le XVIIIe siècle (aujourd'hui à la BnF). Il s'agit d'une douzaine de concertos pour cordes et basse continue qui sont en fait un assemblage habile d'œuvres déjà composées « à l'avance » et de musique inédite spécialement écrite pour un commanditaire à qui cet ensemble d'œuvres vivaldiennes fut ainsi livré. On pense que ce commanditaire des “Concerti di Parigi” était probablement l'ambassadeur de France à Venise, Jacques-Vincent Languet, comte de Gergy, connu comme mécène de diverses œuvres de Vivaldi, et dont le peintre Canaletto a immortalisé dans un tableau (reproduit plus haut) l'entrée publique comme ambassadeur dans la Cité des Doges en 1726. Vivaldi était à la fois capable de travailler très rapidement, en tenant compte des goûts particuliers de ses commanditaires vénitiens ou étrangers, tout en étant un gestionnaire avisé de sa production artistique, ce dont semble témoigner ces « Concertos de Paris ». Au milieu de concertos plus anciens et déjà prêts, il a inclus deux concertos nouveaux, un peu plus longs que les autres, écrits dans un langage un peu plus moderne et marqués par des éléments stylistiques français, se distinguant ainsi comme un hommage spécifique au commanditaire : il s'agit des Concerti II et V sur les douze, soit le Concerto II en mi mineur, RV 133, dont le dernier mouvement offre un rare exemple de menuet en rondeau déguisé en Allegro à l'italienne, et le Concerto V en do majeur, RV 114, notamment commençant avec une « entrée française ».

Ces “Concerti di Parigi” ont fait l'objet en Italie d'une interprétation, sur instruments originaux, enregistrée à Florence avec l'ensemble Modo Antiquo dirigé par Federico Maria Sardelli en 1999, édité en CD la même année puis réédité en 2019 chez Tactus. Je recommande cette version.

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Enfin, bien que cela ait déjà été évoqué ici précédemment, en particulier par Cédric, comment ne pas évoquer l'exercice encore assez récent de recomposition des Quatre Saisons de Vivaldi par Max Richter en 2012 ? Musicien et compositeur germano-britannique né en 1966, Richter a réalisé un travail remarquable, qui se révèle à la fois fidèle à Vivaldi et apportant à cette musique, si connue, un souffle nouveau et très contemporain, sans que cela dépasse pour autant l'œuvre originale par ailleurs, ce qui, du reste, n'était sans doute pas le but.

L'album CD intitulé Recomposed by Max Richter : Vivaldi, the Four Seasons, sorti donc en 2012 chez Deutsche Grammophon (DG), a été réalisé avec Daniel Hope au violon, le Konzerthaus Kammerorchester Berlin dirigé par André de Ridder, et Max Richter lui-même au synthétiseur Moog. Une deuxième édition du même album, incluant Electronic Soundscapes By Max Richter, est sorti en 2014, ainsi qu'une troisième édition la même année, Recomposed: Vivaldi, the Four Seasons - Remixes, avec en sus des remixes et un DVD : c'est l'édition chez Deutsche Grammophon que je connais et qui est dans ma discothèque (plus récemment, en 2022 est sorti The New Four Seasons Vivaldi Recomposed, toujours chez DG, mais j'avoue que je ne sais pas ce que ça change).

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Voici quelques extraits de l'album de 2012 réédité en 2014, correspondant aux mouvements originaux des Quatre Saisons précédemment évoqués :

Et voila... c'est assez pour cette fois-ci... Je voulais également parler non seulement de Jean-Sébastien Bach, mais aussi de François Couperin (dont Tolkien a dû au moins entendre parler...), de Jean-Philippe Rameau et de Domenico Scarlatti : comme d'habitude, j'ai voulu trop en faire en une seule fois. Le XVIIIe siècle en musique, c'est vaste, même en se concentrant sur la première moitié ! Et puis, il y a tout le reste, y compris Weber que je n'oublie pas, entre autres... Bref, pour la suite, on verra (un peu) plus tard, dès que possible.

