Réédition du Dictionnaire Tolkien

Réédition du Dictionnaire Tolkien

Le Dictionnaire Tolkien, ouvrage de référence en français sur l’univers de J.R.R. Tolkien, est à nouveau disponible dès mercredi 21 août dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre dans une nouvelle édition reliée, révisée, augmentée – et illustrée. 

Il fallait bien le travail collaboratif de 60 experts, orchestré par notre ami Vincent Ferré, pour réaliser ce dictionnaire à la hauteur de J.R.R. Tolkien et de son œuvre, et proposer – en français – une vue d’ensemble unique, avec près de 350 notices détaillées sur les personnages, les lieux, les livres ; mais aussi sur la vie de Tolkien, son travail universitaire et ses influences ; et également sur l’impact de son œuvre dans la culture populaire (jeux vidéo, cinéma, jeux de rôle, séries).

Cet ouvrage majeur, dont les précédentes éditions (CNRS 2012, Bragelonne 2019) ont été des succès et sont aujourd’hui épuisées, s’adresse autant aux passionnés qu’aux nouveaux lecteurs. Parmi les nouveautés de cette édition, quelques articles complémentaires, des illustrations réalisées par Tom Cuzor (j’adore !), et la mise en avant de la nomenclature issue des traductions des œuvres de Tolkien par Daniel Lauzon.

Vous pourrez retrouver des informations et la fiche du Dictionnaire sur le site des éditions Bragelonne ; sur un “mini site” dédié ; sur le site Pour Tolkien de Vincent Ferré; et vous pourrez retrouver une page “questions-réponses” sur le facebook de Bragelonne.

Bien évidemment, JRRVF accompagne comme il se doit cette belle réédition et lui souhaite autant de succès que les précédentes. Vous pouvez retrouver nos échanges à ce sujet sur le forum JRRVF.

Bonne lecture !

Les 70 ans du Seigneur des Anneaux !

Les 70 ans du Seigneur des Anneaux !

Nous fêtons aujourd’hui un bel événement, celui du soixante-dixième anniversaire de la publication du Seigneur des Anneaux.

C’est en effet le 29 juillet 1954 que la maison d’édition George Allen & Unwin, Ltd. de Londres a publié la toute première édition de la première partie du roman, La Communauté de l’Anneau. Ce tirage ne comptait à l’origine que 3 000 exemplaires.

Le livre avait une couverture rouge assez sobre. Seule la tranche portait une inscription dorée “The Fellowship of the Ring”, gravée dans un cercle couronné représentant un anneau. En dessous était inscrites les désormais fameuses initiales et le nom “J.R.R. Tolkien”. Et tout en bas, le nom de l’éditeur en petites majuscules : “George Allen And Unwin”.

L’ensemble était recouvert par une jaquette reprenant en partie le design “ring and eye” (anneau et œil) imaginé par Tolkien pour les couvertures des trois parties du roman.

La Communauté de l’Anneau bénéficia d’un second tirage de 2500 copies en décembre 1954. Entre-temps, le 11 novembre 1954, la deuxième partie du Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours, fut imprimée en 3 250 exemplaires, suivis le 20 octobre 1955 par les 7.000 exemplaires du Retour du Roi. La belle aventure de cet extraordinaire roman était lancée.

Jacques Ellul, avec J.R.R. Tolkien : la puissance ou la liberté

Jacques Ellul, avec J.R.R. Tolkien : la puissance ou la liberté

(c) Pamela Chandler (1966)

Jacques Ellul,
avec J.R.R. Tolkien :
la puissance ou la liberté

École doctorale « Cultures et Sociétés »
Université Paris-Est Créteil

présentée et soutenue publiquement par
Jean-Philippe Qadri
le 29 novembre 2023

sous la direction de
Vincent Ferré

Ce mercredi 29 novembre 2023 s’est tenue à l’Université de Créteil la soutenance, par Jean-Philippe Qadri, de sa thèse de doctorat sur travaux en littérature comparée : Jacques Ellul, avec J.R.R. Tolkien : la puissance ou la liberté.

Cette thèse s’appuie notamment sur quatre essais publiés en 2016 dans Pour la gloire de ce monde. Recouvrements et consolations en Terre du Milieu, ainsi que sur une anthologie de textes de Jacques Ellul édités en 2019 et pour moitié inédits jusqu’alors, Vivre et penser la liberté. À partir de ces travaux, l’œuvre sociologique et théologique d’Ellul est revisitée « avec » celle, littéraire, de Tolkien sous l’angle particulier de la dialectique entre la puissance et la liberté.

