Le Seigneur des Anneaux annoté

 

La Fraternité de l’Anneau

Livre 1 – Chapitre 2

L’ombre du passé

La peur semblait étendre un long bras, comme un nuage noir se levant dans l’Est et s’avançant pour l’engloutir. (p. 76)

Outre la botanique que nous avons déjà mentionné, J.R.R Tolkien a pris un soin particulier à l’illustration de son Monde. Un certain nombre de ses esquisses, dessins et autres aquarelles sont reproduits dans :
Wayne G. Hammond & Christina Scull, J. R. R. Tolkien – Artiste et illustrateur (1995), trad. Jacques Georgel, Paris, Christian Bourgois, 1996.

Page 182, nous y retrouvons l’une des esquisses réalisée par Tolkien pour illustrer Le Retour du Roi qui restitue parfaitement la sensation ressentie par Frodo à l’évocation de la menace de Sauron.

Arm of Sauron (Le Bras de Sauron) – Source de l’image

Il y avait là quelque chose d’autre à l’œuvre, en dehors de la volonté de l’Anneau et des desseins de son créateur. Je ne puis l’exprimer plus clairement qu’en disant qu’on a voulu que Bilbo trouve l’Anneau, sans toutefois que son créateur y soit pour quelque chose. Auquel cas, on a voulu aussi que vous l’ayez. Et c’est peut-être là une pensée encourageante. (p. 82)

Ce passage est particulièrement important car il lève un voile sur une notion bien plus large des événements en cours. Les mots en italiques (dans la traduction française mais aussi dans le texte original – en souligné dans l’extrait que nous donnons) et donc Tolkien lui-même met en avant la possibilité qu’une Puissance Supérieure soit à l’oeuvre dans les événements que conte Gandalf à Bilbo. Dès lors se pose la question de la Destinée, du déroulement des événements, du Libre-Arbitre des habitants de la Terre du Milieu.

Le forum de JRRVF est riche de fuseaux qui abordent et approfondissent ces sujets. Nous conseillons plus particulièrement la lecture du fuseau “la question du libre-arbitre” qui recense les principales discussions ayant eu lieu sur le forum.

Gollum avait de bons amis, à présent, de bons amis et très forts. Ils l’aideraient. Bessac le paierait cher. C’était chez lui une idée fixe. Il haïssait Bilbo et maudissait son nom. Qui plus est, il savait d’où il venait. »
« Mais comment a-t-il découvert cela ? » demanda Frodo.
« Eh bien, pour ce qui est de son nom, Bilbo le lui a très sottement donné lui-même après cela, il devenait facile pour Gollum de découvrir son pays d’origine, une fois sorti de son trou. (p. 84)

 

Le Hobbit, chapitre 5, “Énigmes dans le noir” :

Le hobbit tressaillit violemment quand le sifflement parvint à ses oreilles, et tout à coup il aperçut les yeux luminescents fixés sur lui.
« Qui êtes-vous ? » dit-il, brandissant son poignard.
« Lui, qu’est-ce que c’est, mon trézzzor ? » susurra Gollum (qui se parlait toujours à lui-même, n’ayant personne d’’autre à qui s’adresser). C’est de cela qu’il était venu s’informer, car il n’était pas vraiment affamé, pour l’instant, seulement curieux ; sinon, il aurait bondi sur sa proie avant et susurré après.
« Je suis M. Bilbo Bessac. J’ai perdu les nains, j’ai perdu aussi le magicien ; je ne sais plus où je suis et je ne veux pas le savoir, seulement partir d’ici. »

Il (Gollum) grimpait aux arbres pour trouver des nids, rampait dans des trous pour dérober les petits, se glissait par les fenêtres à la recherche de berceaux. (p. 85)

À vrai dire, rien ne corrobore dans le texte le fait que Gollum s’en soit pris à des humains, enfants ou adultes. Cette déclaration de Gandalf est davantage un témoignage de ce qui se dit mais non de ce qui a eu vraiment lieu. La peur, réelle, suscitée par la présence ou l’illusion de la présence de Gollum, a suffit pour déformer les faits. Comme une rumeur sur une rumeur qui gonfle et se dénature chaque fois qu’une personne la rapporte. Néanmoins, la présence de Gollum était réelle par exemple vers le Val comme le mentionne Gandalf et avait de quoi inquiéter…

Mais vous avez été choisi : vous devez donc mettre à profit toute la force, le courage et l’intelligence dont vous disposez. (p. 89)

Une fois encore Gandalf use de cette thématique du choix, d’une tâche à accomplir donnée à Frodon.