Bonne nuit à toutes et à tous.

Amicalement,

B.


[EDIT: correction de fautes diverses...]

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#230 12-06-2025 19:58

Silmo
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Ma version 'madeleine' des Quatre Saisons est celle de La Petite Bande avec Sigiswald Kuijken au violon, sans doute en raison de tendre souvenirs de jeunesse en écoutant cette version.
Une des plus justes que je connaisse (mais j'en connais peu).  J'ai toujours eu une préférence pour le concerto de l'été avec la langueur du deuxième mouvement comme une sieste dans un champ sous la menace d'un orage (d'été) qui n'arrive jamais... et surtout, surtout, le presto du 3ème mouvement que j'écoute comme une course amoureuse échevelée à perdre haleine, reprenant son souffle par instant pour repartir aussitôt dans un nouveau galop passionné.  smile et Jérôme ne peut dire qu'il ne connait pas cette version, nous l'avons écoutée ensemble à Barbâtre où je lui fis part de mes impressions sur ces concerti.
Je n'ai trouvé qu'un enregistrement en ligne des Quatre Saisons par Kuijken mais la bande audio est un peu pourrie, hélas. neutral

S.

PS : sinon LE disque classique qui accompagne ma vie depuis près de quarante ans, j'ai déjà dû l'écrire, ce sera toujours Chopin, le deuxième concerto pour piano et orchestre (Chopin: Piano Concerto No. 2 in F Minor, Op. 21: I.) avec Claudio Abbado à la baguette du Chicago Symphony Orchestra et  Ivo Pogorelich maestroso au piano, monstrueuse performance de technique et de virtuosité.
Là, le lien est meilleur  wink en sautant les pubs roll .
Il convient de (re)découvrir, si besoin, le meilleur d'Ivo Pogorelich dans les années 80.

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#231 12-06-2025 23:00

Beruthiel
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Je picore à mon rythme très lent ce que vous proposez...

@Elendil :
Je n’aime pas trop le son du clavecin alors merci pour ta suggestion d’écouter les versions pour piano, le concerto BWV 1052 interprété par Glenn Gould a illuminé ma séance de repassage ;-)

@Hyarion :
J’ai encore peu exploré ce que tu proposes dans ton dernier message… Ayant raté ce qu'avait écrit Cédric à ce sujet, merci d’avoir rappelé l’existence de Recomposed: Vivaldi, the Four Seasons. J’aime beaucoup. Concernant les morceaux plus électroniques situés à la fin de cet album, le début de Shadow 1  m’a fait fortement pensé au début de Music For 18 Musicians de Steve Reich.

Toujours à propos des Quatre Saisons, je signale l’existence un moyen métrage intitulé Les 4 Saisons d’Antoine qui permet de faire découvrir cette œuvre aux jeunes enfants. C’est un mélange de prise de vues réelles et d’animation. Le point de départ est l’histoire d’un enfant qui se rend au cours des différentes saisons chez son grand-père luthier (le grand-père est joué par Pierre Richard). On voit aussi les musiciens jouer.  Cela a bien plus à mon fils.  On peut voir un extrait ici.

C.

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#232 16-06-2025 10:26

Yyr
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Je n'ai pas encore achevé de parcourir vos recommandations Elendil & Hyarion.

Mais en attendant je me suis dit que je pouvais partager ici deux titres qui m'enchantent ces derniers temps (liens temporaires) :

Le premier est tiré de l'album « la Maîtrise de Reims chante Noël » (*). Il a accompagné une bonne partie de la préparation de mon travail pour le colloque des Bernardins.
Le second de l'album « L'Ange au Sourire » également de la Maîtrise de la cathédrale de Reims.

(*) Comme convenu, Damien, je mets au courrier ce jour ledit album (mon ami de la maîtrise m'a ré-approvisionné).
Benjamin, s'il t'intéresse, fais-moi passer ta nouvelle adresse (mon fichier est encore à la résidence des deux tilleuls ;)).