Jean-Philippe Qadri montre comment, « chez les deux auteurs chrétiens, la parole, le mythe et la fonction symbolique du langage apparaissent comme constitutifs de l’homme et de la société », et constituent les lieux privilégiés à partir desquels penser notre monde actuel, en particulier la fatalité technicienne de notre époque : l’accumulation de puissance a pour corollaire l’aliénation de notre liberté. Par la même occasion, la comparaison entre les deux auteurs montre que l’œuvre du professeur d’Oxford, trop rapidement rangée dans la catégorie dite « littérature d’évasion », mérite d’être considérée dans sa composante éthique. Vice versa, ce travail comparatiste novateur montre la fécondité de la composante esthétique de l’œuvre du penseur bordelais, ne serait-ce que pour saisir l’articulation entre son versant théologique et son versant sociologique (*).

Les membres de JRRVF joignent leurs félicitations à celles du jury. Et rendent hommage aux trésors  de connaissances généreusement partagés avec eux par l’auteur de la thèse, dont le cheminement n’est pas sans rappeler une certaine Route :

La Route se poursuit sans fin
Qui a commencé à ma porte
Et depuis m’a conduit si loin.
Je la suis où qu’elle m’emporte
Avide comme au premier jour,
Jusqu’à la prochaine croisée
Où se rencontrent maints parcours.
Puis où encore ? Je ne sais.
(La Fraternité de l’Anneau, p. 57)

Si nous ne savons, pas plus que l’auteur, où elle l’emporte, les habitués de JRRVF (mentionné à plusieurs reprises lors de la soutenance) se souviendront où elle a commencé. Et ils lui sont reconnaissants d’avoir été invités à être de ses compagnons.

Ils joignent leurs louanges — a laita sé ! — à celles de Vincent Ferré qui, lors de cette soutenance, a tenu à saluer la générosité intellectuelle du doctorant. Et souligné avec émotion l’une des pointes de son travail — de son œuvre :

Alors qu’Éowyn lui défend de s’approcher du roi Théoden, son oncle mortellement blessé, le Roi-Sorcier réplique : « M’entraver, moi ? Pauvre fou. Aucun homme vivant ne le peut ! ». […] 

Mais alors, à quoi reconnaît-on un homme vivant ? La question est posée à l’occasion d’une scène de bataille sanglante, alors que le vieux roi Théoden est à l’agonie, gisant sous le cadavre de son cheval. Face au Roi-Sorcier se trouve donc représenté symboliquement l’ensemble des inadaptés au royaume à venir de Sauron : les vieillards, les femmes, les agonisants, les jeunes et mêmes les personnes invalides (handicapés physiquement, diminuées intellectuellement ou affaiblies psychologiquement) puisque les Hobbits sont aussi appelés Periain, c’est-à-dire Demi-Hommes. On reconnaît donc la communauté des personnes typiquement impuissantes ou estimées telles face à la puissance nue. Le Roi-Sorcier, lui, symbolise donc à la fois le désespoir face à une puissance en apparence inexorable et l’homme dépossédé de sa propre humanité par la puissance qu’il utilise – cette humanité faite de fragilité, de larmes et de compassion – et qui la redécouvre pour sa propre perte en ce qu’il méprise le plus souvent : une jeune Femme, un Enfant et un Vieillard.

La prophétie de Glorfindel posait une nouvelle énigme au lecteur : comment un homme peut-il surmonter le désespoir ? Sur les Champs du Pellenor, comme sous le toit de Bombadil, la réponse est identique : par l’amour d’un homme vivant pour son prochain, que ce soit dans la communion et la joie (Frodo, Baie d’Or et Tom Bombadil) ou dans la solidarité dans l’épreuve (Merry, Éowyn, Théoden).

(*) On (re)découvre ainsi non seulement Silences et Oratorio, deux recueils de poésies posthumes, mais également treize poèmes publiés en 1973, 1977 et 1988 sous le pseudonyme de Yann Veoulay dans les revues Foi & Vie et Prier.

à bientôt pour d’autres nouveautés et commentaires sur JRRVF,
Jérome Sainton.
Édition augmentée des Lettres de J.R.R. Tolkien

Édition augmentée des Lettres de J.R.R. Tolkien

(c) Crédit photo : HarperCollins
Bonjour à toutes et à tous,
 
Une nouvelle édition de l’ouvrage The Letters of J.R.R. Tolkien a été publiée le 9 novembre par l’éditeur anglais HarperCollins.
Cette édition a été révisée et augmentée. Elle correspond à une sélection de plus de 500 lettres de l’auteur du Seigneur des Anneaux, là où la précédente édition établie en 1981 par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien présentait 354 lettres ou extraits de lettres, donnant déjà un bel aperçu de l’abondante correspondance de J.R.R. Tolkien tout au long de sa vie.
 
