Avant même que ce siècle n’ait prononcé ses premiers mots, un Dragon de grand savoir, sorti des brumes, s’est employé avec brio à explorer les méandres de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, alors peu connue en France.

Ce Dragon n’en était pas à son coup d’essai. Au tout début des années 1990, Hiswelóce, un bulletin de la Faculté des Etudes elfiques (la F.E.E.) d’Edouard Kloczko, faisait son apparition à une époque où les échanges entre passionnés passaient par le courrier postal.
Aux côtés d’autres contributeurs, Philippe Garnier ou Julien Bablon, les lecteurs francophones de Tolkien découvraient la signature de Didier Willis, un tolkiendil passionné tant par la géographie imaginaire du Seigneur des Anneaux que par les langues elfiques composées par l’écrivain anglais.

Le déclin de la F.E.E. coïncida avec la naissance de l’internet grand public, et le Dragon désormais indépendant et devenu Hiswelókë s’installa sur la toile en juillet 1997, (dans la mythique Area 51 de feu Geocities) avec un site de quelques pages sobrement intitulé Tolkien’s corner dans lequel le fureteur francophone pouvait déjà accéder à des articles et essais de qualité « sur J.R.R. Tolkien et la Terre du Milieu ».

Pour la suite de l’histoire, autant laisser la parole au Dragon, dont la plume efficace et aiguisée, a su réunir dès l’origine un certain nombre d’admirateurs :

Les premières pages d’Hiswelókë apparurent sur internet en juillet 1997 et JRRVF fit ses débuts peu de temps après, en 1998. Dès cette origine, nos sites tissèrent des liens privilégiés, tant par parenté commune quant à la nature de leur contenu (souvent complémentaire mais jamais redondant) que par l’amitié nouée entre leurs deux webmestres.

Ces deux webmestres, Didier Willis pour Hiswelókë et Cédric Fockeu pour JRRVF, concrétisèrent le rapprochement par étapes, dés l’année 2000.

JRRVF hébergea le dictionnaire sindarin d’Hiswelókë, et il était donc dans l’ordre des choses qu’à terme, aussi bien pour des raisons purement technique que dans le but d’offrir aux lecteurs le meilleur de nous-mêmes, ce site devienne une aile de JRRVF à part entière.

Avec de nouveaux articles inédits, dont certains téléchargeables avec des contenus plus anciens au sein de « e-zines », permettant d’imprimer de précieux livrets dans la tradition des anciens bulletins, Hiswelókë contribua de façon non négligeable à apporter une meilleure connaissance du monde de Tolkien aux lecteurs francophones d’alors, de plus en plus nombreux et curieux à l’approche du tsunami des adaptations cinématographiques de Peter Jackson.

A partir de 2002, le Dragon mit à disposition des lecteurs une nouvelle incarnation du site, mieux connue sous le nom d’Hiswelókë². Plus organisé, toujours plus enrichi, le site s’ouvrit à de nouveaux contributeurs, sans jamais faire doublon avec les contenus de JRRVF et de ses autres ailes, comme La Compagnie de la Comté, à laquelle le Dragon collaborait également.

Le site du Dragon de brume était alors une référence incontournable, un modèle de sérieux et d’intégrité au milieu d’un foisonnement de nouveaux sites internets ou le pire rôdait souvent.
Il s’ouvrit à l’international avec des articles en italien, en espagnol, en russe et dans la langue de J.R.R. Tolkien, bien entendu. Et il corrigeait et mettait à jour ses articles au gré de l’évolution des connaissances.

En parallèle, le dictionnaire Sindarin s’agrémentait de versions téléchargeables appelées Dragon Flame et Hesperides, et se dotait d’une version accessible aux francophones.

L’histoire d’Hiswelókë tutoyait celle du web francophone dédié à Tolkien. Une nouvelle mue fut mise à disposition des lecteurs en 2008, au lendemain des 10 ans du Dragon, il s’agissait d’Hiswelókë³, toujours comme aile prestigieuse de JRRVF.

Mais le lectorat en question, quelques années après la frénésie consécutive au succès des adaptations du Seigneur des Anneaux, délaissait les sites internets consacrés à Tolkien, et la génération suivante s’intéressa plutôt à la nouveauté et au dynamisme des réseaux sociaux naissants.

Hiswelókë se repensa, alors.

Courant 2008, le Dragon de Brume se réorienta lentement vers la publication d’un premier recueil d’essais, en se dotant à l’occasion d’une structure associative. Le site était délaissé, et fin 2011, les contacts furent établis avec Tolkiendil en vue de reprendre ses articles et son contenu restants.

L’histoire s’est donc poursuivi là, dans de nouvelles mues plus généreuses que jamais :

 

L’aile historique d’Hiswelókë, s’effaçant de JRRVF, laisse toutefois derrière elle un dernier legs, précieuse relique et témoin du passé (en son dernier dépôt) :

Le Dragon, vous l’avez compris continue son chemin. Le reste, fait partie de l’Histoire.

Merci à Didier Willis pour ces partages et pour cette confiance accordée à JRRVF toutes ces années.

Le 25 avril 2021

Cédric Fockeu,
Jean-Rodolphe Turlin,
Jérôme Sainton
& tous les membres de JRRVF d’hier et d’aujourd’hui.