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#233 21-06-2025 18:32

Elendil
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Cher Jérôme,

Je te remercie beaucoup pour cette découverte de la Maîtrise de Reims, dont je n'avais encore entendu aucun enregistrement. C'est vraiment un très beau chœur d'enfants, avec un répertoire remarquablement étendu.
Toutefois, après avoir écouté le CD et les deux liens que tu as mis dans ton précédent message, je pense que la musique sacrée classique (plutôt que romantique) du XIXe siècle ou la musique néoclassique du début du XXe te plairait plus que celle de la fin de la période baroque.

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Je ne te propose donc qu'une seule autre référence de Bach en la matière : son Magnificat (BWV 243) et la splendide cantate sacrée Jauchzet Gott in allen Landen (BWV 51), ici dans un enregistrement du Monteverdi Choir et des English Baroque Soloists dirigés par John Eliot Gardiner. Si ça te plaît, c'est que je me suis trompé (et je t'en proposerais deux ou trois autres). smile Sinon, je pense plutôt te faire quelques suggestions du côté de Saint-Saëns, d'Elgar et de Rachmaninov, voire de Stravinsky, de Poulenc et de Walton.

E.

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#234 21-06-2025 18:47

Silmo
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Elendil a écrit :

Bach [...] Magnificat (BWV 243) et la splendide cantate sacrée Jauchzet Gott in allen Landen (BWV 51), ici

Je plussoie, j'ai la même version smile

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#235 22-06-2025 04:27

Hyarion
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Bon... Comment faire pour éviter de partir dans tous les sens ? Je vais essayer d'aller à l'essentiel en un seul message pour tout le monde.

Beruthiel a écrit :

@Hyarion :
J’ai encore peu exploré ce que tu proposes dans ton dernier message… Ayant raté ce qu'avait écrit Cédric à ce sujet, merci d’avoir rappelé l’existence de Recomposed: Vivaldi, the Four Seasons. J’aime beaucoup. Concernant les morceaux plus électroniques situés à la fin de cet album, le début de Shadow 1  m’a fait fortement pensé au début de Music For 18 Musicians de Steve Reich.

Mis à part les chants d'oiseaux chez Max Richter, il y a effectivement des similitudes entre le début de son Shadow 1 et celui de Music for 18 Musicians (1974-1976) de Steve Reich. Il faut dire que Richter connait bien, depuis ses débuts, le travail de Reich, qui l'a certainement influencé.

Concernant Recomposed by Max Richter : Vivaldi, the Four Seasons, il se trouve que dans le cadre de sa célébration télévisée, ce samedi soir (hier), du tricentenaire des Quatre Saisons, ARTE vient justement de diffuser le film documentaire allemand « "Les quatre saisons" de Vivaldi recomposées » d'Isabel Hahn, documentaire de la ZDF tout récent entièrement consacré à ce grand travail de Richter, avec des extraits commentés d'un enregistrement filmé en 2014 de ces Quatre Saisons recomposées avec l'ensemble L'Arte del mondo dirigé par Werner Ehrhardt, et toujours Daniel Hope au violon ainsi que Max Richter lui-même au clavier (documentaire disponible en ligne sur arte.tv jusqu'au 17/12/2025 et rediffusé à la télé le 6 juillet prochain) :
https://www.arte.tv/fr/videos/122191-00 … composees/

Yyr a écrit :

Je n'ai pas encore achevé de parcourir vos recommandations Elendil & Hyarion.

Mais en attendant je me suis dit que je pouvais partager ici deux titres qui m'enchantent ces derniers temps (liens temporaires) :

Le premier est tiré de l'album « la Maîtrise de Reims chante Noël » (*). Il a accompagné une bonne partie de la préparation de mon travail pour le colloque des Bernardins.
Le second de l'album « L'Ange au Sourire » également de la Maîtrise de la cathédrale de Reims.