À cette occasion, JRRVF œuvre à mieux vous faire connaître cette nouvelle édition et poursuit le travail entamé sur les Lettres déjà disponible sur JRRVF.
Notamment, nouveaux résumés et éléments d’index vous seront proposés ces prochaines semaines et mois pour mieux appréhender, et utiliser, cette somme de correspondance d’une richesse remarquable.
 
Si le cœur vous en dit et voulez participer à cette initiative, n’hésitez à nous contacter.
Jean-Rodolphe, Jérôme, Cédric.
 
 
Trésors de Tolkien – Commentaire

Trésors de Tolkien – Commentaire

Bonjour à toutes et à tous,

Après une notice publiée lors du dernier billet, je vous propose un commentaire sur un des titres de la longue bibliographie de littérature secondaire traitant de Tolkien.

Sans que cela soit un compte-rendu proprement dit, l’idée est plutôt de partager avec vous pourquoi un titre ou un autre m’aura plu.

Pour ce premier exercice du genre, j’ai choisi d’évoquer Trésors de Tolkien par Catherine McIlwaine, Christian Bourgois éditeur, trad. Vincent Ferré, 2018, 144 pages (prix conseillé : 20€).

La parution du titre chez Christian Bourgois valide le sérieux de l’auteure. Et, en effet, Catherine McIlwaine est responsable des archives Tolkien à la Bibliothèque Bodleian de l’Université d’Oxford depuis 2003. C. McIlwaine est également l’auteure de Tolkien : Créateur de la Terre du Milieu dont vous pourrez lire le compte-rendu chez nos amis de Tolkiendil.

Trésors de Tolkien est un condensé de Créateur de la Terre du Milieu comme le dénote sa quatrième de couverture :

Présentant les pièces maîtresses des archives de J.R.R. Tolkien conservées à la bibliothèque Bodleian d’Oxford, cet ouvrage révèle diverses facettes de la vie et de l’oeuvre de J.R.R. Tolkien, de son enfance près de Birmingham aux recherches qu’il a menées à l’université, en passant par son expérience pendant la Première Guerre mondiale. Rassemblant ses magnifiques illustrations destinées au Silmarilion, au Hobbit et au Seigneur des Anneaux ainsi que les cartes complexes qu’il a créées et qui décrivent la Terre du Milieu – le monde qu’il a inventé -, ce livre constitue une introduction idéale à la vie de cet écrivain, illustrateur et savant extraordinaire, et à son imagination créatrice unique.

Si Trésors de Tolkien inclut quelques commentaires et photos de famille de la famille Tolkien, Catherine McIlwaine se concentre quasi exclusivement sur le travail d’illustrateur de J.R.R. Tolkien. Ma bibliothèque comportent d’ailleurs plusieurs autres titres dédiés au talent d’illustrateur de Tolkien, qu’ils soient récents ou anciens. Je peux citer bien évidemment Créateur de la Terre du Milieu mais aussi :

  • The Art of The Lord of the Rings by J.R.R. Tolkien ;
  • Peintures et aquarelles de JRR Tolkien ;
  • J.R.R. Tolkien, Artiste et illustrateur ;
  • Tolkien, Voyage en Terre du Milieu (le magistral catalogue de l’exposition qui a eu lieu à Bibliothèque national de France en 2019-2020)

Alors, pourquoi évoquer ce petit recueil qu’est Trésors de Tolkien alors que d’autres titres sont à la fois plus exhaustifs et “luxueux” ? Pour une simple et unique raison : les agrandissements. C’est en effet la première fois – à ma connaissance – qu’un titre nous donne les détails de certaines illustrations.
Les titres cités plus haut sans en “grand format” mais les illustrations sont données à voir dans leur intégralité. C’est le cas également de Trésor de Tolkien sauf que l’on peut y avoir également des agrandissements de certaines portions de certaines illustrations. C’est l’occasion de voir la précision et la délicatesse du travail de Tolkien mais aussi de mettre en avant certains détails soit complétement ignorés soient réellement visibles que si on observe les illustrations à la loupe. Cette caractéristique est d’ailleurs immédiatement visible… sur la couverture. CQFD 🙂

C’est donc avec grand plaisir que j’ai pu découvrir Trésors de Tolkien, un titre dont je vous recommande l’acquisition.
Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à commenter ce billet en bas de page ou sur le forum.

à très vite pour un nouveau billet et nouveauté,
Cédric.