Le Seigneur des Anneaux annoté

 

La Fraternité de l’Anneau

Introduction

Après le Prologue, nous poursuivons nos commentaires sur le Livre 1 du Seigneur des Anneaux.

Dans le premier chapitre du livre nous retrouvons Bilbo qui fait le lien entre Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux et l’atmosphère bon enfant qui règne dans le Comté, malgré quelques mesquineries ça et là. Mais l’ambiance bon enfant va vite dériver vers des moments plus sombres…

 

Livre 1 – Chapitre 1

Une fête très attendue

Bilbo était très riche et très particulier, et il y avait soixante ans que le Comté s’étonnait de lui, depuis sa remarquable disparition et son retour inattendu […] (p. 39).

Il s’agit évidemment ici de son équipée racontée dans Le Hobbit, quand Bilbo revint – de manière inattendue et mal-à-propos pour certains hobbits – de sa longue aventure avec les Nains et Gandalf.

Il (Gandalf) avait une longue barbe blanche […] De jeunes hobbits se lancèrent à ses trousses, suivant la charrette à travers tout Hobbiteville et jusqu’en haut de la colline. Elle transportait un chargement de feux d’artifice […] (p. 44).

La présence des feux d’artifice lors de la fête d’anniversaire de Bilbo dénote évidemment la présence de poudre. Dès lors, on peut s’interroger si elle est utilisée uniquement dans ce cadre ou si, déjà, la poudre pouvait servir en tant qu’explosif sur la Terre du Milieu.
À ce sujet, voir le fuseau sur le forum Technologie militaire ou plus largement lancer une recherche sur le forum du mot “poudre”.

L’après-midi, clair et paisible, touchait à sa fin. Les fleurs flamboyaient, rouge et or : gueules-de-loup et tournesols, capucines grimpant aux murs gazonnés et jetant un coup d’œil à travers les fenêtres rondes. (p. 44-45).

Parmi les nombreux centres d’intérêt et richesse de l’oeuvre de Tolkien, la botanique tient une bonne place. Pour partager l’importance des plantes, fleurs et arbres, nous donnerons, autant que faire se peut, une illustration / photographie en complément de la description qu’en donne Tolkien.
Nul doute qu’à l’évocation de ces fleurs pleinement écloses, de la sympathie de ses habitants et du cadre verdoyant général, que le Comté soit un endroit où il fasse en effet bon vivre.
Gueule-de-loup et capucines, oui, le jardin de Bilbo doit être très joli.

Gueule-de-loup – Source de l’image

Capucines – Source de l’image

Quant à Bilbo Bessac, il n’avait cessé, tout au long de son discours, de tripoter l’anneau d’or qui se trouvait dans sa poche : son anneau magique qu’il avait tenu secret pendant tant d’années. (p. 52)

Il s’agit ici bien sûr de l’anneau trouvé lors de son périple vers l’antre de Smaug, raconté dans Le Hobbit et sa rencontre avec Gollum et de l’étrange concours d’énigmes.

Ce concours a d’ailleurs une profondeur insoupçonnée comme on peut le découvrir dans le superbe essai de Jean-Philippe Qadri, « …un concours avec nous, mon trésor ! », disponible sur JRRVF.

« Il m’accompagnerait, bien sûr, si je le lui demandais. En fait, il me l’a offert une fois, juste avant la fête. Mais il ne le souhaite pas vraiment, pas encore. Moi, je veux revoir les terres sauvages avant de mourir, et les Montagnes ; mais lui est encore amoureux du Comté – ses forêts, ses champs, ses petites rivières. (p. 54)

Bilbo aime la Comté, comme tous les hobbits, nous aussi. Pour vous y promener, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de Promenades au pays des Hobbits / itinéraires à travers la Comté de J.R.R. Tolkien, Jean-Rodolphe Turlin, éditions Terre de Brume, 2012, 197 pages.

Avant d’être publié, Jean-Rodolphe Turlin, depuis longtemps participant et bienfaiteur de JRRVF, nous avait fait l’amitié de publier la première version de ses promenades, toujours accessible sur JRRVF : Promenades à travers la Comté.
Plus récemment, c’est une autre série de promenades que nous a offert J-R Turlin avec Promenade au Pays de Bree, là-aussi accessibles sur le site.

Plus largement, si vous voulez explorer la géographie de la Terre du Milieu, nous vous renvoyons vers The Atlas of Tolkien’s Middle-earth de Karen Wynn Fonstad, HarperCollins Publishers Ltd, édition 2017.

Un spasme de colère vint de nouveau assombrir la figure du hobbit. Puis elle prit un air de soulagement, accompagné d’un rire.
« Bon, c’est réglé, dit-il. Maintenant, j’y vais ! » (p. 56-57)

Par ce geste, volontaire, Bilbo sera le seul être sur la Terre-du-Milieu a renoncer volontairement à l’Anneau. On se rappelle la perte incommensurable de Gollum et toute sa place dans Le Seigneur des Anneaux n’a pour d’autre but que le récupérer.
Frodon, in fine, échouera également mais celui qui porte le plus grand échec, et qui causera sa perte, sera Isildur. L’Anneau Unique est d’ailleurs nommé également Le Fléau d’Isildur. Nous renvoyons vers Contes et légendes inachevés : le Troisième Âge et plus particulièrement le chapitre “Le désastre des Champs d’Iris” pour connaître les circonstances de sa mort.