Merci pour le partage, Jérôme. :-)
Je rejoins Elendil quant à son appréciation de la maîtrise de Reims dirigée par Sandrine Lebec, même si je n'ai écouté jusqu'ici que les deux extraits que tu as partagé en ces lieux, interprétations de l'Agnus Dei de Marc Henric et le motet Cantate Domino de Karl Jenkins.

En ce qui concerne cette dernière œuvre, j'avoue que son écoute m'a promptement rappelé des souvenirs télévisuels des années 1990. En effet, la musique de Cantate Domino est en fait une reprise par Jenkins lui-même d'une de ses compositions, Adiemus, titre éponyme de son premier album (Adiemus: Songs of Sanctuary) sorti en 1995 :
https://www.youtube.com/watch?v=C_wZ9ZBeRAo

Or Adiemus est devenu très connu dès 1994, cette composition pour chœur et orchestre étant alors utilisée dans une publicité télévisée, avec des avions et des dauphins, célébrant le sens de la synchronisation de la compagnie américaine Delta Air Lines vis-à-vis de ses liaisons aériennes entre l'Europe et les États-Unis d'Amérique : eh oui, je m'en souviens encore ! ;-)

Adiemus avait alors, et du moins dans mon esprit, une notoriété musicale assez comparable à Conquest of Paradise, très célèbre extrait de la bande originale composée par Vangelis pour le film 1492 : Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise) de Ridley Scott, sorti en 1992, soit à peu près à la même époque. La comparaison entre les compositions de Jenkins et de Vangelis a ses limites, mais disons que la tonalité « atmosphérique » et la dimension chorale grandiose étaient dans les deux cas assez caractéristiques d'une même période de la fin du siècle dernier.

Toujours est-il que la musique d'Adiemus a été réemployée par Jenkins, dans un sens plus directement religieux, une vingtaine d'années plus tard pour Cantate Domino, intégré à l'album Motets sorti en 2014, regroupant des œuvres a cappella interprétés par le chœur mixte britannique Polyphony dirigé par Stephen Layton, cet album étant sorti en 2014 chez Deutsche Grammophon. Sur Youtube, la pièce a cappella de cet album est référencée avec un titre évoquant le réemploi de la musique par le compositeur, “Adiemus - Songs Of Sanctuary: Cantate Domino” :
https://www.youtube.com/watch?v=w3lWSkmv9Zc

Yyr a écrit :

Benjamin, s'il t'intéresse, fais-moi passer ta nouvelle adresse (mon fichier est encore à la résidence des deux tilleuls ;)).

Il est vrai qu'en tous les cas, il te faut une mise en jour sur ce point. ;-)
Je te fais passer cela dès que possible.

Silmo a écrit :
Elendil a écrit :

Bach [...] Magnificat (BWV 243) et la splendide cantate sacrée Jauchzet Gott in allen Landen (BWV 51), ici

Je plussoie, j'ai la même version :)

Le Magnificat de J.-S. Bach serait-il donc revenu en grâce auprès de notre ami Silmo ? ;-)
Je me souviens en effet d'un échange dans un autre fuseau, lors duquel j'avais partagé un lien vers une interprétation filmée de l'œuvre en question sous la direction de Nikolaus Harnoncourt, à l'occasion de l'annonce de la disparition de ce dernier. C'était en mars 2016 :

Dans le fuseau "In Memoriam", le 7 mars 2016, Hyarion a écrit :
Silmo a écrit :

Caramba Hyarion, j'adore Bach mais le Magnificat est vraiment le truc le plus chiant, pompeux et pompant qu'il ait jamais écrit... :-((
(hélas, Harnoncourt ne le sauve pas).  :-)

Je ne suis pas d'accord, bien entendu. :-) Le Magnificat en ré majeur BWV 243 sonnera toujours infiniment mieux à mes oreilles que l'Aria de la suite n°3 en ré majeur BWV 1068, censée plaire à tout le monde mais que j'ai toujours eu beaucoup de mal à écouter personnellement.
Ceci dit, en ce qui concerne la musique de J.-S. Bach, les œuvres que je préfère sont instrumentales : la Partita n°3 pour violon seul en mi majeur BWV 1006, la Toccata et Fugue pour orgue en ré mineur BWV 565, et les Concertos brandebourgeois avec un faible pour le Concerto brandebourgeois n°3 en sol majeur BWV 1048.

Dans le fuseau "In Memoriam", le 7 mars 2016, Silmo a écrit :
Hyarion a écrit :

Je ne suis pas d'accord, bien entendu. :-)

Je n'en attendais pas moins mais je maintiens mordicus :-)

Alors, cher François : neuf ans plus tard, tu maintiens ou pas ? ;-)

En attendant, puisque j'avais à l'époque signalé mes préférences musicales, instrumentales, concernant Bach (ainsi que cela apparait dans la citation de mes propos supra), voici ici mes versions de références :
- pour la Partita n°3 pour violon seul BWV 1006 (avec la Partita n°2 BWV 1004 et la Sonate n°3 BWV 1005), je recommande la version cristalline de la violoniste Hilary Hahn (alors âgée de 16-17 ans) avec son album CD Hilary Hahn plays Bach paru chez Sony Classical en 1997 ;
- pour les six Concertos brandebourgeois (BWV 1046 à 1051), semble-t-il composés entre 1718 et 1720 et réunis en 1721, les limites de minutage du format CD standard ont généralement empêché que ces six concertos soient réunis en un seul disque, et il existe beaucoup d'enregistrements de ces œuvres, mais s'il faut en recommander une version comportant le Concerto n°3 (avec son très bref deuxième mouvement), ce sera celle avec le violoniste Reinhard Goebel dirigeant le Musica Antiqua Köln, compilant les Concertos n°1 à 5, parue chez Deutsche Grammophon en 1987 et rééditée en 2013 dans la « Collection du Millénaire » ;
- pour la Toccata et Fugue pour orgue BWV 565, elle figure au programme d'un album Grandes toccatas de Marie-Claire Alain, la grande dame de l'orgue ainsi que cela est mentionné sur la couverture de cet album édité chez Erato en 1994 et réédité en 2000, dans la collection didactique « Le Voyage musical », et comportant, outre la Toccata BWV 565 de Bach, une sélection de pièces d'orgue d'autres compositeurs plus récents des XIXe et XXe siècles (Charles-Marie Widor, Théodore Dubois, Eugène Gigout, Léon Boëllmann, Alexandre Guilmant, Louis Vierne, ainsi que Albert et Jehan Alain, père et frère de l'organiste), toutes œuvres jouées par Marie-Claire Alain avec l'orgue Cliquot (1781) et Cavaillé-Coll (1862) de l'église St-Sulpice à Paris.

1750562944_cd_sony-classical_hilary_hahn_plays_bach_sk62793_5099706279327.jpg

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  • Jean-Sébastien Bach,  Concerto brandebourgeois n°3 pour trois violons, trois altos, trois violoncelles et basse continue, en sol majeur BWV 1048 - 1. (Allegro) et 2. Andante, Musica Antiqua Köln, dir. Reinhard Goebel (premier violon) :
    https://www.youtube.com/watch?v=13dmIwj6HhQ 

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En ce qui concerne la musique religieuse ou sacrée, il y aurait sans doute beaucoup à dire, mais ce serait un peu long... J'ai découvert énormément d'œuvres dans ce registre en m'abonnant, lorsque j'étais encore collégien, à une collection de disques CD des défuntes éditions Atlas intitulée « Éblouissante Musique Sacrée », envoyée par correspondance de 1995 à 1997. C'est ainsi que j'ai notamment découvert des œuvres de musique religieuse méconnues de Gabriel Fauré, dont j'ai récemment parlé ailleurs, et de nombreuses autres œuvres de nombreux compositeurs, dont évidemment J.-S. Bach (Magnificat en ré majeur BWV 243, Messe en si mineur BWV 232, Passion selon saint Jean BWV 245, Passion selon saint Mathieu BWV 244, Cantate de la Visitation BMV 147, Cantates BWV 57, 80, 104, 151...) et Vivaldi (Gloria en ré majeur RV 589, Magnificat RV 611, Stabat Mater RV 621, pages célèbres de l'oratorio Judith triomphante [Juditha Triumphans...], motets...). De fait, à cette époque, j'en savais plus, par exemple, sur la musique religieuse méconnue de Donizetti et Puccini que sur leurs célèbres opéras ! Il arrivait parfois que je ne reçoive pas certains numéros, concernant généralement certaines des œuvres de musique sacrée les plus connues du répertoire (comme le Messie de Haendel ou le Requiem de Fauré), mais ce n'était là que quelques "trous" dans une grande collection, et j'ai complété ensuite avec des disques d'autres éditeurs. De nos jours, des CDs d'« Éblouissante Musique Sacrée » peuvent encore se trouver sur le marché de l'occasion en ligne, parfois en lots. À noter qu'il manque un certain nombre de numéros de cette collection dans la liste du site Discogs...

Beruthiel a écrit :

@Elendil :
Je n’aime pas trop le son du clavecin [...]

Ah, c'est peut-être un peu embêtant pour (une partie de) la suite, ça... ^^'
Je tâcherai donc néanmoins d'être subtil en la matière, lorsque je trouverai le temps d'évoquer Couperin, Rameau, Scarlatti...

Ceci dit, si Jérôme et toi avez été intéressés par l'évocation ailleurs de l'œuvre pour piano de Martin Romberg, il me faudra aussi revenir notamment ici à Debussy et à Ravel, que j'écoute et réécoute tous deux très régulièrement ces temps-ci (de même que Berlioz, dans un autre registre)...

Amicalement à toutes et à tous,

B.


[EDIT: ajout des illustrations de couvertures de pochette de CD, et correction de fautes]

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#236 22-06-2025 09:38

Druss
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Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Hyarion a écrit :

http://www.jrrvf.com/fluxbb/img/725/174 … mitage.jpg
(plus récemment, en 2022 est sorti The New Four Seasons Vivaldi Recomposed, toujours chez DG, mais j'avoue que je ne sais pas ce que ça change).

Dans l'ensemble, cela ressemble, mais les instruments et les arrangements sont un peu différents (et je crois l'ensemble est aussi plus court), donc c'est intéressant à écouter.

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#237 22-06-2025 13:41

Silmo
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Messages : 4 102

Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Hyarion a écrit :

ARTE vient justement de diffuser le film documentaire allemand « "Les quatre saisons" de Vivaldi recomposées »

Documentaire vu l'hiver dernier, reprogrammé pour la Fête de la Musique 2025 et toujours disponible en ligne pour quelques semaines jusqu'au 20 juillet wink
Dans sa page consacrée au tricentenaire de Vivaldi, Arte.tv propose également en ligne (ou en replay télé dans sa page 'concerts") la chorégraphie filmée par Tommy Pascal sur la version des Quatre Saisons magnifiquement recomposée par Max Richter avec la participation de six chorégraphes contemporains qui déploient une vision des saisons amoureuses : printemps, Franck Chartier; été, Bobby Jene Smith & Or Schraiber; automne, Imre & Marne Van Opstal; et hiver, Emilie Leriche. Programmé en v.o.d. pareillement jusqu'au 20 juillet. C'est très beau. smile

Hyarion a écrit :

Le Magnificat de J.-S. Bach serait-il donc revenu en grâce auprès de notre ami Silmo ? ;-)

Faut croire qu'à cette époque là, j'étais mal luné (hi,hi) ou bien que la version proposée ne me plaisait pas et que celle dirigée par Gardiner m'a ensuite plus touché. Seuls les andouilles ne changent jamais d'avis. Dans mon enfance, je disais que Vivaldi et ses Quatre Saisons me faisaient penser à des scieurs de bois roll peut-être uniquement à cause d'un bien mauvais enregistrement, genre compil' en soldes de musique classique en 15 cassettes audio (bah oui, y avait pas encore de cd, encore moins internet)...

J.S. Bach, j'aime bien sûr la Toccata et Fugue BWV 565, qui ne l'aime pas ? Ah, le générique de Il était une fois l'Homme big_smile.
Plus sérieusement, j'adore la Toccata et Fugue BWV 565  de Bach et aussi les Variations Goldberg par Glenn Gould, la Passion selon Saint-Mathieu, of course, et L'Art de la Fugue, oui, oui ! Par contre, dans un mouvement inverse à mon appréciation du Magnificat, je me suis peu à peu lassé des Concertos brandebourgeois, peut-être  de les avoir trop entendus. La version proposée par Hyarion pourrait  m'inciter à les réécouter...
Cher Bach, de ses Suites pour violoncelle seul déjà citées, je donnerais volontiers une mention très bien (hi,hi) à leur version assez ancienne par Anner Bylsma avec le violoncelle Stradivarius, le "Servais" (collection du Smithonian).
Dans un autre genre et autre instrument seul, mon très cher Ivo Pogorelich virtuose au piano dans les Suites anglaises de Bach, English Suites No. 2 & 3, BWV 807 et 808 en 1986.

S.

ps ; et comme il en faut pour tous les goûts, Arte propose aussi en direct la dernière journée ou déjà en replay les trois premiers jours du Hellfest 2025.
Voir aussi les toujours très riches pages pop-rock...

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#238 22-06-2025 19:34

Hyarion
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Messages : 2 446

Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Druss a écrit :
Hyarion a écrit :

(plus récemment, en 2022 est sorti The New Four Seasons Vivaldi Recomposed, toujours chez DG, mais j'avoue que je ne sais pas ce que ça change).

Dans l'ensemble, cela ressemble, mais les instruments et les arrangements sont un peu différents (et je crois l'ensemble est aussi plus court), donc c'est intéressant à écouter.

Les extraits de la version de 2022, diffusés régulièrement sur France Musique en alternance avec des extraits de la version de 2012, ne m'ont pas donné jusqu'ici l'impression d'une grande différence, mais il est vrai que seule une écoute complète des deux versions pourrait sans doute permettre de se (me) faire une idée plus juste de leurs qualités respectives.

Silmo a écrit :
Hyarion a écrit :

ARTE vient justement de diffuser le film documentaire allemand « "Les quatre saisons" de Vivaldi recomposées »

Documentaire vu l'hiver dernier, reprogrammé pour la Fête de la Musique 2025 et toujours disponible en ligne pour quelques semaines jusqu'au 20 juillet ;)

Attention, cher François, car j'ai failli moi aussi confondre en écrivant mon précédent message : bien que consacrés au même sujet, au même concert, avec le même titre, et diffusés tous deux sur ARTE, nous parlons de deux films documentaires allemands différents ! ^^

Le documentaire dont j'ai parlé a été réalisé par Isabel Hahn, et il est disponible en ligne jusqu'au 17 décembre prochain :
- https://www.arte.tv/fr/videos/122191-00 … composees/
Le documentaire dont tu parles, sans doute un peu plus ancien, a été réalisé par George Scott et est effectivement disponible en ligne jusqu'au mois prochain :
- https://www.arte.tv/fr/videos/122770-00 … composees/

Le film de George Scott est en fait celui du concert de 2014 de l'ensemble L'Arte del mondo avec Werner Ehrhardt, Daniel Hope et Max Richter, tandis que le film de Isabel Hahn propose des extraits dudit concert commentés, quelques années plus tard, par d'autres musiciens et Daniel Hope lui-même.

1750615109_hope_richter_vivaldi_artetv.png

Silmo a écrit :

Dans sa page consacrée au tricentenaire de Vivaldi, Arte.tv propose également en ligne (ou en replay télé dans sa page 'concerts") la chorégraphie filmée par Tommy Pascal sur la version des Quatre Saisons magnifiquement recomposée par Max Richter avec la participation de six chorégraphes contemporains qui déploient une vision des saisons amoureuses : printemps, Franck Chartier; été, Bobby Jene Smith & Or Schraiber; automne, Imre & Marne Van Opstal; et hiver, Emilie Leriche. Programmé en v.o.d. pareillement jusqu'au 20 juillet. C'est très beau. :)

J'ai failli en parler dans mon précédent message, mais c'est bien que tu le fasses : j'ai justement vu cette belle chorégraphie filmée, intitulée « Les saisons de la danse », hier soir à la télé, ARTE l'ayant diffusée... juste avant le film d'Isabel Hahn. ;-)
À noter que ce film de 2024 par Tommy Pascal semble disponible en ligne au-delà du moins prochain, jusqu'en avril 2027 d'après le site :
https://www.arte.tv/fr/videos/121415-00 … -la-danse/

Silmo a écrit :

Par contre, dans un mouvement inverse à mon appréciation du Magnificat, je me suis peu à peu lassé des Concertos brandebourgeois, peut-être de les avoir trop entendus. La version proposée par Hyarion pourrait  m'inciter à les réécouter...

Tant mieux, si c'est le cas. ^^
Personnellement, pour ne parler que de la musique dite « classique » ou « savante », j'ai tendance à écouter les œuvres de musique baroque en alternance avec d'autres styles plus récents des XVIIIe, XIXe et XXe siècles (styles que j'écoute sans doute plus souvent), et en évitant donc par exemple d'écouter sans arrêt de la musique ancienne pour clavecin ou pour ensemble baroque : je pense que cela peut aider notamment à mieux apprécier un certain son (clin d'œil à Beruthiel) pouvant éventuellement être perçu comme moins proche de nous que celui d'un piano moderne ou, autre exemple, d'un saxophone (instrument créé au XIXe siècle). Ceci dit, les musique de la Renaissance, médiévale, voire antique reconstituée, ou un instrument comme la flûte de Pan par exemple, tout cela peut aussi nous renvoyer à des périodes autrement plus anciennes que celle de l'âge d'or du clavecin (XVIIe-XVIIIe siècles) : je conçois que ce soit donc aussi une question de goût. Toujours est-il que, à l'oreille comme en bouche sans doute, il ne faut pas abuser des bonnes choses. ^^

À l'heure où j'écris, est diffusée, sur France Musique, l'émission de radio « Repassez-moi l'standard » de Laurent Valero, qui reçoit ce dimanche le pianiste et historien du jazz Philippe Baudoin :
- https://www.radiofrance.fr/francemusiqu … in-2984151
Je viens d'entendre, dans cette émission, un extrait d'une très belle version folk, par Julia Renaudon, de Colchiques dans les prés, qui fut une des chansons populaires de prédilection de ma mère et de ma grand-mère (combien de fois les ai-je entendues la chanter...)... et de fait, j'ai l'impression de voir ma mère cueillant des fleurs dans les champs, quand j'entends cela...

Amicalement,

B.


[EDIT: correction d'une erreur d'attribution de citation, suite à signalement.]

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#239 22-06-2025 21:32

Silmo
Inscription : 2002
Messages : 4 102

Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Hyarion a écrit :

Hyarion a écrit :
Par contre, dans un mouvement inverse à mon appréciation du Magnificat,

A moins que ce soit Silmo qui ait écrit... smile

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#240 22-06-2025 21:42

Hyarion
Inscription : 2004
Messages : 2 446

Re : Et vous, qu'écoutez-vous ?

Silmo a écrit :
Hyarion a écrit :

Hyarion Silmo a écrit :
Par contre, dans un mouvement inverse à mon appréciation du Magnificat,

A moins que ce soit Silmo qui ait écrit... :)

Exact, erreur d'attribution de citation de ma part : c'est bien toi qui a écrit cela !
J'ai corrigé ce lapsus calami dans mon précédent message : merci du signalement... ^^'
On ne se relit jamais assez...

Amicalement,

B.

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